Condamné, avec cinq autres de ses collègues, par la cour d’appel d’Amiens pour avoir participé en avril 2009 avec des ouvriers de Continental à une action contre la sous-préfecture de Compiègne, le syndicaliste Xavier Mathieu avait alors refusé de se soumettre à un prélèvement d’ADN. Le fichier national automatisé des empreintes génétiques avait été créé en juin 1998 pour recenser l’ADN des condamnés définitifs pour des infractions sexuelles, mais au fil des ans, il s’est étendu à de nombreux autres crimes et délits. Pour avoir refusé ce prélèvement, Xavier Mathieu avait été jugé et relaxé par le tribunal correctionnel de Compiègne en juin 2011. Le parquet, qui avait requis un mois de prison avec sursis, avait fait appel de cette décision. Aujourd’hui, le syndicaliste a été condamné à 1200€ d’amende par la cour d’appel d’Amiens.

Comme des voitures bloquaient hier, aux piquets de grève, les entrées de certaines grandes surfaces, la société patronale du secteur, Comeos, projette de poursuivre pénalement les grévistes propriétaires de ces véhicules. Cette démarche est approuvée par la Chambre de commerce de Bruxelles (Beci).

Par ailleurs, un groupe de manifestants a été interpellé lundi après-midi à Nivelles. La police de la zone de Nivelles-Genappe les accuse d’avoir remonté la très commerçante rue de Namur en entrant dans les commerces pour enjoindre de fermer. Les commerçants se sont exécutés mais ont également fait appel aux forces de l’ordre pour se plaindre d’avoir été menacés.

L’Unizo, la fédération des indépendants flamands a envoyé un huissier à la suite d’un blocage sur le ring R4 de Gand, à hauteur de la sortie Desteldonk, dans le cadre de la grève générale. L’organisation flamande d’indépendants avait menacé la semaine dernière de recourir à des huissiers, voire d’intenter des actions en référé, en cas d’actions syndicales visant à des blocages de zonings industriels ou à des piquets de grève volants.

Le centre de distribution du groupe Colruyt à Hal a été bloqué entre 06h00 et 08h30. Le blocage a été levé après l’appel, par la direction, à un huissier de justice.

A l’occasion de sa présentation des vœux, Bart De Wever réclamait l’intervention de la police «en cas de blocage par les grévistes des principales voies d’accès au port d’Anvers». A ses yeux, tant les syndicats que le gouvernement sont responsables de cette grève : «Les syndicats, et surtout les syndicats rouges, jugent nécessaire de provoquer de graves dégâts économiques à notre pays». La menace ne paraît pas avoir porté, puisque les travailleurs du port d’Anvers sont en grève: les grands terminaux du port sont à l’arrêt. Des piquets ont été symboliquement placés devant certaines entrées, mais aucun ouvrier ne s’est présenté au travail.

Belgique: Premières attaques contre la grève générale

Ce 26 janvier, 39 travailleurs grévistes à l’Onalait de Draâ Ben Khedda comparaissent devant un tribunal de Tizi Ouzou. Ils sont poursuivis pour incitation à la grève et empêchement des travailleurs non grévistes à rejoindre leurs postes. Le premier jour de la procédure, les travailleurs de l’Onalait ont tenu un grand sit-in devant le tribunal, exprimant là leur soutien à leur camarades. Malgré la décision des pouvoirs publics de recourir aux forces antiémeute pour faire rejoindre leurs postes aux grévistes, ceux-ci revendiquent la déprivatisation de l’Onalait.

Entre 3.000 et 4.000 ouvriers de l’usine sino-japonaise Sanyo Electric, qui fabrique des pièces pour haut-parleurs, à Shenzhen, le plus grand centre industriel du sud de la Chine, ont manifesté en raison des conséquences de la fusion des activités de Sanyo avec Panasonic Corp. Des incidents ont eu lieu avec la police chinoise lors des manifestations, quatre ouvriers ont été arrêtés.

Malgré l’absence de syndicats indépendants, plusieurs milliers d’ouvriers travaillant pour des sociétés étrangères ont ainsi fait grève à travers toute la Chine ces derniers mois, et plus particulièrement dans la région manufacturière du Guangdong -qui englobe Shenzhen-, réputée pour ses exportations à bas coût, et qui ont fait d’elle «l’atelier du monde». Le gouvernement local a promis une augmentation de 14% du salaire minimal à 1500 yuans (185 euros) à compter du mois de février.

Environ 3.500 ouvriers de la société Hevecam exigent une indemnité de privatisation et un changement de statut. L’Etat camerounais avait en effet cédé ces 18.000 hectares de plantations d’hévéa à une société basée à Singapour, qui réalise d’importants profit. Malgré les réunions de crise, les ouvriers sont restés campés sur leurs positions. La semaine passée, au 6ème jour de la grève, un renfort de policiers a quitté Ebolowa en direction de Niéte déjà assiégé depuis vendredi dernier par les militaires et les gendarmes venus de Kribi. 78 ouvriers considérés comme les « meneurs » ont été arrêtés et convoyés à Kribi. Certains ont été gardés par les policiers et gendarmes à la salle des fêtes de la Communauté urbaine et d’autres, au commissariat de sécurité publique. Il ont depuis été libérés. La mobilisation se poursuit et pourrait toucher l’usine de traitement du latex qui tourne au ralenti depuis le début de la lutte.

Cameroun: 78 grévistes arrêtés

Le leader des grévistes de Conti, Xavier Mathieu, a été jugé ce mercredi en appel à Amiens. Il devait répondre à son refus de se soumettre au test ADN. Le parquet à requis 1000 à 1500 euros d’amende. Délibéré le 3 février. 500 personnes étaient présents pour le soutenir.

France: Procès du représentant des « Contis »
France: Procès du représentant des « Contis »

Un nombre important de chauffeurs grévistes s’était mobilisé au rond-point névralgique de Guédiawaye pour obliger les quelques non-grévistes à cesser le travail. Ils montaient en groupe à bords des véhicules des briseurs de grève qu’ils obligeaient à s’arrêter avant d’intimer aux passagers l’ordre de descendre. La police est intervenue, arrêtant six grévistes qui ont été tous déférés au parquet pour « entrave à l’exercice du travail ».

Un homme a été tué mardi au Nigeria et la police a tiré des gaz lacrymogènes et procédé à des interpellations lors de manifestations contre la brusque hausse des prix de l’essence, très impopulaire dans le premier producteur de brut d’Afrique. A Ilorin, capitale de l’Etat de Kwara (centre-ouest), un homme est mort au cours d’une manifestation. Le syndicat Congrès du travail du Nigeria (NLC) a affirmé qu’il avait été abattu par la police. A Kano, plus importante ville du nord, la police est intervenue dans la matinée pour empêcher une manifestation qui se préparait et a interpellé neuf personnes.

Lundi, la police avait tiré des grenades lacrymogènes contre plusieurs centaines de manifestants dans la capitale Abuja. Les principaux syndicats du pays ont menacé de grèves dans les prochains jours.

Nigéria: Un manifestant tué

Une manifestation aura lieu mercredi 4 janvier à Amiens, à 11 heures, à la gare, pour se rendre à la cour d’appel et exigeant la fin du harcèlement judiciaire contre les salariés de Continental.

Pendant des mois le gouvernement a poursuivi 7 salariés en demandant des peines de prison à leur encontre pour leur participation à une manifestation, en demandant des dommages intérêts astronomiques. Le pouvoir a été désavoué par la justice. L’un d’entre eux a été relaxé et pour les six autres cela s’est réduit à une amende minime de principe, tout comme les remboursements ramenés à quasiment rien. Cela grâce à la mobilisation et au soutien de milliers de travailleurs. Mais le gouvernement n’a pas lâché. Il a entrepris de nouvelles poursuites contre un des porte-parole des travailleurs de Continental.

Ce mercredi 4, à 13h30, se tiendra à la Cour d’appel d’Amiens le procès pour juger Xavier Mathieu, qui avait été pourtant relaxé par le tribunal de Compiègne, pour avoir refusé le prélèvement ADN suite à la simple amende à laquelle il avait été condamné, comme cinq autres travailleurs de Continental, pour leur participation à la manifestation contre la fermeture de l’usine de Clairoix, à la sous-préfecture de Compiègne en avril 2009.

France: Manifestation pour le dernier (?) procès des « Continental »