Samedi 12 janvier, se tenait une manifestation nocturne des Gilets Jaunes à Pau qui a rassemblé environ 2500 personnes. À la fin de cette manifestation des affrontements ont éclatés avec la police et plus d’une dizaine de personnes ont été arrêtées. Sept de ces dernières ont été placé en garde à vue. La plupart des personnes ont été relâchées dimanche mais sont toujours menacées par une enquête. Trois autres étaient toujours en garde à vue lundi matin.

L’un des gardés à vue est un Gilets Jaune de la première heure. Il est accusé de dégradations sur un véhicule de police, de provocation à la rébellion et d’avoir participé à un rassemblement en vue de violences volontaires sur des biens et des personnes.

Barrage des

Le panneau publicitaire géant Coca-Cola, situé place De Brouckère, avait été la cible d’une action, le 10 juillet 2016. Le logo avait été remplacé par le message « TTIP Game Over » – No more negotiations – No more free trade deals – It’s time for action », ainsi qu’un appel à la manifestation du 20 septembre contre les accords de libre-échange TTIP et le CETA. Des actions similaires avaient eu lieu sur trois autres panneaux publicitaires : place Stéphanie, rue de la Loi et à la Foire de Libramont. Un militant est aujourd’hui poursuivi pour sabotage et piratage informatique et risque de la prison et une amende allant jusqu’à 125 000€.

Une première audience avait déjà eu lieu le 5 septembre 2018, au cours de laquelle un rassemblement de soutien réunissant entre 200 et 250 personnes s’était tenu (voir notre article). Le procès y avait été reporté au 12 février. Un nouveau rassemblement en solidarité est donc prévu le jour du procès le 12 février à 8h00 place Poelaert.

Plus d’infos ici sur le site du comité de soutien

L’écran Place De Brouckère

Le mouvement des gilets jaunes a semblé s’essouffler pendant la période des Fêtes, mais il a repris de la vigueur ces derniers jours. Pour l’Acte IX, les chiffres officiels évoquent 93.000 manifestants. Plus de 80 000 membres des forces de l’ordre avaient été mobilisés à travers le pays, dont près de 5000 dans la capitale.

À Paris, une manifestation pacifique rassemblant des milliers de participants s’est déroulée dans les rues pour se diriger vers la place de l’Étoile. Par ailleurs, des incidents ont eu lieu sur la place de l’Étoile, où plusieurs petits groupes se sont rassemblés sans prendre part à la manifestation. Des gaz lacrymogènes et des canons à eau ont été utilisés. Les policiers ont procédé dans la capitale à près de 156 interpellations au cours de la journée. 24 personnes ont été blessées à Paris, dont un caméraman de Radio-Canada, atteint au pied par des fragments de grenades de désencerclement utilisées par les forces de l’ordre.

À Bordeaux des incidents ont éclaté sur la place de la Comédie quand des protestataires ont jeté des pierres sur les policiers qui les empêchaient d’emprunter le cours de l’Intendance. Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes, des flash-ball et des grenades, blessant deux manifestants (voir ici). Des affrontements ont également eu lieu à Toulouse, Bourges, à Strasbourg et à Marseille où sept personnes ont été blessées lors d’affrontements. Les journalistes ont été pris à parti en plusieurs endroits.

Sur les Champs-Elysées hier samedi

Sur les Champs-Elysées hier samedi

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé samedi au Pays basque, en Espagne et en France, en faveur du rapprochement des prisonniers d’ETA, actuellement dispersés à travers l’Espagne et la France. Les deux marches ont eu lieu à Bilbao, au Pays basque espagnol, et à Bayonne, au Pays basque français. A Bilbao, quelque 76.000 manifestants, selon les organisateurs, ont défilé dans une avenue du centre de la capitale de la Biscaye, aux cris de « Euskal presoak etxera » (« Les prisonniers basques à la maison ») ou de « presoak kalera amnistia osoa » (« les prisonniers dans la rue, amnistie totale »).

A Bayonne, ils étaient environ 9.000 personnes, à défiler sous le slogan « Orain presoak », ou « les prisonniers maintenant », pour réclamer un meilleur sort pour les 265 prisonniers basques. Moins d’une dizaine des 218 prisonniers d’ETA détenus par l’Espagne se trouvent actuellement au Pays basque et que la grande majorité d’entre eux sont dispersés dans des régions telle que l’Andalousie (sud), Murcie et Valence (sud-est), ou encore en Estrémadure (sud-ouest), à des centaines de kilomètres de leurs proches. 46 membres d’ETA sont détenus en France et un au Portugal.

La manifestation de Bilbao

La manifestation de Bilbao

Une Palestinienne a été tuée par des tirs israéliens hier vendredi lors de manifestations et de heurts le long de la frontière dans la bande de Gaza. Amal al-Taramsi, 43 ans, a été atteinte à la tête. Au moins 25 Palestiniens ont été blessés par des tirs durant la même journée d’hier. Depuis mars 2018, 241 Gazaouis ont été tués par des tirs israéliens, la grande majorité le long de la frontière.

jeunes manifestants face à l’armée israélienne à la frontière de Gaza

jeunes manifestants face à l'armée israélienne à la frontière de Gaza

Le nombre de demandes d’asile a augmenté de 19% l’an dernier par rapport à 2017, influencé notamment par une hausse des demandes introduites depuis l’été dernier par des Palestiniens, a indiqué jeudi la ministre en charge de l’Asile et la Migration Maggie De Block. En 2018, les demandes ont majoritairement été introduites par des personnes en provenance de Syrie (3.702), de Palestine (2.468), d’Afghanistan (2.030) et d’Irak (1.758).

Vu la hausse depuis l’été dernier du nombre de demandes introduites par des Palestiniens, le Commissariat général aux Réfugiés et Apatrides a adapté ses directives début décembre, faisant que ces personnes ne sont désormais plus reconnues automatiquement. Maggie a aussi demandé au CGRA s’il est possible de révoquer le statut de réfugié des personnes originaires de Gaza. Des milliers de personnes ont manifesté ce samedi après-midi à Bruxelles pour une justice migratoire.

La manifestation de cet après-midi à Bruxelles

La manifestation de cet après-midi à Bruxelles

La vieille ville d’Iruñea (Pampelune) a été le théâtre de trois journées consécutives de manifestations et d’incidents à la suite de la fermeture du palais Marqués de Rojalejo, devenu un centre social occupé sous le nom de Gaztexte Mazravillas. Les manifestants dénonçaient aussi la présence policière massive dans ce quartier. Les incidents ont commencé lorsque a atteint Navarrería, où se trouve le palais. Des projectiles ont été lancé sur la police, des barricades construites. la police a procédé à plusieurs charges.

Incidents autour du squat évacué

Incidents autour du squat évacué

Trois personnes ont été tuées mercredi soir dans de nouvelles manifestations antigouvernementales dans la ville soudanaise d’Omdurman, où les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène. La deuxième ville du pays, qui fait face à la capitale, Khartoum, sur l’autre rive du Nil, a été le théâtre d’émeutes. Le Soudan est en proie depuis le 19 décembre à un mouvement de contestation contre le régime du président Omar al Bachir qui trouve son origine dans une dénonciation de la hausse du coût de la vie (voir notre article).

Des gaz lacrymogènes lors d’une manifestation hier à Omdurman,

Des gaz lacrymogènes lors d'une manifestation hier à Omdurman,

Alors que la fin du mandat d’Alexis Tsipras en Grèce approche, pour la première fois, Angela Merkel lui a rendu visite en Grèce. Créditrice féroce de la Grèce et gardienne de la discipline budgétaire dans l’UE, l’Allemagne est associée dans l’esprit des Grecs aux politiques d’austérité meurtrière imposées pour parer à la crise de la dette, à l’origine d’une hostilité entre les deux pays. Alexis Tsipras, leader de la gauche Syriza et fervent opposant de l’austérité lors de son arrivée au pouvoir en janvier 2015, a fait volte-face, ou masque-bas, six mois. Des manifestations hostiles à la visite de Merkel ont tourné en affrontements avec les forces de l’ordre dans les rues d’Athènes.

Incvidents à Athènes pour la visite de Merkel

Incvidents à Athènes pour la visite de Merkel

Jeudi 10 janvier, le gouverneur du Hainaut décrétait une interdiction des rassemblements de plus 5 personnes à hauteur des postes frontières de la province. Cette mesure vise à contre-carrer les actions des Gilets Jaunes qui continuent aux fil de semaines. Un arrêté similaire avait déjà été pris fin décembre mais n’avait pas empêché des actions de se tenir (voir notre article).

Des gilets jaunes nassés à Bruxelles le 30 novembre 2018

Des gilets jaunes nassés à Bruxelles le 30 novembre 2018