Le syndicaliste iranien Réza Shahabi a été condamné à 6 ans de prison ferme : un an pour « propagande contre le régime » et cinq ans pour « conspiration avec l’intention de porter atteinte à la sécurité nationale ». De plus, il est condamné à reverser à l’Etat la somme de 3.000 euros provenant d’une collecte de solidarité récoltée par de nombreux travailleurs pour aider les familles des syndicalistes emprisonnés. Enfin, après avoir purgé sa peine, il lui sera interdit pendant 5 ans de s’exprimer en public ou de donner des entretiens.

Réza Shahabi est trésorier de la direction du syndicat des travailleurs de Vahed, la régie d’autobus de Téhéran et de sa banlieue. Il souffre de plusieurs problèmes de santé. Depuis plusieurs mois, celle-ci s’est aggravée suite à ses conditions de détention. Il court le risque, en l’absence de soins, de demeurer paralysé. D’autres syndicalistes sont emprisonnés en Iran, dont : Ebrahim Madadi du même syndicat de Vahed, Ali Nejati du syndicat de la sucrerie Haft-Tapeh, Behnam Ebrahim-zadeh, Ali Akhavan, Mohamad Jarahi, Shahrokh Zamani, Mehrdad Amin-Vaziri, Abdol Reza Ghanbari (enseignant condamné à mort), Rassoul Bodaghi (enseignant), etc.

Iran: Répression anti-syndicale

La FGTB a reçu anonymement des disques durs remplis de données espionnées la semaine dernière. Le syndicat a porté plainte, tandis que la direction d’Arcelor Mittal a tôt fait de déclarer dans un communiqué qu’on ne pouvait parler ‘en aucun cas d’espionnage’, tout en précisant que ce n’était pas elle le commanditaire de cette opération. Ce serait pourtant des enregistrements video de réunions syndicales et de filatures, ainsi que des conversations téléphoniques qui étaient contenues dans le disque dur. La CSC a quant à elle dit rester prudente, ‘on peut faire ce qu’on veut avec des fichiers informatiques’ a t’elle communiqué tout en niant avoir reçu un tel disque dur ‘visiblement dérobé à un professionnel de la sûreté industrielle’. Il y a quelques semaines, il avait été avéré qu’un vigile d’Arcelor Mittal avait en effet espionné les syndicats à l’aide d’un stylo-caméra, suite à quoi la direction a demandé un ‘audit interne à ses services de gardiennage’.

Belgique : Encore de l’espionnage chez Arcelor Mittal

Depuis le mois d’octobre dernier, les hauts fourneaux de l’usine ArcelorMittal de Florange sont à l’arrêt. Les ouvriers mènent depuis lors diverses actions et manifestations diversement réprimées par les autorités et la direction. Fin février, quelques 300 métallos avaient bloqué la porte Sainte-Agathe, sortie des expéditions du site. Le 15 mars, une manifestation à Paris qui avait tenté de rejoindre le QG de campagne de Nicolas Sarkozy avait été refoulée par la force et les métallos aspergés de gaz lacrymogènes. Hier, une trentaine d’ouvriers ont empêché l’accès aux bâtiments administratifs du site durant une dizaine d’heures. Aujourd’hui, c’est à nouveau la logistique qui est visée, trente métallos bloquant à nouveau les expéditions. La direction et ArcelorMittal poursuivent quant à elle leurs démarches à l’encontre des ouvriers. La direction a porté plainte pour des ‘menaces de mort’ qui auraient été proférées et des syndicalistes doivent être convoqués vendredi au commissariat de Thionville. De son côté, ArcelorMittal a obtenu récemment du tribunal de grande instance de Thionville une interdiction de manifester devant les entrées de l’usine. Les syndicats ont fait appel de cette ordonnance et une décision au fond devrait être rendue le 24 avril.

Il y a quelques semaines se déroulait à Amiens l’audience correctionnelle où comparaissait Mickaël Prince, délégué syndical CGT chez STEF TFE Chaulnes, harcelé par la direction de l’entreprise qui l’avait cette fois poursuivi pour « contrefaçon » au sujet d’un tract syndical vidéo qui parodiait une chanson à boire dont la société employeur aurait détenu les droits d’auteur. Le tribunal l’a relaxé au motif que l’œuvre était bien parodique et les demandes indemnitaires ont été rejetées.

France: Le syndicaliste Mickaël Prince relaxé

Lundi et mardi dernier en France, les contrôleurs aériens ont mené un mouvement de grève à l’initiative de trois syndicats pour s’opposer au plan de restructuration des services de contrôle aérien de province qui impliquerait une diminution des effectifs. En outre, ils dénoncent également les conséquences qu’il aurait sur les conditions de travail des agents en organisant le sous-effectif. Mais la compagnie aérienne Ryanair ne l’entend pas de cette oreille. Elle a transmis un communiqué à la Commission européenne, l’invitant à intervenir dans ce genre de situation pour mettre fin à la grève, et surtout à prendre des dispositions afin d’interdire purement et simplement aux contrôleurs aériens de faire grève. La compagnie estime qu’elle devrait appliquer une règle similaire à celle en vigueur aux Etats-Unsi, où une loi interdit ce type de mouvement.

Le groupe minier sud-africain Impala Platinum (Implats), numéro deux mondial du platine, a licencié 13.000 employés qui avaient poursuivi une grève décrétée illégale à la mine de Rustenburg (nord). Les mineurs, qui avaient cessé le travail le 30 janvier car certaines catégories ont reçu une augmentation de 18% tandis que d’autres étaient exclus. Mais Implats a obtenu un interdit judiciaire contre le mouvement, avertissant que ceux qui refusaient de travailler seraient licenciés. La grève a finalement cessé fin février, après avoir donné lieu a de nombreux incidents, les grévistes ont ainsi mis le feu en février à un commissariat de police.

Afrique du Sud: 17.000 grévistes licenciés

La Cour de cassation française vient de répondre par l’affirmative à la question de savoir si un gréviste peut faire de la rétention de matériel. L’affaire se passe dans le groupe de transport Star’s Service. Dans l’une de ses sociétés, 15 chauffeurs-livreurs en grève refusent de restituer les clefs de leurs véhicules de fonction, et d’indiquer leur lieu de stationnement, tant que des négociations n’auront pas été engagées. L’employeur leur adresse plusieurs mises en demeure puis, au bout de sept jours, saisit le juge des référés. Cette action décide enfin les récalcitrants à remettre les clefs mais l’employeur n’est pas décidé pour autant à passer l’éponge, il les licencie pour faute lourde.

Seule la faute lourde permet de sanctionner un salarié en raison d’actes commis au cours d’une grève et que les quatre cas où elle est retenue sont la violence, la séquestration, le refus d’obéir à une ordonnance d’expulsion et l’entrave à la liberté du travail. C’est sur ce dernier terrain que s’était placé l’employeur. OLr, selon la cour de cassation, le refus de restituer le véhicule ne constitue une faute lourde que si l’employeur peut prouver que cette action porte atteinte à la liberté du travail des autres salariés. Et comme tous les chauffeurs-livreurs de l’établissement étaient en grève…

Les personnels de santé du Kenya en lutte contre leurs mauvaises conditions de travail, le sous-équipement des hôpitaux et l’indigence de leur paie, ont accepté mercredi de mettre fin à leur grève entamée le 1er mars, après avoir été reçus par le Premier ministre qui a annulé la décision de révoquer 25.000 grévistes. Leurs revendications seront examinées par un groupe de travail spécial, a déclaré le secrétaire général du Syndicat kényan de la Fonction publique. Les mesures simples seront appliquées immédiatement tandis que celles ayant des conséquences budgétaires seront examinées à partir du 1er juillet. Aucun fonctionnaire ne sera inquiété pour avoir participé à la grève et les lettres disciplinaires envoyés à certains personnels de santé ont été annulées.

La direction de Lidl a envoyé, voici quelques jours, un courrier de remerciement aux employés qui ont travaillé lors de la grève générale du 30 janvier 2012 et leur offre un bon cadeau de 20 euros. Lidl avait demandé à des travailleurs du siège central, des dépôts ou de l’équipe volante d’aller remplacer les grévistes ou de briser les éventuels piquets.

Le SECTA a révélé que depuis des mois, des travailleurs des dépôts et du siège, en ce compris la haute direction, suivent des formations express dans les magasins pour pouvoir remplacer au pied levé les travailleurs. Non pas pour pallier les absences pour maladie – ça, c’est la mission de l’équipe volante – mais bien pour contrer les éventuels mouvements sociaux.

En grève depuis quatre semaines, les salariés de l’usine Arcelor Mittal de Florange, où deux hauts-fourneaux sont à l’arrêt depuis plusieurs mois et dont ils réclament le redémarrage ont manifesté ce midi à Paris. Partis en car ce matin de Lorraine, les 200 métallos se sont rendus devant le QG de campagne de Nicolas Sarkozy où ils ont été violemment accueillis par un important cordon policier. Les quatre cars avaient déjà été escortés par les CRS depuis le péage autoroutier de Marne-la-Vallée. Lorsqu’ils sont descendus des véhicules et ont tenté de s’approcher du siège de campagne, les métallos ont été aspergés de gaz lacrymogènes par la gendarmerie mobile et refoulés par la force. De loin, au milieu des feux de Bengale et des pétards, ils ont poursuivis leur rassemblement aux cris de ‘merci Sarko, travailler plus pour gazer plus’ et ‘l’acier lorrain vivra’. Cet après-midi, ils devaient se rendre à la Tour Eiffel pour y déployer une banderole.

Répression d'une manifestation de métallos