Les forces d’occupation militaires ont attaqué plusieurs villes, villages et camps de la région de Naplouse, le 9 décembre 2009, s’engageant dans une campagne d’arrestations de masse visant les membres et sympathisants présumés du Front populaire pour la libération de la Palestine, deux jours avant le 42ème anniversaire du Front.

Maysar Itiani, 45 ans, militant des droits de l’homme et avocat pour les prisonniers palestiniens, a été enlevé de Rafidia, à l’ouest de Naplouse, de même que son frère Abdel-Nasser Itiani, 38 ans, après que l’armée ait fait irruption dans leur domicile. Les personnes enlevées par les forces d’occupation, présumées être des partisans du Front, comprennent Salama Moussa, 47 ans, et Wael Abu Al-Sabe, 45 ans, tous deux d’Al-Jabal Al-Shimaly, au nord de Naplouse. L’armée a également enlevé Ziad Al-Salous, qui travaille dans le bureau du camarade Abdel-Rahim Mallouh, secrétaire général adjoint du FPLP, alors qu’il tentait de passer le poste de contrôle de Huwarra, revenant à Naplouse, de Ramallah.

Les forces d’occupation ont également envahi le camp de réfugiés Al-Ein de Naplouse et ont enlevé un certain nombre de jeunes hommes, désignés comme des partisans du Front, dont Khalid Suleiman, Mohammad Dahbour, Yousef Abu Rajab et Rabie Khalifa, et trois adolescents, Rabie Abou Mounir, 16 ans, Saeed Abu Namous, 16 ans, et Mahmoud Teem, 17 ans. A Awarta, au sud de Naplouse, Nabih Awwad, 47 ans, décrit comme un partisan du Front qui travaille pour le conseil local, a été enlevé par des soldats israéliens après effraction dans son domicile à 2h du matin.

Samedi 12 décembre, plus de 70.000 personnes ont manifesté dans le stade de Gaza et les rues alentours pour commémorer la 42e année de la création du FPLP (photos). Le FPLP a vivement critiqué les deux orientations actuelles au sein des forces palestiniennes, entre ceux qui qui signent des accords sécuritaires et collaborent pour mettre fin à la résistance (comprendre le Fatah), et ceux qui utilisent la résistance pour mettre en oeuvre leur projet qui ne s’inscrit pas dans le cadre de l’unité nationale (comprendre: le Hamas et son projet islamiste); tout en rappelant que les deux parties sont responsables de la situation actuelle de division, en attaquant les libertés démocratiques et en imposant leurs lois aux dépends de l’intérêt national commun. Le FPLP a rappelé sa position: une résistance armée contre l’ennemi sioniste, la construction d’un front uni de résistance, dans le cadre d’un projet national global qui sert la lutte pour arracher les droits du peuple palestinien. Le FPLP a exprimé, tout en étant attaché à l’unité et à la non-division des forces palestiniennes, sa résolution à faire face à toutes les attaques des libertés démocratiques. Le Hamas avait refusé l’organisation de la commémoration à la place Katiba, initialement demandée par le FPLP et lieu habituel des manifestations.

Les Brigades Abu Ali Mustafa, la branche armée du FPLP, ont tiré un barrage de roquettes vers des colonies d’occupation et des sites militaires à Sumoud Kissufim, Asqelan, Sderot, le Naqab occidental, Sofa et Nahal Oz, tôt dimanche matin.

Manifestation du FPLP

Manifestation du FPLP (archive)

Manifestation du FPLP
Manifestation du FPLP (archive)

Jeudi 10 décembre 2009, les forces de répression (police, carabinieri et ‘civils’) ont expulsé Ca’neira à 6h25 du matin; à 6h45, les flics sont également arrivés à L’ostile. Les occupants sont montés sur le toit et une manif improvisée d’une centaine de personnes s’est installée dans la rue en solidarité, bloquant le Corso Vercelli, empêchant les policiers d’apporter des nacelles pour accéder au toit… et déclenchant la première charge de police. Une femme qui n’avait rien à voir avec la manif a été tabassée par les flics, touchée aux jambes et dans le dos, elle a été emmenée à l’hôpital. A 19h00, une nouvelle Ca’neira a été ouverte… et violemment expulsée à nouveau, aux alentours de 20h00. Là aussi, les occupants se sont réfugiés sur le toit, certains s’enchaînant aux fenêtres avec des lock-ons. Quatre personnes ont été arrêtées et emmenées au commissariat de la Via Grattoni, puis relâchées vers 23h00.

A 20h00, les policiers, voyant que les nacelles n’étaient toujours pas arrivées jusqu’au squat L’ostile, décident de ‘nettoyer’ le Corso Vercelli et chargent à nouveau, cette fois avec plus de détermination, envoient des gaz lacrymogènes, les manifestants résistent un moment puis se dispersent; il y a une arrestation, et l’émeute se répand dans les rues alentours. C’est à 21h15 que les policiers réussissent à atteindre le toit de L’ostile et arrêtent six occupants.

A 21h17, les flics chargent à nouveau sur la Piaza Crispi, ils sont plus nombreux, balancent des gaz lacrymos à hauteur de tête, à tir tendu. Les manifestants continuent d’affluer sur la Piaza Crispi. Le croisement est bloqué; les charges et contre-charges continuent, et les policiers sont maintenant équipés de véhicules blindés qui restent statiques, pour l’instant. Deux personnes sont blessées (un doigt cassé pour l’une, une botte dans le visage pour l’autre) et deux autres sont arrêtées. C’est à 22h00 que la manifestation se disperse. Les personnes arrêtées sont elles aussi transportées jusqu’à l’hôpital Maria Vittoria, blessées dans les tabassages qui ont suivi les charges policières.

Action contre un squat à Turin

Action contre un squat à Turin

Action contre un squat à Turin
Action contre un squat à Turin

La nuit a été calme, rien à signaler à part un cocktail Molotov qui a été jeté contre un fourgon anti–émeute dans la rue Stengade près de la Maison du Peuple dans Nørrebro. La police a établi des zones de fouilles au corps dans plusieurs endroits, y compris dans le camp Ragnhildgade. Aux barrages de police établis dans de nombreux endroits à Copenhague, entre autres sur le pont Drottning Louise dans Nørrebro, on vérifie les identités et les sacs à dos. A midi et demie plusieurs milliers de manifestants sont déjà au point de rassemblement, à Christiansborg. Cent militants italiens ont déployé une banderole contre les arrestations ‘préventives’ d’hier (deux militants britanniques et un français ont été expulsés du Danemark après la manifestation d’hier).

A deux heures et demie, 100.000 personnes se mettent marche vers Christianshavns. Des activistes attaquent sporadiquement la police avec lancement de bouteilles et de pierres, et ont essayé entre autres actions d’attaquer la Bourse et le ministère des Affaires étrangères, fortement gardé par la police. A 15 heures 20, la radio danoise annonce déjà 19 arrestations, alors que les incidents se poursuivent entre le Black Bloc et la police. La police a enfermé le ‘bloc anticapitaliste’ (200 ou 300 manifestants) dans Amagerbrogade et procède à 90 arrestations. Une fraction du Black Bloc est coincé par la police dans les rues voisines de l’Amagerbrogade et de Markmandsgade. Les affrontements se poursuivent tandis que la tête de la manifestation arrive à Bella Center.

Les manifestants non détenus essaient de casser le blocage policier et d’entrer à la zone où sont les activistes sont obligés à s’asseoir sur le sol. Il y a plusieurs arrestations. Il y a de 300 à 400 nombre officiel de détenus selon politikken, et toujours environ 300 personnes enfermées dans l’Amagerbrogade. Dans les environs de Christiania et d’Amagerbrogade, quelques voitures de luxe ont été incendiées. Des incidents se produisent aussi dans Christianshavn, des pierres ont été jetées contre les renforts de la police et une voiture est incendiée. A 17 heures 40, des appels sont lancés pour aller soutenir les manifestants arrêtés: 700 personnes sont attachées avec câbles dans le sol froid depuis plus de deux heures. A partir de 18 heures 15, les autobus commencent à embarquer les manifestants arrêtés.

Arrestations à Copenhague

Arrestations à Copenhague

Arrestations à Copenhague

Arrestations à Copenhague
Arrestations à Copenhague
Arrestations à Copenhague

La police danoise a arrêté ce matin trente cinq sympathisants du mouvement ‘Our Climate – Not Your Business’ à titre préventif, soupçonnant qu’ils ‘allaient commettre des actes illégaux‘. Ils ont été emmenés dans un centre spécial d’internement établi dans un ancien entrepôt de bière près de Copenhague, où ils peuvent être gardés à vue jusqu’à 12 heures avant d’être relâchés. La police a interpellé également cinq autres personnes pour ‘délits divers’. A l’appel de ce mouvement, environ 250 jeunes ont manifesté également dans le centre-ville quadrillé par d’importantes forces de police présentes dans la capitale, notamment aux endroits stratégiques, sur la place de Kongens Nytorv, la place de la mairie, le Tivoli etc.

Des centaines de jeunes se sont confrontés avec les forces de l’ordre de l’Etat turc ce jeudi au Kurdistan. Les manifestants ont lancé des pierres, des cocktails Molotov et des feux d’artifice sur la police, dénonçant toujours les conditions de détention du leader du PKK, Abdullah Ocalan. Les protestations se sont intensifiées ces derniers jours suite au débat au parlement turc cette semaine en vue d’interdire le parti national kurde DTP (Democratic Society Party) pour ses prétendus contacts avec le PKK.

Affrontements durant une manifestation en Turquie

Affrontements durant une manifestation en Turquie

En vue de la tenue des Jeux Olympiques l’an prochain à Vancouver, la police de la ville vient d’acquérir un LRAD (Long Range Acoustic Device). Le LRAD est une arme non-léthale sonore utilisée pour contrôler les foules. Récemment, ce dispositif a été utilisé lors du sommet du G20 de Pittsburgh (photo), ou lors des manifestations du mouvement de résistance au Honduras. Il y est apparu que le fait de se trouver à proximité d’un tel engin pouvait s’avérer extrêmement douloureux, causer des dommages auditifs et gêner temporairement la vision. A l’origine, le LRAD est un engin de guerre utilisé notamment en Irak, et pour avertir les navires de guerre américains de l’approche de navires ennemis, sa portée pouvant atteindre trois kilomètres. Les autorités canadiennes ont en outre acheté cet appareil acoustique à longue portée sans qu’aucun test de sécurité n’ait été effectué au Canada, qu’il n’y a eu aucune approbation de l’usage de l’arme par aucune agence indépendante des services de police du pays et que cette arme n’a même jamais été utilisée dans un scénario de manifestation au Canada.

LRAD à Pittsburgh

LRAD à Pittsburgh

Pour le sommet de Copenhague, de nombreux militants ont fait le déplacement depuis l’étranger. Pour ceux d’entre eux qui ne peuvent pas se payer l’hôtel, les différentes organisations ont mis à disposition de grands dortoirs, parfois en concertation avec les forces de l’ordre. Dans la nuit de mardi à mercredi, 300 policiers en tenue de combat ont effectué une descente dans un de ces bâtiments. La police a saisi des outils, des échelles, des affiches et des guides pour les visiteurs prodiguant des conseils pendant les manifestations. Les forces de l’ordre n’ont procédé à aucune interpellation et ont justifié les saisies arguant que ce matériel pouvait servir à des actes de désobéissance civile. Par contre, elles n’ont pas donné de détails sur cette opération, ni sur sa raison d’être.

Les quatre personnes interpellées au cours de la manifestation de chômeurs et précaires, qui a réuni environ 400 manifestants samedi à Rennes, ont été placées en prolongation de garde à vue. Il leur est reproché des violences ou des outrages, au cours de la manifestation qui avait donné lieu à quelques heurts entre manifestants et forces de l’ordre. Leur sort devrait être fixé lundi matin. Dimanche en début d’après-midi, une centaine de personnes, puis une trentaine en fin de journée, se sont regroupées calmement devant le commissariat de police pour marquer leur soutien aux gardés à vue. Hier soir, ils envisageaient de se regrouper aujourd’hui devant la cité judiciaire.

Des affrontements ont eu lieu ce dimanche entre la police et des manifestants kurdes qui s’étaient rassemblés pour dénoncer les nouvelles conditions de détention du leader rebelle Abdullah Ocalan. Un étudiant universitaire est décédé à l’hôpital des suite de ses blessures. Dans la ville majoritairement kurde de Diyarbakir, les militants ont lancé des pierres et des feux d’artifice sur la police et sur le quartier général local du parti au pouvoir du Premier Ministre Erdogan. Les forces de l’ordre ont répliqué à coups de gaz lacrymogènes. Aydin Erdem, 23 ans, étudiant, est décédé après avoir reçu une balle, mais on ne connait pas encore les circonstances ayant entrainé les coups de feu. La police est également intervenue à Istanbul et dans au moins trois autres villes afin de disperser des protestations de militants kurdes. Au moins un policier a été blessé dans les affrontements.

La Turquie a récemment construit une nouvelle prison sur l’île d’Imrali, où se trouve détenu Ocalan (photos), et y a transféré d’autres prisonniers pour briser son isolement. Le leader du PKK dénonce ses conditions de détention dans sa nouvelle cellule, ce qui a provoqué les protestations de ses sympathisants. Le prisonnier affirme que sa cellule est plus petite et qu’il a des difficultés à respirer. De son côté, la Turquie réfute le fait que ses conditions de détention se sont détériorées et a invité les inspecteurs du Comité européen de la Prévention de la Torture à venir visiter la nouvelle prison. Elle a été construite pour répondre à la demande du Conseil de l’Europe de Strasbourg de briser l’isolement d’Ocalan. A 60 ans, il purge une peine de perpétuité pour avoir dirigé le PKK. Il a été capturé en 1999 au Kenya et condamné à la peine de mort, commuée en prison à vie en 2002, lorsque la Turquie a aboli la peine capitale.

Abdullah Ocalan

Pénitentier d’Imrali

Au moins sept soldatsont été tués et quatre blessés dans une embuscade dans le nord de la Turquie dans une fusillade dans la ville de Resadiye dans la province (le domaine) Tokat. Aucun groupe n’a revendiqué l’attaque jusqu’ici. Cette région est depuis toujours une région de guérilla d’organisations kurdes et révolutionnaires.

Abdullah Ocalan
Pénitentier d'Imrali