Les étudiants se mobilisent pour que l’Etat reprenne la tutelle des établissements publics qui accueillent 90% des 3,5 millions d’élèves. Leur gestion avait été déléguée aux municipalités par le régime militaire et néolibéral du général Augusto Pinochet. Une marche a rassemblé hier entre 50.000 et 80.000 personnes étudiants, professeurs, parents et enfants. Les forces de police ont fait usage de grenages lacrymogènes et de lances à incendie pour tenter de disperser les manifestants qui voulaient se rassembler devant le palais présidentiel de la Moneda, sans autorisation des autorités.

Des jeunes ont répliqué à coups de pierres, de bâtons et de projectiles de peinture. Un membre des forces de l’ordre a été grièvement blessé par un cocktail Molotov. 32 policiers auraient été blessés, la police a procédé à 54 interpellations. Plusieurs rassemblements massifs d’étudiants avaient déjà ponctué le mois de juin, mobilisant à deux reprises plus de 80.000 personnes. Le 30 juin, des heurts violents entre manifestants et policiers s’étaient déjà soldés par 13 arrestations et un policier blessé.

Chili: Affrontements étudiants/policiers

Après 87 jours de grève de la faim, les quatre dirigeants mapuches viennent de cesser leur action. Ils avaient entamé celle-ci pour dénoncer la loi antiterroriste héritée de la dictature de Pinochet en vertu de laquelle ils avaient été condamnés à des peines allant de 20 à 25 ans d’emprisonnement sur base du témoignage d’un ‘témoin sans visage’. En début de semaine, la Cour Suprême du Chili avait prononcé une réduction de peine pour les quatre prisonniers suite au recours en nullité introduit par la défense, celui-ci n’ayant donc pas été examiné. La décision des quatre Mapuches de mettre un terme à leur grève de la faim intervient suite à la création d’une Commission pour la Défense du droit du peuple Mapuche et en raison d’une alimentation forcée des grévistes. La commission a d’ores et déjà annoncé que son objectif principal serait une réforme de la loi antiterroriste.

Depuis le début du mois de mai, les quatre Mapuches condamnés récemment dans ce que l’on connait comme le jugement de Cañete à des peines de 20 à 25 ans de prison, étaient en attente d’une décision de la Cour Suprême du Chili. Jugés en vertu de la loi antiterroriste issue de la dictature de Pinochet, ils ont introduit un recours en nullité, exigeant que la Cour reconnaisse les irrégularités du procès et les vices de procédure liés à l’utilisation de la loi antiterroriste (recours aux faux témoins, sans visage,…). Celle-ci s’est refusée à examiner cette demande dans les termes proposés par la défense et a prononcé une réduction de peine, équivalent à un nouveau jugement pour les quatre prisonniers mapuches (condamnation de 8 à 14 ans de prison). Face à cette nouvelle manoeuvre judiciaire, tous quatre poursuivent leur grève de la faim entamée il y a 83 jours.

La nuit du 1er juin, une bombe a explosé prématurément devant la banque Santander, à Santiago du Chili. L’explosion anticipée de l’engin a gravement blessé un des deux anarchistes qui étaient en train de la poser. Luciano Pitronello Schuffeneger a été conduit à l’hopital : il a perdu les deux mains, il a des blessures très graves au visage avec perte de la vue, ainsi que des brûlures sur diverses parties du corps. La bombe consistait en un extincteur d’un kilo, rempli avec de la poudre noire et activé par un mécanisme d’horlogerie, relié à une mèche à combustion lente. Les policiers sont à la recherche de l’autre anarchiste qui a pu s’enfuir après l’explosion. Une première perquisition dans un domicile a eu lieu.

Chili: Un anarchiste gravement blessé, un autre recherché

Ce mercredi 25 mai, les quatre prisonniers politiques Mapuche Hector Llaitul, Ramon Llanquileo, Josè Huenuche et Jonathan Huilical entament leur 72e jour de grève de la faim. Leur état de santé est alarmant, considérant que cet acte désespéré de protestation est consécutif à un premier jeûne de 83 jours débuté le 12 juillet 2010. Ramón Llanquileo vient d’être transféré d’urgence à l’hôpital pour la seconde fois en quatre jours. Condamnés à 25 ans de prison à la suite d’un procès basé sur des témoignages anonymes, ils réclament à la Cour Suprême de Justice l’annulation du jugement et un procès juste et équitable. Décision attendue le 3 juin 2011.

À l’heure où la population chilienne proteste massivement contre le projet Hydroaysen (construction de 5 barrages qui détruiront la Patagonie encore vierge au profit de l’industrie minière principalement), le Colectivo Contra la impunidad, le Colectivo Rodriguista, le Comabe, le Centro cultural Chile, et le PCAP-Bélgica appellent à un rassemblement de solidarité avec les Mapuches ce vendredi 27 mai 2011 de 17 à 18 h devant l’ambassade du Chili, rue des Aduatiques 106, 1040 Bruxelles (métro Montgomery).

Bruxelles: Manifestation pour les Mapuches vendredi

Un rassemblement de solidarité avec les Mapuche en grève de la faim au Chili
et contre la destruction des communités Mapuche et des milliers d’hectares de reserves naturelles par le projet « Hidroaysen » (cinq barrages hydro-électriques et 1.912 Km de lignes de haute tension) aura lieu ce vendredi 20 mai de 17h à 18h devant l’ambassade chilienne, rue des Aduatiques, 106 à 1040 Bruxelles (métro Montgomery).

Près de 30.000 personnes avaient manifesté vendredi soir à Santiago contre le projet de barrages hydroélectriques en Patagonie, une des manifestations les plus importantes des dernières années au Chili, qui a donné lieu à quelques heurts avec la police. La manifestation est la deuxième en quelques jours contre le projet HidroAysen, qui prévoit la construction de cinq barrages sur les fleuves Baker et Pascua en Patagonie, et qui a reçu lundi un feu vert administratif.

A l’issue de la marche,des groupes de jeunes manifestants se sont heurtés avec la police, qui a fait usage de canons à eau et gaz lacrymogènes. 67 manifestants ont été arrêtés et relâchés quelques heures plus tard, dix carabiniers ont été blessés, et des dizaines de banques attaquées et endommagées.

Chili: Incidents à la grande manifestation contre les barrages

Les comités de soutien aux prisonniers politiques Mapuches lancent un appel urgent à se tenir en état d’alerte et mobilisés pendant les sept prochains jours, dans l’attente de la réponse de la Cour Suprême du Chili au Recours en Nullité présenté par la défense des prisonniers politiques Mapuche, actuellement en grève de la faim. Cette Cour a déjà désigné le Juge Rapporteur, conformément aux délais établis, une réponse est donc attendue avant mercredi prochain.

Ils dénoncent les pressions du Ministère Public ainsi que les pouvoirs économiques et politiques pour renvoyer la discussion sur ce Recours en Nullité devant la Cour d’Appel de Concepción, laquelle a donné son aval à l’application de la Loi antiterroriste lors du procès de Cañete. La loi, issue de la dictature de Pinochet continue d’être appliquée contre les Mapuches. Quatre d’entre eux viennent d’être condamnés respectivement à des peines de 25 et 20 ans de prison ferme sur base des déclarations d’un « témoin sans visage ». Héctor Llaitul Carrillanca, Ramón Llanquileo Pilquimán, José Huenuche Reimán et Jonathan Huillical Méndez sont en grève de la faim depuis 48 jours pour l’annulation de ce jugement.