Mercredi 8 juillet à 6h du matin, la police et le Raid ont procédé à l’expulsion d’une Clinique occupée, à Montreuil. Un immeuble vide qui, depuis janvier 2009, avait été investi par de nouveaux habitants et accueillait de nombreuses activités collectives, ouvertes à la population, ciné-club, radio de rue, cantine, et permanence pour rompre l’isolement des ayants-droits face aux institutions sociales et pour s’organiser sur les problèmes de logement. Le soir du 8 juillet, une cantine de rue et un rassemblement contre cette expulsion étaient organisés. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers la Clinique, allumant des feux d’artifice avant de dialoguer avec les trois vigiles chargés de garder l’immeuble expulsé.

Lors de l’arrivée des forces de l’ordre, celles-ci ont violemment chargé les manifestants en utilisant à de nombreuses reprises des flash ball et en visant les manifestants à la tête. Parmi eux, un participant à la coordination des intermittents et précaires a été atteint à un oeil par l’un de ces tirs. Il est actuellement hospitalisé et a été opéré. Le pronostic médical est des plus réservé: il n’aurait que très peu de chances de ne pas perdre cet oeil.

Deux militants autonomes berlinois ont été convoqués à Berlin pour témoigner dans l’affaire de Tarnac. Ils ont recu une convocation mi-juin. Il y a un appel à rassemblement le 16 juillet devant l’ambassade de France à Berlin à 11 heures. Puis ensuite, ils iront au tribunal ensemble où ils souhaitent ne pas témoigner.

En 2001-2002 a eu lieu à Berlin le procès de cinq personnes, Matthias Borgmann, Sabine Eckle, Harald Glöde, Axel Haug et Rudolf Schindler, accusées d’appartenance aux RZ (Revolutionäre Zellen, Cellules Révolutionnaires), une organisation armée qui a réalisé des dizaines d’actions anti-impérialistes, anti-militaristes et, anti-capitalistes entre 1986 et 1995. Le 16 janvier 2000, Sonja Suder et Christian Gauger, deux autres présumés membres des RZ qui avaient disparu d’Allemagne depuis 1978, étaient arrêtés à Paris suite à un mandat d’arrêt émanant du BKA. Cependant, ils ont tout d’abord été libérés sous caution puis l’extradition a été refusée par l’état français, pour cause de prescription de sa part pour ce qui est de l’appartenance au RZ et de manque de preuves pour leur éventuelle participation à des actions remontant au milieu des années ’70 (le dossier du BKA reposant sur la seule parole d’un repenti).

Le 25 février 2009, la Chambre d’Instruction du Tribunal de Paris a prononcé un avis favorable à l’extradition de Sonja Suder et Christian Gauger afin d’y être jugés pour ces faits remontant à plus de 35 ans. Ces deux sentences contradictoires s’expliquent par le changement de politique de l’Etat français. Ce changement s’est d’abord manifesté aux dépens des réfugiés basques et italiens. Le tournant répressif de l’Etat français s’inscrit dans celui de l’UE. Alors que précédemment, dans le cas d’une demande d’extradition de militants politiques, on appliquait le droit du pays d’accueil, les nouvelles conventions passées après 2004 entre les Etats de l’UE prévoient l’application rétroactive du droit du pays requérant. Dans le cas de Sonja Suder et Christian Gauger, la France a prescrit depuis longtemps l’objet de leurs poursuites, tandis que l’Allemagne prévoit une prescription allant de 20 à 40 ans, voir aucune prescription. On ferme ainsi toute issue, à l’intérieur de l’UE, à ceux qui tentent de se soustraire à la répression dans leur pays d’origine.

La bataille contre l’extradition de Sonja Suder et Christian Gauger fait partie de la résistance à l’escalade répressive en France et dans toute l’Europe.

Logo des RZ

Site sur le procès contre les RZ (en allemand)

Site français soutenant (notamment) Sonja Suder et Christian Gauger

L’homme qui avait crié ‘Sarkozy je te vois‘ à des policiers effectuant un contrôle en gare Saint-Charles à Marseille le 27 février 2008 a été relaxé vendredi par le tribunal de police de Marseille. Le juge de proximité a estimé que le ‘tapage injurieux diurne troublant la tranquillité d’autrui‘ n’était pas constitué.

La justice d’exception de l’Etat français a été une nouvelle fois critiquée par la FIDH dans un rapport dévoilé le 30 juin 2009 lors d’une conférence de presse. Yvan Colonna, condamné en appel en mars dernier pour l’exécution du préfet de Corse Claude Erignac en 1998, n’a pas bénéficié d’un procès équitable, estime la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), sur la base d’une mission d’observation de trois de ses membres à l’audience, du 9 février au 27 mars. Pour la FIDH, la cour d’assises de Paris a eu tort de refuser la reconstitution du crime à Ajaccio réclamée par la défense. Seule cette procédure aurait permis de confronter les hommes déjà condamnés pour le crime, les témoins oculaires et les éléments du dossier car l’ensemble est peu clair, estime-t-elle. ‘Toutes ces incertitudes et ces zones d’ombre révèlent le caractère très incomplet du dossier d’information‘, ajoute-t-elle. Plus largement, la FIDH estime que toutes les procédures spécifiques à la justice anti-terroriste sont contestables.

Des peines allant de 18 mois à 16 ans de prison ont été prononcées merdredi soir contre huit membres présumés d’ETA jugés par la cour d’assises spéciale de Paris après la découverte en 2004 d’une des plus importantes fabriques d’armes de l’organisation indépendantiste basque. La plus lourde de ces peines, toutes en deçà des réquisitions qui allaient de 5 à 20 ans de prison, a été infligée à Felix Ignacio Esparza Luri (photo), 46 ans, condamné à 16 ans de réclusion criminelle avec une peine de sûreté des deux tiers et une interdiction définitive du territoire français.

Esparza Luri avait été condamné en décembre 2008 à 19 ans de réclusion en tant qu’ancien chef de l’appareil logistique d’ETA. La cour d’assises spéciale de Paris a condamné Luis Enrique Garate Galarza, 51 ans, et Jose Ceberio Aierbe, 44 ans, des cadres présumés de l’appareil logistique, à 15 ans de réclusion avec une sûreté des deux tiers et une interdiction définitive du territoire français. Une peine de 14 ans de réclusion a été prononcée à l’encontre d’Ibon Elorrieta Sanz, 32 ans. Jean-Marie Saint-Pée, un agriculteur de 55 ans chez qui avait été installé un atelier clandestin de l’ETA, à Saint-Michel, a écopé de 11 ans de prison. Jon Gonzalez Gonzalez, 35 ans et Jon Kepa Preciado Izarra, 33 ans, ont été condamnés à 10 ans d’emprisonnement tandis que Diego Ibarra, 37 ans, a été sanctionné de trois ans de prison dont 18 mois ferme. Comparaissant libre et ayant déjà effectué huit mois de détention provisoire, Diego Ibarra a été laissé en liberté.

L’atelier clandestin d’ETA renfermait 185 détonateurs, 590 kilos de matériel entrant dans la fabrication d’explosifs, 14 roquettes, 61 grenades, deux mortiers, une mitrailleuse lourde, de nombreuses armes de poing ainsi que des éléments de missile sol-air. Des plans de vol concernant des déplacements du roi d’Espagne avaient en outre été trouvés dans ce qui a été considéré comme une des plus importantes bases de l’ETA depuis celle dissimulée dans la cave d’une maison, en 2002 dans les Landes. A l’énoncé du verdict, les accusés et leurs proches dans le public ont crié ‘Gora ETA’ (vive ETA) et entonné le chant traditionnel du soldat basque (Eusko Gudariak), hymne de la l’organisation indépendantiste.

Entendre l’Eusko Gudariak

Esparza Luri

Esparza Luri

Ce mardi 2 au matin, la police française a arrêté un couple impliqué dans un accident de la circulation dans la Mayenne, à Château-Gontier. L’homme et la femme, dont l’un d’entre eux grièvement blessé dans l’accident, circulaient dans une voiture volée, équipée de fausses plaques d’immatriculation. Les deux individus, armés, auraient été trouvés en possession de documents les reliant à l’organisation armée ETA. Il s’agirait d’Ibai Mateo Esparza et d’Ohiana Mardaras.

Ibai Mateo Esparza, âgé de 22 ans, inscrit en Sciences Sociales à l’Université publique de Navarre, était un des membres de l’organisation les plus recherchés par les services de police. Il semble qu’il avait échappé aux opérations réalisée en 2008 en Navarre contre ‘Ekin’. Depuis cette arrestation, la police a perquisitionné deux logements dans le quartier de Santutxu à Bilbao, deux interventions qui seraient en lien avec Ohiana Mardaras.

Yann et Pierre ont comparu pendant 3 heures devant la Cour du Tribunal de Perpignan, ce lundi 29 juin après-midi. Deux cents personnes avaient répondu à l’appel de leur comité de soutien et se sont réparties entre une salle comble et le parvis du tribunal. Le procureur a requis 5 mois de prison avec sursis pour Yann et 3 pour Pierre, tout ça pour une affaire où il ne reste qu’une injure à un prof anti-bloqueur, une photo saisie d’un slogan peint sur la route lors de la lutte anti-CPE, et le refus du prélèvement d’ADN. Le verdict sera rendu le 12 août.

Les No Border, samedi à Calais, manifestaient contre l’Europe forteresse, et pour l’ouverture des frontières aux migrants. Le trajet avait été négocié entre les syndicalistes de Sud et la Préfecture sur le mode ‘c’est ça ou rien’ et la manif est passée par les rues, voire les routes les moins habitées de la ville. Tout le long, un mur de casques, bottes, boucliers, et même de camions-boucliers. La police dans tous les intersitices de la ville: aux entrées de rues, des cours d’immeubles, sur les quais, sous un panneau publicitaire, et même des policiers à cheval, dans un champ de colza. Enfin, un hélicoptère pour surveiller tout ça de haut. Les No Border étaient autour de 2000, les policiers plus nombreux. Installés dans un campement autogéré au Beau Marais, les No Border avaient été harcelés toute la semaine, plusieurs dizaines arrêtés. Le matin même, fouilles au corps avant le départ des jeunes vers le point de rendez vous. Les bâtons qui servaient à tenir les banderoles et les drapeaux, confisqués. Avant la manif, un arrêté préfectoral interdisait d’être plus de 4 dans les rues, des militants ont été arrêtés alors qu’ils tractaient dans Calais. Les flics qui ont empêché les No Borders de sortir du camp pendant une demi-journée, ont même lancé une attaque contre le camp à coup de lacrymo et de grenades.

‘No Border No Nation’

Le 30 avril dernier, le tribunal d’application des peines de Paris a accordé à Georges Cipriani un régime de semi-liberté d’une durée d’un an, étape préalable à sa libération conditionnelle. Georges aurait dû ainsi sortir de la prison d’Ensisheim le 19 mai, mais le parquet a fait appel du jugement. L’audience d’appel a eu lieu le 25 juin. Le procureur a répété les mêmes objections (absence de regrets, non-indemnisation des victimes…) alors que le dossier de Georges est parfaitement recevable. La décision a été mise en délibéré pour le 20 août, un délai particulièrement long. Pour Georges, après plus de 22 ans de prison, encore un été à attendre une réponse pour une demande déposée en novembre 2007!

Jean-Marc Rouillan a réintégré la prison des Baumettes, après un séjour à l’Unité hospitalière sécurisée interrégionale de Marseille, où un syndrome de Chester-Erdheim a été diagnostiqué. Le traitement (expérimental) de cette maladie très rare et évolutive étant incompatible avec le maintien en prison, une demande de suspension de peine pour raison médicale a été déposée. Un médecin-expert a été désigné par le juge, mais pour l’heure, au mépris des conséquences pour sa santé, Jean-Marc reste en prison. Après une récente décision de justice arrachée par Jean-Marc, prenant en compte le temps de semi-liberté déjà accompli, le parquet avait déposé un recours. Le 24 juin, la cour de cassation a définitivement confirmé la révocation de la semi-liberté de Jean-Marc qui, s’il dépose une nouvelle demande de libération conditionnelle, devra reprendre au début la longue procédure prévue par la loi sur la rétention de sûreté (passage au Centre national d’observation de Fresnes, avis de la commission multidisciplinaire…).

Régis Schleicher a récemment obtenu une décision de placement en semi-liberté, mais le parquet a fait appel. L’audience a également eu lieu le 25 juin dernier et la décision a été mise en délibéré pour le 23 juillet prochain. Après 25 ans de prison, Régis sortira-t-il de Clairvaux au mois d’août?

Face à la vengeance infinie de l’État, nous voyons qu’il faudra lui arracher un à un les prisonniers révolutionnaires. Prochains rendez-vous du Collectif Ne Laissons pas Faire!:

Jeudi 2 juillet, de 18h à 19h: Rassemblement en face de la direction de l’Administration pénitentiaire, carrefour rue de la Verrerie – rue du Renard (Paris 4e – métro L1-L11 Hôtel-de-Ville).

Lundi 13 juillet, à partir de 19h30: Soirée de soutien: Le 5e Bal antinational annuel fêtera la destruction de la prison de la Bastille. Ce sera aussi une soirée de soutien aux prisonnier(e)s d’Action directe. De la musique, avec Riton la Manivelle et son ogre de barbarie, Hardcore et Ame… Puis soirée D.J.’s (Dansante et Joyeuse), avec 1984 Victory Orchestra et d’autres pousseurs de disques… Ambiance cabaret assurée. Soutien 5 euro (un apéritif offert et menu gargote à prix libre). CICP, 21 ter rue Voltaire, Paris 11e (métro Rue des Boulets ou Nation)