Hier, le collectif universitaire contre les violences policières a lancé une caisse de soutien aux gilets jaunes. Ce collectif a été lancé en mars dernier par plus de 450 universitaires au moyen d’un appel intitulé « Universitaires, nous nous déclarons « complices » des gilets jaunes face aux dérives autoritaires du pouvoir ».

Le collectif dénonce la répression du mouvement Gilets Jaunes, les nouvelles mesures liberticides récemment adoptées (unité « anti-casseurs », « visage masqué » considéré comme délit, marquage chimique des manifestant.es, etc.) ainsi que l’augmentation de la répression judiciaire (nombre des procès en augmentation constante et condamnations à de la prison ferme plus fréquentes).

Afin d’aider les manifestant·e·s à faire face aux coûts financier des procès, le collectif universitaire a donc lancé une cagnotte qui financera des collectifs d’autodéfense juridiques. Les fonds seront répartis entre les collectifs locaux avec le soutien du réseau national des collectifs d’autodéfense juridique.

Le lien vers [la cagnotte
->https://www.helloasso.com/associations/les-amis-de-la-liberte/collectes/caisse-de-soutien-aux-gilets-jaunes]

Le même jour, deux personnes condamnées à Reims à 18 mois de prison ferme et pour l’un d’entres eux à verser 1000 euros à un policier. Ils étaient accusés d’avoir jeté des projectiles sur les forces de l’ordre (des pierres pour l’un, des grenades lacrymogènes pour l’autre), samedi, pendant la manifestation des gilets jaunes. Dans les deux cas, le tribunal a été plus sévère que le procureur de la République. Alors que le parquet avait réclamé 12 et 13 mois de prison ferme contre les deux hommes, jugés en comparution immédiate, le tribunal les a condamnés tous les deux à 18 mois ferme, avec mandat de dépôt, et donc, incarcération immédiate à la sortie de l’audience.

Deux autres hommes étaient jugés le même jour. Le premier été accusé de jet de pavés sur la police. Il écope de quatre mois de prison ferme. Le second aurait traité les policiers de « moutons ». Il écope de quatre mois ferme, plus quatre mois supplémentaires, en révocation d’une peine de sursis précédente.

Gilets Jaunes Acte XXIV Paris

Gilets Jaunes Acte XXIV Paris

L’Acte 27 du mouvement des Gilets jaunes a vu ses principales manifestations se tenir à Reims, Nancy, Toulouse et Paris. D’autres manifestations ont eu lieu, par exemple à Lyon, Marseille, Besançon, Saint-Nazaire, où la préfecture a pris un arrêté interdisant la manifestation non déclarée des « gilets jaunes » dans le centre et Lens – où la préfecture a également interdit le centre. A Reims, une manifestante a été blessée suite à une charge de CRS. A Toulouse, où la place du Capitole était interdite de manifestation, des affrontements ont eu lieu et la police a fait usage de gaz lacrymogènes.

Si le nombre des manifestants a baissé dans les grandes villes, on a observé un regain dans les occupations de rond-points en province, pratique qui a caractérisé les débuts du mouvement.

L’Acte 27 à Toulouse

L'Acte 27 à Toulouse

Vendredi 17 mai, une manifestation nocturne de Gilets Jaunes était organisée au Mans, 6 mois après l’Acte I (17 novembre 2018). Malgré l’interdiction, 200 personnes défileront. Un groupe de 8 Street Medic seront verbalisés ce soir-là par la police pour «manifestation dans un périmètre interdit par arrêté préfectoral». Chacun des membres s’est vu infliger une amende de 135€.

Street Medic du Mans verbalisé par la police

Street Medic du Mans verbalisé par la police

Vendredi après-midi, une mobilisation a été organisée à Montevideo contre les accords annoncés par le président uruguayen visant à autoriser l’installation à proximité d’une usine de pâte de cellulose d’une. Les manifestants ont tagué le siège de la Banque de développement de l’Amérique latine, l’une des entités qui, avec la Banque interaméricaine de développement (BID), a accordé un prêt à l’État uruguayen pour financer les travaux du train qui reliera l’usine au port de Montevideo. Les manifestants ont commencé à assaillir avec des pierres les véhicules officiels qui avaient quitté le bâtiment présidentiel, puis se sont déplacés à l’arrière du siège de la banque, y ont peint des slogans et ont jeté plusieurs cocktails Molotov.

Le tagage de la banque

Le tagage de la banque

Hier se tenait La Pride de Bruxelles. Des membres de l’association Reclaim the Pride étaient présent·s·s et entendaient protester contre la récupération politique et commerciale la manifestation.

« Nous protestons contre la récupération politique de la Pride, contre le manque d’action politique et l’incertitude dans laquelle vivent encore les personnes LGBTQIA + ainsi que les travailleurs du sexe », ont expliqué les militant·e·s. « La Belgian Pride est devenue une organisation commerciale et politique. Les politiciens viennent prendre une place qui n’est pas la leur, à la recherche de votes et monopolisent un événement qui faisait partie à l’origine de la lutte, de la résistance et de la révolution du LGBTQIA +. Le ’pinkwashing’ amène le flou sur le but du défilé et le réduit à un carnaval. »

Les manifestant·e·s se sont donc naturellement opposé·e·s au passage des cortèges des partis politiques bourgeois et ont jeté des bouteilles sur le char de la NVA. Iels ont alors été nassé·e·s, matraqué·e·s et gazé·e·s par la police qui cherchait à faire de la place pour le passage du char de la NVA. D’autres personnes sont alors venues en soutien force la police à établir une double ligne pour faire face aux deux groupes. Les membres de Reclaim the Pride ont été libéré·e·s après un contrôle d’identité.

Répression policière de Reclaim the Pride

Répression policière de Reclaim the Pride

Lundi, une manifestation de femmes qui réclamaient le départ sans condition de la première responsable de la préfecture de la petite ville industrielle de Fria. Ces femmes qui assiégeaient la préfecture ont été chargées et bastonnées par les forces de l’ordre. Ces violences contre les manifestantes ont entraîné des heurts nocturnes partout dans la ville. Des véhicules ont été incendiés, des pneus brûlés sur la chaussée, des rues désertes… une dizaine de personnes ont et blessées dont une par balle.

Les affrontements se sont poursuivis hier mercredi. La ville a été paralysée toute la journée. Les jeunes de la localité ont érigé des barricades sur sur les différents artères de la ville avec des troncs d’arbres, de vieux véhicules et autres objets. Les forces de l’ordre ont tenté de les disperser avec du gaz lacrymogène et les manifestants ont répliqué avec des cailloux et autres projectiles. La prison civile a été attaquée et tous les détenus ont profité pour s’évader.

Traces des affrontements de la nuit de lundi à mardi

Traces des affrontements de la nuit de lundi à mardi

Au moins 47 Palestiniens ont été blessés mercredi dans des heurts avec les soldats israéliens, à l’occasion du 71e anniversaire de la Nakba ou « jour de la Catastrophe » de 1948. Parmi les blessés, un infirmier touché à la tête. Des dizaines d’autres personnes ont souffert de suffocation après avoir inhalé des gaz lacrymogènes.

Ce rassemblement à la frontière de la bande de Gaza a été organisé par la Haute commission de la Grande marche du retour, qui regroupe différentes factions et forces politiques palestiniennes. Près de 10 000 manifestants se sont rassemblés auprès de la clôture à la frontière, et ils ont brûlé des pneus, jeté des pierres sur les soldats à la frontière et lâché des ballons incendiaires.

Evacuation d’un manifestant blessé ce mercredi à Gaza

Evacuation d'un manifestant blessé ce mercredi à Gaza

Aujourd’hui, Axel, un Gilet Jaune passe au tribunal, à Lille. Il a été arrêté et tabassé par la police lors de la manifestation du 13 avril. Il a ensuite été accusé de violences, dissimulation de visage (une nouveauté de la loi anti-casseur), groupement en vue de commettre des dégradations. Un rendez-vous est prévu à 13h30 devant le Tribunal de Grande Instance de Lille pour le soutenir.

Samedi 11 mai, deux Gilets Jaunes en fauteuil roulant ont été aspergés de gaz lacrymogène à Lille alors qu’ils demandaient à la police de relâcher un manifestant qui poussait l’un d’entre eux. Ils ont également été repoussés à coup de pied (voir la vidéo).

Axel, le Gilet Jaune de Lille, après son arrestation

Axel, le Gilet Jaune de Lille, après son arrestation

Une manifestation a eu lieu dimanche soir, place Riad el-Solh dans le centre-ville de Beyrouth, à l’appel de collectifs de la société civile, afin de protester contre le gouvernement qui doit se réunir pour poursuivre les discussions autour de l’avant-projet de budget contenant des mesures d’austérité sans précédent. Quelques échauffourées ont éclaté entre des manifestants et des policiers anti-émeutes aux abords du Grand Sérail.

La manifestation de dimanche à Beyrouth

La manifestation de dimanche à Beyrouth

Une militante du collectif Contre Les Abus Policiers (CLAP) est convoquée aujourd’hui au commissariat de Mériadeck à Bordeaux. On lui reproche d’avoir porté des pancartes du CLAP contre les violences policières et d’organiser des manifestations interdites.

Jeudi 9 mai, une militante du CLAP était de passage au commissariat de Mériadeck pour récupérer du matériel confisqué par la police au cours de la manifestation des Gilets Jaunes du 1ermai. Elle en a profité pour réclamer également des pancartes du CLAP saisies lors d’une manifestation le 16 mars. Elle a alors appris que les pancartes avaient été détruites mais qu’il y avait des vidéos où on la voit avec elles et qu’elle allait donc être convoquée.

Cette vidéo est la celle d’une action durant laquelle le collectif rendait un hommage particulier aux victimes de violences policières, aux mort-e-s, en soutien à leur famille. Cette action est menée chaque mois de mars depuis 9 ans. Elle consiste à tenir dans nos mains des pancartes où sont inscrits le nom de certaines victimes pendant qu’une bande-son égrène le nom des personnes décédées depuis 2005 jusqu’à nos jours.

Plus d’infos ici

Militante du CLAP portant une pancarte contre les violences policières

Militante du CLAP portant une pancarte contre les violences policières