Les autorités mexicaines ont annoncé avoir procédé à l’arrestation de quatre professeurs qu’elles accusent d’avoir été les meneurs des manifestations du mois dernier dans l’état du Guerrero. Ils sont poursuivis pour sédition, terrorisme, émeute et dommages aux biens publics. Ils ont été incarcérés dans des prisons fédérales d’états voisins. Par ailleurs, les autorités ont déclaré que d’autres ma,dans d’arrêts avaient été émis à l’encontre d’autres personnes ayant pris part aux mobilisations. Le mois dernier, à l’initiative des professeurs syndiqués du Guerrero, de vastes manifestations ont été organisées pour dénoncer la récente loi de réforme de l’éducation qui introduit une évaluation des professeurs sur base d’un examen ainsi qu’une diminutions du rôle des syndicats dans les concertations. Les manifestations avaient été violemment réprimées par les forces de l’ordre, entraînant des affrontements avec les manifestants.

Manifestation de professeurs au Mexique

Europol (European Police Office) a entamé une série de négociations avec le gouvernement mexicain afin de mettre en place un procédé d’échange d’informations dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Par ailleurs, Europol entend par là réunir un maximum de renseignements sur les groupes anarchistes opérant au Mexique. Le 4 octobre dernier, la Commission Européenne a approuvé le début des négociations entre Europol et les autorités mexicaines. L’éventuelle collaboration entre les polices mexicaine et européenne contre les anarchistes se fera dans le cadre de la politique européenne de lutte contre le terrorisme. Un document récemment publié par Europol statue: ‘Jusqu’à présent, il n’y a eu aucune coopération entre le Mexique et l’Europe en matière de lutte contre le terrorisme. Pourtant, le Mexique est pertinent pour l’Europe. En effet, il y a eu des rapports de la présence de membres de groupes terroristes basé en Europe (par exemple de l’ETA). Le Mexique est également très pertinent pour Europol en raison des multiples attaques extrémistes anarchistes qui y ont été commises. Fréquemment, les auteurs affirment qu’elles ont été effectuées en solidarité avec des anarchistes incarcérés en Europe’. Enfin, Europol a annoncé que les renseignements fournis par la police mexicaine seraient incorporés dans une base de données opérationnelle avec laquelle travaille Europol et qui correspond au ‘terrorisme national’. Son nom officiel: Analysis Work Files Dolphin.

Le 29 décembre à l’aube, le militant anarchiste Mario « Tripa » Lopez a été libéré après paiement de la caution fixée pour pouvoir sortir et suivre le procès en liberté provisoire. Le matin du 27 juin dernier, les services de secours te les forces de l’ordre avaient retrouvé Mario grièvement blessé à la jambe et au bras, et sérieusement brûlé, par l’explosion d’une bombe devant un guichet automatique de la Commission fédérale de l’électricité.

Mexique: Mario « Tripa » Lopez Hernandez libéré sous caution

Treize des quatorze personnes toujours incarcérées suite aux manifestations lors de l’investiture du président le 1er décembre ont entamé une grève de la faim pour exiger leur libération. Tous sont inculpés pour atteinte à l’ordre public alors que les manifestations avaient tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre, ces dernières blessant de nombreux manifestants et procédant à de multiples arrestations jugées arbitraire par plusieurs ONG et par la Commission des droits de l’homme de la ville de Mexico. Les quatorze inculpés risquent des peines de 5 à 30 ans de prison, mais nient tous une quelconque implication dans les heurts du 1er décembre. Un des avocats de la défense a récemment rendu publique une vidéo par voie de presse, vidéo démontrant la non-implication des prisonniers. Outre les treize détenus, certains de leurs amis et de leurs proches se sont également mis en grève de la faim.

Une juge de la ville de Mexico a décidé dimanche la libération de 56 des 70 personnes qui restaient détenues après les manifestations lors de l’investiture du président mexicain le 1er décembre. Les 14 personnes qui restent en prison risquent d’être inculpées pour atteinte à l’ordre public et risquent des peines de 5 à 30 ans de prison.

Les manifestations du 1er décembre avaient tourné en une bataille rangée contre des policiers fédéraux. Lors des affrontements, un étudiant de 22 ans, Juan Uriel Sandoval, a perdu un oeil. Un autre blessé grave, Juan Francisco Kuy, 67 ans, souffre d’un traumatisme cranio-encéphalique et se trouve en coma induit. La Commission des droits de l’homme de la ville de Mexico, ainsi que plusieurs ONG avaient dénoncé de nombreux cas d’arrestations arbitraires sur la base notamment de documents vidéo, et de cas possibles de torture par la police.

Mexique: Libérations après les manifestations anti-présidentielles

Dès 8h du matin, un grand nombre de manifestants s’étaient rassemblés devant la Chambre des députés à Mexico, où Enrique Pena Nieto devait prêter serment. De violents affrontements se sont rapidement déclenchés entre les manifestants et les forces de l’ordre groupées près de hauts murs métalliques installés à proximité du Parlement. Les jets de pierre, pétards et autres cocktails Molotov ont répliqué aux tirs de gaz lacrymogènes. Au moins six personnes ont été blessées, parmi lesquelles des policiers affectés par leurs propres gaz lacrymogènes.

Manifestation à Mexico

Des étudiants mexicains dénonçant un nouveau programme d’étude manifestent leur mécontentement à Morelia (Michoacan) depuis le 4 octobre. Tous étudient pour devenir professeur dans des régions rurales et sont furieux car le nouveau programme comprend,au dépend d’autres matières, l’anglais et l’informatique qu’ils estiment non-prioritaires en milieu rural dans leur pays. Depuis le 4, ils retiennent 40 bus de la ville ainsi que des véhicules appartenant à des compagnies étrangères. Lundi matin, la police est intervenue pour tenter de récupérer les véhicules. Les policiers ont utilisé du gaz lacrymogène, des hélicoptères et des voitures blindées pour briser le cordon estudiantin. Ils ont également tiré des balles en caoutchouc alors que les manifestants mettaient le feu à treize des véhicules saisis. 176 personnes ont été arrêtées suite à ces violents affrontements.

Répression policière à Morelia

Alberto Patishtán Gómez est un activiste indigène tzotzil, membre de “l’autre Campagne” de l’EZLN qui se trouve en prison depuis près de 12 ans. Il a été condamné à 60 ans de prison suite à une embuscade contre des forces de police en 1998, alors que différents témoins attestent qu’il n’était pas présent sur les lieux lors de l’attaque. Alberto Patishtán Gómez participait activement à la vie politique de sa municipalité, dénonçant la corruption de la mairie, et sollicitant la destitution du Président Municipal et la création d’un conseil municipal. En prison, il n’a pas cessé de chercher à organiser les prisonniers, pour exiger de meilleures conditions d’emprisonnement et fut ainsi fondateur de la voz del amate. Il est devenu le porte parole des prisonniers du Chiapas, surtout après à la grève de la faim de 2007.

Le Centre des Droits de l’Homme Frayba (Chiapas) a signalé vendredi qu’Alberto Patishtán Gómez a déjà perdu, suite à un diagnostic erroné (glaucome) et faute de soin adéquat, 90% de sa vue. Depuis le 6 septembre, Alberto a progressivement du renoncer à ses activités quotidiennes dans la prison, comme lire, écrire, marcher avec assurance, entre autres.

Mexique: Un prisonnier zapatiste devenu aveugle faute de soin

Le 18 septembre, un groupe anarchiste se revendiquant de la FAI, la Cellule insurrectionnelle Mariano Sanchez Añon, a tendu une embuscade à une voiture de patrouille de la police de l’Etat de Mexico dans la municipalité de Valle de Chalco. Trois policiers ont été tués.

Mexique: Embuscade meurtrière contre la police