Hier, les manifestants ont affronté pour une deuxième journée d’affilée les forces de sécurité libanaises à Beyrouth, afin d’exprimer leur colère contre le régime corrompu du pays dont la négligence a mené aux explosions survenues dans la capitale mardi. Des centaines de personnes se sont rassemblées en soirée devant l’une des entrées du parlement, qui a été incendiée. D’autres groupes de manifestant·es se sont rendus devant l’hôtel Le Grey et sur la place des Martyrs. Certains sont entrés dans les bâtiments des ministères des Travaux et des Déplacés, dans le même secteur, au centre-ville, tandis que d’autres pénétraient dans ceux du Logement et des Transports. Les forces de sécurité ont tiré de nombreuses grenades lacrymogènes contre les manifestant·es, qui ont répliqué avec des jets de pierres et des projectiles. Les affrontements se sont poursuivis aujourd’hui, ce qui a conduit le premier ministre, Hassan Diab, à démissionner suivant ainsi l’exemple de plusieurs autres ministres avant lui.

Nouveaux affrontements avec les forces de sécurité et démission du gouvernement au Liban

Nouveaux affrontements avec les forces de sécurité et démission du gouvernement libanais

Depuis le lundi 3 août, la Bolivie fait face à plus d’une centaine de barrages routiers dans les neuf départements du pays, initiés par des syndicats paysans et renforcés dans les dernières heures par des mineurs et des organisations de quartiers urbains ainsi que la Centrale ouvrière bolivienne (COB, principale centrale syndicale de Bolivie). Ces blocages et grèves ont été lancés suite au énième report des élections. La COB exige des élections à court terme, et non en octobre, comme l’a établi le Tribunal suprême électoral (TSE). Le gouvernement provisoire de Jeanine Áñez, mis en place de facto et auto-proclamé après la démission forcée l’an dernier de l’ancien président Evo Morales, avait prévu des élections dans les 3 mois (voir nos articles ici et ici) et annoncées pour le 22 janvier. Celles-ci ont été reportées par « manque de temps » au 3 mai et depuis le début de la pandémie, la date des élections a été changée à 3 reprises au 2 août, au 6 septembre et enfin au 18 octobre.

Grèves et blocages en Bolivie

“Vengeance, vengeance, jusqu’à la chute du régime”, scandaient les manifestants massés dimanche 8 août  Place des Martyrs, dont certains brandissaient des potences ou les noms des personnes tuées dans l’explosion qui a dévasté le port de Beyrouth. L’explosion au port de Beyrouth a fait 158 morts et plus de 6.000 blessés, selon un nouveau bilan samedi du ministère de la Santé.  La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc contre des groupes de jeunes manifestants qui ont lancé des pierres. L’attention des forces de sécurité se concentrant sur les heurts, environ 200 manifestants en ont profité pour prendre d’assaut le siège du ministère des Affaires étrangères, le proclamant «quartier général de la Révolution». Des manifestants ont aussi tenté de prendre le quartier général de l’Association des banques, y mettant le feu avant d’être délogés par l’armée. Des protestataires ont également investi les ministères de l’Économie et celui de l’Énergie, symboles de la gabegie des services publics, les coupures de courant alimentant la gronde. Un membre des Forces de sécurité intérieure est décédé d’une chute, les autorités accusent les manifestants d’avoir provoqué cette chute.

Les affrontements de Beyrouth

Une Palestinienne de 23 ans a été tuée par balles vendredi 8 août en Cisjordanie lors d’un accrochage entre l’armée israélienne et des Palestiniens. La victime a été tuée alors qu’elle essayait de fermer la fenêtre de sa maison de Jénine pour se protéger du gaz lacrymogène. Des affrontements avaient lieu dans la ville alors que des centaines d’habitants s’opposaient à un raid lancé par l’armée d’occupation pour procéder à des arrestations ciblées. Les responsables palestiniens ont accusé l’armée israélienne d’avoir tué la jeune femme. Un porte-parole de l’armée d’occupation prétend que les soldats n’avaient pas tiré à balles réelles lors de l’accrochageUne Palestinienne tuée le 7 août à Jénine.

Il y a eu de nombreux accrochages entre manifestants BLM et policiers à Portland (Oregon), mercredi 5 et jeudi 6 août. Mercredi, des incidents ont eu lieu devant la commissariat principal de Portland avec jets de peinture et de projectiles, bris de vitres et feux de poubelles. Les affrontements entre la police et les manifestants se sont poursuivis pendant plus de trois heures dans le quartier commercial et résidentiel environnant. La police a utilisé des grenades assourdissantes et des lacrymogènes. Manifestations et affrontements ont repris hier soir.

Charge de police jeudi 6 août à Portland

Mardi 4 juillet, des manifestations se sont déroulées à Lumaco, contre le racisme et en soutien aux prisonniers politiques Mapuche qui sont en grève de la faim depuis plus de 90 jours. Les quelques dizaines de manifestant·es ont brièvement occupé le pont de Lumaco. Les forces spéciales des Carabineros sont rapidement intervenues blessant au moins cinq personnes en leur tirant dessus à bout portant avec des plombs. La communauté mapuche ne cesse de manifester pour exiger la libération du « Machi » (autorité traditionnelle) Celestino Cordova et d’autres prisonniers politiques (voir notre article).

Les forces spéciales des Carabineros ont tiré sur les manifestant·es avec du plombs

Les forces spéciales des Carabineros ont tiré sur les manifestant·es avec du plombs

Les villageois de Kafr Qaddum, dans le nord de la Cisjordanie occupée, organisent chaque semaine une marche condamnant les colonies et exigeant l’ouverture de la route principale que les autorités d’occupation ferment depuis 16 ans. Vendredi, l’armée d’occupation est intervenue pour disperser cette manifestation. Elle a utilisé des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène, faisant sept blessés, alors que des dizaines de Palestinien ont été victimes d’étouffement. Les manifestants ont riposté par des jets de pierres.

Affrontements à Kafr Qaddum (archive)

Des manifestants mapuches ont affronté les carabiniers dans les rues de Temuco le 31 juillet, alors que le nouveau ministre chilien de l’intérieur Victor Perez est arrivé dans la ville pour rencontrer les autorités locales. La communauté mapuche ne cesse de manifester pour exiger la libération du « Machi » (autorité traditionnelle) Celestino Cordova et d’autres prisonniers politiques.

Affrontements à Temuco

 

 

Les pompiers travaillent sur le site.

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Des manifestations insurrectionnelles ont éclaté à la suite du discours du président Sebastián Piñera, dans plusieurs villes du Chili et en 19 points de la capitale. 1006 personnes ont été arrêtées dans la seule région de Santiago. Des commissariats on été attaqués, des véhicules incendiés. Le nombre des manifestants blessés est inconnu mais un homme a été blessé d’une balle tirée par les carabiniers. Trois carabiniers ont été blessés.

Les affrontements de Santiago

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Plusieurs incidents se soldant par huit arrestations ont eu lieu le 29 juillet lors de manifestations BLM à Springfield  (Oregon). Les manifestants s’étaient rassemblés aux alentours du Jesse Maine Memorial Park avant de se mettre en marche vers l’autoroute 126, et la police a érigé des barrières pour les en empêcher. Les manifestants ont tenté de forcer ces barrières, ce qui a conduit à l’arrestation de cinq personnes. Le département de la police a déclaré que plusieurs agents avaient été blessés alors qu’ils procédaient à ces arrestations.

Des contre-manifestants étaient également présents dans les environs. Un contre-manifestant a été arrêté. Il est soupçonné d’avoir agressé un manifestant. Enfin, deux autres personnes ont été arrêtées jeudi matin à l’aube. Elles sont soupçonnées d’avoir tagué la prison de la ville.

Les incidents de Springfield