A Haïti, des dizaines de milliers de manifestants ont gagné les rues de la capitale Port-au-Prince et de plusieurs villes de province, notamment Cap-Haïtien, Gonaïves, Saint-Marc, Miragoåne, Cayes et Jérémie, ce dimanche. Cette mobilisation ont pour objectif principal est de parvenir à la démission du président Moïse, accusé de détournement de fonds dans un rapport de la cour des comptes sur PetroCaribe.

A Port-au-Prince, la situation a été particulièrement tendue au Champ de Mars à partir de midi. Alors que le cortège qui suivait le parcours officiel atteignait Pétion-ville, un autre groupe se trouvait déjà dans les parages de cette place publique. Des affrontements ont éclaté entre policiers et manifestants quand des manifestants ont tenté de s’attaquer à des véhicules se trouvant dans le parking de la Direction départementale de l’Ouest de la police nationale. Les locaux de plusieurs institutions publiques ont été pris à partie. Le bilan officiel est de 2 morts par balle et 4 blessés dans le département de l’Ouest.

Les manifestations de ce dimanche à Haïti

Les manifestations de ce dimanche à Haïti

Dimanche 9 juin, les organisations de l’opposition ont appelé à la désobéissance civile et à la grève générale. Des manifestant·e·s ont alors construit de nouvelles barricades à Khartoum, les précédentes ayant été démantelée dans le cadre de la répression subie par le mouvement le 3 juin (voir notre article). Les policiers anti-émeutes sont rapidement intervenus et les ont dispersé avec des tirs de gaz lacrymogènes et des coups de feu en l’air. Plus tard, une fois les policiers partis, les militant·e·s ont à nouveau remonté des barricades.

Au total, la répression du mouvement populaire soudanais a fait entre 118 et 61 morts ainsi que des centaines de blessés, en majorité le3 juin lors de la dispersion du sit-in devant le siège de l’armée à Khartoum.

Barricade au Soudan

Samedi 8 juin, la mobilisation des Gilets Jaunes a rassemblé près de 10.500 manifestants selon la police, plus de 19.500 selon les Gilets Jaunes. La plus grosse mobilisation s’est tenue à Montpellier, où des heurts ont éclaté avec les forces de l’ordre, qui ont usé massivement des gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser les manifestants. Selon la préfecture, la journée s’est soldée par une dizaine de blessés légers parmi les manifestants et les forces de l’ordre ainsi que seize interpellations.

En banlieue parisienne, un millier de personnes ont participé à la manifestation « Les gilets jaunes en banlieue, Acte I », partie de Saint-Denis à Bobigny. La marche s’ouvrait avec une banderole « ni oubli ni pardon 2005-2019 » en référence à la date de la mort de Zyed et Bouna, décédés dans un transformateur électrique à Clichy-sous-Bois en 2005 alors qu’ils fuyaient la police. Des échauffourées ont éclaté à Drancy et à l’approche de la préfecture à Bobigny.

Affrontements à Montpellier lors de l'Acte 30 des Gilets Jaunes

Cette semaine un groupe de militants opposé à la construction d’un nouveau centre d’internement d’immigrants à Laval a revendiqué la dégradation d’un véhicule de la société Englobe. Cette société participe, en effet, à ce projet de future prison pour migrant. C’est au moins la troisième fois en un peu plus d’un an que des entreprises participant au projet sont attaquées.

Ainsi la firme d’architecture Lemay, qui a conçu les plans de la future prison, a vu des militants lâcher des criquets vivants à l’intérieur de son siège social. Les locaux de l’entreprise d’excavation Loiselle, qui s’est pour sa part chargée de décontaminer l’emplacement, ont également été dégradés en février dernier. Le Service de police de la Ville de Montréal a confirmé vendredi qu’il menait une enquête sur ces actions.

D’autres actions publiques sont également menées contre ce projet. Deux manifestations contre le projet se sont ainsi déroulées coup sur coup les 17 et 20 février derniers. De plus, une cinquantaine d’organismes ont annoncé le mois dernier qu’ils s’engageaient à faire front commun pour bloquer la construction de la future prison. Enfin, l’organisme au cœur de la contestation, « Ni frontières, ni prisons », a soutenu les actions de sabotage menées contre les trois entreprises.

Le lieu de la future prison pour migrants

Le lieu de la future prison pour migrants

Les syndicats enseignants du Chili ont annoncé une deuxième semaine de mobilisations, considérant l’absence de toute volonté de dialogue dans le chef des autorités. Une grande manifestation d’enseignants, mobilisant des dizaines de milliers de personnes, a ainsi eu lieu à Santiago. Des incidents ont opposés manifestants masqués, lançant des cocktails Molotov, aux forces anti-émeutes des carabiniers.

Les syndicats revendiquent 45.000 manifestants

Les syndicats revendiquent 45.000 manifestants

Après plusieurs jours de manifestations dans différentes régions du Honduras (voir notre article), les travailleurs de l’enseignement et de la santé ont remporté une première victoire avec la publication au journal officiel de l’abrogation des décrets PCM ouvrant la voie aux privatisations dans leur secteur. Cependant, des affrontements ont encore eu lieu entre des manifestants et les forces de police à San Pedro Sula, dans le nord du Honduras. il semblerait que des enseignants qui s’étaient rassemblés dans le but de s’informer de la suite des événements, aient quitté leur assemblée en cortège, ce qui a provoqué l’intervention violente de la police. Les affrontements ont alors embrasé cette partie de la ville.

Lacrymogènes à San Pedro Sula

Lacrymogènes à San Pedro Sula

Quatre syndicalistes de la CGT, poursuivis pour «violences en réunion» à l’encontre du député Rassemblement national (RN) du Nord Sébastien Chenu, ont été relaxés ce mercredi par le tribunal correctionnel de Valenciennes. Fabrice, Nicolas, Roland et Yohan étaient accusés d’avoir violemment exclu l’élu RN d’une manifestation organisée en mars 2018 à Valenciennes par la CGT Métallurgie. Dès le début de ce rassemblement, visant à protester contre ontre la fermeture de la tuberie de Saint-Saulve, en banlieue de Valenciennes. Sébastien Chenu avait été fermement prié de partir, bousculé et s’était retranché dans une agence de voyages. Une dizaine de policiers étaient intervenus pour le protéger. Chenu a 10 jours pour faire appel.

Chenu protégé par les policiers après son expuslion de la manfiestation

Chenu protégé par les policiers après son expuslion de la manfiestation

Le 28 mai, la cour d’appel de Toulouse a pris la décision de maintenir en détention préventive un gilet jaune d’origine suisse. Arrêté en marge d’une mobilisation en février dernier à Toulouse alors qu’il ne participait pas aux manifestations, il lui est reproché d’avoir déclaré une fausse identité lors d’un contrôle. Il a par la suite refusé de se soumettre au prélèvement ADN. La justice lui reproche aussi le fait d’avoir été en possession d’une clef passe partout. L’avocat général a appuyé le maintient en détention de l’accusé par sa vraisemblable appartenance à « l’ultragauche » suite au matériel trouvé (tract, affiches, brochures, banderoles, … ) lors des perquisitions à son domicile. Le risque de fuite en cas de libération conditionnelle a aussi été évoqué.

Manifestation de gilets jaune à Toulouse

Manifestation de gilets jaune à Toulouse (archive)

Édit 05/06 : Le bilan depuis lundi s’élève désormais à 60 morts selon un bilan d’un comité de médecins.

Depuis le 6 avril, plusieurs dizaines de milliers de manifestant·e·s menaient un sit-in devant le quartier général de l’armée à Khartoum. Initialement mis en place dans le cadre du mouvement de plusieurs mois pour réclamer le départ du président président Omar el-Béchir, destitué cinq jours plus tard par l’armée (voir notre article), le mouvement s’est poursuivi exiger le transfert du pouvoir aux civils. Un conseil militaire a effectivement pris le pouvoir au Soudan prétendant assurer une période de transition.

Lundi 3 juin, l’armée est intervenue contre les manifestant·e·s. L’attaque a fait au moins 35 morts et 116 blessés. L’assaut des militaires était coordonné : des barrages routiers ont été installés par l’armée, qui s’est déployée dans toute la capitale. Au même moment, les sit-in des villes de Damazin, Port-Soudan et Al-Qadarif étaient également dispersés. A Khartoum, des arrestations, des flagellations, des bastonnades ont été filmées dans plusieurs quartiers.

Un important groupe de personnes cagoulées ont attaqué les policiers du district de Connewitz, à Leipzig, pendant la nuit de samedi à dimanche. La police s’est alors déployée dans les environs et a encore essuyé des jets de pierres, d’engins pyrotechniques et de bouteille. Aucun policier n’a été blessé, deux personnes ont été arrêtées et une a été maintenue en détention.

Environ une heure avant le premier incident, une manifestation intitulée « Fight for your Future » s’était terminée dans le quartier. Des organisations de gauche de la jeunesse avaient avait appelé à la création d’une Assemblée pour la justice sociale et la protection du climat. Environ 500 personnes ont participé à cette assemblée.

Au lendemain du caillassage des policiers

Au lendemain du caillassage des policiers