Plusieurs centaines de personnes ont participé ce dimanche après-midi à une grande marche depuis la Place Saint-Léonard à Liège jusqu’au centre fermé de Vottem. A leur arrivée, une cinquantaine de manifestants ont escaladé les grillages, qui ont rapidement cédé sous leur poids. Ces derniers se sont ‘installés’ dans la cour des détenus au son des tambours. Un hélicoptère s’est stabilisé au-dessus d’eux avant que les forces d’intervention n’arrivent après une heure d’occupation. Ces dernières ont menottés et arrêtés les 49 manifestants, sous les jets de projectiles des détenus. En début de soirée, après une longue attente au commissariat, tous ont été relâchés. L’un d’entre eux a néanmoins du être hospitalisé.

Samedi, à Tozeur, dans le sud tunisien, les manifestants s’étaient rassemblés pour réclamer le départ du gouverneur (préfet) et d’autres responsables de la région. Assez rapidement, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser la foule qui aurait tenu des propos portant atteinte au responsable. Elles ont effectué des tirs de sommation, blessant un manifestant qui a immédiatement été transporté à l’hôpital après avoir été atteint à la poitrine. Selon les médecins, son état serait stable.

A Tunis, une nouvelle manifestation a eu lieu dans le centre-ville. Une centaine de jeunes s’étaient rassemblées pour scander des slogans hostiles au gouvernement et protester notamment contre la nomination du nouveau ministre de l’Intérieur. Là aussi, les forces de l’ordre sont intervenues en masse par des jets de gaz lacrymogènes afin de disperser le rassemblement.

Hier, plus d’un millier de jeunes sont descendus dans les rues de Kef El Ahmar, petite ville située à 650 kilomètres au sud-ouest d’Alger, pour réclamer une réelle politique de développement pour leur commune touchée par un taux de chômage extrêmement élevé, entrainant la misère de la population. Dès 9h du matin, les forces de la gendarmerie s’étaient déployées et les affrontements avec les manifestants n’ont pas tardé. Selon certains témoins, ceux-ci ont été d’une rare violence. L’un d’eux affirme que les gendarmes ont tabassé les émeutiers mais aussi les citoyens qui se sont retrouvés sur place quand l’émeute a commencé. Plus de trente personnes ont été blessées, dont une quinzaine a du être transférée à l’hôpital. Par ailleurs, une femme d’une soixantaine d’années est décédée, asphyxiée par les gaz d’une bombe lacrymogène lancée par un gendarme à l’intérieur de sa maison.

Une offensive policière a visé la 15e journée internationale contre la brutalité policière organisée par le Collectif opposé à la brutalité policière (COBP). La manifestation de cette année visait à dénoncer les profilages social, racial et politique, entre autres le harcèlement et les arrestations arbitraires dont sont victimes les gens les plus démunis.

Avant même que la manifestation ne débute, la majorité des organisateurs ont été arrêtés, de manière ciblée, sous prétexte d’être en possession de bâtons, qui se trouvaient à être les simples supports des pancartes. Ils ont déjà été libérés et ce, sans accusation ni contravention, ce qui témoigne de la gratuité et du caractère non-fondé de ces arrestations. Malgré cette intimidation, des discours ont eu lieu et les 500 manifestants ont ensuite débuté la marche de façon pacifique.

Aucun incident majeur ne s’est produit avant l’encerclement des manifestants au coin des rues Marianne et Saint-Denis: la police a alors enfermé dans un « kessel » 300 personnes et ce, sans avis de dispersement, retenant environ 150 personnes pour « entrave à la circulation ».

Quelques 500.000 personnes se sont rassemblées dans le centre de Londres ce samedi après midi pour protester contre les dernières mesures d’austérité du gouvernement britannique. Ce dernier a pris la décision d’opérer à des coupes budgétaires de plus de 90 milliards d’euros d’ici à 2015. 4500 policiers avaient été déployés, s’ajoutant au dispositif de sécurité mis en place par les syndicats qui organisaient le rassemblement. Des échauffourées ont éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants en marge du cortège dans une artère commerçante de la capitale. La police a procédé à de nombreuses arrestations.

Manifestation contre l’austérité à Londres

Manifestation contre l'austérité à Londres

En Syrie, des manifestations ont eu lieu dans les principales villes du pays, dont la capitale Damas. Mais les incidents les plus graves ont de nouveau eu lieu à Deraa. Les manifestants ont lancé des pierres sur le QG de la Sécurité militaire et les militaires ont riposté en ouvrant le feu. Les forces de sécurité ont aussi tiré dans l’après-midi sur des manifestants rassemblés dans le centre de Deraa. On parle de 13 ou 17 manifestants tués, mais il n’était pas possible de confirmer ce bilan.

Près de 350 personnes ont manifesté ce vendredi après-midi devant l’ambassade de Syrie à Bruxelles en signe de soutien aux Syriens qui manifestent pour des réformes politiques. Ils ont aussi demandé la libération de tous les prisonniers politiques

Syrie: Sanglante répression des manifestations

Des échauffourées se sont produites aujourd’hui à Bruxelles entre la police et des manifestants venus dénoncer par milliers la politique d’austérité des gouvernements en Europe à l’occasion d’un sommet des dirigeants de l’UE. Des manifestants ont lancé des pavés sur les policiers et les bâtiments ministériels rue de la Loi. Le service d’ordre de la FGTB a tenté d’isoler un groupe particulièrement offensif des autres manifestants, mais ils ont été pris à partie des deux côtés, et traité (entre autre) de collabo; les manifestants ont rompu le cordon. La police, mobilisée en force, a fait usage de canons à eau pour empêcher les manifestants de se diriger vers le lieu de réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, pour adopter notamment un plan d’austérité appelé « Pacte pour l’euro ». 20.000 personnes ont participé à la manifestation. Douze policiers ont été légèrement blessés et il y a eu deux arrestations judiciaires.

Bruxelles: Affrontements et arrestations à la manif syndicale

Une quarantaine de personnes ont été blessées dans des affrontements hier mercredi à Alger entre jeunes d’une cité populaire et forces de l’ordre à cause de la destruction de bidonvilles. Un garçon de 16 ans qui a reçu une balle en caoutchouc dans l’oeil et a été hospitalisé d’urgence et était en milieu de l’après-midi. Il y aurait également deux enfants blessés, un bébé de sept mois atteint par des gaz lacrymogènes et hospitalisé et un garçon de neuf ans victime apparemment d’une crise d’asthme. Les affrontements avaient commencé tôt dans la matinée avec l’arrivée d’engins de démolition de baraques illégales dans la Cité Climat de France, une agglomération populaire proche du ministère de la Défense. Ils se sont calmés en début d’après-midi laissant face à face des jeunes armés de pierres et environ un millier de policiers anti-émeutes. Des traces de pneus brûlés jonchaient les rues ainsi qu’une carcasse de voiture incendiée. Une centaine de baraques en tôle et parpaing ont été détruites par les engins dépêchés par le sous-préfet.

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Emeute dans un bidonville d’Alger

Emeute dans un bidonville d'Alger

Mercredi, quelques 500 chômeurs s’étaient rassemblés à Hassi Messaoud (800 kilomètres au sud d’Alger) pour protester contre un bureau d’embauche accusé de corruption. Ils avaient érigé des barricades sur une route pour bloquer l’accès à la ville durant tout l’après-midi. Vers minuit, après avoir obtenu un accord avec le chef de la sous-préfecture, et déblayé la route, les manifestants se sont séparés pour rentrer chez eux. Mais une cinquantaine d’entre eux ont été encerclés par plus de cent éléments des forces anti-émeutes de la Gendarmerie Nationale. Selon un manifestant, ‘Ils nous ont empêché de regagner nos quartiers. Et pourtant, on leur a dit que tout est réglé puisque nous avons conclu un accord. Mais les gendarmes n’ont rien voulu comprendre. Ils nous ont dit qu’on va payer très cher le fait de les avoir mobilisé jusqu’au bout de la nuit’. Un des représentants des chômeurs raconte, ‘Ils nous ont battu de tous les côtés. Beaucoup d’entre nous se sont retrouvés avec une jambe ou un bras cassé. D’autres ont été blessés à la tête’. Une quinzaine de jeunes chômeurs ont été grièvement blessés et au moins deux autres demeurent en état d’arrestation.