Les manifestations pro-palestiniennes à Berlin subissent une nouvelle attaque, les slogans et chants en arabe sont désormais interdits sous le prétexte de lutter contre l’antisémitisme. La police s’appuie sur des déclarations non fondés. Une fausse information signée d’un journaliste du journal Bild a affirmé qu’un cortège pro-palestinien scandait  « Quiconque possède une arme doit tirer sur les Juifs ou la remettre au Hamas ». Sauf que cela n’a pas été démontré par les services d’observations des autorités. La police berlinoise en a pourtant profité pour interdire les slogans en arabe. Kai Wegner, maire de Berlin, envisage dans le futur une interdiction totale des manifestations pro-palestiniennes. En Allemagne, soutenir la Palestine devient un délit, et la liberté d’expression un vague souvenir.

Traduction en arabe du nom Palestine

Le 15 novembre 2024, le tribunal d’application des peines de Paris ordonnait la libération de Georges Abdallah, détenu depuis maintenant plus de 40 ans. Le parquet antiterroriste a immédiatement fait appel et une audience s’est tenue le 20 décembre. La décision sera rendue ce 20 février 2025. Dans le cadre de la campagne internationale pour libération du camarade, nous vous invitons à une projection du film « Fedayin, le combat de Georges Abdallah ». Ce documentaire, sorti en 2021 et produit par le Collectif Vacarme(s) retrace l’histoire de ce militant communiste libanais emprisonné en France depuis 1984 pour son engagement en faveur de la Palestine. La projection se déroulera ce dimanche 9 février à 16h au Local Sacco et Vanzetti (54 Chaussée de Forest, 1060 Saint-Gilles).

Des syndicats, des organisations de défense des droits humains et plusieurs parlementaires ont dénoncé les actions de la police londonienne contre les manifestations pro-palestiniennes, des actions qualifiées de « répression barbare et préoccupante ». Les pressions contre la police londonienne se sont intensifiées après son intervention violente lors de la manifestation du 18 janvier au centre de Londres. Plus de 70 personnes, dont des figures proue de l’organisation du rassemblement, ont été arrêtées et le nassage avait été l’occasion de brutalités policières y compris contre des enfants, des femmes enceintes et des personnes âgées.

Plusieurs leaders syndicaux britanniques ont adressé une lettre à Yvette Cooper, ministre de l’Intérieur, exigeant une enquête indépendante sur ces violences policières. Cette demande s’ajoute aux requêtes précédentes formulées par des parlementaires, des juristes et le Comité des Palestiniens de Grande-Bretagne auprès du gouvernement. Une nouvelle manifestation de soutien à la Palestine est prévue pour le 15 février.

Samedi 1er février, plus de 500 personnes ont manifesté dans les rues de Toulouse pour dénoncer la menace de dissolution contre le Collectif Palestine Vaincra (voir notre article). Lors d’une manifestation déterminée, de nombreux slogans dénonçaient la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien ou affirmaient leur soutien à la libération de Georges Abdallah et de tous les prisonniers politiques palestiniens. Cette initiative était appelée par 60 organisations locales, dont le Secours Rouge Toulouse.

En février 2022, le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin annonce sur Twitter/X son intention de dissoudre le Collectif Palestine Vaincra à la demande d’Emmanuel Macron pour « appel à la haine, à la violence et à la discrimination ». Le 9 mars, le décret de dissolution est adopté en Conseil des Ministres et publié le lendemain au Journal Officiel. Face à cette gravissime attaque contre la liberté d’association, le Collectif Palestine Vaincra dépose un recours devant le Conseil d’État. Saisi en urgence, le juge des référés décide de suspendre le décret le 29 avril 2022 considérant que nos prises de positions ne constituaient pas « un appel à la discrimination, à la haine ou à la violence ou des agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme. » (voir notre article)

Après plus de 2 ans et demi d’attente, l’audience au fond du décret de dissolution du Collectif Palestine Vaincra se tiendra au Conseil d’État ce lundi 27 janvier 2025. La décision sera rendue dans un délai de 2 à 3 semaines. Dans ce contexte, l’organisation pro-palestinienne appelle à signer la pétition et organiser des actions de solidarité.

 

La militante palestinienne Khalida Jarrar, a déclaré que les autorités israéliennes ne traitent pas les prisonniers palestiniens comme des êtres humains, elle qualifie les conditions de détention de « pires et plus difficiles depuis l’occupation de la Palestine occupée en 1967 ». Lundi 20 janvier, Israël a libéré 90 prisonniers palestiniens dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers ( article ici ). Khalida Jarrar, maintenue en détention administrative depuis décembre 2023, faisait partie des personnes libérées. Sa libération est intervenue après que trois otages israéliennes ont été relâchées. La détention administrative permet aux autorités israéliennes de maintenir des personnes en prison sans inculpation ni procès.

Khalida témoigne sur ce que subissent les Palestiniens, « une nourriture de mauvaise qualité et en quantité insuffisante, ainsi que l’isolement cellulaire pratiqué par les autorités d’occupation ». « J’ai passé six mois en isolement cellulaire et de nombreux Palestiniens sont détenus dans des cellules isolées dans des conditions très dures ». Elle explique encore que ces politiques visent à « traiter les prisonniers comme s’ils n’étaient pas humains ». « Nous avons été soumis à une extrême dureté et à des agressions physiques dans une tentative délibérée et intentionnelle de nous humilier et de nous dégrader ». Elle a souligné que la cause des prisonniers est « une partie intégrante des causes de notre peuple ». On estime que plus de 11 000 Palestiniens sont détenus dans les prisons israéliennes.

A 16H22, le Hamas a remis trois prisonniéres à la Croix-Rouge, à Gaza-ville, dans une cérémonie qui a tourné à la démonstration de force puisqu’une centaine de résistants armés y participaient. L’armée israélienne avait annoncé un retard dans l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu prévue initialement ce dimanche à 07h30, le Hamas n’ayant pas encore remis la liste d’otages devant être libérés dans la journée comme le réclamait Israël.

Parmi les 90 prisonniers palestiniens figurent 69 femmes. Le plus jeune est Mahmoud Aliowat, 15 ans. Parmi les prisonniers qui doivent être libérés figure Khalida Jarrar, 62 ans, membre dirigeante du Front Populaire de Libération de la Palestine. Dalal Khaseeb, 53 ans, la sœur de l’ancien numéro deux du Hamas, Saleh Arouri (Arouri a été tué lors d’une frappe israélienne dans une banlieue sud de Beyrouth en janvier 2024.) et Abla Abdelrasoul, 68 ans, épouse du secrétaire général du FPLP Ahmad Saadat sont également sur la liste des personnes à libérer.

Selon les termes de l’accord, 33 Israéliens doivent être libérés, dans une première phase étalée sur six semaines. En échange, Israël va libérer 737 prisonniers politiques palestiniens et laisser entrer 600 camions d’aide par jour dans la bande de Gaza. Le dernier bilan des 15 mois de bombardements génocidaires de Gaza est d’au moins 46.913 personnes tuées et 110.750 personnes blessées.

L’armée d’occupation a arrêté au moins 35 Palestiniens lors de nouvelles incursions militaires en Palestine occupée. Parmi les détenus figurent d’anciens prisonniers arrêtés lors de raids ciblant Hébron, Naplouse, Tulkarem, Jénine et Salfit. De nombreux Palestiniens ont été interrogés  par les soldats israéliens avant d’être libérés. Ces nouvelles arrestations portent à plus de 14 300 le nombre de Palestiniens arrêtés par l’armée israélienne en Palestine occupée depuis octobre 2023, y compris ceux libérés après leur arrestation. Ce chiffre ne comprend toutefois pas les arrestations dans la Bande de Gaza, où les nombres sont estimés à plusieurs milliers.

Ancien délégué CGT de l’entreprise Toray-CFE à Abidos (Pyrénées-Atlantiques), le militant syndical Timothée Esprit, Secrétaire fédéral de la FNIC-CGT, a appris son licenciement au printemps dernier. En cause ? Son soutien pour la Palestine. Officiellement licencié pour avoir publié une photo du logo du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) sur son compte Facebook personnel, le délégué syndical a saisi le tribunal des prud’hommes afin de le contester. Le tribunal a écarté la compétence du juge des référés, le 28 juin dernier, et a ainsi refusé les demandes légitimes du délégué syndical. Un nouveau procès se tenait le mercredi 8 janvier devant la Cour d’appel de Pau pour réexaminer le référé contre ce licenciement abusif chez le premier fabricant mondial de fibres de carbone.  Plus de 500 syndicalistes de la CGT ont manifesté ce 8 janvier devant le tribunal en solidarité avec Timothée Esprit.

Le nombre de prisonniers morts depuis le début du génocide à Gaza est au minimum de 54, mais les proches des prisonniers sont convaincus qu’il existe des décès dissimulés par l’État d’occupation. La mort de la plupart des prisonniers de la Cisjordanie qui ont été autopsiés ont clairement montré que la cause de leur mort était soit la torture, soit la négligence médicale délibérée, ou les deux. Cependant, les mauvais traitements infligés aux prisonniers de Gaza sont plus sévères, plus brutaux et plus violents.
La majorité des captifs sont couverts de plaies et de furoncles en raison de l’infection par la gale. De nombreux prisonniers sont dans des sections de tentes, où les températures glaciales aggravent leurs souffrances. Les témoignages reflètent tous un schéma cohérent d’abus violents, visant spécifiquement les détenus de Gaza, comme le fait d’avoir été enchaînés, les yeux bandés et privés de mouvement 24 heures sur 24 pendant des jours et parfois des semaines, d’avoir été roués de coups, aspergés d’eau bouillante et d’urine.