L’enquête se poursuit pour déterminer les responsabilités dans les morts des mineurs tués le 16 août dernier en marge de la grève des mineurs de Marikana. Hier, de nouveaux éléments accablants la police ont été révélés. Des photos suggèrent que de grands couteaux auraient été déposés à proximité des corps après qu’ils aient été touchés par balles. Su une photo, un homme mort est couché à même le sol près de la mine. Une seconde photo, prise plus tard le même jour, est identique mis à part qu’une machette se trouve sous la main droite de l’homme. L’enquête porte sur un total de 44 morts, alors que 34 grévistes sont décédés après que la police ait ouvert le feu sur la foule de mineurs. Cette dernière affirme avoir agi pour se protéger.

Vers 4h du matin cette nuit, une station électrique du site d’Anglo American à Rustenburg (où les mineurs sont en grève depuis le 12 septembre) a été incendiée. Plus d’un millier de mineurs étaient rassemblés aux alentours de la mine et ont fait barrage à l’arrivée des pompiers. Ces derniers ont immédiatement fait appel aux forces de l’ordre pour qu’elles dégagent la voie. La police a tiré des balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Depuis lors, les heurts se poursuivent mais aucun bilan quant aux victimes des affrontements n’a été communiqué.

Policiers sud-africains

Policiers sud-africains

Hier, des centaines de mineurs grévistes s’étaient rassemblés devant le stade de Rustenburg à 110 km de Pretoria pour empêcher la tenue d’une réunion du Congrès des syndicats sud-africains dont est membre le Syndicat national des mines. Les travailleurs mécontents voulaient s’opposer à l’accord conclu entre le syndicat et le producteur Anglo American Platinium (Amplats) pour réembaucher 12000 grévistes licenciés, accord à propos duquel les grévistes n’ont pas été informés, ni consultés. Cet accord pourrait dès lors signifier la reprise des grèves sauvages. ‘Nous ne savons rien de cela. Nous n’avons pas été consultés, nous l’avons simplement appris par la radio (…) Nous ne pouvons pas retourner travailler tant que nos demandes ne sont pas satisfaites’. Hier, la police a tiré des balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour disperser les centaines de manifestants qui bloquaient l’entrée du stade. Elle a expulsé 300 grévistes de l’enceinte et bloqué l’entrée avec des véhicules blindés. Des douilles jonchaient le sol et un hélicoptère a poursuivit des rondes au-dessus du stade après l’intervention des forces de l’ordre.

Mardi, les autorités ont arrêtés quatre mineurs dans le cadre de leur enquête sur les violences qui se sont déroulées en marge de la grève longue de six semaines à la mine de Marikana (nord du pays). Les quatre hommes interpellés sont poursuivis pour meurtre et font l’objet d’une garde à vue qui peut durer jusqu’à 48h. La semaine dernière, quatre autres mineurs grévistes avaient déjà été arrêtés dans le cadre de la même enquête. Le 16 août dernier, la police avait ouvert le feu sur la foule, abattant 34 grévistes et entraînant une flambée de contestation à travers le pays. Depuis lors, les actions de grève se multiplient dans toutes les mines et font toutes l’objet de la même répression policière et des mêmes vagues de licenciements en masse des grévistes.

Mardi, de violents heurts ont une nouvelle fois opposés des grévistes et les forces de l’ordre dans plusieurs mines du pays. A Sishen (nord-ouest), la police est intervenue à la mine de fer exploitée par une filiale d’Anglo American pour déloger la centaine de grévistes qui bloquait l’entrée du site depuis le 3 octobre. La veille, la direction avait annoncé le licenciement de 300 employés, les grévistes menaçant alors de détruire du matériel. La police a arrêté 40 manifestants et sept personnes ont été blessées dans les affrontements. Sur le site exploité par Sarmancor près de Marikana (nord), la police a dispersé un rassemblement non autorisé de mineurs. Ceux-ci ont résisté et les forces de l’ordre ont procédé à 26 arrestations.

Depuis le 12 septembre, des grèves bloquent les puits miniers du site d’Amplats, numéro un mondial du platine. Les travailleurs réclament entre autre une augmentation de leurs salaires. Depuis le début du mouvement, celui-ci est régulièrement victime de la répression violent des forces de l’ordre. Les affrontements qui ont éclaté après le week-end ont fait cinq morts, et hier soir, un homme a été tué par la police. Un syndicaliste témoigne: ‘Hiern les flics ont tiré surbeaucoup de gens, une personne est morte. Le corps était encore là où il était hier soir, il n’a pas été emporté. Les policiers tiraient des balles réelles’. De leur côté, les autorités soutiennent que la police n’a fait usage ‘que’ de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes pour disperser le rassemblement qualifié d’illégal.

La police a une nouvelle fois violemment dispersé un rassemblement de mineurs employés par la société Amplats. Cette dernière avait menacé, après cette semaine de grève, de licencier tous ses ouvriers qui n’auraient pasrepris le travail ce mercredi. Cela n’a pas empêché les mineurs de se rassembler ce matin près d’un bidonville attenant à la mine. La poice, ayant déclaré ce regroupement illégal, l’a violemment dispersé en utilisant deshalles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Des témoins ont également déclaré avoir vu des blindés de la police charger des manifestants.

Lundi, 162 des 270 mineurs incarcérés depuis le 16 août suite à la fusillade dans la mine de platine de Marikana ont été relâchés après la suspension de leur inculpation pour meurtre de 34 de leurs collègues qui avaient été abattus, selon toute vraisemblance, par la police. Les 108 autres devraient être remis en liberté jeudi. Peu après les violences de la mi-août, une grande partie des personnes interpellées avaient porté plainte contre les abus des forces de l’ordre. Abus qui se sont poursuivis en détention. Plusieurs mineurs se sont exprimés en ce sens à leur sortie de prison: ‘Ils nous ont frappés et nous ont giflés, nous ont marchés sur les doigts avec leurs bottes après nous avoir accusés d’avoir caché un clou dans une cellule’. Un autre mineur a lui expliqué qu’il avait été contraint de rester debout contre le mur, les mains au-dessus de la tête alors que les policiers le frappaient dans les côtes avec les poings et un bâton. Malgré l’enquête lancée après la fusillade par la police des polices sud-africaine, les policiers impliqués dans les violences n’ont toujours pas été inquiétés, malgré les nombreux témoignages de badauds et de journalistes affirmant que les policiers avaient pourchassés les mineurs avant de les abattre de sang-froid et malgré les diverses plaintes déposées depuis lundi par les mineurs libérés.

Au début du mois d’août, de violentes affrontements se sont déroulés en marge de la grève sauvage entreprise par les mineurs de la mine de platine de Marikana. 34 grévistes ont été tués et 78 autres blessés par les forces de police le 16 août lorsque celles-ci ont ouvert le feu sur un groupe d’ouvriers rassemblés pour obtenir une augmentation de salaire. Suite à ces violences, les autorités ont interpellé et incarcéré 270 grévistes, lesquels ont brièvement comparu lundi dernier avant que le juge ne renvoie le dossier à ce lundi 27. En début de semaine, il s’est prononcé en inculpant pour meurtre tous les mineurs arrêtés. Cette décision intervient alors qu’il a été confirmé que les victimes avaient été abattues par la police et que les rapports d’autopsie publiés lundi indiquent clairement que dans la majorité des cas, la balle est sortie du corps par la poitrine, laissant croire que les hommes ont été abattus d’une balle dans le dos alors qu’ils fuyaient.

Affrontements à la mine de Marikana

Affrontements à la mine de Marikana

Un tribunal du Pirée ayant accepté le transfert de Savvas Xiros dans l’Hôpital AHEPA de Salonique, ce transfert s’est effectué avant-hier. Xiros a été condamné cinq fois à la perpétuité (avec 25 ans supplémentaires) pour sa participation à l’organisation 17 Novembre. Il avait été traité longtemps à l’hôpital de prison, mais son état nécessitait de meilleurs équipenments et soins. Savvas Xiros avait été arrêté en juin 2002 au port du Pirée quand il a été sérieusement blessé par la bombe qu’il plaçait. il a perdu la vue totalement d’un oeil, partiellement de l’autre, et a perdu l’usage d’une main. Son état de santé général est très mauvais.

Grèce: Savvas Xiros transféré dans un hôpital