ST Paul, la capitale de l’Etat du Minnesota, a connu des manifestations après qu’un policier soit sorti libre de son procès pour homicide involontaire. Ce policier avait abattu Philando Castile, 32 ans, sous les yeux de sa compagne et d’une fillette. La victime avait été contrôlée pour un simple phare cassé sur le véhicule qu’il conduisait. La séquence poignante de la mort de cet employé de cantine, filmée et retransmise en direct sur Facebook Live par sa compagne, avait choqué l’opinion publique aux Etats-Unis. On y voyait Philando Castile agonisant, le tee-shirt blanc maculé de sang, sur le siège de la voiture tandis que le policier le tenait en joue. La fillette tentait d’une voix timide de rassurer sa mère.

Le verdict innocentant complètement le policier a outré une partie de la population de St. Paul, quelque 1.500 personnes descendant spontanément dans la rue pour protester. Ils ont marché dans la ville avant de bloquer une autoroute. Certains manifestants ont refusé de se disperser selon les instructions de la police, qui a procédé à 18 interpellations.

Les incidents de St Paul

Les incidents de St Paul

Trois jeunes originaires du village de Deir Abu Mishal, à l’ouest de Ramallah, ont été abattus par la police israélienne à Jérusalem le vendredi soir après une tentative d’attaque au couteau. Un policier israélien a été tué dans l’attaque. Les forces israéliennes ont alors encerclé le village après l’incident et fermé toutes les routes qui y mène, empêchant les résidents d’entrer ou de sortir.

Une porte métallique a été installée samedi tôt à l’entrée du village. Les forces d’occupation ont saisi 40 voitures appartenant aux villageois et ont distribué des tracts les menaçant de représailles sévères, y compris un long blocus du village, des perquisitions et la démolition des maisons des familles trois jeunes morts tués par la police. Cette action de l’armée d’occupation a provoqué la résistance des villageois, qui se sont affrontés avec les soldats en leur jetant des pierres. Les soldats ont répondu en tirant: trois manifestants ont été blessé par des tirs directs.

Affrontements à Deir Abu Mishal

Affrontements à Deir Abu Mishal

Un homme est mort dans des affrontements entre les services de sécurité de la municipalité d’eThekwini et les habitants d’un bidonville d’eMansenseni, près de Mariannhill, à l’ouest de Durban. L’incident est survenu alors que les services municipaux, appuyés par les forces de police, procédaient à des démolitions de cabanes construites illégalement. La police affirme n’avoir tiré que des balles de caoutchouc pour disperser la foule des habitants du bidonville. Trois personnes ont été touchées, un manifestants de 29 ans est décédé sur place et les deux autres ont été hospitalisés.

Le bidonville d’eMansenseni

Le bidonville d'eMansenseni

Une manifestation violente a opposé lundi les étudiants de l’Université de Panama (UP) et la police après que les premiers aient bloqué la route Transistmica, l’une des trois principales rues de Panama City, en face du campus. Les étudiants s’opposent à un projet de décret de réforme cadastrale qui déboucherait sur une augmentation des impôts. Au cours des affrontements, deux policiers ont été blessés par des pierres. Les étudiants du campus régional de l’UP de la ville de Colon, à 80 kilomètres au nord de la capitale, ont également manifestés.

Les étudiants de l’UP lors des affrontements de lundi

Les étudiants de l'UP lors des affrontements de lundi

La justice russe a commencé mardi à condamner les partisans de l’opposant Alexeï Navalny, qui a écopé lui-même de 30 jours de détention, au lendemain d’une journée de mobilisation massivement réprimée. Au moins quatorze personnes à Saint-Pétersbourg ont été condamnées à 10 jours de détention et 10.000 roubles d’amende (156 euros). Les manifestants risquent jusqu’à quinze jours de prison, une peine qui peut être alourdie s’ils sont reconnus coupables de violence contre les forces de l’ordre. Deux manifestants font ainsi l’objet d’enquêtes judiciaires pour avoir fait usage de violences contre les forces de l’ordre, et risquent jusqu’à cinq ans de prison.

Au total, la police a interpellé 1.720 personnes à travers la Russie. Des milliers de manifestants avaient répondu à l’appel d’Alexeï Navalny à descendre dans la rue dans les villes du pays pour dénoncer la corruption, de Vladivostok, dans l’Extrême-Orient, à Kaliningrad sur la mer Baltique. A Moscou, ses partisans s’étaient rassemblés sur la rue Tverskaïa, artère centrale de Moscou qui mène à la place Rouge et au Kremlin. Les forces de l’ordre ont réagi avec fermeté, avec coups de matraques et interpellations en masse.

Arrestation le 12 juin à Moscou

Arrestation le 12 juin à Moscou

Des affrontements ont éclaté hier jeudi en fin de journée entre manifestants et policiers dans la ville d’Al-Hoceïma, épicentre d’un mouvement de contestation populaire qui secoue depuis sept mois cette région dans le nord du Maroc. Ce jeudi, vers 17h00 locales, des groupes de jeunes se sont rassemblés par surprise dans les ruelles pour manifester dans le quartier Sidi Abed. Ils ont été repoussés brutalement par les policiers vers un carrefour du quartier, où plusieurs d’entre eux ont alors lancé des pierres sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué en faisant usage notamment de gaz lacrymogène. Au moins deux personnes ont été blessées, un policier à la mâchoire par une pierre, et un manifestant à la tête par des coups de matraques. La police a procédé à plusieurs interpellations.

Incidents à Al-Hoceïma, hier jeudi

Incidents à Al-Hoceïma, hier jeudi

L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar s’est transformée, en début de semaine, en un champ de bataille. Etudiants et forces de l’ordre se sont livrés à des affrontements qui ont duré plusieurs heures. S’insurgeant contre le retard dans le paiement de leurs bourses, depuis huit mois maintenant, les grévistes ont barré les routes qui mènent à l’université avec de grosses pierres jetées par terre, des bâtons et des pneus brûlés. Les affrontements avec la police ont été violents, tant mardi que mercredi, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du campus.

Les affrontements d’hier à Dakar

Les affrontements d'hier à Dakar

Le Maroc vit au rythme du mouvement de protestation du Rif (voir notre article) et de sa répression. Des manifestations de soutien ont également été organisées dans plusieurs grandes villes avant d’être dispersées par la police. Le visage de Nasser Zefzafi, arrêté lundi pour «atteinte à la sécurité intérieure», s’affiche sur les tee-shirts et les feuilles de papier brandis à bout de bras. Demain, c’est à Paris qu’aura lieu un rassemblement solidaire.

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Des milliers de manifestants et de contre-manifestants ont convergé dans le centre-ville de Portland, en Oregon, dimanche. Une manifestation des partisans de Trump a attiré plusieurs centaines à une place près de l’hôtel de ville, une semaine après que deux hommes de Portland aient été mortellement poignardés en essayant d’empêcher un homme de crier des insultes anti-musulmanes contre deux adolescentes. Une contre-manifestation a rassemblé des centaines de militants antifas et de défenseurs des droits des immigrant. Les antifas qui tentaient de marcher sur le rassemblement pro-Trump ont été bloqués par la police. De violents incidents ont alors eu lieu avec jets de briques d’un côté et tirs de flash-ball de l’autre. 14 personnes ont été arrêtées.

Contre-manifestants anti-Trump à Portland

Contre-manifestants anti-Trump à Portland

Les fascistes de l’English Defence League avaient organisés une manifestation islamophobe samedi après-midi à Liverpool. Une contre-manifestation antifasciste, massive et énergique, s’est affrontée au partisans de l’EDL de telle manière que la police régional (celle du Merseyside) a fini par interdire la manifestation de l’EDL « dans l’intérêt de la sécurité des personnes qui travaillent, vivent et visiter le centre ville ». Douze personnes ont été arrêtées sur base de l’article 12 de la Loi sur l’ordre public. La police a dû escorter les fascistes venus de province à leur train.

Le dispositif policier séparant les antagonistes

Le dispositif policier séparant les antagonistes