Les forces turques et leurs supplétifs jihadistes ont pris le contrôle de la ville de Jandairis (Cindirêse), située dans le sud-ouest de la région d’Afrin. La progression turque est difficile et couteuse. La bataille pour Jandairis a été acharnée: la ville est jonchée des dépouilles de combattants tués. La prise de Jandairis, vide de ses habitants, est un succès pour les forces d’agression turco-jihadistes: la ville est un « verrou » qui commande la vallée de la rivière Afrine menant à la ville du même nom située à une vingtaine de kilomètres au nord-est. Les YPG ont creusé des fossés antichar et miné l’axe principal entre les deux villes. Les YPG avaient annoncé mardi le redéploiement à Afrine de 1.700 combattants jusque-là basés plus à l’est sur le front contre le Daesh.

La situation hier: en rose le terrain conquis par les turcs la veille, en bleu le terrain conquis depuis le 20 janvier, en jaune les FDS, en vert la rebellion islamiste, en rouge le régime

La situation hier: en rose le terrain conquis par les turcs la veille, en bleu le terrain conquis depuis le 20 janvier, en jaune les FDS, en vert la rebellion islamiste, en rouge le régime

Le 2 mars 2017, le ministère allemand de l’Intérieur a envoyé un avis aux Lands exigeant l’interdiction de divers drapeaux des institutions et des partis kurdes, y compris le PYD, YPG, YPJ, PJAK, YXK et NAV-DEM. Le ministère justifiait cela comme « mise à jour » de l’interdiction du PKK en vigueur depuis 1993. En juin dernier, les Kurdes et leurs amis ont organisé une manifestation dans la capitale allemande Berlin pour protester cette interdiction des drapeaux du PYD, des YPG et YPJ. Cette manifestation a été l’occasion d’une intervention brutale de la police allemande qui a blessé trois personnes (voir notre article).

Récemment, un citoyen kurde en Allemagne a déposé une plainte contre l’interdiction par la police de Berlin. Un policier a déclaré à ce procès que les drapeaux des PYD, YPG et YPJ n’étaient plus interdits dans le Land. Dans un procès récent, la police avait poursuivit un Kurde qui a partagé un drapeau de YPG sur Facebook, mais le tribunal d’Aix-la-Chapelle l’avait relaxé, déclarant que partager ce drapeau sur les médias sociaux ne constituait pas un crime. La police bavaroise se distingue par son zèle à effectuer des raids chez les personnes qui postent des drapeaux YPG ou YPJ sur les réseaux sociaux. Plus encore, un musicien résidant à Munich, Johannes König, est poursuivi pour avait posté un lien vers un article de la radio-télévision publique bavaroise (la Bayerischer Rundfunk) sur un militant dont la maison avait été perquisitionnée parce qu’il avait publié des drapeaux YPG / YPJ sur son compte Facebook en août dernier. Le parquet de Munich a ouvert une enquête contre König parce que le drapeau de YPG est visible dans l’aperçu de l’article de la Bayerischer Rundfunk!

Drapeaux du PYD et des YPG

Drapeaux du PYD et des YPG

Les Secours rouges de Belgique et de Genève ont organisé hier des commémorations pour Ivana Hoffmann, internationaliste tombée en combattant au Rojava, avec à chaque fois la participation d’une petite trentaine de personnes. Ces soirées ont également également l’occasion de présenter la nouvelle campagne impulsée par le Secours Rouge International en soutien aux bataillons de femmes de Shengal et du Rojava (Afrin, Kobane et Cizre).

Site de la campagne Shengal : shengal.xyz

A Genève…


A Bruxelles…

A Genève...
A Bruxelles...

Samedi 10 mars dès 15H30 à Toulouse au départ du Métro François Verdier, la Maison Franco-Kurde Midi-Pyrénées organise une manifestation pour dénoncer l’offensive militaire turque à Afrin et en soutien à la résistance des YPG/YPJ.
A cette occasion, un appel à rendre hommage à Kendal Breizh et à tous les internationalistes tombé-e-s au Rojava a été diffusé par la Maison Franco-Kurde MP et l’OCML VP Toulouse.

[L’événement Facebook
->https://www.facebook.com/events/2040880086186725/]

Hommage à Kendal Breizh à Toulouse !

Hommage à Kendal Breizh à Toulouse !

Le militant anarchiste islandais Haukur Hilmarsson, membre de l’Union Révolutionnaire pour la Solidarité Internationaliste composante du Bataillon International de Libération, est mort avec deux autres combattants arabes lors d’un bombardement aérien de l’armée turque à Afrin ces derniers jours.

Voir le communiqué du Bataillon International de Libération

Haukur Hilmarsson

Haukur Hilmarsson

Le mercredi 7 mars, le Secours Rouge Belgique rendra hommage à Ivana Hoffmann et aux internationalistes tombé.e.s au Kurdistan. Cette soirée, organisée au local Sacco-Vanzetti à Saint-Gilles, sera également l’occasion de présenter les bataillons de femmes du kurdistan ainsi que la campagne Shengal en soutien aux combattantes de Shengal et du Rojava (Afrin, Kobane et Cizre).
shengal.xyz

Commémoration Ivana Hoffmann

Commémoration Ivana Hoffmann

Dilek Ocalan, députée du Parti démocratique des peuples (HDP) et nièce d’Abdullah Ocalan, a été condamnée à deux ans et six mois de prison pour « propagande terroriste » par un tribunal de Sanliurfa (sud-est). Un procureur avait requis jusqu’à cinq ans de prison contre la députée accusée d’avoir, en 2016, légitimé les actions du PKK en participant aux funérailles d’un membre de cette organisation.

Dilek Ocalan

Dilek Ocalan

600 personnes se sont rassemblées à la Place Poelaert ce samedi 3 mars de 14h à 17h. Des militants du Secours Rouge, d’Alternative Libertaire, de plusieurs organisations révolutionnaires de Belgique et de Turquie se sont réunis dans un bloc révolutionnaire dans la manifestation.

Bloc révolutionnaire dans la manif Afrin du 3 mars

Bloc révolutionnaire dans la manif Afrin du 3 mars

La Turquie a essuyé jeudi 1er mars de nouvelles pertes dans le cadre de son offensive contre Afrin, l’état-major reconnaissant que huit soldats avaient été tués et 13 blessés. Cela fait de la journée de jeudi l’une des plus meurtrières pour Ankara depuis le déclenchement de son opération militaire le 20 janvier. Durant la semaine, les forces spéciales de la gendarmerie et de la police turque ont été engagées à Afrin. En 2015 et 2016, ces mêmes forces ont servi de fer de lance aux opérations contre-insurectionnelles menées par Ankara dans les villes kurdes du sud-est de la Turquie, qui s’étaient alors traduites par des destructions d’une ampleur sans précédent. D’intenses combats avaient éclaté dans l’après-midi entre ces forces spéciales et les membres des FDS, qui ont notamment tendu une embuscade en utilisant des tunnels. Un hélicoptère turc dépêché pour évacuer les blessés a dû rebrousser chemin après avoir été touché par un tir.

Les pertes essuyées par Ankara jeudi portent à au moins 40 le nombre des soldats turcs tués depuis le début de cette offensive. Les pertes des supplétifs islamistes sont entre 4 et 5 fois plus nombreuses. Ankara a refusé d’appliquer cette semaine la trêve humanitaire que réclame le Conseil de sécurité des Nations unies en Syrie, Ankara estimant que la résolution ne concernait pas son opération. Les bombardements sur l’enclave kurde se sont poursuivis.

L’offensive turque contre Afrin (archive)

L'offensive turque contre Afrin (archive)

Le 20 janvier, l’armée turque et ses alliés djihadistes ont lancé une offensive brutale contre le canton d’Afrin, une enclave du Rojava (le Kurdistan syrien). Afrin était jusqu’à présent la région la plus épargnée par la guerre civile, mais en un mois, l’attaque a déjà fait près de 200 morts, rien que parmi les civils. Par cette attaque, l’État turc et ses alliés s’en prennent au modèle de société d’Afrin et du reste du Rojava: un modèle de société basé sur la démocratie participative, l’égalité des droits de tous les peuples et toutes les confessions, la libération des femmes et l’écologie.

Tous et toutes au rassemblement ce 3 mars en solidarité avec les peuples et la résistance d’Afrin, contre l’agression turque, à l’appel de la Plate-forme de solidarité avec Afrin (à laquelle appartient le Secours rouge).

Rendez-vous place Poelaert ce samedi 3 mars à 14H00.

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