Mardi matin, le tribunal d’exception, qui jugeait depuis janvier neuf militants accusés d’être liés à la Conspiration des Cellules de feu, a reconnu coupables sept d’entre eux. Les deux autres ont été acquittés par manque de preuve.

Haralambos Hatzimihélakis et Panayiotis Argyros, tous deux âgés de 23 ans, ont été condamnés à 37 ans chacun pour «constitution et participation à une organisation criminelle» et pour «instigation morale» à des attentats à l’engin explosif en 2009. Ces attaques avaient visé les domiciles de l’ex-secrétaire d’Etat à l’Intérieur Panayotis Hinofotis et de l’ex-ministre socialiste Louka Katséli à Athènes, ainsi que le ministère de Macédoine-Thrace à Salonique.

Georges Karayannides, 31 ans, a été condamné à 20 ans de prison ferme pour «participation à une organisation criminelle» et pour «complicité» dans l’attentat contre Mme Katséli. Trois autres, Panayotis Massouras et Alexandros Mitroussias, âgés tous deux de 22 ans, et Konstantina Karakatsani, la seule femme, âgée de 20 ans, se sont vu infliger des peines de 11 ans et demi de prison chacun «pour appartenance à une organisation criminelle» et pour «complicité» dans l’attentat contre Mme Katsélis. Leur peine est inférieure à celle de Karayannides en raison de «circonstances atténuantes» dues à leur âge reconnues par la cour. Enfin, Emmanuel Yiospas a été condamné à 2 ans et 9 mois de prison avec sursis pour «cambriolage, vol et constitution de faux» relevant du droit commun.

Procès contre la Conspiration des Cellules du Feu

Procès contre la Conspiration des Cellules du Feu

Onze personnes ont été emprisonnées à cause de leur participation à des troubles survenus le mois dernier dans la province de Guandong, dans le sud de la Chine. Jeudi, un tribunal de Zengcheng avait condamné cinq personnes à des peines alllant d’un an et demi de prison à presque six ans. La ville de Zengcheng avait connu trois jours d’émeutes à la mi-juin sur fond de tensions entre habitants et travailleurs migrants. Des foules en colère avaient mis à sac et incendié des bureaux de l’administration, bombardé de pierres et de bouteilles des postes de police et endommagé des dizaines de véhicules. Les 150 millions de travailleurs migrants de Chine restent l’objet de discriminations sociales et salariales.

La cour d’appel d’Agen a décidé de remettre Daniel Derguy (ancien prisonnier et porte-parole du Collectif des Prisonniers Politiques Basques), sous le coup d’un mandat d’arrêt lancé par l’Espagne à son encontre. Il a comparu en liberté provisoire. Il sera soumis à un contrôle judiciaire qui l’obligera à se présenter tous les 15 jours au commissariat de police de Cahors, ville où il est assigné à résidence et où il fut arrêté le 6 juillet.

La chambre d’instruction a accepté le report de l’examen du mandat d’arrêt jusqu’au 27 juillet, à Agen. Les magistrats souhaitent obtenir des informations complémentaires relatives aux infractions que lui reproche l’Audiencia Nacional de Madrid, de même que les peines encourues et applicables en Espagne si Daniel Derguy est effectivement livré. Une autre question concerne l’éventuelle prescription de l’envoi postal que Daniel Derguy aurait réalisé en 1994 au nom d’ETA.

Le collectif contre le MAE qui appellent à manifester le 16 juillet à Bayonne.

Courant avril, trois Cop-waters du Legal Team NoBorder Calais avaient été brutalement arrêtés par les agents de la Police de l’Air et des Frontières dans le principal squat de sans-papiers et demandeurs d’asile du Calaisis, quelques jours après la publication sur internet de vidéos dénonçant les agissements de ces même agents de la PAF. L’affaire est passée au au TGI de Boulogne en présence de la trentaine de militants restés toute la journée pour soutenir les inculpés.

Les trois sont relaxés pour les faits de violences et d’occupation illégale et sont reconnus coupables mais sans peine pour le refus de prise d’empreintes. Le jugement pour les dernières charges ajoutées à la hâte contre deux des trois prévenus lors de l’action contre le CRA de Coquelle quelques jours auparavant (refus de se soumettre à un contrôle d’identité) est reporté au 8 septembre a 13h30. Pour rappel, le 23 juin une militante a été relaxée pour des faits similaires de violence contre agent de la PAF, ce même jour trois demandeurs d’asiles soudanais ont eu aussi été relaxés pour des accusations d’occupations illégales et le 29 juin une autre militante a été condamnée à 500€ d’amende pour outrage.

Cinq militants du Parti Communiste des Peuples d’Espagne (PCPE) ont été arrêtés, à Gijón, entre le 14 et 15 juin, pour « terrorisme » suite aux accusations d’avoir lancé des cocktails molotov contre une banque lors d’une manifestation en janvier. Parmi les inculpés, Sergio Naves, candidat à la municipalité pour le parti. Trois des accusés sont pour leur part membres des CJC-CMC (les jeunes communistes du PCPE des Asturies). Tous réfutent les accusations portées à leur encontre, recevant la solidarité pleine de leur parti. Seul trois des militants furent, par la suite, placés en garde à vue sous la suspicion d’être les auteurs de cette dégradation.

Le 17 juin, l’Audience Nationale a décidé de libérer les trois membres du PCPE considérant que cette affaire ne relevait pas du “terrorisme” mais d’un “délit commun” et n’avait donc pas à être examinée par un tribunal d’exception. Une décision qui a contrarie les ambitions de la police de Gijón qui comptait appliquer aux communistes asturiens la législation anti-terroriste qui se rapporte à ce qui est dénommé “Kale Borroka” (lutte de rue) au Pays Basque. Le PCPE coordonne actuellement une campagne de solidarité à travers toutes les provinces du pays avec les “5 des Asturies”.

La police de Montréal a arrêté la semaine dernière quatre personnes soupçonnées de s’être attaquées à des policiers lors de la manifestation anticapitaliste du 1er mai à Montréal. Les quatre suspects seront accusés d’agression armée, de port d’arme dans un dessein dangereux, de voie de fait sur des agents de la paix et d’entrave au travail des policiers. Lors de la manifestation, six personnes avaient été arrêtées et sept policiers avaient été blessés.

Les prévenus, parmi lesquels un militant du Parti communiste révolutionnaire (PCR), ont été libérés sous promesse de comparaître le 13 juillet prochain. Le PCR informe que les policiers ont tenté d’établir un lien entre le militant arrêté et l’attentat mené l’été dernier contre le centre de recrutement des Forces armées canadiennes à Trois-Rivières. L’explosion, qui n’avait pas fait de blessé, avait été revendiquée par le groupe Résistance internationaliste.

Le Conseil d’Etat a annulé l’interdiction d’exercer son métier en prison, qui avait été infligée à un enseignant Luk Vervaet. Ce dernier donnait bénévolement aux prisonniers des cours de néerlandais dans la prison de Saint-Gilles, mais la Sûreté de l’Etat considérait qu’il représentait un « risque pour la sécurité ».

Luk Vervaet a cité l’Etat belge en justice, pour connaître notamment les raisons exactes de la mesure. Ces raisons, qui étaient tenues secrètes, figuraient dans un rapport secret de la Sûreté de l’État. En première instance, Luk Vervaet avait perdu tous ses procès. Il a alors saisi le Conseil d’Etat. Ce dernier avait suspendu déjà l’année dernière l’interdiction infligée à M. Vervaet d’exercer sa profession au sein de la prison. Dans un nouvel arrêt du 22 juin, le Conseil d’Etat a cette fois annulé cette interdiction. La direction avait refusé l’accès à M. Vervaet non seulement à la prison de Saint-Gilles mais également à toutes les autres prisons belges. Le Conseil d’Etat stipule que selon un arrêté royal de mai 1965, une mesure peut être imposée que si les autorités compétentes apportent des « raisons sérieuses » justifiant sa décision. L’arrêt souligne qu’on ne peut invoquer simplement une opinion dissidente pour refuser le droit à un citoyen d’exercer une activité bénévole dans une prison.

Lundi, au Caire, un tribunal a libéré sous caution sept policiers accusés d’avoir tué des manifestants à Suez (nord-est) lors de la révolte de janvier et février. Le procès de ces policiers jugés pour la mort de 17 manifestants a été renvoyé au 14 septembre. Sept autres policiers sensés comparaître dans la même affaire sont actuellement en fuite et doivent être jugés par contumace. Des membres des familles de victimes ont tenté de prendre d’assaut la salle d’audience du Caire où le procès se tenait, et ont momentanément bloqué l’autoroute entre le Caire et Suez.

Les 28 et 29 juin, durant les 48 heures de grève générale, plusieurs grandes manifestations se sont déroulées à Athènes. De multiples affrontements y ont opposés les manifestants et les forces de l’ordre. Celles-ci ont procédé à de nombreuses arrestations. Six personnes parmi celles arrêtées mardi ont été accusées de crime et devaient comparaitre devant le procureur aujourd’hui. Les 18 manifestants arrêtés mercredi se trouvent toujours en détention. Quatre d’entre eux devaient comparaître aujourd’hui, les autres seront quant à eux jugés ce lundi 4 juillet. Aucune informations concernant les audiences de ce vendredi n’ont encore été transmises. Une centaine de personnes, encadrées par quatre escadrons de la police grecque, s’étaient rassemblées en solidarité devant le tribunal.

Trois hommes ont été condamnés mercredi à New York à 25 ans de prison. Ils avaient été arrêtés en mai 2009 alors qu’ils s’apprêtaient à poser des «bombes», (en fait des leurres fournis par le FBI) près de deux synagogues du Bronx. L’informateur du FBI a mis près d’un an à convaincre l’un des accusés de faire un attentat. Ce petit trafiquant de drogue n’a cédé que lorsqu’il a perdu son emploi dans un magasin et s’est retrouvé criblé de dettes, tandis que l’informateur lui promettait argent, voitures et vacances. Et il a aussi eu du mal à trouver des complices.

«Le fait que toute l’opération ait été une arnaque ne change rien», a estimé le procureur, «Ils avaient toujours le choix de se désengager.» En octobre, un jury fédéral les avait reconnu coupables de huit chefs d’inculpation (notamment: « complot en vue d’utiliser des armes de destruction massive »), leur faisaient encourir une peine comprise entre 25 ans de prison et la perpétuité. La juge du tribunal fédéral de Manhattan était donc contrainte de les condamner au moins à 25 ans, ce qu’elle a fait en déclarant: «Je ne peux pas ne pas appliquer la loi, mais je crois que l’attitude du gouvernement doit changer», faisant allusion au fait que l’affaire a été montée de toutes pièces par le FBI