Plusieurs milliers de manifestants, 5.000 selon la CGT des Bouches-du-Rhône, ont protesté vendredi à l’aéroport de Marseille-Marignane (dont le personnel faisait grève pour l’occasion) contre la criminalisation des mouvements syndicaux et contre la loi travail. Alors que le procès de cinq adhérents de la CGT, jugés pour l’épisode de la chemise arrachée du DRH d’Air France commençait au tribunal correctionnel de Bobigny, les manifestants réclamaient l’arrêt des poursuites judiciaires à leur encontre. L’appel de la CGT d’Air France, qui demande la réintégration des employés licenciés, n’a eu qu’un faible écho dans les autres aéroports français. Les manifestants qui ont défilé autour de l’aéroport avant de pénétrer dans les Halls 3 et 4, se sont dispersés dans le calme en fin de matinée.

Saisie d’une demande de renvoi par les avocats de la défense, poursuivis pour des faits de violences et de dégradations en réunion, la cour a décidé de renvoyer l’affaire aux 27 et 28 septembre, contre l’avis du procureur. L’avocate de la CGT avait plaidé la jonction entre cette affaire et des faits présumés d’immixtion dans un conflit social pour lesquels elle avait saisi la justice sous la forme d’une citation directe contre Air France et un vigile. Elle avait fait valoir qu’Air France, en fermant l’accès au siège où se déroulait le comité central d’entreprise, s’est rendu coupable d’entrave au droit syndical. Le juge a refusé de se prononcer sur la jonction entre les deux affaires, qui seront donc examinées à la rentrée lors d’une nouvelle audience qui sera elle aussi susceptible d’être renvoyée. En revanche il a motivé le renvoi par le fait qu’il était préférable d’examiner le dossier sur deux jours d’audience au lieu d’une seule comme c’était prévu ce vendredi.

La fuite du DRH d’Air France

De violents affrontements ont opposé jeudi forces de l’ordre et étudiants chiliens qui manifestaient à nouveau par milliers pour réclamer une éducation gratuite pour tous, promise par la présidente socialiste Bachelet. Dans le centre de Santiago, des heurts ont éclaté, certains manifestants encagoulés jetant des pierres et des bâtons sur la police qui a répliqué avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes. Durant la manifestation, non autorisée, de nombreux commerces du centre de la capitale chilienne avaient baissé le rideau, et plusieurs stations de métro étaient fermées, tandis que la circulation a été coupée sur une partie de l’avenue Alameda, axe névralgique de la ville. Selon la police, 117 personnes ont été arrêtées et 32 policiers blessés.

La présidente chilienne a promis une vaste réforme pour en finir avec un système éducatif largement privatisé et profitant aux élites, hérité de la dictature de Pinochet (1973-1990). Mais depuis le lancement du projet en 2014, les manifestations de lycéens, d’étudiants et de professeurs se multiplient pour réclamer une mise en place plus rapide et moins sélective. Sous le slogan « Nous sommes fatigués d’attendre », les étudiants ont décidé d’intensifier leur pression.

Affrontement dans le centre de Santiago

Affrontement dans le centre de Santiago

L’intersyndicale avait appelé hier jeudi à une nouvelle journée nationale de mobilisation, la huitième depuis mars. Dans la capitale, le cortège s’est rassemblé vers 14h place de la Bastille et est arrivé, peu après 16h, place de la Nation (11e). Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans les rues de la capitale (300.000 personnes mobilisées dans toute la France). A Paris, des vitrines ont été prises pour cibles, taguées voire brisées comme ça a été le cas pour une concession Skoda le long du parcours parisien, et des projectiles ont été lancés contre les forces de l’ordre. La tension est notamment remontée à l’arrivée du cortège place de la Nation, où un imposant dispositif de police a été déployé.

A Nantes, la préfecture a interdit une manifestation non déclarée, alors que des violences ont émaillé les derniers rassemblements. Un millier de personnes ont néanmoins défilé derrière une banderole « Loi travail, 49.3, état d’urgence. Rage, blocage »; il y a eu des incidents. D’importants défilés ont eu lieu à Rennes, à Caen, à Bordeaux ou encore à Clermont-Ferrand. Il y a eu des affrontements entre policiers et manifestants à Tours et à Grenoble. Selon le ministère de l’Intérieur et la préfecture de police de Paris, 77 personnes ont été interpellées, dont 36 dans la capitale, et quinze policiers ou gendarmes ont été blessés.

Des manifestants se sont rassemblés tôt ce matin dans tout l’Hexagone pour gêner ou bloquer la circulation. Une grève a touché le transport aérien et l’approvisionnement en carburant devient de plus en plus difficile, alors que les autorités ont commencé à puiser dans les réserves : un cinquième des stations-service est en rupture totale ou partielle.

Affrontements à Paris hier jeudi

Affrontements à Paris hier jeudi

De violentes émeutes ont éclaté lundi et mardi, à Hammanskraal, au nord de Pretoria. À l’origine de ces heurts, l’intervention d’une l’agence de démolition privée Red Ants, qui a entreprise de démolir des bâtiments construits illégalement dans ce bidonville de 16.000 hébitants, sans même laisser le temps aux habitants de récupérer leurs affaires. La police est intervenue et les violences se sont étendues. Deux employés de Red Ants ont été tués par les émeutiers, six manifestants ont été blessés par la police et cinq autres arrêtés.

Les pompiers enlèvent la carcasse d’un bus incendié par les émeutiers à Hammanskraal

Les pompiers enlèvent la carcasse d'un bus incendié par les émeutiers à Hammanskraal

C’est l’expulsion lundi du centre social occupé, « la Banque expropriér (« Banc Expropiat ») qui est à l’origine des affrontements. Les manifestants se concentraient Plaza de la Revolució pour protester contre les expulsions, puis se répartissaient par petits groupes dans la ville, dressant des barricades de containers à ordure enflammés, démolissant quelques vitrines et du mobilier urbain, incendiant deux véhicules municipaux, et occasionnant de très importants dégâts à l’agence bancaire banque de la place Diamant. Les unités de police anti-émeute connues pour leur brutalité, les Mossos, sont intervenues, blessant de nombreux manifestants, des passants et même quelques journalistes. Six Mossos ont eux-même été blessés.

Distributeur automatique de billets incendié à Barcelone

Distributeur automatique de billets incendié à Barcelone

Des rassemblements ont eu lieu dans les grandes villes du Kazakhstan, notamment à Astana (nord), Almaty (sud) et Karagandy (centre), pour protester contre un projet de réforme agraire qui permet notamment aux étrangers de louer des terres pour 25 ans plutôt que 10 précédemment.Les autorités avaient interdit ces manifestations. A Almaty, la principale ville du pays, une centaine de personnes est tout de même descendue dans les rues. Le procureur général adjoint a annoncé 40 arrestations samedi de personnes ayant organisé ou participé à ces manifestations interdites.

En avril, des manifestations avaient déjà été organisées contre cette réforme agraire, présentée comme importante par le gouvernement pour attirer les investissements étrangers. Les politiques agraires constituent un sujet très sensible dans cette ancienne république soviétique, où l’on se souvient des privatisations des années 1990 avec amertume et où la Chine voisine cherche à étendre ses intérêts agricoles.

Policiers kazakhs

Policiers kazakhs

Environ trois cents personnes ont manifesté pendant près de deux heures, samedi après-midi à Lille. À l’appel de la Confédération nationale du travail (CNT), les participants dénonçaient le traitement policier et judiciaire des sept dernières manifestations contre la loi Travail à Lille : les interpellations de manifestants ; leur jugement parfois en comparution immédiate avec des peines fermes pour plusieurs d’entre eux ; et l’intrusion également des forces de l’ordre dans le local de la CNT. C’était le 20 avril dernier : les policiers y avaient défoncé la porte au bélier, interpellé deux hommes, saccagé une partie du matériel syndical et fouillé les locaux. Sur les banderoles également, le prénom d’Antoine, interpellé mardi avant le départ d’une manifestation anti loi Travail, placé en détention avant son jugement prévu le 9 juin, et qui a entamé une grève de la faim.

La manifestation à Lille

La manifestation à Lille

Quatre étudiants, au moins, ont été arrêtés à Marrakech suite à des affrontements qui ont éclaté entre les forces de l’ordre et les étudiants de la cité universitaire de Marrakech. On compte 25 étudiants blessés et une dizaine d’éléments de forces de l’ordre. À l’origine du conflit, une centaine d’étudiants défilant dans les alentours de la cité universitaire pour protester contre le retard de versement des bourses. Une intervention des forces de l’ordre les a obligés à rebrousser chemin vers la cité devant laquelle ils ont tenu un sit-in. Les forces de l’ordre sont alors revenues à la charge obligeant les étudiants à se réfugier à l’intérieur de la cité universitaire.

Les affrontements ont alors commencés, ils duré 6 heures, durant lesquelles les étudiants jetaient des pierres sur les forces de l’ordre afin de les empêcher de pénétrer dans l’enceinte universitaire pendant que les forces de l’ordre répliquaient par l’utilisation des camions antiémeutes équipés de canons à eau. Les étudiants arrêtés seront présentés le 21 mai devant le procureur du roi.

Les affrontements de Marrakech

Les affrontements de Marrakech

Au sein du Congrès, dans son discours annuel d’hier, la présidente du Chili, Bachelet a exposé le plan gouvernemental pour surmonter le ralentissement de l’économie locale. De violentes manifestations ont eu lieu dans la ville de Valparaiso, en réponse au discours présidentiel. Les rues de Valparaiso étaient devenues un champ de bataille entre des manifestants et la police, qui a pulvérisé de l’eau et des gaz lacrymogènes en essayant de disperser la foule. Le lancement de bombes incendiaires a causé plusieurs victimes en place. Un policier municipal en poste dans un bâtiment officiel est mort dans l’incendie de celui-ci.

Chili: Un policier meurt dans les émeutes de Valparaiso