La Cour Suprême a rendu ce jeudi ses conclusions quant au procès en première instance des membres du groupe Pussy Riot. Celles-ci ont été condamnée en 2012 à deux ans de prison pour avoir chanté une ‘prière punk’ anti-Poutine dans une cathédrale de Moscou. Mais ce verdict va devoir être réexaminé sur ordre de la Cour Suprême qui estime, entre autre, que les motifs du délit n’ont pas été prouvés. Selon la Cour, le tribunal de première instance n’a pas fourni la preuve que les chanteuses avaient été mues par ‘la haine contre un groupe social’. En outre, d’autres éléments n’ont pas été pris en compte lors du jugement: le jeune âge des accusées, le caractère non-violent de leur action, leurs situations familiales (elles ont toutes un enfant très jeune),… L’affaire a été renvoyée au tribunal municipal de Moscou, mais en attendant, Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina restent incarcérées (Ekaterina Samoutsevitch a été libérée en appel après que sa peine ait été commuée en sursis).

Pussy Riot

Pussy Riot

Les autorités turques ont inculpé 255 personnes, parmi lesquelles sept étrangers dont les noms et nationalités n’ont pas été rendus publics, suite aux mouvements de protestation qui se sont déroulés au mois de juin et qui ont secoué tout le pays. Les accusés devront faire face à divers chefs d’accusation tels que ‘dommages aux biens publics’, ‘participation à des rassemblements illégaux’, ‘provocation d’interruptions des services publics’, ‘dommage à des lieux de culte’,… D’après un communiqué publié par les autorités hier, 308 personnes ont été mises en examen tandis que 36 enquêtes sont toujours en cours dans le cadre d’accusations d’ ‘appartenance à une organisation terroriste et ‘tentative d’empêcher le gouvernement turc de faire son devoir’ en vertu de la loi anti-terroriste. Par ailleurs, d’autres enquêtes se poursuivent pour retrouver d’autres suspects sur base d’allégations similaires. La majorité des accusés comparaîtra devant la 55ème Cour Criminelle de Première Instance. Les autorités ont également déclaré que les poursuites contre dix autres personnes avaient été abandonnées faute de preuve.

Des peines allant de six mois à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis, ont été prononcées mardi à l’encontre de 10 Kurdes de nationalité turque dans une affaire de financement du PKK par l’intermédiaire de la Maison du peuple kurde (MPK) de Marseille. La 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris a également condamné la MPK à 20.000 euros d’amende et prononcé la dissolution de l’association. Un homme considéré comme le président de fait de la MPK a écopé de la condamnation la plus lourde. Certains des prévenus ont été relaxés pour une partie des chefs de prévention et les peines prononcées sont inférieures aux réquisitions du parquet, qui avait demandé jusqu’à quatre ans de prison ferme. Selon l’accusation, sous couvert d’activités culturelles, de soirées, de concerts, la MPK servait en fait pour la “kampanya“, la collecte de l’impôt révolutionnaire auprès de la diaspora kurde, et aurait fait office de siège financier du PKK dans le sud de la France.

Io Giuria avait été filmée, le 13 juin dernier, en train de lancer un cocktail Molotov durant une manifestation estudiantine. Depuis plus de deux ans, les étudiants chiliens manifestent pour exiger une réforme de l’éducation et sont systématiquement violemment réprimés. De violents heurts émaillent chacun des immenses rassemblements. Les images de Io Giuria ont été largement diffusées, et la jeune femme est finalement arrêtée le 19 juillet. Incarcérée durant plusieurs jours, elle est finalement placée en résidence surveillée (d’abord totale, puis uniquement la nuit) dans l’attente de son procès. Celui-ci a eu lieu fin novembre et le verdict est lourd. Elle écope de trois ans de prison. Le parquet avait quant à lui exigé cinq ans d’emprisonnement.

Io Giuria

Io Giuria

Weld El 15 était entré dans la clandestinité après avoir été condamné à 21 mois de prison pour ‘outrage a des fonctionnaires, atteinte aux bonnes moeurs et diffamation’ suite à un concert à Hammamet en août dernier. Klay BBJ avait été condamné pour les mêmes faits, mais a depuis été rejugé deux fois pour être finalement relaxé en octobre. Weld El 15 a quant à lui été rejugé ce jeudi par le tribunal cantonal de Hammamet qui l’a condamné à quatre mois de prison ferme. Le chanteur a été immédiatement arrêté, le jugement prévoyant ‘l’exécution immédiate’ de la sentence. Son avocat a déclaré qu’il allait faire appel de cette décision. Il a également indiqué avoir ‘des craintes pour l’intégrité physique de Weld El 15 en prison’.

Weld El 15

Weld El 15

Durant plus de deux semaines en mai dernier, la population brésilienne a dénoncé la hausse des prix des transports publics, les coûts liés à l’accueil de la Coupe du Monde ainsi que la corruption du gouvernement. De violentes émeutes ont secoué toutes les grandes villes du pays, toutes plus ou moins sévèrement réprimées par la police anti-émeute. Hier, un tribunal de Rio a prononcé le premier verdict dans une affaire liée à ces manifestations. Rafael Vieira, 26 ans, avait été arrêté devant un magasin abandonné de Rio le 20 juin après une manifestation qui avait réuni plus de 300.000 personnes. Il était en possession de bouteilles d’éthanol. Le tribunal l’a condamné hier à cinq ans de prison, déclarant que ce produit était destiné à la production de cocktails Molotov. Ses avocats ont d’ores et déjà annoncé leur intention de faire appel de cette décision. Quatre autres personnes arrêtées à Rio à la même période restent détenus dans l’attente de leur jugement.

Lors des audiences consacrées aux détentions préventives des 30 militants de Greenpeace interpellés par les autorités russes après une action contre une plateforme pétrolière dans l’Arctique, celles-ci avaient décidé de prolonger la détention d’un seul des militants. Il avait immédiatement fait appel de cette décision, et hier, il a été libéré sous caution (45000 euros) tout comme ses 29 co-inculpés. Tous restent poursuivis pour ‘hooliganisme’ et ‘piraterie’ et ne peuvent pas quitter le territoire russe.

En octobre 2011, la présidente du Parlement de Navarre avait été entartée à trois reprises lors d’un déplacement à Toulouse pour dénoncer, notamment, son soutien au développement de la ligne grande vitesse au Pays-Basque, tant français qu’espagnol. Quatre militants du mouvement écologiste Mugitu! étaient poursuivis pour ces faits et le verdict a été prononcé ce mercredi par l’Audience nationale. Cette dernière a qualifié l’action de ‘attentat contre une autorité’. Trois des quatre militants ont été condamnés à deux ans de prison tandis que le quatrième, qui n’a pas été reconnu parmi les entarteurs, a été condamné à un an d’emprisonnement pour complicité. Tous écopent également d’amendes de 300 à 900 euros. Les peines initialement requises par le magistrat étaient de 5 et 9 ans de prison.

Vendredi, 29 des 30 activistes de Greenpeace avaient été relâchés. La justice russe, qui avait commencé les audiences sur leurs détentions préventives lundi, a relaxé petit à petit l’ensemble des prisonniers. Seul un membre australien du groupe reste derrière les barreaux. Sa détention provisoire a été prolongée de trois mois, mais selon l’ambassadeur australien en Russie, il devrait faire appel et est confiant dans la décision qui sera rendue. Interpellés après avoir mené une action contre une plateforme pétrolière, les 30 activistes sont toujours inculpés de ‘hooliganisme’ et de ‘piraterie’. Les autorités russes ont donc exigé qu’aucun des étrangers ne soit autorisé à quitter le territoire avant qu’un jugement n’ait été rendu à leur encontre.

La police a tiré des gaz lacrymogène devant le tribunal de Kartal, sur la rive asiatique d’Istanbul, durant le procès sur la mort d’un manifestant lors des protestations de Gezi en juin dernier. Les deux accusés, le chauffeur du taxi qui a foncé sur la foule et le propriétaire du véhicule, pourraient être condamnés à des peines de trois à quinze ans de prison. Hier, les manifestants ont tenté de pénétrer dans le tribunal pour accéder à la salle d’audience après que la famille s’en soit vue refuser l’accès. La police a immédiatement érigé une barricade pour empêcher la foule d’avancer, ce qui a entrainé de violents affrontements. La famille a finalement été autorisée à rentrer dans le tribunal.

Affrontements devant le tribunal de Kartal

Affrontements devant le tribunal de Kartal