Le front de soutien à Aurore Martin dépasse aujourd’hui très largement la gauche indépendantiste du Pays Basque nord, depuis que la jeune femme ait fait l’objet d’une tentative avortée d’arrestation dans un appartement de Bayonne hier après-midi. A celles de formations politiques locaux de tous bords (à l’exception du front national) ou syndicales, de nouvelles voix ont fait entendre fortement leur refus de voir cette militante basque livrée aux autorités espagnoles qui ont lancé un MAE contre elle pour « participation à une organisation terroriste », quand lui sont reprochés deux prises de positions publiques et un article concernant son engagement politique pour l’indépendance du Pays Basque. De nombreux élus et citoyens refusent que le gouvernement français s’acquitte « techniquement » d’un ordre d’extradition vers l’Espagne d’une citoyenne française (où elle risque une peine de prison de 12 ans).

Ce mercredi après-midi à Bayonne, de nombreuses figures locales auront relayé leur refus d’une « intervention policière brutale », « un retour aux heures sombres de notre histoire » ou « une attitude non républicaine » quand, pour le droit national, cette citoyenne française n’a commis aucun délit mais exercé son droit d’expression politique, nullement jugé illégal en France. Samedi 25 juin à 17h, place des Basques à Bayonne, une manifestation est convoquée qui demandera « la liberté pour Aurore Martin », « le respect des droits civils et politiques au Pays Basque » et l’abrogation du mandat d’arrêt européen. Toujours libre, Aurore Martin exclut de reprendre le chemin de la clandestinité. Après les propos hier du Ministre de l’Intérieur Claude Guéant, qui a confirmé la volonté de procéder à l’exécution de son extradition vers l’Espagne, son arrestation reste de fait imminente et permanente. Actuellement un cordon de militants basques et de citoyens se tient aux abords de la rue des Basques de Bayonne où eut lieu la première tentative de quelques policiers de la section anti-terroriste de Paris.

Des centaines d’émeutiers ont attaqué la police hier soir dans l’est de Belfast, en Irlande du Nord, pour la deuxième nuit de suite. Environ 700 personnes se sont réunies dans les rues du district de Short Strand, lançant des feux d’artifice, des cocktails Molotov et d’autres projectiles sur des fourgonnettes de police. Deux hommes ont subi des brûlures, selon les autorités. Les journalistes ont été invités à quitter la zone après qu’un photographe de presse eut été atteint d’une balle à la jambe durant les événements. Des rues du district ont été fermées et la police tentait de rétablir l’ordre. Les incidents ont commencé après qu’une centaine de jeunes protestants, sur ordre du groupe fasciste pro-britannique UVF, aient attaqués des maisons habitées par des catholiques.

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Voir une seconde vidéo de la BBC

Simon Harwood, policier des forces anti-émeutes londoniennes, a comparu hier devant les juges, qui ont décidé qu’il comparaitrait devant la cour criminelle de la capitale britannique le 17 octobre prochain pour homicide.

Lors du G20 de Londres il y a deux ans, Ian Tomlinson, un vendeur de journaux est décédé alors qu’il passait à proximité de la manifestation des opposants aux sommets (dont il n’était pas…). Su les images vidéos, on peut voir Harwood frapper l’homme avec sa matraque et le pousser violemment dans le dos, entraînant sa chute et son décès quelques minutes plus tard. Dans un premier temps, le parquet avait classé l’affaire, mais une commission d’enquête a établi que le policier avait fait un usage excessif et déraisonnable de la force, ouvrant la voie à une réouverture du dossier. Alors que le premier médecin légiste avait conclu à une mort naturelle, la nouvelle expertise médicale commandée par la commission d’enquête révèle que Ian Tomlinson est décédé d’une hémorragie interne. Hier, les juges ont donc suivi cet avis et ont inculpé Harwood pour homicide et fixé la date du procès au 17 octobre. Il a été laissé en liberté sous caution jusque-là.


Le collectif Contre Les Abus Policiers de Bordeaux propose une rencontre d’information dimanche 26 juin à partir de 13h Quai de Queyries, autour d’un pique-nique/auberge espagnole (chacun-e apporte ce qu’il/elle veut/peut), sur les dernières lois sécuritaires, la vidéo surveillance, le fichage etc… mais aussi sur les actions de résistance menées et à mener ici ou là. Toutes les associations, collectifs, individu-e-s désireux de venir témoigner de la violence et de la répression policière qu’ils/elles auraient subies Bordeaux sont invité-e-s à venir s’exprimer lors de prises de paroles libres.

Le blog du comité

France: Collectif contre les abus policiers

Le mouvement des ‘indignés’ en Belgique, né il y a environ un mois, se veut solidaire des mouvements spontanés nés en Espagne, en Grèce,… La date du 19 juin avait été fixée pour organiser des cortèges dans plusieurs villes d’Europe où des comités, des assemblées populaires et des campements aut-gérés ont vu le jour ces dernières semaines. Cet après-midi, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées sur la Place Flagey. Les ‘indignés’ dénoncent notamment les prochaines mesures européennes destinées à maîtriser les dépenses publiques et les conséquences de celles-ci. Peu avant 15h, 500 personnes ont pris part à l’assemblée populaire organisée sur la place avant de partir en cortège direction Place du Luxembourg pour y faire un sit-in devant le Parlement européen, suivi d’une nouvelle assemblée dans la gare. Un quart d’heure après le départ de la manifestation, dans la rue Dautzenberg, la foule s’est retrouvée face à un cordon policier, dont les membres ont fait usage de gaz lacrymogènes pour tenter de la disperser avant d’essayer de la faire redescendre vers la Place Flagey. Les manifestants ont répliqué par le jet de quelques projectiles en direction des forces de l’ordre. Bloqués des deux côtés, ils sont finalement parvenus à traverser le barrage policier pour poursuivre leur marche.

Manifestation des indignés à Bruxelles
Manifestation des indignés à Bruxelles

Ce samedi après-midi à 15h00, une trentaine d’activistes non-violents, s’appelant les « Robins des Bois du supermarché », ont fait une action au Carrefour de Liège. Ils ont invité les clients à goûter des produits au sein du magasin en installant le « free pique-nique » sur des tables et des chaises du magasins. Ils entendaient dénoncer les profits énormes de la deuxième plus grande enseigne de grande distribution au monde, alors qu’il est de plus en plus difficile pour de nombreuses personnes de boucler les fins de mois. Ils insistaient également sur les conditions de travail au sein de Carrefour qui, l’année dernière, a fermé plusieurs magasins et supprimé de nombreux postes de travail pour augmenter la rentabilité du groupe. La police est intervenue (sans violence) et a procédé à 15 arrestations.

Ce vendredi, les forces syriennes ont à nouveau fait usage de la force pour disperser plusieurs manifestations à Banias (ouest), à Homs (centre), à Deraa (sud) et à Jableh (ouest). A Banias, les militaires ont tiré de manière intensive sur la foule, allant jusqu’à pourchasser les manifestants dans les ruelles pour les disperser. Il y a eu de nombreuses victimes mais aucun bilan n’a encore pu être communiqué. Toute la journée dans ce quatre villes, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au régime et solidaires des villes assiégées.

Répression à Banias

Pékin doit faire face depuis quelques jours à une vague d’émeutes des travailleurs migrants dans le sud du pays. Le point le plus chaud se situe à Zengcheng, à une heure de Canton, le cœur de la grande province exportatrice du pays. Un simple incident, au cours duquel des vigiles ont maltraité une jeune marchande ambulante, jetée à terre alors qu’elle est enceinte, a mis le feu aux poudres. La colère a dégénéré en émeutes auxquelles participent plusieurs centaines de travailleurs migrants, originaires de la province centrale du Sichuan. Des bâtiments publics ont été vandalisés, des véhicules de police incendiés et des magasins saccagés. Des blindés de la police antiémeute ont été déployés en renfort.

Toujours dans le Sud, des centaines – voire des milliers – de personnes ont affronté la police et détruit des véhicules à Chaozhou, après l’agression à l’arme blanche d’un ouvrier réclamant son salaire impayé. Plus au nord, à Lichuan, dans la province du Hubei, plus de 1500 personnes se sont affrontées avec la police. Elles protestaient contre la mort d’un élu local, décédé alors qu’il était interrogé au commissariat. L’homme s’opposait à des expropriations par l’exécutif local. Il y a des dizaines de millions de travailleurs migrants (153 millions officiellement, plus en réalité) traités comme une main-d’œuvre bon marché, non intégrés et discriminés.

Chine: Emeutes contre les abus policiers et patronaux

Tôt ce matin, des centaines de personnes s’étaient rassemblées devant le parlement pour former une chaîne humaine et encercler le bâtiment dans le but d’empêcher les députés d’y entrer. Ceux-ci se retrouvaient aujourd’hui pour discuter la nouvelle loi d’austérité budgétaire pour le pays. Durant la nuit, la police avait installé une barre de fer en travers de la rue pour permettre l’accès aux députés. Des dizaines de fourgons policiers étaient stationnés aux alentours et toutes les artères entourant le bâtiment étaient fermées à la circulation. A l’aube, la police est intervenue en tirant des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, qui ont répliqué à coups de jets de yahourts et de pierres.

Vers midi, un bloc de manifestants est parvenu à rompre le cordon policier, mais les forces de l’ordre sont à nouveau intervenues à coups de gaz irritants pour empêcher leur progression.

Affrontements policiers/manifestants en Grèce