Une double explosion (deux voitures piégées) à Izmir, en Turquie, a visé le palais de justice hier jeudi, vers 16H, tuant un policier turc et un employé du tribunal, et blessant dix autres personnes. L’explosion a eu lieu près de l’entrée des juges et des procureurs. Deux membres du commando, appartenant probablement au PKK, ont été tués par la police qui a récupéré deux Kalashnikov et des grenades à main. Un troisième aurait pu échapper aux forces de sécurité.

Après l’attaque à Izmir

Après l'attaque à Izmir

Les autorités turques ont annoncé avoir arrêté et emprisonnés au cours des sept derniers jours plus de 900 personnes suspectées d’avoir aidé et accueilli des membres du PKK. C’est le bilan d’opérations sécuritaires menées dans 45 provinces. En outre, 213 opérations menées dans la même période par les Forces d’élite de la Gendarmerie, celles de la Police, ainsi que par les troupes commandos de la Gendarmerie et les Forces armées. Selon les autorité turques, ces opération ont permis de tuer deux guérilleros, d’arrêter cinq autres, dont un blessé, et de trouver 24 abris contenant des dizaines d’armes et 700 kg d’explosif.

Opération sécuritaire des forces spéciales turques

Opération sécuritaire des forces spéciales turques

14 soldats turcs ont été tués et 55 autres blessés (dont 12 sont en soins intensifs) dans une attaque qui a visé ce matin un bus de l’armée à Kayseri, dans le centre du pays, en Anatolie. La bombe aurait été déclenché par son porteur qui se trouvait dans une voiture a proximité du véhicule. Les soldats étaient de la 1e Brigade des Commandos de Kayseri (qui participe aux opérations contre le Bakuré), en permission pour la journée. Les autorités turques ont, comme à leur habitude, immédiatement pointé du doigt le PKK. Personne n’a toutefois revendiqué l’action pour l’instant.

14 militaires tués à Kayseri

14 militaires tués à Kayseri

Le prisonnier politique Kurde Syrien Mostafa Ali Ahmad, originaire de la ville de Kobane, a été transféré le 23 novembre dernier dernier vers le Quartier du centre de détention réservé aux étrangers de la prison centrale d’Orumiyeh en Iran, où il avait purgé une peine d’emprisonnement de 11 ans et 6 mois pour son appartenance présumée au PKK. Il a été transféré le 27 depuis ce Centre vers l’aéroport Imam Khomeini de Téhéran pour être déporté vers la Syrie. Des responsables de l’administration pénitentiaire iranienne ont annoncé à Mostafa Ali Ahmad qu’il serait déporté vers Damas parce que le gouvernement syrien exigeait son extradition après qu’il ait fini de terminer de purger sa peine de prison en Iran.

Les forces de sécurité iraniennes avaient arrêté Mostafa Ali Ahmad en juillet 2005 dans village près d’Orumiyeh. Après cette arrestation il avait été immédiatement transféré dans un centre de détention secret des service de renseignements des Gardiens de la Révolution de la ville Orumiyeh, où il a été interrogé et torturé pendant plus d’un mois. Quelques mois plus tard, une branche de la Cour du « Tribunal Révolutionnaire » d’Orumiyeh l’avait fait condamner à mort pour des accusations d’appartenance au PKK. Mostafa Ali Ahmad avait appel de la décision et son affaire avait été renvoyée devant la Cour suprême Iranienne qui avait finalement commuée la peine initiale, en une peine de 11 ans de prison.

Mostafa Ali Ahmad,

Mostafa Ali Ahmad,

Le Sénat de la Sécurité de l’état de Hambourg a condamné à 1 an et 9 mois de prison une personne considérée comme le responsable du PKK pour la ville de Brême entre août 2014 et mars 2015, mais a repoussé sa peine et l’a remis en liberté conditionnelle. Le mandat d’arrêt ayant été levé sur le champ, plus de 70 spectateurs présents dans la salle se sont levé et ont applaudis. Le tribunal avait condamné trois accusés à 3 ans de prison chacun dans 3 autres procès semblables à ce dernier. La lutte du PKK contre le Daesh à Kobané, et l’aide apportée par le PKK aux Yezidis persécutés par le Daesh ont été soulignée dans la décision du tribunal.

Manifestation à Hambourg contre l’interdiction du PKK (archive)

Manifestation à Hambourg contre l'interdiction du PKK (archive)

L’armée turque mène une opération contre les forces du PKK, dans la région frontalière de Zap, au Kurdistan irakien. Des bombardements aériens appuient cette opération. Dans le Kurdistan turc, d’autres opérations ont lieu. Certaines zones ont été proclamées « zone de sécurité spéciale » en raison des opérations qui sont en cours dans les districts de Cukurca, Semdinli et Yuksekova à Hakkari. Un couvre-feu a été décrété pour huit villages rattachés à Diyarbakir, suite auquel une opération a été lancée dans la zone rurale des districts de Lice, Hani et Kocakoy.

L’opération de l’armée turque

L'opération de l'armée turque

Le 10 octobre 2015, un kamikaze de l’Etat Islamique faisait exploser sa ceinture dans un rassemblement pour la paix appelé par le HDP à Ankara. 103 manifestants furent tués. Le procès du présumé chauffeur du kamikaze s’est ouvert ce 7 novembre. Dans son témoignage, le suspect nie être lié à Daesh ou au massacre tout en reconnaissant avoir fait le voyage entre Gaziantep et Ankara ce jour là. Il rend compte de la sympathie avec laquelle il aurait été traité par les policiers qui l’ont arrêté. Plutôt que de l’emmener au commissariat, il l’auraient emmené dans un jardin de thé, l’auraient félicité en riant: « quelques gosses sont morts mais ça ne compte pas » et auraient pris des selfies avec lui, tout en lui assurant qu’il ne ferait que trois mois de prison. Il prétend ensuite avoir été piégé par des policiers gülenistes. La voiture du kamikaze a été louée en son nom, il possédait une carte d’identité de l’Etat Islamique et avait reçu de l’argent de Daesh.

Le massacre du 10 octobre 2015 à Ankara faisait suite à d’autres massacres contre la gauche turque et kurde, à Amed/Diyarbakir et à Suruç. Il avait déclenché un cessez-le-feu unilatéral de la part du PKK et deux jours de grève général en Turquie.

Les drapeaux du HDP jonchent le sol lorsqu’ils ne servent pas à recouvrir des cadavres.

Les drapeaux du HDP jonchent le sol lorsqu'ils ne servent pas à recouvrir des cadavres.

Le parquet fédéral s’est opposé au jugement rendu par la chambre du conseil de Bruxelles qui avait estimé que les activités du PKK ne relevaient pas de « terrorisme » mais de « lutte armée » (voir notre article). Le parquet fédéral a déposé sa requête dans ce sens à la cour d’appel. En cas de jugement en faveur du parquet fédéral, 36 personnes accusées d’être des responsables du PKK en Europe seront jugées pour terrorisme.

La perquisition de 2010 à Denderleeuw

Ebru Firat, une femme originaire de Toulouse et qui a combattu aux côtés des YPG lors de la Bataille de Kobané, avait été arrêtée à Istanbul le 8 septembre dernier. Elle vient d’être condamnée ce 8 novembre à 5 ans de prison pour « appartenance à une organisation terroriste ». L’enquête l’accusait au départ de préparer un attentat suicide et la menaçait d’une peine de 10 à 20 ans de prison. L’avocate, Agnès Casero a demandé un droit de visite et compte faire appel.

Ebru Firat

Ebru Firat

La chambre du conseil de Bruxelles a rendu un non-lieu jeudi matin dans le dossier PKK, face à la demande du parquet fédéral de renvoyer 33 personnes et des institutions kurdes en Belgique devant le tribunal correctionnel pour « participation à des activités terroristes ». Il a été considéré que la charge de terrorisme n’était pas recevable dans le cadre d’un conflit armé. Le parquet fédéral peut encore faire appel de la décision.

La perquisition de 2010 à Denderleeuw