Plusieurs groupes venus du Puy-de-Dôme mais aussi du Cantal ou de la Creuse, se sont rejoints en début d’après-midi place de Jaude, à Clermont-Ferrand, choisie comme « capitale nationale » pour ce 49e acte du mouvement. Cette journée était dédiée aux pompiers dont la manifestation, la semaine passée, s’était conclue par des affrontements avec les forces de l’ordre. Au moins un pompier avait été blessé à l’oeil. Un cordon de CRS leur a ensuite barré l’accès à la place de Jaude où la préfecture avait interdit toute manifestation. Neuf interpellations avaient eu lieu en milieu d’après-midi. À Toulouse, quelques centaines de gilets jaunes ont commencé à manifester vers 14H00. Les manifestants se sont arrêtés devant une caserne de pompiers en scandant « merci, merci » tout en applaudissant. Ils ont ensuite tenté de rejoindre le centre par un pont, bloqué par les forces de l’ordre qui ont lancé des gaz lacrymogènes sur la foule, l’obligeant à faire demi-tour. Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs autres villes, dont Bordeaux, Lille et Lyon. Des Gilets jaunes ont aussi bloqué la frontière franco-espagnole en solidarité avec les Catalans.

Barrage policier à Clermont-Ferrand

Hier samedi à Lannemezan, plus de 500 personnes ont manifesté devant les portes de la prison où est enfermé Georges Abdallah. Un record de mobilisation ! Le Collectif Palestine Vaincra, le Secours Rouge International (sections belge, italienne et suisse), les Revolutionäre Jugend Zürich et de nombreuses organisations françaises étaient présents. Vendredi, une soirée de soutien organisée par le Collectif Palestine Vaincra avait réuni 120 personnes à Toulouse. Georges Abdallah, communiste libanais et combattant pour la Palestine, entamera sa 36e année de prison dans quelques jours.

Manifestation pour la libération de Georges Abdallah à Lannemezan

Dans la nuit de lundi à mardi 15 octobre, un engin incendiaire a été jeté sur le balcon du premier étage du consulat de Turquie à Nantes et des tags contre le chef d’Etat turc (« dictateur fasciste », « Erdogan assassin »), accompagnés d’un « A » cerclé, ont été tracés sur la façade.  Vers 1 h 50 du matin, un témoin a appelé les pompiers, constatant un début d’incendie au niveau du balcon. Les sapeurs-pompiers ont éteint les flammes. La nuit suivante, vers 2h du matin, ce même consulat a été attaqué par trois personnes qui ont été interpellées. Le bâtiment était sous surveillance policière depuis l’attaque de la nuit précédente. De la peinture verte a été aspergée sur les murs du consulat et de l’essence répandue le long des grilles.

Le consulat turc badigeonné de peinture verte

 

Chaque année, la Gendarmerie nationale a besoin d’acquérir entre 2.000 et 3.000 nouveaux véhicules afin de renouveler une partie de sa flotte, laquelle a été très sollicitée par les évacuations de ZAD et la répression des Gilets jaunes. Cela concerne évidemment les blindés du Groupement blindé de gendarmerie mobile (GBGM) de Satory dont les « Véhicules blindés à roues de la Gendarmerie » (VBRG) sont en service depuis plus de 40 ans. Comme le contexte budgétaire ne permet pas à la gendarmerie de se procurer des blindés neufs, elle a entrepris le rétrofit des blindés existants, c’est à dire des VBRG et des Véhicules de l’avant blindé [VAB] transférés de l’Armée de terre (qui reçoit des blindés neufs de type Griffon). Pour répondre à ses besoins particuliers la gendarmerie a testé avec succès des VBRG remotorisés et VAB « gendarmisé ». Ces derniers sont similaires à ceux conçus en son temps par Renault Véhicules Industriels (devenu ARQUUS): un véhicule de maintien de l’ordre qui était en réalité un VAB équipé d’une lame de déblaiement, d’un kit anti-cocktail Molotov, de sabords de tir et d’un tourelleau d’observation.

Le VAB de maintien de l'ordre

Des rassemblements et des manifestations de Gilets jaunes ont eu lieu ce samedi dans plusieurs villes du pays, comme à Metz, Lille, Bordeaux et aussi Paris. À Toulouse, désignée capitale nationale de la mobilisation pour ce 48e acte, des échauffourées ont éclaté dès le début de la manifestation. Plusieurs milliers de manifestants s’étaient rassemblés, même s’il était difficile d’évaluer le nombre de manifestants puisque le défilé n’a duré que quelques minutes, avant sa dispersion en petits groupes de dizaines ou centaines de personnes dans les artères du centre-ville. La manifestation n’avait pas été déclarée en préfecture et très peu de manifestants portaient le gilet fluo. Essuyant des jets de projectiles, les forces de l’ordre ont toute l’après-midi noyé des rues commerçantes sous d’épais nuages de gaz lacrymogène. La place du capitole était une nouvelle fois interdite d’accès par la préfecture. Dix-sept personnes ont été interpellées pour « transport d’objets interdits, jets de projectiles sur des agents des forces de sécurité, violences sur agents, interdiction de participation à la manifestation ». Quelques affrontements ont aussi eu lieu à Metz. Des projectiles, dont trois cocktails Molotov, ont été lancés sur les policiers qui ont tiré des gaz lacrymogènes.

Les affrontements à Toulouse

 

80 personnes étaient rassemblées devant la résidence de l’ambassadeur de France, 42 Bvd du Régent, à Bruxelles, à l’appel du Secours Rouge. Plusieurs prises de parole ont eu lieu, notamment pour célébrer la libération de Daniel Ruiz en Argentine et pour annoncer le rassemblement de solidarité avec le Rojava qui aura lieu aujourd’hui à 14h au Parvis de Sainht-Gilles. Prochains rendez-vous du « Mois d’Agitation pour Abdallah » : le 19 octobre à Lannemezan et le 26 octobre à Lille. Toutes les dates sur le site de la campagne freeabdallah.red

Libérons Abdallah à Bruxelles

Rendez-vous aux manifestations de ce samedi 12 octobre contre l’agression de l’Etat turc contre le Nord de la Syrie (Rojava) qui a commencé ce 9 octobre.

Belgique: à 14h au Parvis de Saint-Gilles (Carré de Moscou) Bruxelles
Suisse: à 14h30, Helvetiaplatz, à Zurich
Canada: à 12h 585 Rue Sainte Catherine O. Montréal

France
Paris: à 11h30 sur l’Esplanade des droits de l’homme, place du Trocadero
Lille: à 15h Place de la République
Marseille: 13h Cannebière
Lyon: 15h30 place Bellecour
Nantes: 16h place du Commerce

 

l'appel de Bruxelles

Hier matin, dès l’aube, les forces de l’ordre ont procédé à l’évacuation et à la destruction de la ZAD de Saint-Victor. Dès 5h15, 15 camions, deux blindés et des motos de gardes mobiles étaient aperçus traversant Saint-Rome-de-Tarn en direction de l’Amassada via Tiergue, alors que 10 voitures de la gendarmeries arrivaient de Saint-Affrique. Selon l’Amassada, les occupants et soutiens étaient environ 200 pour attendre les forces de l’ordre. Des barricades enflammées ont été érigées tandis que les forces de l’ordre lancaient des grenades lacrymogènes en direction des zadistes. Cela a duré toute la matinée. A 11h30, l’expulsion était terminée et la destruction (dans le jargon de la com’ policière, la « déconstruction »…) des bâtiments commençait. Une interpellation a eu lieu tôt matin (la personne est en garde à vue à Millau), une autre à 12h25 (garde à vue confirmée à Villefranche-de-Rouergue). La ZAD de Saint-Victor a été mise en place pour protester contre la construction d’un transformateur à haute tension destiné à interconnecter des parcs éoliens de la région. En 2015, l’Amassada (ambassade en occitan) était construite sur la zone afin de l’occuper de manière permanente.

L'expulsion de la ZAD de Saint-Victor

 

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Ce samedi 5 octobre, plusieurs centaines de manifestants, Gilets jaunes et membres d’Extinction Rebellion (XR) se sont retrouvés pour bloquer le centre commercial Italie 2, non loin de la place d’Italie, à Paris, ainsi que le centre commercial « Les Grands Hommes » à Bordeaux. L’opération organisée par le mouvement Extinction Rebellion et baptisée « Dernière occupation avant la fin du monde » consistait à occuper un symbole du capitalisme. ​Rassemblés par petits groupes depuis 10 heures, les manifestants ont bloqué l’entrée des magasins et se sont barricadés à l’intérieur du centre commercial plaçant devant les portes des palettes de bois et des homards gonflables géants (référence à l’affaire De Rugy). À Paris, on pouvait lire sur la banderole hissée sur la grande verrière principale «Détruisons les palais du pouvoir. Construisons les maisons du peuple». En fin de journée, les membres de la brigade d’intervention ont tenté de pénétrer dans le centre commercial Italie 2, alors que les personnes à l’intérieur bloquaient les entrées du bâtiment. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz, mais les policiers ont interrompu l’opération, tout en restant étaient postées aux alentours du centre commercial. Finalement, les manifestants ont décidé de quitter les lieux vers 4h30.

En dehors de l’action de Paris, les manifestations des Gilets jaunes se sont concentrées dans la ville de Toulouse avec un appel à manifester contre la répression judiciaire afin de rester mobiliser pour les nombreux procès qui vont se tenir dans les mois qui viennent. Les manifestants ont également mobilisé pour différentes luttes telles que « la réforme des retraites, la réforme de l’assurance-chômage, la Réforme Blanquer, le réchauffement climatique, le manque de moyens dans les hôpitaux… ». Selon la préfecture, il y a eu sept blessés légers parmi les forces de l’ordre et deux interpellations pour outrage à l’égard d’une personne dépositaire de l’autorité publique et pour jets de projectiles.

Gilets Jaunes et Extinction Rebellion - Paris - Actes 47

Mardi 24 septembre, le groupe Lille Insurgée a reçu un SMS envoyé par un “contact” dans les services de police. Ce message indiquait que leurs services allaient rencontrer une personne proche des milieux militants lillois dans le but qu’elle les infiltre et renseigne la Police. Un rendez-vous était prévu le jour même et le groupe a décidé de s’y rendre. Les militant.e.s y ont reconnu une « militante » avec deux personnes, une femme et un homme, chargé.e.s de la “recruter”. Quand la néo-indic est sortie du rendez-vous, le groupe l’a suivi et confronté. Celle-ci a fini par admettre les faits. La police a d’abord contacté sa famille pour ensuite pouvoir la joindre. C’est ainsi qu’une policière se présentant sous le nom de Pauline Guillot est entrée en contact avec la néo-indic pour convenir d’un rendez-vous au cours duquel les deux agent.e.s lui ont proposé de travailler pour eux, éventuellement contre rémunération. Les objectifs de la police sont variés : Ils veulent des informations sur les mouvements étudiants, les manifestations pour le climat, ou encore les gilets jaunes. Leur objectif est d’empêcher à la rentrée universitaire la convergence de ces mouvements sociaux avec les “casseurs professionnels”, les “black blocs”, les “ultras” ou encore les “libertaires”. Ils s’intéressent aussi aux manifs des sans papiers et aux “brigades anti-sexistes” et “anti-spécistes”. Ils parlent aussi de l’”université populaire Lille 0”.

Devant ces tentatives d’infiltration, le groupe Lille Insurgée décide de mener une opération de contre-espionnage. La policière demande à leur indicatrice de participer à une réunion dont elle a eu connaissance sur base d’une affiche qui datait… de l’année dernière… Elle lui a ensuite demandé de participer aux futurs événements militants locaux, de poser des questions, de repérer des têtes, en s’inspirant des dates indiquées sur le site « Démosphère – Lille ». Elle lui a également donné un nouveau rendez-vous au cours duquel des policiers lui ont demandé d’aller à des événements organisés par les collectifs Lilleradiée, Alternatiba, ANV-Cop21 et Les Amis de la Terre à la MRES, annoncés sur Démosphère. Suite à ce rendez-vous, le groupe Lille Insurgée a décidé de révéler publiquement cette histoire.

Plus d’infos ici.

France une indicatrice démasquée à Lille