Un gréviste a été tué hier à la mine du groupe Freeport située en Papouasie indonésienne, une de plus grandes au monde (cf. photo), lors d’affrontements entre la police et des employés en grève depuis près d’un mois. Par ailleurs, la police avait plus tôt indiqué qu’au moins six membres des forces de l’ordre avaient été blessés. Le nombre des ouvriers blessé est inconnu.

Les heurts ont éclaté alors qu’un millier d’employés tentaient de pénétrer dans le complexe minier de Grasberg, détenu par le géant américain Freeport-McMoRan Copper & Gold Inc. (FCX). La police a tiré un coup de sommation tandis que les grévistes lançaient des projectiles en direction des forces de l’ordre. Les employés ont endommagé l’entrée du site et brûlé trois camions. Les mineurs de FCX sont en grève depuis le 15 septembre afin de demander une augmentation salariale. Le salaire minimum à la mine Grasberg est de 1,50 dollar de l’heure (1,1 euro)…

Indonésie/Papouasie: La police tire sur les grévistes

Au printemps 2010, un conflit avait opposé les postiers du 92 (Nanterre) et la direction de La Poste au sujet du projet ‘Facteur d’avenir’. Tout au long des deux semaines de grève, la société a usé de toutes les méthodes pour briser le mouvement (vigiles, huissiers, briseurs de grève,…) Le 10 mai 2010, un groupe de postiers entend négocier avec le directeur départemental de La Poste de Nanterre. Une quarantaine de grévistes investit le hall, puis les escaliers des bureaux de la direction. C’est suite à cette action que 13 cadres de la société travaillant majoritairement à la gestion des ressources humaines ont porté plainte contre quinze postiers, les accusant de les avoir séquestrés durant plus de deux heures. Le procès avait débuté au mois de juin dernier, et le tribunal de Nanterre a rendu son verdict hier. Le procureur avait réclamé la condamnation des prévenus pour ‘séquestration’ avec la circonstance aggravante de bande organisée, condamnation pouvant entraîner des peines allant jusqu’à cinq ans de prison et 75000€ d’amende. Hier, onze postiers ont été condamnés à 1500€ d’amende avec sursis, à 500€ de dommages et intérêts aux parties civiles et à 150€ de frais de justice. Les quatre autres ont été relaxés. Les onze condamnés ont d’ores et déjà annoncé leur intention de faire appel de leur condamnation, celle-ci constituant une criminalisation évidente du mouvement syndical.

Ce samedi matin, la vingtaine de magasins Auto 5 situés à Bruxelles et en Wallonie n’ont pas ouvert leurs portes à la suite d’une action de grève organisée pour dénoncer le licenciement de quatre travailleurs pour harcèlement. Mais la direction a fait appel aux forces de l’ordre pour ouvrir les centres qui avaient été bloqués par des piquets de grève. Après une action en référé devant plusieurs juridictions, elle a obtenu le droit de faire ouvrir les magasins sous peine d’astreintes pouvant aller jusqu’à 1000 euros. A la mi-journée, une dizaine de centres avait été réouverts après l’intervention des policiers et des huissiers.

Depuis hier matin, la grande majorité de la population chilienne observe une grève de 48 heures en prélude à une marche massive prévue ce jeudi après-midi en solidarité avec la lutte menée par les étudiants depuis plus de trois mois. Ceux-ci ont été rejoints par des milliers de personnes dans leurs revendications pour une réforme de l’éducation, du système de soins, du code du travail, des retraites,…

De nombreuses villes sont touchées par le mouvement, mais c’est à Santiago qu’il prend toute son ampleur. Dès avant l’aube, de nombreuses barricades étaient dressées en travers des carrefours de la capitale. Toute la matinée, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de lances à eau pour dégager les rues et disperser les manifestations spontanées aux quatre coins de la ville. A la fin de la journée, les forces de l’ordre avaient procédé à 348 interpellations. En outre, au moins 36 personnes ont été blessées lors d’affrontements opposant les manifestants et les policiers, principalement à Santiago.

Manifestation à Santiago

Manifestation à Santiago

L’opérateur américain Verizon retirera certains bénéfices aux employés qui ne cesseront pas la grève commencée le 8 août. Une mesure de représailles contre les 45.000 salariés toujours en grève. Ce sont justement ces retraites – ainsi que l’assurance-maladie et autres aides d’intérêt général – qui sont au centre du conflit. La direction veut diminuer ces avantages alors que la société enregistre d’excellents résultats. Les grévistes vont perdre l’assurance-santé de base, ainsi le remboursement de frais dentaires et optiques. Le groupe n’a en fait simplement pas renouvelé les contrats de mutuelle, qui ont expiré le 6 août dernier.

USA: Les grévistes de Verizon privés de couverture sociale?

A deux jours de la fermeture pour vacances annuelles, Clariant Benelux, active dans le secteur de la chimie, a annoncé le licenciement des deux délégués de la FGTB. La direction invoque le motif de « rupture de confiance » mais la raison évidente est que les deux délégués font un travail syndical remarquable à tous les niveaux dans l’entreprise en dénonçant tous les contournements des différentes législations en matière de droit du travail et qu’ils sont soutenus dans toutes leurs démarches par la très grosse majorité des ouvriers. Un piquet de grève a été installé devant les portes de l’entreprise en soutien à leurs délégués et en démonstration de détermination. A la reprise de l’usine, le 16 août, l’entreprise sera totalement bloquée.

Grève chez Clariant Benelux

Grève chez Clariant Benelux

Depuis le début de la semaine, les ouvriers de plus de 80 usines spécialisée dans la production de textiles et de cuir mènent des actions de grève afin d’exiger une augmentation de leur salaire mensuel. Ils demandent également l’obtention de contrat à long terme. Mardi, plus de 15.000 d’entre eux s’étaient réunis à Ismaila. La police est violemment intervenue lorsqu’ils ont entrepris de bloquer la route reliant Ismaila au Caire. Elle a tiré en l’air pour disperser les ouvriers qui ont réagit en lui lançant des projectiles. Les policiers ont répliqué par des jets de pierre. Les affrontements ont fait au moins 36 blessés parmi les manifestants, dont 23 ont du être hospitalisés. Les autorités ont par ailleurs arrêté dix ouvriers.

Un député sarkoziste veut proposer une loi contre la grève en période de grand départ suite au préavis de grève déposé par Air France. Les syndicats veulent protester contre les réductions du nombre de stewards et hôtesses de l’air au nombre de 3 au lieu de 4 sur les Airbus A-319 et lancent à Air France un ultimatum qui expire le 1er août pour trouver un terrain d’entente avec eux. Le secrétaire général du Syndicat national des personnels navigants a déclaré que cette grève était « le seul moyen pour obliger l’entreprise à négocier ».

Depuis hier matin, une grève paralyse les services de la chambre consulaire de Guyane. Une partie des salariés de l’aéroport de Rochambeau, du port de Degrad-des-Cannes et de l’espace consulaire se sont arrêtés de travailler. Depuis hier, aucune marchandise ne pouvait entrer ou sortir du port de Degrad-des-Cannes, à l’exception de celles destinées aux hôpitaux. La gendarmerie est intervenue tôt ce matin pour débloquer le port et l’aéroport. Depuis ce matin, les grévistes bloquent l’accès au siège de la Chambre de commerce.

L’Italie a fait les premiers pas pour étendre sa législation anti-grève aux réglementations européennes. La législation italienne sur la réglementation des grèves dans les transports est destinée à garantir « le droit à se déplacer librement » aux citoyens. Adoptée en 1990 et confirmée en 2000, la législation interdit les grèves dans les entreprises de transport aussi bien privées que publiques – même les taxis y sont soumis – durant les périodes de vacances.

La loi prévoit également une interdiction de grève dans les transports trois jours avant et trois jours après les consultations électorales. En dehors de ces périodes appelées « franchises », la législation impose en cas de grève dans les entreprises de transport la suspension de l’arrêt de travail de 7 heures à 10 heures du matin et de 18 heures à 21 heures. La loi prévoit de sanctionner financièrement syndicats et grévistes.