Depuis quelques semaines, le BKA utilise une méthode mise au point en Suisse pour mieux détecter les djihadistes potentiels. Sur la base d’une série de questions, auxquelles la police peut répondre avec les informations dont elle dispose, le système nommé RADAR-iTE évalue le risque qu’un suspect commette un attentat. Cette méthode d’analyse a été développée sous la direction du responsable suppléant du service psychiatrique et psychologique à l’Office d’exécution des peines du canton de Zurich et professeur à l’Université de Constance. Le système de filtrage est élaboré de telle sorte que les catégories de risque «supérieur à la moyenne» et «élevé» représentent un nombre de personnes suffisamment restreint pour que des investigations plus poussées puissent être menées sur chacune d’entre elles. Ce filtrage permet à la police, qui croule sous la masse d’informations, de travailler de manière plus ciblée.

A l’inverse des système américains, le facteur déterminant de ce système ‘est pas le lien avec l’extrémisme politique ou la religion, mais la relation de l’individu avec la violence. Le système d’analyse va ainsi d’abord prendre en compte les indices de propension à la violence: les éventuels délits violents déjà commis, le fait qu’une personne a été confrontée à la violence dans son enfance ou durant une guerre, des pulsions sadiques ou la fascination pour les armes. Si l’un de ces critères est rempli, il ne suffira alors que d’une légère affinité avec l’extrémisme religieux pour que le système catégorise une personne comme dangereuse.

Le siège du BKA à Wiesbaden

La Fondation de l’Hôpital de La Providence à Neuchâtel (un des hôpitaux vendus par le public au privé) a rendu public mercredi passé le jugement du Tribunal régional du Littoral et du Val-de-Travers. La justice neuchâteloise a estimé que le mouvement de grève était illicite et que le licenciement en 2013 de 22 grévistes (voir notre article) était justifié. Cette grève a été qualifiée d’illicite, car elle n’a pas respecté le principe de la proportionnalité. Le tribunal relève que la durée de ce mouvement a pu avoir des effets négatifs pour le personnel et pour les soins dispensés dans l’établissement hospitalier. S’agissant du licenciement des grévistes, la justice considère qu’il était justifié.

Ce n’est pas la première fois que l’affaire de la grève de l’hôpital de la Providence se retrouve devant les tribunaux. Quatre syndicalistes impliqués dans le confit social avaient été acquittés par la justice en août dernier (voir notre article).

Les grévistes de La Providence (archives)

A l’occasion du premier mai, le consulat de Turquie a été attaqué à Zürich. Un groupe de soixante manifestants masqués ont jeté des bouteilles de peintures et des pierres sur le bâtiment et tagué les alentours du fameux « Kill Erdogan » devenu célèbre depuis la manifestation du 28 mars à Berne (voir notre article).

Les tags à Zürich

Nekane est emprisonnée depuis le 6 avril 2016 en Suisse et menacée d’extradition vers l’Espagne. L’état espagnol veut lui faire purger une peine à laquelle elle a été condamnée lors d’un procès anti-terroriste où ses aveux ont été arrachés à la suite de plusieurs jours de viols et de tortures. Elle est accusée d’appartenir à l’ETA. Des manifestations ont eu lieu partout en Suisse pour demander sa libération. 250 personnes se sont rassemblées à Genève, entre la Place Neuve et les Grottes. A Zurich, 500 manifestants menés par un cortège de femmes ont manifestés, ils ont salué Nekane avec des feux d’artifices devant la prison où elle est emprisonnée.

Pour voir toutes les initiatives solidaires en Suisse et ailleurs: voir la page Facebook « Freiheit für Nekane » ou le site « Free Nekane ».

Manifestation à Genève

La justice suisse a ouvert une procédure pour « appel à la violence » après une manifestation de 5.000 personnes samedi à Berne, lors de laquelle on pouvait voir une banderole montrant un pistolet braqué sur la tête du président Erdogan et cette phrase: « Kill Erdogan with his own weapons ». Les autorités de la ville ont annoncé de leur côté vouloir déposer une plainte pour non-respect du règlement encadrant les manifestations. La municipalité avait donné son accord pour le défilé de samedi à condition qu’il se déroule « sans provocations ». Quant à la justice turque, elle a annoncé lundi l’ouverture d’une enquête pour « appartenance à une organisation terroriste », « offense au président » et « propagande pour une organisation terroriste »…

C’est le Groupe de Jeunesse révolutionnaire (Revolutionäre Jugend Gruppe) de Berne (RJG) qui portait cette banderole, et il la revendique sur son site, ajoutant: «Ceux qui disent non à Erdogan sont traités de terroristes, toutes les formes de combat contre Erdogan sont légitimes. L’arme du meurtrier se retourne toujours contre lui. Tout comme personne ne pleure Hitler, Mussolini ou Pinochet, personne ne pleurera Erdogan.» La RJG est un des groupes signataires les plus actifs dans la Campagne pour la récolte de Celox pour les combattants internationalistes au Rojava lancée par le Secours Rouge International.

La banderole du RJG

La Justice suisse a autorisé l’extradition de Nekane Txapartegi vers l’Espagne. Elle avait été arrêtée le 6 avril 2016 et est détenue depuis à Zurich. Elle doit purger 6 ans et 9 mois de prison pour avoir « collaboré avec l’ETA » selon des aveux arrachés sous la torture. Elle a encore 30 jours pour faire appel. Nekane avait été arrêtée en 1999 par la police espagnole. Elle a été torturée et violée pendant 5 jours, elle a exposé ces traitements devant le tribunal en 2001. En 2008 elle quitte le Pays Basque pour Zurich où elle habite depuis avec sa fille. Elle y a été arrêtée le 6 avril 2016, la police espagnole avait demandé son extradition vers l’Espagne.

Des manifestations auront lieu ce soir à Zurich, Bâle et Berne. A 19h dans les deux premiers cas, à 18h pour le troisième.

Suisse/Pays-Basque: La justice suisse autorise l’extradition de Nekane

Dans le cadre de la campagne nationale et internationale de soutien au Bataillon International de Libération au Rojava, la J.I.K (Jeunesse Internationaliste du Kurdistan) organise une soirée de soutien le 25 mars au Théatre de l’Usine à Genève. Plus d’info sur Renversé.

Genève : Soirée de solidarité avec le Bataillon International de Libération au Rojava

La police a arrêté dimanche une centaine de manifestants antifascistes qui voulaient perturber le jubilé des 100 ans du parti d’extrême droite UDC à Zurich. Une centaine d’autres ont été contrôlés et renvoyés. En début d’après-midi, un calme tendu régnait aux alentours du Kongresshaus de Zurich où se déroulait la fête de l’UDC zurichoise. La police a encerclé la contre-manifestation dans un kessel, sur un pont. Des véhicules anti-émeute et des canons à eau empêchaient les manifestants d’accéder à la place du Kongresshaus et des barrières bloquaient la zone bordant le lac. La police a alors commencé à les évacuer un à un, entravés par des menottes, leurs affaires accrochées au cou dans un sac en plastique. Les manifestants ont été emmenés au poste de police. Quelques incidents isolés se sont produits par la suite (jets de projectiles, charges de police).

Le bloquage de la manifestation antifasciste

La police a déployé mercredi 22 au matin un important dispositif pour déloger le collectif « O du Fröhliche » qui squatte un immeuble au centre de la Ville de Berne depuis début décembre. Retranchés dans les étages supérieurs, les squatters ont lancé des pétards et des pots de peinture sur des véhicules et en direction des unités anti-émeute. Les policiers ont eux répliqué à coups de balles en caoutchouc. La police a engagé à titre préventif un canon à eau pour éviter de nouveaux incidents en raison de la présence de sympathisants des squatters à proximité de l’immeuble. Au total, 19 personnes ont été emmenées dans les locaux de la police pour y être entendues.

Vendredi 24 vers 20h30, des heurts ont opposé à Berne la police à des manifestants qui défilaient à la Schüttzenmatte pour protester contre l’évacuation du squat d’avant-veille. Le rassemblement n’était pas autorisé. La police a riposté aux jets de pierres, de pétards et d’autres objets des manifestants par des tirs de balles en caoutchouc, du gaz lacrymogène et des canons à eau. Douze personnes ont été arrêtées et emmenées au poste de police.

La police bernoise essuyant des jets de projectile