Le 5 décembre dernier Facebook, Microsoft, Twitter et YouTube ont indiqué le lancement d’une base de données commune dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. L’objectif est pouvoir désormais repérer puis collecter les empreintes numériques des photos ou des vidéos. Les «hashes» (empreintes digitales numériques) seront partagées et chaque entreprise pourra décider du type d’action à entreprendre. Les différentes plateformes conservent une totale liberté sur la suite à donner. Les vidéos ou photos les plus extrêmes ou qui violent les règles seront prioritairement ciblées.

Cette nouvelle initiative commune vient compléter des actions déjà en cours au sein de chaque plateforme. Twitter déclenchait déjà la désactivation de comptes liés à des agents ou groupes terroristes, en coopérant avec les autorités ; l’entreprise a précisé avoir suspendu plus de 360 000 comptes dans ce contexte en 2015. Facebook collabore déjà directement avec le Département d’État des Etats-Unis sur la question terroriste et vient de déployer un outil en mesure de censurer des contenus publiés sur son réseau pour certaines zones géographiques. Du côté de Google et YouTube, il existe déjà « redirect », une fonctionnalité qui réoriente les personnes à la recherche d’informations sur les djihadistes vers le contenu officiel du contre-terrorisme.

Le siège de Facebook en Californie

Le siège de Facebook en Californie

Il y a deux jours, nous vous annoncions que Signal était censuré par l’état en Egypte et aux Emirats Arabes Unis (voir notre article), mais que les développeurs travaillaient déjà sur un mécanisme de contournement. Il n’aura pas fallu longtemps, la dernière mise à jour de Signal pour Android (disponible sur le canal béta pour iOS) incorpore pour les utilisateurs dont le numéro de téléphone commence par un indicatif téléphonique d’un pays censuré (+20 pour l’Egypte ou +971 pour les Emirats donc) une technique de contournement appelée « domain fronting » . Le but de la manoeuvre est de rendre les requêtes Signal indistinguables d’une requête https vers Google: pour couper l’accès à Signal, ces gouvernements devront donc couper l’accès à Google, ce qui semble plus difficile. Open Whisper Systems, les développeurs de Signal, généralisent et prévoient de rendre l’application « consiente » de la censure, afin qu’elle utilise automatiquement le mécanisme lorsqu’un utilisateur étranger visite un pays censuré par exemple. Cette dernière mise à jour propose également une autre nouveauté dont nous vous avions parlé il y a trois jours, à savoir le support des stickers, dessins et textes sur les images envoyées via l’app.

Pour télécharger Signal: Android, iOS, Chrome.

Signal contourne la censure et introduit les stickers

Signal contourne la censure et introduit les stickers

Après plusieurs jours d’enquête, Open Whipser Systems a confirmé que Signal était effectivement censuré en Egypte. Non seulement l’accès au site est impossible, mais en l’application ne fonctionne tout simplement pas. Les personnes qui veulent continuer à utiliser Signal en Egypte peuvent utiliser Tor ou un VPN. L’application Orbot (ou via le dépôt du Guardian Project sur F-Droid dans le cas où Orbot serait inaccessible sur le Play Store) permet notamment de rediriger une app à travers Tor (via « VPN Apps »), cela ne fonctionnera que pour le texte, les images et les pièces-jointes, pas pour les appels.

Open Whisper Systems travaille déjà sur une solution de contournement. C’est la première fois (documentée) que Signal est censuré dans un pays, même s’il est inaccessible sur les magasins d’applications dans certains pays, comme les Emirats Arabes Unis.

Les messages peuvent maintenant s’effacer après une période définie.

Les messages peuvent maintenant s'effacer après une période définie.

Nous vous conseillons régulièrement d’utiliser Signal, cette application de messagerie sécurisée à la popularité grandissante. En plus d’être très sécurisée, d’être sponsorisée par Edward Snowden en personne, d’avoir récemment ajouté le support pour les messages « qui disparaissent tout seul », Signal vient d’ajouter une nouvelle fonctionnalité dans sa dernière beta. Elle permet d’ajouter stickers, emojis, dessins et texte lors de l’envoi d’une image. Si la fonction peut sembler simplement drôle au premier abord, Signal se démarque du monde habituellement austère et rigide du chiffrement des communications. En rendant son application aussi flexible que les applications concurrentes et non-respectueuses de la vie privée de ses utilisateurs, Signal peut rendre son chiffrement encore plus populaire. De plus, les stickers permettent d’anonymiser une photo à la volée.

Nous ne pouvons que vous recommander une fois encore d’installer Signal: Android, iOS, Chrome. Pour adhérer à la beta, rendez-vous sur le Play Store.

Les stickers peuvent également cacher des visages

Les stickers peuvent également cacher des visages

Moxie Marlinspike, l’un des fondateurs de Open Whispers Systems qui développe l’application Signal, a affirmé dans une interview que le nombre quotidien d’installations de l’app a quadruplé depuis l’élection de Trump. C’est la première fois de l’histoire de l’application que se produit une telle augmentation. Les craintes ont augmenté juste après les élections aux USA, puisque Donald Trump se retrouve de facto à la tête du plus gros arsenal de cyber-espionnage ayant jamais existé.

Nous ne pouvons que vous recommander nous aussi d’installer Signal: Android, iOS, Chrome.

Les messages peuvent maintenant s’effacer après une période définie.

L’application de messagerie chiffrée « Signal » (Android, iOS, Chrome) est de plus en plus populaire à travers le monde. Signal vient récemment de communiquer sur une requête de justice en lien avec un procès ayant eu lieu durant la première moitié de l’année 2016 au Grand Jury en Virginie Orientale. La requête commandait à Open Whispers Systems (les développeurs de Signal) de livrer les informations qu’ils avaient en leur possession sur deux prétendus utilisateurs de Signal. Les seules données disponibles sont deux dates au format Unix: la date de création du compte et la date de la dernière connexion, ainsi que l’adhésion ou non d’un numéro de téléphone à Signal (en l’occurrence, l’un des deux numéros demandés ne correspondait à aucune donnée Signal). Aucune autre donnée n’est à disposition des développeurs, et donc de la justice. Les données qui ne sont pas disponibles incluent: les contacts de la cible, les hashes des contacts, n’importe quelle autre info sur les contacts, le nombre de groupes dont fait partie la cible, l’appartenance à un groupe en particulier, la liste des membres de ce groupe. Et bien entendu, le contenu des messages en eux-mêmes.

C’est la première fois qu’une telle requête est imposée à Signal, elle était à l’origine assortie d’une interdiction de communiquer à ce sujet mais Signal s’est fait représenter par l’ACLU (American Civil Liberties Union) pour obtenir ce droit. La requête est documentée de façon exhaustive (toutes les correspondances sont publiées) sur la page whispersystems.org/bigbrother/, les futures requêtes seront documentées au même endroit.

Les données Signal auxquelles la justice peut accéder

Les données Signal auxquelles la justice peut accéder

Cinq chercheurs en cryptographie issus de l’Université d’Oxford, du Queensland Institute of Technology et de la McMaster University Hamiltion au Ontario ont mené des recherches étendues sur le protocole Signal qui fait tourner l’application éponyme (que nous ne pouvons que vous recommander une fois de plus), ainsi que Whatsapp, Google Allo (Incognito Mode) et Facebook Messenger (Secret Conversation). C’est la toute première fois que le milieu académique mène une recherche profonde sur le fonctionnement de Signal. Ils ont testé l’analyse de la menace de l’application dans un contexte où le réseau serait entièrement contrôlé par un adversaire qui en aurait le contrôle. Le premier constat des chercheurs est que la sécurité de Signal est telle qu’il est même difficile de la tester: Fournir une analyse de sécurité du protocole Signal est un défi pour plusieurs raisons. Premièrement, Signal emploie une conception inédite et non-étudiée, impliquant plus de 10 types différents de clés et un procédé de mises à jour complexe qui mène à diverses chaines de clés liées. Cela ne rentre donc pas dans les modèles d’analyse existants. Deuxièmement, certaines des propriétés revendiquées n’ont été que récemment formalisées. Enfin, un obstacle plus quelconque est que le protocole n’est pas documenté substantiellement au-delà de son code source.

Les chercheurs n’ont trouvé aucune faiblesse dans la conception du protocole mais ont proposé quelques pistes pour rendre le protocole encore plus difficile à déchiffrer. Le rapport complet est disponible ici en PDF. Signal est disponible sur Android et iOS et peut ensuite être utilisé sur un ordinateur tournant sous n’importe quel système d’exploitation supportant Google Chrome. Signal a récemment rajouté deux fonctionnalités dans son application: l’une de sécurité qui permet d’établir un chrono dans une conversation pour que les messages s’auto-détruisent après avoir été lus. L’autre, permet d’importer un GIF depuis l’application Giphy.

Télécharger pour Android.
Télécharger pour Iphone.

Les messages peuvent maintenant s’effacer après une période définie.

La Sûreté du Québec (SQ) est en train de regrouper ses meilleurs spécialistes pour créer un grand centre de «vigie et cybersurveillance» qui traquera toute forme de crime sur les réseaux sociaux et l’internet en général. Une vingtaine de policiers travailleront sous peu dans cette unité centralisée sous les ordres du capitaine Jean Lafrenière. Et les budgets seront au rendez-vous. Ces patrouilleurs du Net devront être à l’affût d’un ensemble de crimes, pas seulement de ce qu’on appelait autrefois la cybercriminalité. Des policiers du Service de police de la Ville de Montréal et de la Gendarmerie royale du Canada participent déjà à l’initiative, dont le succès reposera aussi beaucoup sur la collaboration de la population, selon le directeur général de la SQ, qui encourage les citoyens à dénoncer les gestes potentiellement criminels sur le web.

Le siège de la SQ

Le siège de la SQ

Ce lundi matin, de nombreux internautes ont rapporté une image étonnante alors qu’ils tentaient de se rendre sur le site français de Google. Un message signé du Ministère de l’Intérieur annonçait à l’utilisateur que celui-ci tentait « d’accéder à du contenu faisant l’apologie du terrorisme ». Le « bug » se trouvait au niveau du fournisseur d’accès Orange et a duré une bonne heure. Pour expliquer l’origine de l’incident, Orange est resté vague: le problème s’est clairement posé au niveau des serveurs DNS (ce sont eux qui sont chargés d’attribuer des noms de domaines lisibles aux adresses IP des sites internet), mais impossible de savoir s’il s’agit d’un piratage, d’une erreur humaine, d’un erreur « purement » informatique,…

Les sites de Google, Wikipédia et OVH momentanément bloqués pour

Les sites de Google, Wikipédia et OVH momentanément bloqués pour

Wikileaks mène actuellement une campagne de fuites intensives contre Hillary Clinton (et Podesta, son chef de campagne). Son représentant, Julian Assange vit toujours enfermé dans l’ambassade d’Equateur qui l’accueille depuis juin 2012. Mais ce lundi, la connexion internet d’Assange a été coupée et les premières spéculations pointaient du doigt les gouvernements britannique et étatsunien, qui comptent depuis plus de 4 ans mettre Assange sous les verrous. Wikileaks a fini par communiquer: ce serait en fait le gouvernement équatorien, hostile aux révélations compromettantes sur la candidate démocrate, qui aurait réclamé qu’on retire sa connexion internet à Assange.

Mise à jour 19 octobre: L’Equateur a confirmé.

Pour lire les e-mails d’Hillary et de son chef de campagne, c’est ici.

Julian Assange à la fenêtre de l’Ambassade d’Equateur à Londres. Archive.

Julian Assange à la fenêtre de l'Ambassade d'Equateur à Londres. Archive.