Ce lundi 25 mars se tenait l’audience contre les cinq internationalistes de Turin: Paolo Andolina, Jacopo Bindi, Davide Grasso, Fabrizio Maniero et Maria Edgarda Marcucci (voir notre article). Le procureur de Turin a exigé une « surveillance spéciale » (présentation régulière, interdiction de se rendre dans certains lieux ainsi que la confiscation des passeports et permis de conduire).

Avant l’audience, 340 personnes (académiciens, artistes et hommes politiques) avaient lancé une pétition contre l’enquête et la possible « surveillance spécial » de l’accusation.

Rassemblement solidaire devant le palais de justice à Turin (Archive)

Rassemblement solidaire devant le palais de justice à Turin (Archive)

De nombreux hommages ont été ou sont organisés en mémoire de l’anarchiste italien Lorenzo ‘Tekoşer’ Orsetti (voir notre article) : Londres, Toulouse, Francfort, Mannheim, Zürich, Bâle, Rome, Florence, Turin, Parme, Pise, Amsterdam, La Haye, Athènes, Izmir, New-York City etc.
Une manifestation nationale à Florence, sa ville natale, est prévue dimanche 31 mars dès 15H (voir ici). La commémoration au Rojava est également en cours de préparation.

Affiche pour l’hommage organisé à Zürich (Suisse).

Affiche pour l'hommage organisé à Zürich (Suisse).

Tekoşer Piling (Lorenzo Orsetti), combattant anarchiste de 33 ans, originaire de Florence en Italie, est tombé en martyr ce matin en combattant l’État Islamique à Baghouz près de Deir Ezzor. Tekoşer était au Rojava depuis un an et demi, il avait participé à de très nombreuses opérations aux côtés de Tikko, dont la Bataille d’Afrin. Il était membre de Tekoşîna Anarşîst.

Ciao,

Si vous lisez ce message, ça veut dire que je ne suis plus de ce monde. Bah, ne soyez pas tristes, je vais bien. Je n’ai pas de regret, je suis mort en faisant ce que je pense être la bonne chose à faire, en défendant les plus faibles, et en étant loyal envers mes idéaux de justice, d’équité et de liberté.

Donc, malgré mon départ prématuré, ma vie a été un succès, et je suis presque sûr que je suis parti avec le sourire aux lèvres. Je n’aurai pas pu espérer mieux.
Je vous souhaite tout le meilleur, et j’espère que vous aussi un jour (si ce n’est pas déjà fait) déciderez de donner votre vie pour les autres. Parce que ce n’est que de cette façon que le monde peut être changé. Ce n’est qu’en dépassant l’individualisme et l’égoïsme en chacun de nous que la différence peut être faite. C’est une époque difficile, je sais, mais ne vous résignez pas, n’abandonnez pas l’espoir, jamais ! Pas un seul instant. Même si tout semble perdu, et que les mauvaises choses qui affligent les humains et la terre semblent insupportables, continuez à trouver la force et à l’inspirer à vos camarades.

Ce n’est que dans les moment les plus sombres que votre lumière aidera.
Et souvenez-vous: « Chaque orage commence par une seule goutte ». Essayez d’être la goutte. Je vous aime tous, et j’espère que vous chérissez ces mots.

Serkeftin! Victoire!

Orso, Tekoşer, Lorenzo

Hommage à Tekoser

Hommage à Tekoser

L’accusation d’association subversive dans l’enquête menée par les procureurs de Turin à l’encontre des six anarchistes accusés d’avoir mené une campagne d’actions (y compris à l’explosif) contre les centres fermés, a été rejetée. La cour de réexamen a décidé d’accepter un appel des avocats de la défense. Deux des personnes arrêtées devraient être libérées; pour d’autres, l’ordonnance de détention préventive reste en vigueur sur la base d’autres accusations. Les arrestations avaient eu lieu le 7 février et ont coïncidé avec l’expulsion de l’asilo occupaton, un immeuble occupé de longue date à Turin (voir notre article).

L’attaque de l’asilo occupato

L'attaque de l'asilo occupato

Le jeudi 7 février 2019, l’expulsion du squat «Asilo occupato» par plusieurs centaines
des carabiniers en tenue anti-émeute, de policiers et de membres de la Guardia di finanza s’est accompagnée de six arrestations (voir notre article). Une septième personne est toujours recherchée. Les accusations sont graves: formation d’une association subversive, incitation à la criminalité et possession, fabrication et transport d’explosifs dans un lieu public.

Antonio Rizzo, Giuseppe De Salvatore, Lorenzo Salvato et Niccolò Blasi, quatre anarchistes arrêtés dans le cadre de l’opération « Scintilla » (voir notre article)) ont été transférés depuis samedi dans la section de haute sécurité de la prison de Ferrara. On peut leur écrire à la prison de via Arginone 327, 44122 Ferrara.

Silvia Ruggeri et Giada Volpacchio sont toujours d’être enfermées dans la prison de Turin, isolées des autres prisonnières. Pour les empêcher de communiquer avec les autres filles, les gardiens ont entrepris de souder l’unique petit judas rectangulaire de la porte de leur cellule. Pour leur écrire: C.c. Lo Russo et Cutugno, via M.A. Aglietta 35, 10151 Torino.

L’attaque de l’asilo occupato

Samedi 9 février, des affrontements entre militants anarchistes et policiers ont éclaté durant 4 heures à Turin. On dénombre 23 militants anarchistes arrêtés. Ces affrontements se sont déroulés durant une manifestation contre l’expulsion mercredi du centre social « Asilo », un lieu de rencontre historique pour le mouvement anarchiste piémontais (voir notre article)

Environ un millier de personnes étaient donc descendues dans les rues samedi pour protester contre cette expulsion et les arrestations qui avaient eut lieu durant celle-ci. Le police a décidé d’intervenir ce qui a déclenché les affrontements.

Les affrontements de samedi à Turin

Les affrontements de samedi à Turin

Mercredi 6 février au soir, la police a procédé à une opération d’expulsion contre « l’Asile », une occupation historique de Turin. Durant cette opération la police a également procédé à l’arrestation de plusieurs militants engagés dans la lutte contre les centres d’expulsion pour migrants sous l’accusation terrorisme. Les militants expulsés et arrêtés ont reçu le soutien du mouvement No-Tav habitué à ces techniques de répression. Plus d’infos ici

Pour rappel, une conférence aura lieu le dimanche 17 février à Bruxelles sur le mouvement No Tav à Turin (voir notre article).

No Tav

No Tav

Depuis 1990, un vaste mouvement de lutte « No TAV » s’oppose au projet de TGV entre Lyon-Turin. La résistance s’est cristallisée dans la vallée de Suse, à 50km de Turin. L’éventail des luttes est à la mesure de son ancrage: manifestations de masse, occupations de terrains, désobéissance civiles et incendies volontaires. La répression répond massivement par des milliers de poursuites et des centaines de condamnation. Les chantiers transformés en camps retranchés sont défendus par l’armée.

Où en est le No TAV aujourd’hui ? Où en sont les luttes, la répression et la solidarité ? Ce sont quelques-unes des questions qui seront abordées avec Valter Ferrarato, membre du No TAV et de la section turinoise du Secours Rouge. Après avoir été condamné à 9 mois pour avoir résisté face à la police devant le tribunal de Turin le 26 juillet 2013. Le procès d’appel débutera le 26 février.

Conférence/débat en français et en italien ce 17 février à 18h, au Local Sacco-Vanzetti, 54 Chaussée de Forest, 1060 Saint-Gilles.

No Tav

Paolo, Davide, Jak, Eddy et Jacopo, cinq internationalistes de Turin qui ont soutenu la révolution au Rojava dans le cadre des YPG, devaient comparaitre au palais de justice suite à la demande de la Digos (police politique) de leur imposer des mesures de surveillance spéciale et l’interdiction de séjourner dans la ville (voir notre article). L’audience avait lieu ce mercredi après-midi. Une soixantaine de personnes, dont une délégation internationale du SRI, ont assuré une présence solidaire à l’audience et devant le palais de justice. Le tribunal a refusé de laisser entrer les journalistes puis décidé de renvoyer tout à dans deux mois, le 25 mars.

Lire la déclaration du Secours Rouge International à propos du procès de Turin

Rassemblement solidaire devant le palais de justice à Turin (Archive)

Alors que Cesare Battisti est arrivé ce lundi 14 janvier en Italie pour y purger une peine de réclusion à perpétuité (voir notre article), Matteo Salvini compte écrire une lettre à Emmanuel Macron pour réclamer à la France l’extradition de 30 autres anciens militants ayant pratiqué la lutte armée durant les années de plomb.

Parmi eux on peut compter Giorgio Pietrostefani, un des fondateurs de Lotta Continua, et les ex-membres des Brigades rouges Simonetta Giorgieri, Carla Vendetti et Sergio Tornaghi. Tous ces militants s’étaient réfugié en France à l’époque de Mitterrand car ce dernier avait promis de ne pas extrader de militants recherchés pour raisons politiques.

Cesare Battisti, après son arrestation en Bolivie