16 postiers sont poursuivis en justice par des cadres de la Direction de la Poste des Hauts-de-Seine. Ce sont tous des représentants locaux ou départementaux des syndicats SUD et CGT. Ils risquent 5 ans de prison et 75.000€ d’amende.

Lors de la grève du printemps 2010, les postiers du 92 se sont mobilisés contre la mise en place de réorganisations qui entraînent à la fois une dégradation du service public, une augmentation des maladies professionnelles, des accidents du travail et des suicides, dans la plus grosse entreprise du pays. Les grévistes ont multiplié les initiatives afin de faire entendre leurs revendications et exiger l’ouverture de négociations, refusées obstinément par la Direction de la Poste pendant plusieurs semaines. En guise de réponse, la Direction a déployé de nombreux dispositifs sécuritaires : vigiles, police, huissiers…
Puis elle a mise à pied deux syndicalistes pour 9 et 18 mois, elle a également cherché à licencier un troisième, mais a essuyé un refus à la fois de l’Inspection du travail et du Ministre du travail. Pour finir, la Direction de la Poste tente de faire condamner comme « séquestration » de cadres une des manifestation des grévistes dans les locaux de la direction. Le procès aura lieu ce lundi 20 juin.

France: Procès contre les syndicalistes de La Poste pour « séquestration »

En mars, le gouvernement par intérim a approuvé un décret-loi criminalisant les protestations, grèves et sit-in troublant l’activité économique. La loi prévoit de graves sanctions à ceux qui appellent ou incitent à des sit-in, jusqu’à un an de prison et un demi-million de livres égyptiennes (60.000 €).

Mercredi 10 juin, des travailleurs égyptiens ont pris la rue pour réclamer de meilleurs conditions de travail, bravant la loi anti-grève. Les employés de Nasr Car (compagnie automobile d’État) ont demandé à leur direction de réhabiliter les travailleurs forcés à prendre leur retraite anticipée, les diplômés de l’université Al-Azhar ont commencé leur premier jour de grève de la faim, réclamant du travail dans l’université, les fermiers exploitants protestaient contre le gouvernement de les avoir spoliés de leurs terres, et les employés du nouvellement formé ministère de la Culture demandent des contrats de travail stables et des conditions décentes.

Le Premier ministre du gouvernement intérimaire a annoncé après le début de cette grève mettre en application la loi anti-grève. Peu après, police et forces anti-émeutes ont utilisé la force pour disperser la foule et ont arrêté au moins sept fermiers.

Le Rapport annuel des violations des droits syndicaux de la Confédération syndicale internationale (CSI) indique qu’en Belgique, en cas de grève et plutôt que d’engager des négociations avec les syndicats, les employeurs « introduisent des requêtes dites unilatérales, ce qui implique que les décisions de justice sont prises sans laisser le temps aux travailleurs/euses de plaider leur cause ». Cette pratique qui viole le droit de grève fait d’ailleurs l’objet d’une plainte introduite auprès du Comité européen des droits sociaux par la Confédération européenne des syndicats (CES) et les trois centrales nationales, l’ACLVB-CGSLB, la CSC-ACV et la FGTB-ABVV.

La CSI relève aussi la possibilité pour les employeurs de licencier des représentants du personnel en leur payant des indemnités. Le représentant peut en effet normalement exiger sa réintégration dans l’entreprise si la procédure spéciale prévue pour le licenciement des militants n’est pas suivie. « Cependant, dans la pratique, les représentants des travailleurs ne sont jamais réintégrés », dénonce la CSI. « Les employeurs préfèrent verser les indemnités prévues dans la loi, plutôt que de respecter la procédure spéciale ou de réintégrer les représentants du personnel licenciés abusivement. »

Quelques 2.700 policiers anti-émeute, soutenus par des canons à eau et des hélicoptères, sont intervenus mardi dans une usine de pièces automobiles Yoosung, à Asan (à 80 km au sud de Séoul) pour déloger une partie des employés en grève. Plus de 500 employés s’étaient mis en grève pour obtenir une amélioration des salaires et des conditions de travail et occupaient l’usine. Plus d’une centaine d’entre eux ont été interpellés et les autres ont été dispersés. L’intervention s’est produite alors que l’usine était bloquée depuis six jours. Selon la direction de Yoosung et la police, le blocage de l’usine de Asan était illégal dans la mesure où les grévistes empêchaient les non-grévistes d’entrer dans l’usine et occupaient les lieux.

Yoosung fabrique des éléments pour moteurs, notamment des segments de pistons et des arbres à cames pour différents constructeurs automobiles sud-coréens, dont certains, en rupture de stock, avaient dû suspendre leur production. La grève avait sérieusement affecté le premier constructeur sud-coréen, Hyundai qui a indiqué mardi avoir arrêté la production sur deux chaînes de moteurs diesel. Hyundai redoutait un déficit de production de 50.000 véhicules, soit 14% de ses ventes mensuelles, si la grève se poursuivait jusqu’à la fin mai.

Corée: La police contre les ouvriers de Yoosung

Le 1 avril 2010, des milliers d’ouvriers de l’usine Tekel (ex-monopole public de l’alcool et du tabac) s’étaient rassemblés pour protester contre la privatisation de leur entreprise, les licenciements massifs et les modifications de leurs conditions de travail. A l’époque, les forces de l’ordre ne s’étaient pas privées, afin de disperser les manifestants, de faire usage de leur gaz lacrymogènes sous prétexte que le rassemblement n’était pas autorisé. Malgré les avertissements, les ouvriers étaient restés sur place.

Aujourd’hui, le bureau du procureur général d’Ankara a annoncé avoir déposé plainte contre 111 ouvriers de Tekel, les accusant d’avoir violé la loi sur les manifestations. L’accusation préparée par le procureur affirme qu’aucune autorisation n’avait été délivrée par les autorités, et que les manifestants venus de tout le pays à Ankara avaient été mis en garde contre le rassemblement. Elle justifie également la violence des forces de l’ordre par les agissements des ouvriers, qui ont été brutalement battus et gazés par elles. Les 111 accusés risquent, en vertu de la loi turque, jusqu’à huit ans de prison.

Xavier Mathieu, délégué syndical de Continental-Clairvoix, est poursuivi devant le tribunal correctionnel pour avoir refusé de se soumettre à un test de fichage ADN. Cette nouvelle procédure est la suite des poursuites que le gouvernement avait engagées contre 7 travailleurs de Continental, suite à la manifestation d’avril 2009 à la sous-préfecture de Compiègne.

Le Comité de lutte et l’intersyndicale de Continental-Clairoix, avec l’ensemble du personnel appelle à une manifestation solidaire le mardi 3 mai à 11 heures à la gare de Compiègne pour se rendre en manifestation place du château à l’entrée du palais de justice :
* Pour exiger l’arrêt des poursuites et de l’acharnement du pouvoir contre les travailleurs de Continental et leur porte-parole.
* Pour reconnaître le droit à chaque citoyen de refuser de se soumettre à un test qu’il juge dégradant et attentatoire à sa liberté individuelle.
* Pour refuser d’assimiler le combat des travailleurs pour la défense de leur droit à un délit.

Xavier Mathieu, délégué à Continental-Clairvoix

Xavier Mathieu, délégué à Continental-Clairvoix

Le 3 mars, le front commun syndical CSC-FGTB a organisé une réunion pour les travailleurs de l’entreprise de titres-services VOF Perfecto pour rédiger un inventaire des problèmes rencontrés par les travailleurs de cette société. Peu de temps avant la réunion, un huissier s’est présenté. il voulait, à la demande de la direction, assister à la réunion. Il prétendait ne pas vouloir intervenir dans la réunion et ne faire « que quelques observations ». Il a été expulsé. La direction de VOF Perfecto avait déjà fait pression sur les travailleurs pour qu’ils n’assistent pas à la réunion.

Des échauffourées se sont produites aujourd’hui à Bruxelles entre la police et des manifestants venus dénoncer par milliers la politique d’austérité des gouvernements en Europe à l’occasion d’un sommet des dirigeants de l’UE. Des manifestants ont lancé des pavés sur les policiers et les bâtiments ministériels rue de la Loi. Le service d’ordre de la FGTB a tenté d’isoler un groupe particulièrement offensif des autres manifestants, mais ils ont été pris à partie des deux côtés, et traité (entre autre) de collabo; les manifestants ont rompu le cordon. La police, mobilisée en force, a fait usage de canons à eau pour empêcher les manifestants de se diriger vers le lieu de réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, pour adopter notamment un plan d’austérité appelé « Pacte pour l’euro ». 20.000 personnes ont participé à la manifestation. Douze policiers ont été légèrement blessés et il y a eu deux arrestations judiciaires.

Bruxelles: Affrontements et arrestations à la manif syndicale

Hier matin, 35 travailleurs d’une usine de fabrication de sièges de voiture dans la province de Kocaeli s’étaient rassemblés pour bloquer l’entrée sur le site de l’entreprise. Ils dénonçaient le licenciement de plusieurs employés membres du syndicat Birlesik Metal-Is, que la direction a justifié par la crise économique. Or, tous les licenciés ont été remplacés par de nouveaux employés. Les travailleurs avaient formé un cordon devant l’usine pour empêcher leurs employeurs de pénétrer dans le bâtiment. Mais la police est rapidement intervenue pour violemment déloger les ouvriers. Deux d’entre eux ont été blessés par les coups des forces de l’ordre.

Une trentaine de plaintes ont été déposées au commissariat d’Alès entre la mobilisation nationale contre la réforme des retraites du 23 septembre et les nombreuses autres qui ont suivi, à échelle hexagonale ou plus localement, cet automne. Dans le lot, des plaintes pour entrave à la liberté du travail, posées par des commerçants et des parents d’élèves du lycée JBD, d’autres pour dégradations, violences de la part des forces de l’ordre, menaces et violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique. En faisant appel aux images prises directement sur place, ou à la vidéo-protection, les policiers ont commencé le travail d’identification.

Mardi, au commissariat d’Alès, les cégétistes étaient nombreux, tracts à la main et drapeau au clair (photo) . Trois militants étaient entendus dans deux affaires différentes. Une syndicaliste était convoquée le matin comme témoin. Les deux autres étaient mis en cause pour dépôt d’immondices sur la voie publique. En représailles après son vote validant la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, deux tonnes de déchets avaient été déversées le 14 octobre devant la permanence du député UMP. Deux agents territoriaux auraient conduit et manœuvré le camion poubelle. En aucun cas, néanmoins, ils n’étaient les instigateurs du mouvement, répète la coordination CGT des territoriaux. Ce jour-là, selon leurs estimations, ils étaient plus de 150 devant la permanence. Un peu moins nombreux hier après-midi en face du commissariat, les camarades venus en soutien demeuraient bien présents. C’est la mairie d’Alès qui a porté plainte, qui estime le préjudice des dégradations à 80.000 €.

France: Premières procédures judiciaires à Alès