Lors de l’examen judiciaire de trois jours lancé le 26 novembre 2025 à la Haute Cour, il est prévu qu’une partie des éléments sensibles ayant motivé la décision du gouvernement d’interdire Palestine Action soit examinée en séance fermée, dans le cadre d’une Closed Material Procedure. Ce dispositif, souvent dénoncé comme une forme de “justice secrète”, est critiqué pour porter atteinte au droit fondamental de connaître et de contester les preuves utilisées. Bien que des avocats spéciaux habilités soient chargés de représenter les personnes exclues des audiences confidentielles, ils ne peuvent plus communiquer ensuite avec leur client au sujet des preuves secrètes. De nombreux juristes dénoncent une procédure “intrinsèquement injuste”. Par ailleurs, le juge initial a été remplacé sans explication par un panel de trois magistrats, dont l’une entretient des liens avec un lobbyiste pro-Israël, suscitant des accusations de conflit d’intérêts.

Le 2 décembre 2025 s’ouvre à Athènes le procès en appel de plusieurs membres de la communauté de squats de Koukaki qui est emblématique du mouvement anarchiste et social de la capitale grecque. Fondée entre 2017 et 2020, cette communauté occupait trois bâtiments qui offraient un espace de vie collective dans un quartier en pleine gentrification. Après des vagues d’expulsions par la police entre 2018 et 2020, les squatters ont été condamnés à six ans et demi de prison ferme en première instance sur la base de trois chefs d’accusation, une peine sans précédent en Grèce pour ce type d’action. À l’annonce du procès en appel et des enjeux importants qui l’entourent, les soutiens des personnes poursuivies appellent à la solidarité financière pour répondre aux frais de justice qui s’élèvent à 25 000 euros (voir ici).

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Après un nouveau report, le grand procès de Dresde contre sept militant·es antifascistes s’ouvre le 25 novembre 2025 devant la Cour régionale supérieure. L’affaire combine deux volets majeurs de la répression actuelle : d’une part, des accusations liées au « complexe de Budapest », après des affrontements ayant blessé des néonazis en marge d’un rassemblement fasciste à Budapest en janvier 2023, qui ont déjà conduit à une chasse internationale et à de lourdes condamnations, comme celle de la militante Hanna à cinq ans de prison (voir notre article). D’autre part, les prévenus sont accusés d’agressions dans plusieurs villes de Saxe et de Thuringe. Au cœur du dossier se trouve l’utilisation de l’article 129 du code pénal allemand sur la « criminalité organisée », instrument régulièrement utilisé pour criminaliser la gauche révolutionnaire, auquel s’ajoutent des charges comme blessures graves, dégradations ou vol, et même des accusations de tentative de meurtre déjà rejetées dans un précédent procès. Avec 132 audiences prévues jusqu’à l’été 2027, ce procès contre Johann, Paul, Henry, Tobias, Thomas, Melissa et Julian s’annonce comme l’un des plus vastes menés contre des antifascistes depuis des décennies.

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Le 21 novembre, le Palestinien Anan Yaeesh — ancien prisonnier palestinien détenu aujourd’hui en Italie — comparaîtra avec Ali Irar et Mansour Doghmosh devant le tribunal de L’Aquila, où le procureur présentera ses réquisitions, avec la présence annoncée de l’ambassadeur israélien. Sa campagne de soutien appelle à un large rassemblement ce vendredi 21 novembre à 9h30, au 68, Via XX Settembre, devant le Tribunal de L’Aquila.

Anan, transféré récemment dans la prison de haute sécurité de Melfi, est maintenu loin de ses soutiens (voir notre article). Arrêté en janvier 2024 et accusé de liens avec les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, il avait pourtant échappé à une extradition vers Israël en mars, les juges estimant qu’il y risquerait la torture. Alors qu’Ali et Mansour ont été libérés, Anan reste détenu, son procès ayant été plusieurs fois retardé.

La répression autour de l’affaire dite du « complexe de Budapest » se poursuit. Le 13 janvier 2026 doit s’ouvrir devant la cour d’appel de Düsseldorf un troisième procès, où six militant·es antifascistes sont accusé·es de violences contre des néonazis lors des mobilisations contre le rassemblement fasciste du « Jour de l’honneur » à Budapest en 2023. Dans le procès en cours devant la Cour régionale supérieure de Düsseldorf contre Paula, Nele, Emi, Moritz, Clara et Luca, 72 jours d’audience sont prévus à ce jour. Les six accusé·es sont en détention provisoire depuis qu’ils et elles se sont rendus volontairement aux autorités en février et mars 2025.

Depuis la mobilisation de Budapest, une chasse conjointe germano-hongroise vise les antifascistes : arrestations, menaces d’extradition et procédures multiples. Par ailleurs, les autorités tentent à nouveau de construire l’accusation de « tentative de meurtre » pour alourdir les peines. Cela fait suite à la condamnation de Hanna à cinq ans de prison, à la menace d’extradition de Zaid, à l’extradition de Maja et à un nouveau méga-procès à Dresde (voir notre article).

Du 4 au 18 novembre se tient à Paris le procès de dix personnes accusées d’avoir participé à l’organisation d’une traversée de la Manche ayant causé la mort de sept exilé·es afghans en août 2023, dans un contexte où la militarisation croissante de la frontière franco-britannique pousse les candidat·es à l’exil à emprunter des routes toujours plus dangereuses. Parmi les prévenus figure Ibrahim A., un jeune Soudanais, originaire du Darfour qui est en détention provisoire depuis août 2023. Survivant du naufrage, il est accusé d’être un des passeurs de la traversée. Lui clame son innocence depuis deux ans.

Depuis des années, drones, hélicoptères, contrôles routiers et présence policière massive sur les plages rendent les départs plus rares, plus éloignés et plus risqués, entraînant surcharges des bateaux, matériel fragile et naufrages meurtriers — au moins 89 morts en 2024 et déjà 38 en 2025. Plutôt que de reconnaître le rôle direct de ces politiques dans les drames, les autorités criminalisent un nombre toujours plus large de personnes, y compris des exilé·es eux-mêmes contraints de piloter des embarcations faute de pouvoir payer leur passage.

Un étudiant, interpellé pour des slogans lors de la manifestation du 2 octobre et placé 27 heures en garde à vue, a comparu en procès le 10 novembre dernier. À l’occasion de cette audience au tribunal judiciaire de Nancy, son interdiction de manifester a été levée, mais l’examen de l’affaire sur le fond a été reporté au 26 septembre 2026.

Le procès en appel de six militant·es poursuivi·es dans l’affaire dite du « 8 décembre » (voir notre article), issue d’une opération antiterroriste de 2020 visant des personnes qualifiées d’« ultragauche » par le Ministère de l’Intérieur, se tiendra finalement en mai 2026 après un désaudiencement.  Les audiences, prévues à la Cour d’appel de Paris dans une salle jugée trop petite, s’étaleront sur plusieurs journées entre le 4 et le 22 mai 2026. Les soutiens appellent à se mobiliser, soulignant que l’enjeu dépasse les seul·es accusé·es : si la qualification terroriste était confirmée, elle pourrait créer une jurisprudence permettant de réprimer plus largement des opposant·es politiques sans lien direct ni projet commun, renforçant ainsi les outils répressifs de l’État.

Mardi 11 juin 2024, quatorze fascistes armés de ceinturons ont tenté de bloquer une manifestation de plusieurs centaines de personnes, dans la Grande Rue à Nancy. Postés sous le regard des forces de police à proximité, malgré leurs équipements apparents, ils ont porté des coups qui ont blessé plusieurs manifestants avant de se replier derrière le cordon de police. Ces faits ont été largement médiatisés. À la suite de cet événement, trois antifascistes ont été mis en garde-à-vue et poursuivis. On les accuse de s’être opposés à plusieurs militants d’extrême droite. Une première audience de ce procès avait été convoquée le 13 décembre dernier puis reportée pour des questions administratives. Près d’un an après, ils repassent devant la justice le 17 novembre prochain. À cette occasion, un rassemblement de soutien est organisé à 8h00, devant la Cité judiciaire, rue du Général Fabvier à Nancy.