Un juge hondurien a envoyé en prison onze dirigeants du Syndicat de Travailleurs de l’Université Nationale Autonome du Honduras (SITRAUNAH). Les syndicalistes font partie du Front National de Résistance Populaire. Le Ministère public a accusé 16 syndicalistes de sédition, usurpation et de contrainte contre l’État du Honduras, parce que le syndicat réalise depuis le 28 février une occupation de l’Université publique Nationale du Honduras pour demander la signature d’un nouveau contrat collectif de travail. Des milliers de membres de la Résistance se sont mobilisés aux environs du tribunal pour exprimer leur soutien aux syndicalistes et dénoncer une ‘persécution politique’. Les 11 emprisonnés se trouvent dans le Pénitencier National, à Tamara, à 25 kilomètres au nord de la capitale, Tegucigalpa.

Manifestation à Tegucigalpa

Manifestation à Tegucigalpa

Les frères Omar Alonso Restrepo Ospina et José de Jesús Restrepo étaient membres de la Fédération Agrominière du Sud de Bolivar (Fedeagromisbol). Ils étaient partis de la municipalité de Montecristo vers Caucasia (Antioche) le 10 février dans l’intention d’acheter des pièces détachées pour leur véhicule. Selon des habitants de la zone, les frères ont été abordés par un groupe armé 20 minutes avant d’atteindre la municipalité de Nechí et emmenés vers une destination inconnue. Deux jours après, leurs corps sans vie sont apparus avec signes de torture dans la rivière Cauca, à la hauteur des municipalités d’Achí et de Guaranda.

Les organisations populaires ont dénoncés ces meurtres comme relevant d’une stratégie intégrée de la part du Gouvernement National, des multinationales minières de l’or et de celles productrices de palme qui essaient de s’emparer des ressources naturelles de la région.

Le 21 avril 2009, suite à l’annonce du tribunal de grande instance de Sarreguemines (Moselle) qui les déboutait de leur demande d’annulation du plan de fermeture de leur usine qui comptait 1.100 salariés, plus de 200 ouvriers de l’usine Continental de Clairoix avaient laissé éclater leur colère dans les locaux de la sous-préfècture de Compiègne (photo).

En première instance au mois de janvier, six d’entre eux avaient été condamnés à des peines de prison avec sursis. Ce matin, la cour d’appel d’Amiens les a condamnés à de simples peines d’amende, allant de 2.000 à 4.000€. Ils ont été déclarés coupables de ‘dégradation de biens destinés à l’utilité publique’.

Sous-préfecture de Compiègne

Sous-préfecture de Compiègne

C’est ce vendredi 5 février que la cour d’appel d’Amiens doit rendre son jugement sur les six salariés de Continental Clairoix condamnés en première instance par le tribunal de Compiègne. La mobilisation du 13 janvier à Amiens pour demander la relaxe des 6 condamnés a été un succès et a pesé dans le déroulement du jugement. Il faut que cette mobilisation se maintienne au moment où la cour d’appel rendra son jugement pour encore et toujours demander la relaxe pour les travailleurs poursuivis de Continental et affirmer le refus de la répression anti-ouvrière. Rassemblement devant le Palais de justice d’Amiens vendredi 5 février à 8h30.

Vers 10h ce samedi, une quinzaine de personnes se sont mis devant les bureaux de la représentation Berlinoise à Bruxelles. Sur le calicot était écrit ‘freie Gewerkschaften in Deutschland verboten, Solidarität mit FAU-IAA’, en français ‘syndicats libres interdits en Allemagne, solidarité avec FAU-IAA’. La police a contrôlé tous les manifestants sous prétexte que le rassemblement n’était pas autorisé. Celui-ci s’est néanmoins bien tenu et des tracts ont été distribués.

Manifestation pour la FAU

Manifestation pour la FAU

Le groupe anarchiste du Hainaut mène campagne pour les six anarchosyndicalistes serbes emprisonnés depuis le mois de septembre et mis au secret pour ‘terrorisme international’, et dont le procès devrait commencer le 17 février. Des tracts ont été distribués et une banderoles a été accrochée sur les grilles de la Bourse, à Bruxelles.

Lire le tract de la campagne

Raymond Gauthiérot (photo), ex-secrétaire général de l’UGTG et très actif sur le terrain pendant les 44 jours de lutte, vient d’être condamné en appel à trois mois de prison ferme. On lui reproche, à l’occasion d’un conflit social avec l’AFPA (un centre de formation) de St Claude, en 2007, d’avoir menacé la directrice de cette institution et d’avoir détérioré sa voiture. Au procès, l’avocat général a commencé par déclarer ‘qu’il en avait assez de ces individus qui sous couvert de syndicalisme ne respectent pas les institutions et s’en prennent aux représentants de l’ordre’. Raymond Gauthiérot, lui, tout en niant les faits qui lui sont reprochés, a déclaré au tribunal qu’il était prêt à faire de la prison pour ses idées si nécessaire. En attendant, il va se pourvoir en cassation, ses avocats ayant soulevé des exceptions de nullité.

Raymond Gauthiérot

Raymond Gauthiérot

Victoriano Abel Vega, secrétaire général du Syndicat des travailleurs et des employés municipaux de la municipalité de Santa Ana (SITRAMSA), affilié à la CATS (Centrale autonome des travailleurs salvadoriens), a été abattu alors qu’il était en route pour San Salvador où il devait assister à une réunion avec d’autres dirigeants syndicaux dans le cadre de la préparation d’une procédure de plainte concernant le licenciement déloyal de plusieurs salariés de la municipalité de Santa Ana au mépris des conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT). Abel Vigo avait reçu des menaces de mort pour son rôle de dirigeant syndical et pour avoir dénoncé les licenciements en question.

Gérard Jodar, le leader du syndicat indépendantiste néo-calédonien USTKE (Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités) a été remis en liberté ce jeudi matin. L’homme avait été condamné à neuf mois de prison ferme après des heurts opposant le syndicat et les forces de l’ordre à l’aérodrome de Magenta-Nouméa.

La cour d’appel de Nouméa a accédé à la demande de remise en liberté de Gérard Jodar, ce jeudi matin. Le président du syndicat indépendantiste néo-calédonien USTKE était incarcéré depuis le 29 juin dernier, de même que cinq autres militants, pour entrave à la circulation d’un avion de la compagnie Aircal à l’aérodrome de Magenta-Nouméa. Une manifestation syndicale s’était achevée par l’invasion du tarmac et de deux avions suite au conflit Aircal. Les forces de l’ordre étaient intervenues pour déloger les militants USTKE. Après l’incarcération de Gérard Jodar, la tension était montée au cran supérieur début août. Le syndicat avait paralysé en partie l’économie calédonienne et le bras de fer s’était achevé par des affrontements entre militants et force de l’ordre.

Gérard Jodar avait été condamné à un an de prison ferme en première instance. La cour d’appel de Nouméa avait réduit sa peine à neuf mois en septembre dernier. Depuis, le président du syndicat avait déposé une demande de remise en liberté, en plus d’un pourvoi en cassation. Deux autres syndicalistes USTKE, Michel Safoka et Ato Uveakovi, ont été aussi remis en liberté jeudi.

Alors qu’elle n’avait même pas été informée qu’une procédure légale avait été engagée contre elle, la FAU-Berlin a été moralement interdite en tant que syndicat par le tribunal régional de Berlin ce 11 janvier. Engagée dans un conflit social local, ce syndicat alternatif est la victime d’un accord conclu entre Ver.di (gros syndicat allemand, qui considérait la FAU comme une concurrence ), les politiciens et les patrons afin de faire cesser ses activités. En effet, depuis plusieurs années, elle a pu démontrer qu’un syndicalisme alternatif est possible en Allemagne affirmant qu’un conflit n’est pas seulement une question de meilleures conditions de travail, mais aussi une question de liberté d’association.

Dans le contexte syndicaliste allemand actuel, où le DGB (organisme des syndicats majoritaires) détient un quasi-monopole, cette décision judiciaire montre à quel point ce puissant monopole est effrayé de l’émergence de l’auto-organisation et de la décentralisation des actions des travailleurs. La décision du tribunal, sans même qu’aucune audition ne soit menée, a donc interdit la FAU de travailler en tant que syndicat. Et comme elle fera jurisprudence, elle affectera l’ensemble du mouvement syndicaliste allemand, car quelle que soit la forme prise par un syndicat alternatif, ce précédent le rendra impuissant.