Des incidents violents ont éclaté dimanche matin dans la « Jungle » à Calais, alors que les résidents du camp s’érigent contre son évacuation qui devra avoir lieu demain lundi. Des dizaines de personnes ont jeté des pierres sur la police qui tirait du gaz lacrymogène. L’évacuation de l’immense bidonville situé près des côtes françaises face à l’Angleterre débutera lundi. Les autorités souhaitent enregistrer 3.000 personnes et les évacuer vers des centres d’accueil en France. Mardi, il en sera de même pour 2.400 personnes et 2.000 mercredi. Le camp devrait être complètement démantelé d’ici la fin de la semaine prochaine. Les autorités françaises estiment le nombre des habitants à 6.400 habitants, mais les organisations humanitaires en ont recensé plus de 8.100.

Les affrontements de ce dimanche à Calais

Une rassemblement a eu lieu ce jeudi matin, comme mercredi matin, devant le palais de justice de Bruxelles pour appeler à la libération des onze sans-papiers placés en centre fermé à la suite de l’expulsion en septembre de l’occupation de la « Voix des sans-papiers » située boulevard Léopold II à Molenbeek-Saint-Jean (voir notre article). Cette action est soutenue par divers regroupements de personnes sans-papiers, des associations et les syndicats FGTB et CSC. En première instance, des jugements ont été contradictoires. L’Office des étrangers a fait appel pour les personnes dont la libération a été demandée et les syndicats pour ceux dont l’arrestation a été maintenue. Les audiences relatives aux appels ont eu lieu mercredi et jeudi. La décision est attendue en début de semaine prochaine.

Le rassemblement de ce jeudi

Des heurts ont éclaté aujourd’hui samedi à Calais entre la police et des manifestants venus soutenir les migrants vivant dans le campement (la « jungle ») menacé d’évacuation. La préfecture du Pas-de-Calais avait interdit en milieu de semaine cette manifestation de soutien aux migrants, qui devait partir de la « jungle » pour atteindre le centre de la ville. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes et d’une arroseuse pour les disperser, subissant en retour plusieurs caillassages. Un peu plus tôt, quatre autocars partis de Paris et transportant environ 200 personnes pour participer à cette manifestation ont été bloqués à 40 km de la ville et ont dû rebrousser chemin. Le gouvernement français a annoncé sa volonté de démanteler totalement d’ici la fin de l’année la « jungle » de Calais où vivent entre 7.000 et 10.000 migrants espérant rallier le Royaume-Uni.

Affrontements à Calais

Empruntée par des centaines de milliers de personnes fuyant guerre et misère au proche-Orient, en Asie et en Afrique, la route des Balkans a été fermée en mars. Mais des centaines tentent chaque jour de rejoindre clandestinement l’Europe de l’Ouest. La Délégation de l’UE à Belgrade et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont signé un contrat d’un million d’euros qui prévoit notamment un système fixe de surveillance thermique, des caméras thermiques portables. L’accord prévoit également la formation de personnels et une aide administrative. Est également prévu le déploiement de jusqu’à 50 officiers de police de pays membres de l’UE pour assister la police des frontières serbe.

Migrants à la frontière serbe

Une manifestation a eu lieu ce midi devant l’Office des Etrangers en solidarité avec les douze personnes enfermées lundi matin suite à l’évacuation de la « Voix des sans-papiers », un collectif qui occupait depuis deux ans une ancienne maison de repos à Molenbeek. Plus de 150 personnes séjournaient dans le bâtiment, mais seules 14 d’entre elles était encore présente au moment de l’expulsion. Deux autres sans-papiers interpellés avaient une procédure de demande d’asile en cours et ont été libérées. Les douze sans-papiers interpellés ont été transférés vers les centres fermés de Bruges, Vottem et Merksplas. Il s’agit de personnes originaires de Mauritanie, Sénégal, Guinée, Mali, Burkina Faso et Côte d’Ivoire. Elles n’avaient plus de demandes d’asile en cours et pourraient être expulsées vers leurs pays d’origine assez rapidement. A la suite des interpellations des quatorze sans-papiers, une centaine de personnes se sont rassemblées vers midi devant la maison communale de Molenbeek-Saint-Jean pour demander leur libération.

L'évacuation hier de la

Depuis deux mois, la répression envers les migrants et migrantes qui survivent sur les campements du nord est de Paris s’est intensifiée : aux violences policières qui étaient coutumes depuis un an, s’ajoutent désormais les retenues dans les commissariats, les placements en centre de rétention, les obligations de quitter le territoire français…

Le 12 août au matin après quinze jours de harcèlement policier quotidien, alors qu’une énième rafle a lieu, les migrants n’ayant pas été embarqués décident de manifester leur colère. Ils occupent la chaussée et spontanément, décident de bloquer le carrefour de Stalingrad. Quelques soutiens et passants les rejoignent alors au fil de la matinée et restent là solidairement. L’un d’entre eux filmant la scène est interpellé à ce moment là. Ce n’est qu’au terme d’une garde à vue de 24 heures qu’il lui sera signifié sa convocation à son procès pour le 25 novembre. Les autres subiront un contrôle d’identité et au moins quatre d’entre eux seront convoqués au commissariat du 11e arrondissement, vendredi 9 septembre et ce lundi 12 septembre.

Une intervention policière au métro Stalingrad

Depuis plus de 2 ans, 150 sans-papiers occupent un batiment abandonné à Molenbeek d’où ils peuvent s’organiser pour obtenir de meilleures conditions de vie. Au début du mois de juillet, une expertise a déclaré le batiment « insalubre », et les 150 occupants sont à présent menacés d’expulsion. Après deux reports, l’expulsion est à présent fixée au 15 septembre, les habitants espèrent pouvoir être relogés.

La Voix des Sans-Papiers

En août 2015, des migrants qui avaient été expulsés de la Halle Pajol (18e arrondissement de Paris) pour atterrir dans un centre Emmaüs ont protesté contre leurs conditions de vie (isolés, démarches bloquées, nourriture périmée, lave-linge en panne, pas de kit d’hygiène,…) et demandent à rencontrer ceux qui les avaient expulsé de la Halle en leur promettant des conditions correctes (OFPRA, mairie et Emmaüs). Ils font appel à des militants solidaires qui les rejoignent, ensemble ils font un sit-in dans le hall d’entrée. Le centre a immédiatement appelé la police en prétextant une « séquestration », quatre personnes (trois solidaires et le migrant qui faisait la traduction) sont arrêtées et placées sous contrôle judiciaire. En octobre 2015, les quatre ont été condamnés à 4 mois de prison avec sursis et à payer des dédommagements à Emmaüs. Tant les condamnés que le parquet et Emmaüs ont fait appel, le procès d’appel commencera donc le 3 octobre prochain à 13h30 au TGI de Paris.

Emmaüs en appel contre des militants solidaires des migrants

200 personnes ont manifesté hier lundi devant un restaurant londonien de la chaîne de burgers Byron, qui avait organisé un piège pour aider la police à arrêter une trentaine de ses salariés étrangers en situation irrégulière. Le personnel avait été convoqué par la direction pour un exercice de sécurité sanitaire en début de matinée le 14 juillet dans plusieurs restaurant de la chaîne mais avait en fait été accueilli par la police: 35 personnes, originaires du Brésil, du Népal, d’Égypte ou encore d’Albanie avaient été arrêtées pour infraction à la législation sur l’immigration. « Pas de burgers, pas de frontières, stop aux expulsions », scandaient sous la pluie des manifestants réunis devant ce restaurant du centre de Londres. Vendredi soir, des manifestants avaient déjà lâché dans ce restaurant des milliers d’insectes, dont des criquets et des cafards.

A la manifestation d'hier, l'ours Paddington qui, rappelons-le, est arrivé en Angleterre du Pérou en canot de sauvetage

De sérieux troubles ont éclaté jeudi après-midi dans le centre pour demandeurs d’asile de Saint-Trond (Limbourg). Ces incidents seraient dus à l’expulsion d’un réfugié irakien: un groupe de compatriotes a voulu empêcher que l’homme ne soit embarqué. La police est intervenue en masse avec pas moins de 12 véhicules. Les routes d’accès au centre ont été momentanément fermées. Des brigades canines sont également descendues sur les lieux. Les forces de police ont réussi à emmener l’Irakien et à rétablir le calme.

Le centre Fedasil de Saint-Trond