L’application de messagerie chiffrée « Signal » (Android, iOS, Chrome) est de plus en plus populaire à travers le monde. Signal vient récemment de communiquer sur une requête de justice en lien avec un procès ayant eu lieu durant la première moitié de l’année 2016 au Grand Jury en Virginie Orientale. La requête commandait à Open Whispers Systems (les développeurs de Signal) de livrer les informations qu’ils avaient en leur possession sur deux prétendus utilisateurs de Signal. Les seules données disponibles sont deux dates au format Unix: la date de création du compte et la date de la dernière connexion, ainsi que l’adhésion ou non d’un numéro de téléphone à Signal (en l’occurrence, l’un des deux numéros demandés ne correspondait à aucune donnée Signal). Aucune autre donnée n’est à disposition des développeurs, et donc de la justice. Les données qui ne sont pas disponibles incluent: les contacts de la cible, les hashes des contacts, n’importe quelle autre info sur les contacts, le nombre de groupes dont fait partie la cible, l’appartenance à un groupe en particulier, la liste des membres de ce groupe. Et bien entendu, le contenu des messages en eux-mêmes.

C’est la première fois qu’une telle requête est imposée à Signal, elle était à l’origine assortie d’une interdiction de communiquer à ce sujet mais Signal s’est fait représenter par l’ACLU (American Civil Liberties Union) pour obtenir ce droit. La requête est documentée de façon exhaustive (toutes les correspondances sont publiées) sur la page whispersystems.org/bigbrother/, les futures requêtes seront documentées au même endroit.

Les données Signal auxquelles la justice peut accéder

Les données Signal auxquelles la justice peut accéder

Trois jours après l’élection de Donald Trump, des manifestations se poursuivent dans plusieurs villes des Etats-Unis. New York, Los Angeles, Atlanta, Miami… la contestation traverse le pays. A Portland, dans l’Oregon, où la police a fait usage depuis trois jours de de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes pour disperser la foule qui scande « Not my president », un manifestant a été blessé par balle. Tôt dans la matinée de samedi, quatre hommes sont sortis d’une voiture, armes à feu à la main. Ils se sont mis à crier sur des manifestants sur le pont et tiré plusieurs coups de feu. Les premiers tirs étaient apparemment dirigés vers le ciel, mais un manifestant a finalement été touché à la jambe. Les assaillants se sont rapidement enfuis. Le blessé a immédiatement été transporté à l’hôpital, ses jours ne sont pas en danger.

Le manifestant blessé

Le manifestant blessé

Les manifestations anti-Trump qui se sont transformées en émeutes dans dix villes américaines. Des rassemblements avec des dizaines de milliers de participants auraient été signalés dans au moins 16 villes. Des incidents ont été signalés lors des manifestations de New York, San Francisco, Oakland, Los Angeles, Seattle, Portland, Austin, Chicago, Boston et Philadelphie avec barricades enflammées, tags, incendie de distributeurs de journaux, blocage de routes et d’autoroutes, jets de projectiles contre la police etc. La police a mené plusieurs charges et procédé à des arrestations.

La police lance des grenades flash-bangs dans la foule à Portland, hier jeudi

La police lance des grenades flash-bangs dans la foule à Portland, hier jeudi

Des manifestations de protestation contre l’élection de Trump ont éclaté un peu partout aux Etats-Unis et notamment dans la capitale, à Washington. Il y a eu des incidents à Oakland (Californie) où la police a procédé à des arrestations pour « désobéissance et vandalisme ». Une femme qui bloquait le trafic a été grièvement blessée après avoir été percutée par une voiture.

Les incidents à Oakland

Les incidents à Oakland

Jusqu’au début années 80, David Duke a été l’une figure de proue des «Knights of the Ku Klux Klan». Aujourd’hui candidat à l’élection au Sénat américain en Louisiane, il était donc appelé à débattre avant-hier l’université de Dillard, située à La Nouvelle-Orléans, une des «universités historiquement noires» du pays, créées à la fin de la guerre civile. Le débat a bien eu lieu, mais à huis clos: les étudiants protestataires ont manifesté leur mécontentement devant les portes de l’auditorium dans lequel se déroulait le débat. Les policiers présents sur place ont alors tenté de les repousser avec une utilisation massive de bombes lacrymogène et de tasers.

A l’université de Dillard, avant-hier

A l’université de Dillard, avant-hier

Des policiers en tenue anti-émeute se sont à nouveau affrontés mercredi avec des opposants au pipeline Dakota Access, usant de matraque et de gaz au poivre. L’affrontement s’est produit quelques heures après que la Commission de la fonction publique du Dakota du Nord ait critiqué la compagnie pipelinière pour n’avoir pas immédiatement signalé la découverte d’artefacts amérindiens (ce qui lui vaudra des amendes) et un jour après que le président Barack Obama ait soulevé la possibilité de dérouter le pipeline dans le sud du Dakota du Nord pour atténuer les préoccupations tribales.

Mercredi après-midi, les manifestants ont tenté de construire un pont piétonnier en bois à travers une rivière pour entrer sur le domaine du chantier, puis ont tenté de la traverser à la nage ou bateau quand les policiers ont démantelé le pont. Deux arrestations ont été signalées.

Manifestation contre le Dakota Access

Manifestation contre le Dakota Access

La résistance continue sur le situe du projet de pipe-line « Dakota Access » (voir notre précédent article). Les manifestants amérindiens et écologistes ont affronté hier jeudi la police qui venait les déloger du camp qu’ils occupaient sur le site, près de Cannon Ball, et des barrages routiers qu’ils avaient établis à proximité. La police locale est intervenue en tenue anti-émeute, avec des renforts de sept autres Etats. Les policiers ont utilisé une arme à son pour disperser les militants, et ont procédés à des arrestations.

Face à face entre manifestants sioux et policiers

Face à face entre manifestants sioux et policiers

La tribu sioux de Standing Rock et militants écologistes protestent contre la construction du gazoduc de 1.100 mile au Dakota du Nord depuis plusieurs mois, en disant qu’il menace l’approvisionnement en eau et des sites sacrés. Les policiers locaux ont utilisé des gaz lacrymogènes alors que des centaines de manifestants, majoritairement des amérindiens, tentaient d’arrêter la construction du pipeline Dakota Access, à Standing Rock. 126 manifestants ont été arrêtés le week-end passé dans une série d’affrontements avec la police dans le Dakota du Nord.

Cody Hall, porte-parole du Red Warrior Camp, a déclaré que les tactiques policières utilisées samedi rappelaient celles de l’Occupation de Wounded Knee en 1973 (voir notre article): « Ils essaient de provoquer une réponse, ils essaient de provoquer la violence de notre côté. Nous devons faire face à l’état d’esprit militarisé des fonctionnaires du comté de Morton et du Dakota du Nord ». Le dimanche plus de 800 manifestants de diverses tribus ont bloqué la route principale à Standing Rock. Le bureau du shérif a affirmé que les flèches ont été décochées vers un hélicoptère, et que le même hélicoptère a été contraint de se livrer à des manœuvres d’évitement d’un drone civil, mais le médias indépendant Unicorn Riot a affiché une vidéo montrant deux policiers tirant sur le drone.

Un face à face à Standing Rock

Un face à face à Standing Rock

Au moins trois étudiants qui participaient à la manifestation devant l’ambassade étatsunienne à Manille il y a quelques heures ce 19 octobre ont du être hospitalisés. 23 manifestants ont été arrêtés. Les manifestants de gauche, rassemblés contre la présence des troupes américaines dans le pays, ont attaqué la police anti-émeute rassemblée devant l’ambassade, leur lançant de la peinture rouge au passage, la police a répliqué à coups de lacrymo.

Affrontements à Manille

Affrontements à Manille

Les forces armées du Gouvernement Régional du Kurdistan (les Peshmerguas irakiens donc) et celles de l’état irakien ont fraichement annoncé que les préparatifs visant à la libération de Mossoul, la place forte de Daesh en Irak, étaient terminés. Le PKK (dont la guérilla tient plusieurs endroits en Irak, notamment l’ouest du Mont Shengal, Qandil et Camp Makhmour) a plusieurs fois réitéré sa volonté de participer à la libération de cette ville, en envoyant un nombre important de combattants (par le passé, ce nombre avait tourné autour de 1,000 à 1,500 combattants). Vu l’apparente imminence de la libération de Mossoul, un journaliste a demandé à un porte-parole du pentagone qu’elle serait l’attitude américaine face à la participation du PKK: le porte-parole est resté vague en annonçant que les USA « s’opposeraient bien sûr » sans préciser le genre d’opposition qui serait manifestée, mais en précisant que les USA faisaient une distinction claire entre le PKK et son homologue syrien le PYD. Un porte-parole des HPG (guérillas du PKK) dans le district de Shengal a annoncé que le PKK participerait à la libération de Mossoul malgré l’opposition de la Turquie et du Gouvernement Régional Kurde. Mossoul est occupée depuis juin 2014 par Daesh à la suite d’une campagne éclair d’une semaine, c’était avant la guerre une ville de plus de 2 millions d’habitants.

Les YBS, milices affiliées au PKK dans le Mont Shengal

Les YBS, milices affiliées au PKK dans le Mont Shengal