En marge du G20 en avril 2009, la police londonienne avait fait usage de la tactique du ‘kessel’ pour contenir les manifestants. Cette tactique consiste à maintenir la foule à l’intérieur d’un cordon policier en l’empêchant d’en sortir, en général durant de longues heures. Deux militants avaient porté plainte contre les autorités et la Haute Cour s’était prononcé en leur faveur, estimant que les forces de l’ordre avaient fait preuve d’une ‘force disproportionnée’ contre des manifestants non-violents, et qu’il n’y avait aucune preuve d l’imminence d’une atteinte à l’ordre public qui aurait pu justifier la mise en place du ‘kessel’. Suite à ce jugement, la police londonienne avait fait appel, arguant que les tactiques utilisées s’étaient révélées nécessaires pour contenir un groupe de manifestants violents et l’empêcher de ‘récupérer’ toute la foule pacifique. La Cour d’Appel s’est, ce jeudi, prononcée en faveur de la police de Londres. Celle-ci a statué que ‘la décision de contenir la foule était justifiée en raison des craintes que celle-si soit rejointe par d’autres manifestants qui étaient violents et agités’. Elle a par ailleurs jugé que la Haute Cour avait ‘appliqué un mauvais test pour évaluer s’il y avait un risque imminent de trouble de l’ordre public’.

Le samedi 14 janvier 2012, environ 150 personnes se sont retrouvées à Vincennes pour aller manifester contre les centres de rétention. La veille, six personnes sans-papiers avaient été condamnées en appel à des peines allant de 6 à 30 mois de prison ferme suite à la révolte, qui, le 22 juin 2008, a abouti à la destruction du centre de rétention de Vincennes.

A la fin de la manifestation, les policiers ont procédé à un kessel à la suite duquel trois personnes ont été isolées et placées en garde-à-vue. Les premiers chefs d’inculpation sont « participation à un attroupement armé, violences sur agents et dégradations de biens privés. » Le reste du groupe, 99 personnes, au nouveau commissariat de la rue de l’Évangile (XVIIIe) qui a déjà servi pour des opérations de contrôle d’identité massives (rafles, manifestation…). Ils ont été libérés à l’aube. Deux des trois personnes inculpées ont comparu avant-hier lundi au TGI de Paris cité hier à la 23-1ème chambre. La 3ème personne étant un mineur il passera devant le juge des enfants.

Un juge colombien à condamné par contumace Timoleón Jiménez (alias Timochenko), à la tête des FARC depuis novembre, Luciano Marin Arango (alias Ivan Marquez), Jorge Torres Victoria (alias Pablo Catatumbo) et Noel Mata Mata (Efraim Guzman) à 25 ans de réclusion pour l’assassinat en 2002 de l’archevêque de Cali. En janvier 2005, un autre membre de la guérilla, Alexander de Jesus Zapata avait déjà été condamné à 36 ans de réclusion en tant que co-auteur.

L’archevêque Isaias Duarte a été abattu le 16 mars 2002 alors même qu’il célébrait un mariage collectif, en présence de 105 couples. « En tant qu’évêque de Cali, il manifestait sa désapprobation face aux actes répréhensibles constants de la guérilla dans ce pays », indique le jugement. L’archevêque était effectivement connu pour ses attaques contre la guérilla. Le 30 mai 1999, pendant une messe célébrée à Cali par Mgr Duarte, 168 fidèles avaient été enlevés par l’ELN. Leur libération, souvent contre rançon, dura plusieurs mois.

Le procès de deux participants au Camp No Border qui avait eu lieu à Bruxelles en septembre et octobre 2010 commencera ce 8 février. Les deux personnes sont accusées de ‘rébellion’ dans un cas et de ‘rébellion armée’ dans l’autre.
L’un des deux inculpés est accusé d’être responsable de blessure qu’un policier a reçu d’un cheval de police. L’autre aurait résisté à sa photographie forcée après la manifestation du 29 septembre, avant d’être plaqué contre un mur par 6 policiers, puis d’être battu et envoyé à l’hopital.

Un rassemblement de solidarité aura lieu le 8 février à 8h30 au Palais de Justice. Lire ici un communiqué de soutien

Plus de cent cinquante personnes ont manifesté à Karlsruhe ce samedi pour que l’Etat allemand renonce à l’emprisonnement de Christa Eckes. Comme les autres militants de la Fraction armée rouge cités, Christa refuse de témoigner dans un procès contre la RAF. Ce refus fait encourir une peine de six mois d’emprisonnement dans le but, comme son nom même l’indique (Beugehaft) de faire céder, de faire plier ceux qui refusent leur collaboration. Commencée devant le tribunal constitutionnel, la manifestation a traversé le centre-ville très fréquenté. Cette mesure était d’autant plus extrême que Christa Eckes est atteinte d’une leucémie, qu’elle est en chimiotherapie et qu’elle entame dans les prochains jours une nouvelle phase d’un traitement très lourd.

Dans les prochains jours, la décision du Tribunal constitutionnel par rapport à son droit de refuser de témoigner sera connue. Dans tous les cas, les expertises médicales concernant l’incompatibilité de son état de santé avec la détention ont déjà été présentées.

Allemagne: Manifestation pour Christa Eckes

En octobre 2010, dix hommes sans papiers avaient été condamnés à des peines de prison ferme allant de un à trois ans pour incendie volontaire, dégradation et violence en réunion. Leur procès faisait suite à une révolte collective au Centre de Rétention Administrative de Vincennes suite au décès suspect d’un tunisien de 41 ans qui y séjournait. Un incendie avait dévasté les deux bâtiments du centre. Six des condamnés s’étaient pourvus en appel de la décision, estimant que le procès avait été organisé à l’image de l’instruction, menée exclusivement à charge pendant un an. Les inculpés et leurs avocats avaient d’ailleurs quitté le procès, ces derniers affirmant ne pas avoir les moyens de la défense et ne voulant pas être ‘la caution de cette comédie’. Hier, leurs peines ont été légèrement diminuées, passant de un à trois ans de prison ferme à six mois à deux ans et demi.

En août dernier, les autorités turques avaient déposé plainte contre la chaine de télévision kurde ROJ TV ainsi que contre sa maison-mère, Mesopotamia Broadcast A/S METV devant la justice danoise. ROJ TV ne possède pas de studio à Copenhague mais émet vers 68 pays depuis la capitale danoise via satellite grâce à une licence obtenue en 2004. Le gouvernement d’Ankara exigeait l’interdiction pure et simple d’émission pour la chaîne en raison du fait qu’elle ferait de la propagande pour le PKK. Hier, un tribunal a statué que ROJ TV avait violé la loi antiterroriste danoise mais que la législation nationale ne permettait pas d’exiger sa fermeture. Néanmoins, elle a été condamnée à une amende de 400.000 euros pour avoir fait la propagande d’une organisation terroriste ainsi que pour avoir reçu des fonds de celle-ci. Les autorités turques ont immédiatement réagi à l’annonce du verdict en disant qu’elles allaient probablement faire appel de cette décision afin d’empêcher ROJ TV de poursuivre ses activités. Quelques 300 manifestants pro-kurdes s’étaient rassemblés devant le tribunal et ont scandé des slogans et chanté à l’annonce du verdict.

Jock Palfreeman, un jeune Australien en voyage en Bulgarie, était intervenu pour empêcher un rom de se faire passer à tabac par un groupe de hooligans nazis. Le jeune rom est parvenu à fuir mais Jock se fait agresser à son tour par les nazis et en tue un avec son couteau. Le jeune nazi est un rejeton d’un politicien bulgare bien connu.

Le procès s’est tenu entre le 21 mai 2008 et le 2 décembre 2009 et a condamné l’antifasciste à 20 ans de prisons. Le procès en appel qui s’est tenu dés le 21 octobre 2010 a conclu le 19 janvier 2011 que la version de Jock était la vraie : le groupe agressait effectivement un homme. Mais les condamnations ne sont pas révoquées et Jock est toujours en prison. Le tribunal a été jusqu’à refuser de laisser la défense visionner les vidéos tournées par les caméras de sécurité. Par la suite, la cour de cassation a confirmé le verdict de la cour d’appel. La famille et le comité de soutien (Lien : http://www.freejock.com) examinent maintenant les possibilités que sont une plainte devant la CEDH ou un rapatriement en Australie où il purgerait sa peine.

Bulgarie: Un antifasciste condamné

L’affaire Tarnac remonte au 11 novembre 2008, quand neuf personnes sont interpellées à Tarnac et accusées d’avoir posés des crochets métalliques sur des caténaires de lignes SNCF. Toutes sont mises en examen pour ‘association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte terroriste’, et Julien Coupat, considéré comme le leader du groupe, est accusé de ‘direction ou organisation d’un groupement formé en vue de la préparation d’un acte terroriste’. Plusieurs de ces neuf personnes ont été placées en détention provisoire. Coupat sera le dernier à être libéré, en mai 2009, sous un strict contrôle judiciaire, comme tous les autres.

Les écoutes téléphoniques sont antérieures, mais ont visé des membres du groupe de Tarnac. Le 4 avril 2008, un technicien de France Télécom avait retrouvé un boîtier branché sur une des lignes téléphoniques de l’épicerie du village. Or, l’enquête préliminaire pour ‘association de malfaiteur à visée terroriste’ n’a été ouverte que le 16 avril 2008 par le parquet de Paris. Ce 3 janvier, la juge d’instruction de Brive-la-Gaillarde a estimé qu’il y avait lieu à instruire sur le chef ‘d’atteinte au secret des correspondances’ et ‘d’atteinte à l’intimité de la vie privée’. Et cette instruction vient s’ajouter à une autre information judiciaire ouverte en novembre dernier par le parquet de Nanterre pour ‘faux et usages de faux en écriture publique’ concernant un procès-verbal policier. Si les écoutes sont jugées illégales, alors qu’elles sont à l’origine de la cascade de procédures à l’encontre du groupe de Tarnac, tout le dossier s’effondrerait.

Cinq jeunes Kurdes ont été condamnés mardi à cinq mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir saccagé le 1er novembre un café parisien fréquenté par une clientèle turque.

Plusieurs heurts entre Turcs et partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) s’étaient déroulés pendant le week-end de la Toussaint à Paris. Ainsi, quelque 150 fascistes turcs s’étaient rassemblés le 30 octobre place de la Bastille pour protester contre «le terrorisme en Turquie». Des affrontements avaient eu lieu avec des contre-manifestants kurdes. Deux jours plus tard, à l’issue d’une manifestation, 27 jeunes Kurdes étaient arrêtés après l’attaque à coups de bâtons et de barres de fer un café du 10e arrondissement. A l’audience, les Kurdes ont déclaré avoir été insultés par les clients du café. Sur les 22 jeunes de 19 à 29 ans jugés mardi, cinq ont été condamnés à une peine de cinq mois de prison avec sursis.