La semaine dernière, sept candidats kurdes s’étaient vus refuser, par les autorités électorales, de poser leur candidature au scrutin du 12 juin prochain. Cette décision avait soulevé une vague de manifestations dans plusieurs villes du pays au cours desquelles de violents incidents avaient éclaté entre la police et la foule. Les autorités sont allées plus loin ce week-end. A Hakkari, dans le sud-est du pays, 35 élus ont été arrêté dans la nuit de dimanche à lundi. Cette rafle n’est pas sans rappeler celle ayant eu lieu à Diyarbakir en décembre 2009 et dans laquelle 23 personnes, dont treize bourgmestres de villes kurdes avaient été arrêtés. Lundi, une grande majorité des habitants de Hakkari ont quitté la ville en guise de protestation, dans un immense cortège en direction du pont Depin, le poste de contrôle sur la route Hakkari-Van à 7 km de là. A la nuit tombée, ils sont rentrés dans leur ville et certains d’entre eux ont passé la nuit devant la mairie. Entre-temps, douze des élus arrêtés avaient été remis en liberté. Les 25 autres ont été incarcérés dans l’attente de leur procès.