Une trentaine de plaintes ont été déposées au commissariat d’Alès entre la mobilisation nationale contre la réforme des retraites du 23 septembre et les nombreuses autres qui ont suivi, à échelle hexagonale ou plus localement, cet automne. Dans le lot, des plaintes pour entrave à la liberté du travail, posées par des commerçants et des parents d’élèves du lycée JBD, d’autres pour dégradations, violences de la part des forces de l’ordre, menaces et violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique. En faisant appel aux images prises directement sur place, ou à la vidéo-protection, les policiers ont commencé le travail d’identification.

Mardi, au commissariat d’Alès, les cégétistes étaient nombreux, tracts à la main et drapeau au clair (photo) . Trois militants étaient entendus dans deux affaires différentes. Une syndicaliste était convoquée le matin comme témoin. Les deux autres étaient mis en cause pour dépôt d’immondices sur la voie publique. En représailles après son vote validant la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, deux tonnes de déchets avaient été déversées le 14 octobre devant la permanence du député UMP. Deux agents territoriaux auraient conduit et manœuvré le camion poubelle. En aucun cas, néanmoins, ils n’étaient les instigateurs du mouvement, répète la coordination CGT des territoriaux. Ce jour-là, selon leurs estimations, ils étaient plus de 150 devant la permanence. Un peu moins nombreux hier après-midi en face du commissariat, les camarades venus en soutien demeuraient bien présents. C’est la mairie d’Alès qui a porté plainte, qui estime le préjudice des dégradations à 80.000 €.

France: Premières procédures judiciaires à Alès

Deux ans de prison, 4500 euros d’amende et le retrait de six points sur son permis de conduire pour entrave à la circulation, c’est la peine encourue par Gilles Frapper un militant poitevin de Sud-Éducation.
Il a participé le 26 octobre dernier à une action de blocage de la zone commerciale de Poitiers-Sud (photo) dans le cadre du mouvement contre la réforme des retraites. Convoqué le 8 novembre dernier au commissariat de Poitiers, la police lui a signifié ce procès-verbal. Il est accusé de ne pas avoir évacué son véhicule alors que l’ordre de dispersion avait été donné. La version du syndicaliste est différente, il affirme avoir obéi à cet ordre. Le dossier va être transmis prochainement au procureur de la République de Poitiers.

France: Vers un procès contre un syndicaliste de Poitiers

Comme beaucoup d’autres, la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne) était bloquée depuis plusieurs jours. En raison d’un début de pénurie en carburant occasionné par ces grèves, le préfet a décidé cette nuit de dégager l’usine. Vers 3h du matin, quatre fourgons se sont stationnés devant l’entrée et les gendarmes ont noté les noms des salariés réquisitionnés. Ceux-ci ont néanmoins décidé de poursuivre leur action, soutenus par une cinquantaine de salariés grévistes arrivés en renfort. Vers 7h, un ‘cordon citoyen’ d’environ 80 personnes, habitants du quartier et militants d’autres collectifs, s’est formé pour tenter d’empêcher l’action policière. En vain, car à 9h, les gendarmes sont entrés en action, poussant les manifestants pour dégager le portail. Des affrontements ont eu lieu entre les grévistes et les forces de l’ordre. Trois manifestants ont été blessés dans cette nouvelle entrave à la grève.

Déblocage de la raffinerie de Grandpuits

Déblocage de la raffinerie de Grandpuits

Interdits d’entrée, les ouvriers de l’automobile ont dû forcer l’entrée du Salon de l’auto vendredi à Paris, sous les coups de matraques et les gaz des CRS qu’ils ont fini par mettre en déroute. Les ouvriers ont pu pénétrer dans les halls d’exposition, pour manifester avec des slogans qui concernaient les retraites, les salaires et l’emploi.

France: Ouvriers de l’automobile contre CRS au Salon de l’auto

Par un communiqué paru hier, la FGTB wallonne condamne « les dérives sécuritaires dans les manifs ». Le communiqué mentionne entre autres que : la FGTB wallonne refuse la répression dont sont de plus en plus régulièrement victimes des militants qui choisissent des modes d’action et d’expression alternatifs non violents. Nous ne cautionnons en aucun cas l’amalgame qui est fait entre ces militants et de dangereux émeutiers et ne serons jamais complices des dérives sécuritaires qui les visent. Notons que quand elles s’accompagnent d’intimidations et de violences policières, ces pratiques se rapprochent dangereusement de celles des pires régimes politiques. » La FGTB fédérale de pour sa part envoyé un courrier au bourgmestre de Bruxelles-Ville et responsable de la zone de police, Freddy Thielemans.

Rappelons cependant que le service d’ordre commun avait pour consigne d’aviser la police si elle voyait des clowns, ces personnes déguisées pour baisser la tension entre policiers et manifestants. Par conséquent la FGTB fédérale dénoncerait ce à quoi elle a contribué (pour ne pas parler de l’attitudfe honteuse de certains délégués se faisant les auxiliaires duirects des arrestations et des violences policières).

Lire ici le communiqué de la FGTB wallone

Un accord a été signé à l’usine Plastiflex de Beringen. Le plan de fermeture a été accepté moyennant une hausse des primes de licenciements. La grève a duré deux semaines face à un patronat qui ne voulait pas aller au-delà du strict minimum légal. Le piquet de grève avait reçu la visite d’un huissier escorté de policiers avec une injonction pour laisser embarquer les outils servant à fabriquer les aspirateurs Miele dont Plastiflex est sous-traitant. Devant la résistance des travailleurs, la police avait fait usage de la force, arrêté et menotté les grévistes.

La répression massive sur les militants syndicaux indépendants se poursuit en Iran. Mansour Osanloo (photo), est le porte parole du syndicat Vahed celui des travailleurs et chauffeurs de bus de Téhéran. Il devait être libéré le 1er août 2010 mais une cour de justice a prétexté pour lui coller une année de prison de plus qu’il aurait des connexions avec les groupes d’opposition illégaux. La parodie de procès a duré une heure et dix minutes. Mansour Osanloo n’a même pas pu voir ses avocats qui n’ont pas étés informés de la date de l’audience.

Abdolreza Ghanbari un syndicaliste enseignant est incarcéré depuis plusieurs mois et a été condamné a la peine de mort c’est extrêmement inquiétant puisque on se rappelle encore de l’exécution par pendaison de Farzad Kamangar, un jeune enseignant et militant syndicaliste enseignant le 9 mai 2010 dernier

Behnam Ebrahimzadeh et Mehdi Farahi Shandiz, sont deux membres se la commission pour la formation des organisation de travailleurs libre en Iran, ils restent détenus au secret. Mehdi Farahi Shandiz est en prison depuis le 1er juillet 2010. Il est l’un des militants syndicaux arrêtés lors des manifestation du mois de mai 2009 à Téhéran. Il avait été séverement passé a tabac lors de son arrestation et subit ensuite la torture dans la prison tristement célèbre Kahrizak au sud de Téhéran, sous des accusations de « troubles a l’ordre public ».

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Mansour Osanloo

Mansour Osanloo

Depuis hier, de massives manifestations d’ouvriers du textile ont lieu au Bangladesh, et principalement dans la capitale, Dacca. Plus de 20.000 d’entre eux ont quitté leur travail afin de se rassembler dans les rues pour réclamer de meilleurs salaires. Leur salaire mensuel est fixé à 1662 taka (23 dollars), ce qui constitue une des rémunération mondiale les plus basses. Un comité d’urgence sur les salaires constitué de fonctionnaires du gouvernement, d’industriels et de syndicalistes a annoncé que le salaire minimum allait passer à 3000 taka (43 dollars) dès le 1er novembre. C’est suite à cette déclaration que les ouvriers sont descendus dans la rue. La hausse est jugée clairement insuffisante par les syndicats, qui réclament 5000 taka pour faire face notamment à la hausse du prix de l’alimentation. Hier, au moins 10.000 personnes ont bloqué une route au sud de la capitale. Les forces de police anti-émeute ont tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour les disperser. A Ashulia, au nord de la capitale, des combats de rue ont opposé les manifestants et les policiers. Jugeant la proposition du comité d’urgence insultante, les syndicats pourraient appeler à la grève nationale jusqu’à ce que le gouvernement accède à leur demande.

Policier anti-émeute au Bangladesh

Policier anti-émeute au Bangladesh

Au moins neuf ouvrières du textile ont été blessées mardi dans des heurts avec la police anti-émeutes cambodgienne qui a utilisé des matraques électriques pour mettre fin à une grève d’une semaine dans une usine à la périphérie de la capitale, Phnom Penh. 3.000 ouvrières faisaient suite au licenciement de leur représentant syndicat.

Le 16 juin dernier, le gouvernement panaméen a fait passer en force et sans débat parlementaire une loi qui criminalise la grève et réduit le financement des syndicats. Les diverses interventions arguant de son inconstitutionnalité, du non-respect des traités internationaux et du règlement du Parlement lui-même sont toutes passées à la trappe sans autre forme de procès. La réaction des travailleurs contre cette nouvelle loi ne s’est pas faite attendre, la répression de leurs mouvements non plus. Depuis dimanche, de nombreux travailleurs sont en grève illimitée et des manifestations se déroulent dans tout le pays. Le gouvernement a réagi par l’envoi de l’armée de certaines régions pour réprimer les grévistes. La répression est particulièrement violente: deux syndicalistes ont été tués, ainsi que de nombreux manifestants qui ont été asphyxiés par les gaz lacrymogènes. Des centaines de travailleurs ont été blessés et plusieurs personnes ont perdu la vue suite aux tirs des policiers dont les cartouches étaient remplies de billes à plomb. Il y a eu également des centaines d’arrestations. Samedi dernier, la police a encerclé pendant des heures un hôtel de Panama-City où s’étaient rassemblés des représentants d’ONG, de syndicats, de mouvements d’étudiants et d’organisations des droits de l’homme pour faire le point sur la situation. Plusieurs dizaines d’entre eux ont été emmené par les forces de l’ordre et leurs familles sont toujours sans de nouvelles de certains d’entre eux.

Répression policière au Panama

Répression policière au Panama