İsmail Çelik a été arrêté pour « insulte au président » alors qu’il manifestait contre le salon de l’industrie de la défense IDEF 2025 à Istanbul, qui présentait des entreprises vendant des armes à Israël. Dimanche 10 août, le tribunal a rejeté son appel pour qu’il soit libéré. Çelik est détenu à la prison de Silivri depuis 20 jours.

Dans une déclaration envoyée depuis sa prison le 9 août 2025, Çelik a affirmé que la véritable raison de son arrestation est d’avoir dénoncé la poursuite des échanges commerciaux entre la Turquie et Israël. Il a souligné : « Les échanges commerciaux de notre pays avec Israël se poursuivent, et des céramiques, du pétrole et même des pièces des avions génocidaires qui bombardent le peuple palestinien continuent d’être acheminés vers Israël via nos ports. J’ai été privé de liberté et emprisonné pour avoir dit stop à ce commerce. »

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Dimanche 10 août, Israël a assassiné toute l’équipe d’Al Jazeera pour Gaza lors d’une frappe visant leur tente tuant au moins Anas Al-Sharif, Mohammed Qreiqeh, Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa.

Les autorités israéliennes ont confirmé avoir ciblé Anas Al-Sharif (sur la photo), qu’elles ont qualifié de « terroriste » qui « se faisait passer pour un journaliste ». Il était l’un des visages les plus connus parmi les correspondants couvrant au quotidien le génocide à Gaza. Depuis octobre 2023, plus de 232 journalistes ont été tués par l’armée israélienne.

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L’université publique de Californie a annoncé, le vendredi 8 août, que le gouvernement américain lui réclamait une amende monstre d’un milliard de dollars pour les manifestations pro-palestinienne de 2024 (photo). Le montant représente cinq fois ce que l’université privée new-yorkaise de Columbia a consenti à payer fin juillet, plus de 200 millions de dollars, pour régler un différend sur des accusations de soi-disant antisémitisme lors des manifestations en 2024 contre la guerre génocidaire à Gaza. Un accord à 500 millions de dollars serait en discussion avec Harvard.

Gavin Newsom, gouverneur de Californie et membre du conseil d’administration de l’UC, a dénoncé une « extorsion » visant à « museler la liberté académique », promettant de saisir la justice. Le gouvernement fédéral réclame en outre 172 millions de dollars pour indemniser des étudiants juifs se disant victimes de discrimination. Le réseau UC regroupe dix campus, parmi lesquels UCLA, Berkeley ou San Diego, tous régulièrement classés parmi les meilleures universités publiques américaines. L’UCLA subit déjà un gel de plus d’un demi-milliard de dollars de subventions fédérales dans ses recherches médicales et scientifiques.

Au festival Sziget de Budapest, un rendez-vous musical qui rassemble chaque été plus de 400 000 personnes, le groupe nord-irlandais Kneecap, qui défend la cause palestinienne, devait s’y produire lundi 4 août mais il a été interdit d’entrée en Hongrie par le gouvernement de Viktor Orban. Un autre concert du groupe de rap, prévu pour le 1er septembre à Vienne en Autriche, a lui aussi été annulé ce vendredi,  les autorités  prétextant des « problèmes de sécurité », selon un communiqué des organisateurs, après que le parti d’extrême droite Freiheitliche Partei Österreichs (FPÖ) ait protesté contre leur venue. Le trio a dénoncé sur le réseau social X « une nouvelle manœuvre politique visant à détourner l’attention et à réduire au silence ceux qui dénoncent le génocide du peuple palestinien ».

Le week-end dernier, le groupe Action Palestine a organisé une « Marche pour l’humanité » pour Gaza qui a regroupé près de 300 000 personnes, ce qui en fait l’une des plus grandes manifestation de l’histoire de l’Australie. Les manifestants ont occupé le pont du port de Sydney, l’un des monuments les plus emblématiques de la ville, en solidarité avec la Palestine. Ce succès est aussi une réponse à la politique pro-israélienne des autorités. Le gouvernement travailliste de la Nouvelle-Galles du Sud et le commissaire de police de la Nouvelle-Galles du Sud étaient tous deux opposés à la marche et avaient tenté de l’empêcher. Dans le même temps, le gouvernement a fait voter des lois draconiennes anti-manifestation.

Le 30 juillet dernier, le Crédit coopératif a fermé le compte bancaire de l’Union Juive Française pour la Paix. Cette décision fait suite à un sursis de neuf mois par la banque et est justifiée par des accusations fallacieuses de « soutien au terrorisme » de la part de l’association, bien que l’institution n’ait jamais réussi à le prouver. En réalité, c’est le soutien de l’UJFP à la société civile de Gaza qui est en cause, à travers la collecte de dizaines de milliers d’euros en soutien à l’éducation, à l’achat de tentes ou encore à la construction d’infrastructures sanitaires pour aider à survivre au génocide en cours.

Ce jeudi 7 août, l’homme de 74 ans et militant palestinien Raja Eghbarieh (au centre sur la photo) est sorti de détention après 4 mois de détention administrative dans les prisons israéliennes (voir notre article). Dirigeant du mouvement de la gauche palestinienne Abna Al Balad dans les territoires de 48, il a pris la parole pour dénoncer les conditions de détention particulièrement inhumaines que subissent les plus de 10 400 prisonniers politiques palestiniens.

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Une 24ᵉ personne a été inculpée et placée en détention provisoire dans le cadre de l’affaire Filton, portant à 24 le nombre total de personnes incarcérées. L’arrestation a eu lieu récemment à l’aéroport lors de son retour au Royaume-Uni. Initialement 18, les 24 personnes sont poursuivies pour avoir mené une action contre le site du principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems à Filton en avril 2024. Cette mobilisation était revendiquée par Palestine Action, interdit en juillet dernier (voir notre article). Elles sont accusées d’avoir détruit des quadricoptères destinés à être utilisés dans le génocide de Gaza.

Sous le coup d’une procédure de révision de sa protection internationale, Mohammed Khatib est un réfugié palestinien arrivé en Belgique il y a quinze ans et le coordinateur européen de Samidoun, un réseau international de soutien aux prisonniers palestiniens dans le viseur du gouvernement belge qui voudrait dissoudre cette organisation (voir notre article). Mohammed Khatib était sous le coup d’une procédure du Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides. Au printemps 2024, l’ancienne secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration Nicole De Moor (CD&V) avait demandé une révision de son statut de réfugié, sur base d’un fichage à l’Ocam. Ce mercredi 6 août, Mohammed a appris que sa protection internationale lui avait été retirée, il dénonce une décision « basée sur ses opinions politiques ». Né dans un camp de réfugiés palestiniens au Liban, il avait obtenu l’asile en Belgique en 2015. Mohammed Khatib entend faire appel auprès du Conseil du contentieux des étrangers, ce qui suspend la décision.

Ali est né dans le camp de réfugié·es de Balata, à la bordure de la ville de Naplouse, en Cisjordanie. À plusieurs reprises, il est détenu dans les prisons israéliennes sous le régime de la détention administrative. En 2016, il est arrêté en Italie, dans la ville de Bari, à partir d’accusations d’Israël. Mais le juge ordonne sa libération après plusieurs jours d’incarcération, car ces accusations n’étaient pas liées à des activités sur le sol italien. Installé en France avec sa famille, il est arrêté le 28 mars 2024 puis placé en détention provisoire en raison d’un dossier transmis par les autorités israéliennes aux autorités françaises. Aujourd’hui, ses soutiens appellent à exiger sa libération et que les charges portées contre lui soient abandonnées.