En décembre 2024, les dockers suédois du SDU ont effectué six jours de boycott des cargaisons militaires à destination et en provenance d’Israël. Un acte syndical fort, voté par l’ensemble des travailleurs, inacceptable pour les patrons. Le 3 février, Erik Helgeson, représentant syndical, a reçu son avis de licenciement de Gothenburg RoRo Terminal. Une attaque contre le droit de grève et la liberté syndicale, le 21 février, le syndicat SDU affrontera l’employeur pour empêcher cette répression et agir pour qu’Erik soit réintégré.

La direction de l’Université de Lausanne ( UNIL ) s’attaque à ses professeur. Après avoir dénoncé à la justice ses étudiant.es mobilisé•es pour la Palestine lors l’occupation du bâtiment Géopolis en mai dernier, L’UNIL a ouvert une enquête administrative contre le professeur Joseph Daher pour avoir prêté à des étudiants en lutte sa campus card. Cette carte d’identification donne accès aux bâtiments et bureaux, aux services universitaires, prêter cette carte est une pratique irrégulière mais la céder est très répandu parmi ses membres. Pour sanctionner Joseph Daher, la direction a mis fin au contrat du professeur. Les étudiant-es effectuant leur mémoire sous sa direction ont vu leur supervision s’arrêter du jour lendemain.

Un appel à soutenir Joseph Daher, est Lancé par BDS Neuchâtel, une conférence de presse publique aura lieu le jeudi 20 février à 13H00, à La Maison du Peuple (salle Marielle Franco), Place Chauderon 5

Les universités allemandes ont interdit les conférences de Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU sur la Palestine. La LMU Munich ( Ludwig Maximilian University of Munich) et la FU Berlin ( Freie Universität Berlin ) ont annulé son intervention prévue. L’événement berlinois devait aborder la situation en Palestine et reverser tous ses bénéfices à l’UNRWA et Medico International pour les secours à Gaza. Ces interdictions créent des précédents inquiétants, elles bafouent l’article 5 de la Constitution allemande qui protège la liberté académique. Le soutien à la Palestine souffre de plus en plus d’attaques venant de tous les horizons.

Mercredi 12 février, la contestation contre la réforme des retraites a été sévèrement réprimée. Les manifestants contestent un projet de loi examiné par l’Assemblée nationale visant à relever l’âge légal de départ à la retraite de trois ans, à 60 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes. Plus de 450 manifestants ont été arrêtés, tandis que les forces de l’ordre ont violemment dispersé les rassemblements dans la capitale. Le président conservateur José Raul Mulino a qualifié les manifestants de « terroristes », légitimant ainsi une répression brutale. Malgré cette escalade, la mobilisation ne faiblit pas et les syndicats annoncent de nouvelles actions.

Un blogueur vietnamien pro démocratie, Huynh Trong Hieu, est détenu depuis plus d’une semaine. Interpellé sous le prétexte de voyager avec un faux passeport par la police chargée des questions d’immigration à l’aéroport international de Phnom Penh, alors qu’il tentait de se rendre aux États-Unis puis au Canada. Sa sœur affirme que son passeport a été confisqué et que la police réclame 4.000 dollars (3.830 euros) pour sa libération. Huynh Trong Hieu et sa sœur sont connus pour leurs critiques politiques et sociales sur des sujets tels que: les droits des minorités ethniques, les questions environnementales, la liberté d’expression au Vietnam. La sécurité des militants pro démocratie est en danger en Asie du Sud-Est, plusieurs gouvernements coopèrent pour réprimer les dissidents au-delà de leurs frontières nationales.

L’intelligence artificielle développée en Chine soulève des interrogations sur la neutralité et l’objectivité des intelligences artificielles. DeepSeek opère une censure systématique de la situation des Ouïghours, un groupe ethnique turcophone musulman, qui vit principalement dans la région autonome du Turkestan oriental (Xinjiang), dans l’ouest de la Chine. Cette minorité est violemment réprimée par le gouvernement chinois, cette répression  inclut des emprisonnements massifs dans des camps de rééducation, des sévices physiques et psychologiques, ainsi que des tentatives de destruction culturelle et religieuse. Ces actes sont  passées sous silence ou minimisées dans les médias contrôlés par Pékin.

DeepSeek, alimentée par d’énormes bases de données et des algorithmes sophistiqués capables d’analyser, de filtrer et de manipuler l’information, est accusée de participer activement à cette censure, cette IA semble systématiquement filtrer et bloquer les informations sur la situation des Ouïghours. Les utilisateurs ont pu remarquer que lorsque l’IA est interrogée sur le sujet, elle s’autocensure. Il y a plusieurs mois, c’est l’application TikTok qui avait été épinglée pour la censure du génocide culturel de cette minorité. Ces IA sont donc capables de détecter des termes, images ou vidéos jugés sensibles par le Parti communiste chinois, et de les bloquer, de les altérer avant la diffusion au public.

Indignation après un assaut par la police israélienne contre une librairie vendant des livres sur les territoires palestiniens, livres sur la Nakba, l’épuration ethnique et le conflit israélo-paslestinien rédigés par des auteurs israéliens et des auteurs du monde entier. La librairie Educational Bookshop est une institution culturelle à Jérusalem-Est. Deux de ses employés, les frères Mouna, ont été arrêtés et présentés devant un juge ce lundi 10 février, pour avoir vendu des livres « incitant à la haine » selon la police. Un rassemblement de soutien s’est tenu devant le tribunal où ont comparu Mahmoud et Ahmad Muna,  des slogans tels que : « Non à la censure » et « Israël est un État fasciste »ont été scandés. Les deux libraires sont arrivés pieds et poings liés au tribunal. L’avocat des deux hommes et leurs soutiens dénoncent une atteinte flagrante à la liberté d’expression. Ils ont été condamnés à huit jours de détention, mais la condamnation a été revue à la baisse et ils ne resteront au final incarcérés qu’une journée.

Il risquait 5 ans de prison, vêtu d’une robe de bure brune, au cœur des mobilisations écologistes et anticapitalistes, à Notre-Dame-des-Landes, à Lützerath ( voir notre article ici) ou à Sainte-Soline ( ici ) , il était devenu une célébrité mondiale. Janvier 2023, dans le cadre d’une lutte contre un projet minier destructeur, il avait poussé de façon taquine des policiers allemands alors qu’ils étaient embourbés dans un champ. Une scène burlesque, ridiculisant les forces de répression. La vidéo de cette action avait été vue des millions de fois. Le «moine de Lützerath» était devenu un mythe que la police devait absolument éteindre. Des policiers de toute l’Europe ont enquêté pour trouver son identité. Loïc,  militant écologiste, habitant de Nancy, est finalement retrouvé.

Après la mobilisation de Sainte-Soline, il avait été interpellé par la police anti-terroriste française et envoyé en prison à plusieurs centaines de kilomètres de chez lui.
En Allemagne, pour la bousculade dans la boue, s’organise un procès en deux temps : une première audience le 22 janvier 2025, où il a lu une longue déclaration pour expliquer son geste, une deuxième audience le 5 février, consacrée à l’audition des policiers embourbés et la condamnation.
Finalement, Loïc est condamné à verser une indemnité journalière de 30 euros durant 140 jours soit un total de 4.200 euros d’amende. Une somme importante, mais il échappe à la prison.

Un militant antifasciste lyonnais a été condamné mi- janvier pour outrage à quatre mois de prison avec sursis probatoire, 105 heures de travaux d’intérêt général, un stage de citoyenneté à ses frais et Il doit verser 250 euros à chacun des quatre policiers parties civiles pour préjudice moral. L’objet du délit:  Un T-shirt avec le logo Nike assorti de « la police ». L’affaire remonte au 4 juillet 2023, une vingtaine de prévenus sont jugés en comparution immédiate à Lyon pour leur participation présumée aux émeutes qui ont suivi la mort de Nahel ( voir article ici ). Le militant antifasciste lyonnais était venu assister aux audiences, sur son T-Shirt, un message: « Nike la police ». Jugé en novembre 2024 pour outrage et rébellion, il a finalement été condamné uniquement pour les faits d’outrage.

Le T-shirt anti-police exhibé lors du procès des émeutes au tribunal de Lyon.

Ce 2 février, Frédérique est interpellée pour une pancarte antifasciste, elle s’est rendue à la cérémonie de commémoration des 80 ans de la Libération de Colmar munie d’une pancarte. Elle a fini au commissariat. Afficher son antifascisme lors d’un déplacement de Macron n’est pas toujours bienvenu, même lorsqu’il s’agit de commémorer la fin de l’occupation nazie. Frédérique arrive rue de la République vers 12h55, en main, sa pancarte avertit la foule : « À peine combattu, déjà revenu : le fascisme ». Les renseignements généraux sont venus demander de baisser sa pancarte, Ils ont appelé la police, qui a procédé à son interpellation et conduit Frédérique au commissariat où elle a été fouillée et mise en garde à vue, elle a été libérée après le départ de Macron.