A la prison de Korydallos, la répression des prisonniers politiques se poursuit. Le prisonnier Fabio Dusco, des CCF, a été emmené de force ce 6 février par les unités antiterroristes qui l’ont amené dans un centre d’isolement pour la durée de son procès pour tentative d’évasion. En réaction, les prisonniers des ailes A et D ont refusé de regagner leurs cellules après l’heure de cour. Durant cette manifestation, les prisonniers ont appris que Panayotis Aspiotos avait également été conduit dans le même centre d’isolation, et qu’il avait été tabassé par la police antiterroriste afin de lui prendre de l’ADN.

« L’Initiative des Prisonniers » souligne que la seule « promesse » faite par le gouvernement SYRIZA face à aux prisonniers avait été de retirer le régime spécial de Type-C, et que même cette demande avait été ignorée. Alors que les Ministères se renvoient la balle pour définir qui est responsable de la répression, les prisonniers politiques subissent le même régime d’isolement et d’exception qui avait été instauré par le gouvernement précédent et qui avait déclenché une vaste grève de la faim des prisonniers au printemps 2015. L’Initiative des Prisonniers demandent à ce que les prisonniers soient retransférés à Korydallos et à ce que le Ministère de la Justice rende des comptes sur les traitements qui leur ont été faits dans le centre d’isolement.

Animation solidaire à Koridallos en avril 2015.

Animation solidaire à Koridallos en avril 2015.

Audience ce matin à la 47e chambre correctionnelle du palais de justice de Bruxelles. Quatre inculpé(e)s étaient présent(e)s, qui devaient répondre de « bande organisée » et « destruction et dégradations de biens immobiliers ». L’audience aurait dû avoir lieu le 10 décembre dernier mais avait été reportée à ce jour. A l’interrogatoire de la juge, les inculpé(e)s ont reconnus avoir participé à la manifestation surprise qui s’était tenue ce 20 mai dans le hall de la Régie des bâtiments (celle-ci avait commencé les travaux de la prison malgré l’interdiction), mais niaient avoir un rapport avec la destruction.

La procureur a soutenu que toute la manifestation avait pour objet la destruction de la maquette, et que tous les participants, quel que soit leur rôle, devaient être condamnés. Elle a ouvert son réquisitoire en disant qu’il ne s’agissait de débattre ici des opinions politiques des accusé(e)s sur la prison, mais uniquement de savoir qui avait commis la destruction, mais elle n’a pas pu s’empêcher de faire un plaidoyer sur la nécessité de la prison, et sur le bienfait que constituerait le remplacement des vieilles prisons par une nouvelle. Néanmoins, elle a conclu en requérant 150 heures de travail d’intérêt collectif par inculpé(e)s.

Les avocates ont dénoncés cette thèses comme pure interprétation et ont exposé en quoi l’agencement des lieux faisaient que les manifestants restés dans la première partie du hall ne pouvaient voir ni savoir ce qui se passait dans l’annexe (où se trouvaient la maquette). Elles ont demandé l’acquittement pur et simple ou (« à titre infiniment subsidiaire ») la suspension du prononcé. La juge a demandé aux inculpé(e)s si, en cas de verdict de culpabilité, ils accepteraient une peine de travail – ce qu’ils ont accepté après discussion entre eux. Verdict le 19 février. Quand au volet civil de ce procès, qui n’est pas négligeable puisque la Régie des bâtiment demande 40.000€ d’indemnités, il n’a pu se tenir parce que le représentant de la partie civile a demandé du temps pour établir que la Régie était bien propriétaire de la maquette, ce qui est contesté par la défense.

EDIT: Erreur de notre part, ce sont 40.000€ et non 50.000 qui sont réclamés par la régie des bâtiments. Les 150 heures de TIG réclamées par la procureure ont été refusées par les inculpé(e)s, la procureure réclamant que ces heures soit prestées en faveur d’une institution de l’Etat ayant un rôle dans l’appareil coercitif, comme la régie des bâtiments a-t-elle précisée.

La maquette de la maxi-prison.

Après des mois de résistance contre la maxi-prison de Haren (Bruxelles), le premier procès concernant une action contre ce complexe carcéral géant commencera ce 22 janvier 2016 au Palais de Justice de Bruxelles. Quatre personnes sont inculpées pour « destruction de bien mobilier en bande », ils sont accusés d’avoir pris part à la destruction de la maquette de la maxi-prison qui trônait à la Régie des Bâtiments jusqu’au 20 mai 2015. C’est le premier procès -commencé- concernant la résistance à la maxi-prison.

Les inculpés risquent de 1 à 5 ans de prison, la Régie des Bâtiments réclament également 40.000€ de dommages et intérêts. Les inculpés appellent également aux dons de solidarité pour aider aux frais de justice en faisant un virement au compte BE66 5230 4745 8943 (numéro de compte en banque au nom de « soutien procès maquette »). Une soirée de soutien aux inculpés aura lieu le 23 janvier prochain, 100 bis rue de Neuville à Mouscron.

Soirée anti-carcérale en solidarité avec les inculpés.

Soirée anti-carcérale en solidarité avec les inculpés.

Le 20 mai dernier, une série d’actions avait eu lieu à Bruxelles contre la maxi-prison. L’une d’elle avait consisté en la brève occupation de la Régie des Bâtiments par une vingtaine de personnes, occupation suite à laquelle la maquette de la maxi-prison aurait été détruite. Le parquet avait immédiatement ouvert une enquête et 4 personnes passeront au tribunal de Première Instance de Bruxelles ce 10 décembre à 8h45. Les 4 sont accusés de destruction de bien immobilier en bande

La maquette de la maxi-prison.

Selon le moment et le taux de surpopulation carcérale, un certain nombre de condamnations à de la prison ferme ne sont pas exécutées en Belgique. Actuellement, les personnes qui sont condamnées à moins de quatre mois ne sont pas effectivement emprisonnées. Cette situation pourrait changer suivant un projet de loi que le Ministre de la Justice Koen Geens est en train de préparer, forçant l’application des ‘courtes’ condamnations, au minimum à la moitié de la peine prévue. L’histoire ne dit pas où seront enfermées ces personnes puisque le taux de surpopulation carcérale reste très élevé, une situation qui pourrait rester inchangée malgré le ‘masterplan’ d’élargissement du parc pénitentiaire belge.

La future prison de Haren

Ce 19 octobre, le conseil communal de la ville de Bruxelles s’est prononcé à l’unanimité contre le déplacement du chemin du Keelbeek, sentier qui traverse de part en part le terrain sur lequel devrait être construit la ‘Maxi-Prison de Haren’, le plus grand complexe pénitentiaire du pays et pierre angulaire du plan fédéral d’élargissement du parc pénitentiaire. Le déplacement de ce sentier est l’une des conditions préalable à l’application du permis d’urbanisme. Notre article précédent explique un peu plus en détails pourquoi le chemin bloque la construction.

La future prison de Haren

Evi Statiri est finalement « libre », en tout cas sortie de prison. On sait désormais quelles seront les conditions spéciales qu’elle devra respecter pour ne pas être enfermée à nouveau : ne pas quitter la Grèce, pointer 3x par mois au commissariat, assignation à résidence et limitation des déplacements à 1km autour de celle-ci, interdiction de communiquer avec ses co-accusés et donc avec son compagnon, Gerasimos Tsakalos membre emprisonné de la Conspiration des Cellules de Feu. L’Assemblée de Solidarité avec Evi poursuit sa lutte.

Banderole solidaire avec Evi Statiri

Alors que la ZAD du Kelbeek vient d’être démantelée par les forces de l’ordre, il semblerait que le projet de prison sur le site puisse être reporté. En effet, un chemin vicinal traverse le terrain où le bâtiment devrait être construit. Or, pour dévier ce chemin, une loi de 1841 stipule que les deux communes concernées par ce chemin doivent donner leur aval au modification de son tracé. Et la Ville de Bruxelles s’y refuserait, entraînant le blocage du permis d’urbanisme actuellement à l’étude. Si la Ville ne délivre pas ce permis, le projet devra à tout le moins être adapté, ou une nouvelle demande de permis devra être introduite, ce qui retarderait le début de la construction. A noter que depuis l’expulsion de la ZAD, quelques militants campent toujours sur place.

La future prison de Haren

Evi Statiri, emprisonnée depuis 7 mois et en grève de la faim depuis le 14 septembre sera libérée sous peu selon les proches des prisonniers politiques. Elle sera toutefois soumise à un régime de ‘liberté surveillée’ très strict.

Il y a deux jours, les prisonniers politiques grecs avaient déclaré une journée d’actions solidaires dans les prisons de Trikala, Domokos, Grevena, et dans les ailes pour hommes et pour femmes de la prison de Korydallos.

Evi Statiri, compagne d’un prisonnier de la Conspiration des Cellules de Feu, devait être libérée suite à un amendement concédé par le premier gouvernement Syriza mais qui n’a jamais été appliqué par le Ministre de la Justice (comme d’autres promesses arrachées par les prisonniers politiques suite à leur grande grève de la faim).

Banderole solidaire avec Evi Statiri