La Cour de Cassation italienne a confirmé vendredi la validité de la libération en juillet de Carola Rackete. La capitaine allemande du navire humanitaire Sea Watch 3 avait accosté de force sur l’île de Lampedusa avec 42 migrants rescapés à son bord. La cour a rejeté le recours que le parquet avait formé à la suite de la libération de Carola Rackete, et doit désormais déposer ses motivations dans un délai de 30 jours. À l’issue de l’accostage, Carola Rackete avait été placée aux arrêts domiciliaires et présentée à un juge début juillet. Ce dernier avait alors décidé de la libérer estimant que la jeune femme avait fait simplement son devoir en sauvant des vies humaines.

Immobilisé par la justice pendant plusieurs mois, le Sea Watch 3 a, depuis, repris ses sauvetages au large de la Libye avec d’autres capitaines à son bord. Les dernières opérations de sauvetage en date, survenues il y a à peine quelques jours, lui ont permis de secourir 119 migrants. Après une escale technique, la navire remettra le cap vers la Libye d’ici quelques jours. Le verdict concernant Carola Rackete intervient 10 jours après qu’une cour d’appel maltaise a annulé la condamnation d’un autre capitaine allemand officiant pour l’ONG Lifeline. La justice a estimé que Claus Peter Reisch, capitaine du navire du même nom que l’ONG, n’avait aucune intention criminelle lorsqu’il est entré dans les eaux maltaises avec plus de 200 rescapés à son bord en juin dernier.

Carola Rackete

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Mardi 21 mai 2019, les trois anarchistes Natascia, Giuseppe et Robert avaient été été arrêté·es à Milan par le Raggruppamento Operativo Speciale (ROS, l’unité anti-terroriste des Carabinieri) dans le cadre d’une opération répressive appelée « Prometeo » (voir notre article). Les trois activistes sont accusé·es principalement « d’attaque terroriste ou de subversion ». Natascia est toujours en prison, alors que Robert a été libéré. Quant à Giuseppe, dans la matinée du mardi 17 décembre, il a en plus été accusé, dans le cadre de l’opération « Spark » (une opération du ROS de Turin cette fois), d’avoir tenté de détruire un distributeur automatique de billet de La Poste de Gênes, en juin 2016, à l’aide d’un engin incendiaire (voir notre article).

Pour lui écrire:
Giuseppe Bruna
C. C. di Pavia
via Vigentina 85
27100 Pavia
Italia – Italy

Emblème du ROS

Le 8 juin 2016, deux personnes au visage masqué avaient été filmées en train de poser un engin incendiaire (un réservoir de 5 litres d’essence avec un dispositif d’allumage déclenché par un réveil) devant le distributeur de billets du bureau d’un poste de Gênes. L’engin n’avait pas explosé en raison d’un dysfonctionnement du système d’allumage. Cette action prenait place dans le cadre de la campagne annoncée fin 2015 contre les CPR, les centres fermés italiens.  Les forces spéciales des Carabiniers (les ROS), ont arrêté mardi Giuseppe Bruna, un anarchiste originaire d’Agrigente. La police affirme avoir trouver les traces de son ADN  sur les gants ayant servi à l’action. L’arrestation a été réalisée suivant une ordonnance émise par le juge d’instruction du tribunal de Turin. Giuseppe avait déjà été inquiété par la justice italienne pour l’affaire des colis piégés envoyés aux procureurs dirigeant l’opération « Scripta Manent » contre les anarchistes.

L'intervention des démineurs à Gênes

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Salutations internationales aux prisonnier·e·s révolutionnaires à l’occasion de la Conférence de Travail du Secours Rouge International, novembre 2019.

Les délégué·e·s de Belgique, Suisse, Italie, Allemagne et Turquie/Kurdistan présent·e·s à la Conférence de Travail 2019 du Secours Rouge International vous adressent leurs salutations les plus chaleureuses.

La conférence s’est tenue dans un contexte général de progrès du fascisme sous toutes ses formes : du fascisme déchaîné au pouvoir en Turquie à l’action des gangs néo-nazis ou islamistes en passant par les politiques gouvernementales racistes et répressives des États de l’Union Européenne.

Cette tendance est issue de la crise générale du capitalisme, qui ne peut répondre aux aspirations des peuples que par la répression et la violence. Le SRI a toujours considéré que la dialectique lutte/répression/résistance était une partie importante, organique, du processus révolutionnaire. Il faut assumer cette dialectique comme partie intégrante de la tendance à la guerre de classes, un espace de maturation et de qualification de la lutte révolutionnaire.

Cette perspective prend un caractère concret avec le développement de nouveaux mouvements de masse, comme celui des Gilets Jaunes en France, des mouvements populaires au Chili, etc. Ces mouvements sont eux aussi issus de la crise générale du capitalisme, et ils expriment, par de nouvelles voies, l’aspiration des peuples à un changement de société. Ces mouvements sont confrontés à une répression très brutale, à laquelle ils offrent, ne serait-ce que par leur continuité, une résistance admirable. La défense des luttes dans la rue est l’une de nos préoccupations dans la période actuelle.

Les enjeux de la résistance du Rojava à l’agression fasciste turque concernent tout le mouvement révolutionnaire. Le destin politique de l’Europe est étroitement lié à celui du Moyen-Orient, et le Rojava est la principale ligne de front. On y voit s’opposer de la manière la plus nette et la plus radicale le projet de société nouvelle aux formes les plus barbares de répression et de réaction. Cet enjeu est assumé par les internationalistes (notamment ceux du Bataillon International de Libération) dont 48 ont payé de leur vie cet engagement. Notre campagne pour fournir les combattant·e·s du Rojava en matériel médical de première ligne est notre contribution modeste, mais effective. La délégation turque a souligné, à notre conférence, l’importance de l’internationalisme, dans toutes ses formes et à tous les niveaux d’action, dans cet affrontement d’une portée internationale.

Le succès du mois d’agitation pour Georges Abdallah est l’expression d’une autre facette de notre travail qui unit la défense des prisonnier·e·s révolutionnaires à la valorisation des causes qu’ils incarnent, dans le cas de Georges à la cause du peuple Palestinien. Cette mobilisation prend un sens tout particulier alors que les peuples arabes, notamment en Irak et au Liban, descendent dans la rue contre des régimes réactionnaires et corrompus.

Malgré les progrès du fascisme et de la réaction, impulsés par le système pour désamorcer les conflits que sa crise génère, les luttes de classes et populaires constituent une alternative puissante, à laquelle nous contribuons dans la mesure de nos moyens. Vous êtes une part de cette alternative, comme dans cette lutte contre la section spéciale d’isolement de la prison de l’Aquila, partie de la lutte contre la loi 41bis, qui a montré que la détermination et l’unité entre prisonnier·e·s révolutionnaires de différentes tendances, renforcée par la solidarité extérieure et intérieure, pouvait déboucher sur une victoire.

C’est en soulignant votre importance pour le processus révolutionnaire et en saluant votre résistance dans les prisons que nous vous adressons, cher·e·s camarades, nos salutations les plus chaleureuses.

Après des mois de procédure, la cour d’appel a finalement donné son verdict concernant l’extradition de Vincenzo Vecchi. Les juges ont annulé le mandat d’arrêt émis par les autorités italiennes et ordonné sa remise en liberté.  Devant le Parlement de Rennes, une centaine de membres de comités de soutiens s’étaient réunis, comme lors de chaque audience depuis l’arrestation survenue dans le Morbihan le 8 août. Vincenzo faisait l’objet de deux mandats d’arrêts européens émis par les autorités italiennes. En 2012, il avait été condamné à douze ans de prison pour des dégradations lors de manifestations anti-G8, à Gênes en 2001. Il avait aussi été condamné à quatre ans de prison pour sa participation à une manifestation antifasciste à Milan, en 2006.

Vincenzo à sa sortie de la prison de Rennes

Voici les initiatives prises lors du mois d’agitation pour Georges Abdallah: 30/10: Affichages en Seine-Saint-Denis ; 29/10: Tags à Bruxelles ; 29/10: Rassemblement à La Haye ; 29/10: Stand d’information à Paris ; 28/10: Initiative à Saïda ; 28/10: Affichages à Milan ; 27/10: Rassemblement à Beyrouth ; 26/10: Manifestation et tags à Lille ; 26/10: Rassemblement à Montréal ; 24/10: Rassemblement à Athènes ; 24/10: Tags à Clermont-Ferrand ; 24/10: Initiative à Toulouse ; 24/10: Rassemblement à Patra (Grèce)21-22-23/10: Trois journées solidaires à Bir-Zeit23/10: Soirée de soutien à Montréal23/10: Affichages à Paris et en Seine-Saint-Denis23/10: Rassemblement à Milan22/10: Initiative à Alger20/10: Intervention à Thessalonique20/10: Initiatives à Tripoli ; 19/10: Initiative à Göteborg ; 19/10: Soirée de soutien à Genève ; 19/10: Rassemblement et tags à Tunis ; 19/10: Initiatives à Beyrouth ; 19/10: 500 manifestants à Lannemezan ; 19/10: Initiative à Rafah ; 19/10: Rassemblement à Istanbul.

18/10: Tags à Milan ; 18/10: Grande soirée de soutien à Toulouse ; 18/10: Affichages et stickers à Zürich ; 17/10: Initiative à La Corogne ; 17/10: Soirée de soutien à Hambourg15/10: Stand d’information à Toulouse14/10: Tags à Genève14/10: Initiative à l’ambassade de France à Beyrouth13/10: Nouvelle vidéo “Georges Ibrahim Abdallah, prisonnier des raisons d’Etats”12/10: Soirée de soutien à Montpellier11/10: Rassemblement à Bruxelles11/10: Soirée de soutien à Bordeaux11/10: Salut solidaire de Gaza10/10: Conférence à Nanterre9/10: Débat à Toulouse9/10: Intervention à Bruxelles6/10: Stand et expo à Charleroi5/10: Intervention à Zürich5/10: Rassemblement à Göteborg4/10: Banderole et fumi à Liège3/10: Soirée solidaire à Toulouse2/10: Tag géant et collages à Toulouse01/10: Manifestation à Zürich29/9: Brunch à Toulouse26/9: Conférence à Genève24/9: Stand d’information à Toulouse21/9: Collage géant à Bruxelles21/9: Conférence à Bruxelles.

Manifestation pour la libération de Georges Abdallah à Lannemezan

Lire l’appel au mois d’agitation

Une vaste opération policière a eu lieu jeudi en Italie. Elle visait les militants anarchistes suspectés d’avoir participé, le 9 février, aux violentes manifestations de protestation contre l’attaque par la police du grand squat historique de Turin, l’asilo occupato (voir notre article). L’opération a donné lieu à 17 perquisitions qui se sont déroulées simultanément dans le Piémont, en Lombardie et en Sardaigne. 37 personnes ont été inquiétées, 14 font l’objet de « mesures de précaution » (notamment l’interdiction de séjourner à Turin) et trois ont été incarcérées. L’opération a conduit à l’arrestation de Patrik Bernardone, un Turinois de 24 ans, de Federico Daneluzzo, 23 ans, et d’un Suisse âgé de 19 ans. Celui-ci avait échappé à son arrestation, mais il s’est rendu à la police après s’être barricadé toute la matinée au centre social Brancaleone à Milan. Ils sont accusés de blessures graves et résistance à un agent public. Onze autres personnes résidant à Sassari, Savone, Livourne, Ravenne et en Suisse, en Slovaquie et en Serbie se sont vu interdire de se rendre à Turin.

L'attaque de l'asilo occupato

 

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Une vingtaine de groupes de soutien se sont créés en soutien à Vincenzo Vecchi, l’activiste italien menacé d’extradition. Des rassemblements sont prévus ce lundi 19 août à Rochefort-en-Terre, Rennes, Nantes, Lorient, Saint-Brieuc, Douarnenez, Guingamp, Auray, Morlaix, Brest, Pontivy, Langon, Saint-Malo et ailleurs. Les soutiens de Vincenzo Vecchi ont aussi prévu d’être présents jeudi 22, à 9 h, au parlement de Bretagne, à Rennes, à l’audience demandant sa liberté conditionnelle, puis le lendemain, vendredi 23, à 10 h, toujours devant le Parlement de Bretagne à l’audience concernant la demande de complément d’informations à l’Italie.

Arrêté le 8 août 2019, Vincenzo Vecchi, 46 ans, vivait sous une fausse identité depuis 8 ans, près de Rochefort-en-Terre (voir notre article). Il avait quitté l’Italie qui l’avait condamné à 11 ans et 6 mois de prison pour sa participation aux manifestations anti-G8, à Gênes en 2001, et à une manifestation antifasciste en 2006, à Milan. Vincenzo a été condamné sur la base du code Rocco, introduit en 1930 dans la loi italienne sous Mussolini. Le texte permet, au nom de la notion de « concours moral », de sanctionner la simple présence à des manifestations considérées comme insurrectionnelles sans preuve factuelle. C’est en vertu de cette loi que Vincenzo et neuf autres militants, baptisés les « dix de Gênes », ont écopé de peines très lourdes allant de huit à quinze ans de prison.

Rassemblement le 1A4 août devant la Cour d'appel de Rennes

 

Vincenzo Vecchi avait participé en 2001 à la manifestation contre les puissants de la Terre lors du sommet du G8 de Gènes. Au cours de cette mobilisation, Carlo Giuliani, un manifestant, avait été tué par par la police. La répression avait été particulièrement violente pendant et après le sommet. Une dizaine de « Black bloc » avaient été condamné à des très lourdes peines de prison pour en faire des exemples, dont Vincenzo Vecchi. Celui-ci avait disparu et était en cavale depuis 18 ans, réfugié depuis de nombreuse années dans un village en Bretagne.

Vincenzo Vecchi a finalement été interpellé le jeudi 8 août et placé en détention à la prison de Vezin (Rennes) en attendant sa possible extradition vers l’Italie. Il comparaîtra devant la chambre d’instruction de Rennes le mercredi 14 août à 9 h.

Soutien à Vincenzo Vecchi

Un homme qui est accusé par les autorités péruviennes d’avoir été le « médecin de la guérilla » (du PCP-SL) a été arrêté hier par la police italienne dans un hôtel du centre de Gênes. Luis Enrique Paredes Del Pino, alias « Juan Carlos » faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Le Procureur de la Cour d’appel de Gênes sera appelé dans les quarante prochains jours à évaluer la demande d’extradition. Luis Enrique Paredes Del Pino, qui est détenteur de la double nationalité et d’un passeport espagnol, avait déjà été arrêté en 2013 à Tolède. Madrid avait refusé l’extradition et, depuis lors, le médecin avait obtenu l’autorisation de rester en Espagne, où il travaille comme urgentologue dans le district de Castilla-La Mancha. Après le rejet de l’Espagne, le Pérou avait lancé un nouveau mandat d’arrêt international.

Luis Enrique Paredes Del Pino, lors d'une précédente arrestation