Le 1 avril 2010, des milliers d’ouvriers de l’usine Tekel (ex-monopole public de l’alcool et du tabac) s’étaient rassemblés pour protester contre la privatisation de leur entreprise, les licenciements massifs et les modifications de leurs conditions de travail. A l’époque, les forces de l’ordre ne s’étaient pas privées, afin de disperser les manifestants, de faire usage de leur gaz lacrymogènes sous prétexte que le rassemblement n’était pas autorisé. Malgré les avertissements, les ouvriers étaient restés sur place.

Aujourd’hui, le bureau du procureur général d’Ankara a annoncé avoir déposé plainte contre 111 ouvriers de Tekel, les accusant d’avoir violé la loi sur les manifestations. L’accusation préparée par le procureur affirme qu’aucune autorisation n’avait été délivrée par les autorités, et que les manifestants venus de tout le pays à Ankara avaient été mis en garde contre le rassemblement. Elle justifie également la violence des forces de l’ordre par les agissements des ouvriers, qui ont été brutalement battus et gazés par elles. Les 111 accusés risquent, en vertu de la loi turque, jusqu’à huit ans de prison.

Xavier Mathieu, délégué syndical de Continental-Clairvoix, est poursuivi devant le tribunal correctionnel pour avoir refusé de se soumettre à un test de fichage ADN. Cette nouvelle procédure est la suite des poursuites que le gouvernement avait engagées contre 7 travailleurs de Continental, suite à la manifestation d’avril 2009 à la sous-préfecture de Compiègne.

Le Comité de lutte et l’intersyndicale de Continental-Clairoix, avec l’ensemble du personnel appelle à une manifestation solidaire le mardi 3 mai à 11 heures à la gare de Compiègne pour se rendre en manifestation place du château à l’entrée du palais de justice :
* Pour exiger l’arrêt des poursuites et de l’acharnement du pouvoir contre les travailleurs de Continental et leur porte-parole.
* Pour reconnaître le droit à chaque citoyen de refuser de se soumettre à un test qu’il juge dégradant et attentatoire à sa liberté individuelle.
* Pour refuser d’assimiler le combat des travailleurs pour la défense de leur droit à un délit.

Xavier Mathieu, délégué à Continental-Clairvoix

Xavier Mathieu, délégué à Continental-Clairvoix

Le 3 mars, le front commun syndical CSC-FGTB a organisé une réunion pour les travailleurs de l’entreprise de titres-services VOF Perfecto pour rédiger un inventaire des problèmes rencontrés par les travailleurs de cette société. Peu de temps avant la réunion, un huissier s’est présenté. il voulait, à la demande de la direction, assister à la réunion. Il prétendait ne pas vouloir intervenir dans la réunion et ne faire « que quelques observations ». Il a été expulsé. La direction de VOF Perfecto avait déjà fait pression sur les travailleurs pour qu’ils n’assistent pas à la réunion.

Des échauffourées se sont produites aujourd’hui à Bruxelles entre la police et des manifestants venus dénoncer par milliers la politique d’austérité des gouvernements en Europe à l’occasion d’un sommet des dirigeants de l’UE. Des manifestants ont lancé des pavés sur les policiers et les bâtiments ministériels rue de la Loi. Le service d’ordre de la FGTB a tenté d’isoler un groupe particulièrement offensif des autres manifestants, mais ils ont été pris à partie des deux côtés, et traité (entre autre) de collabo; les manifestants ont rompu le cordon. La police, mobilisée en force, a fait usage de canons à eau pour empêcher les manifestants de se diriger vers le lieu de réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, pour adopter notamment un plan d’austérité appelé « Pacte pour l’euro ». 20.000 personnes ont participé à la manifestation. Douze policiers ont été légèrement blessés et il y a eu deux arrestations judiciaires.

Bruxelles: Affrontements et arrestations à la manif syndicale

Hier matin, 35 travailleurs d’une usine de fabrication de sièges de voiture dans la province de Kocaeli s’étaient rassemblés pour bloquer l’entrée sur le site de l’entreprise. Ils dénonçaient le licenciement de plusieurs employés membres du syndicat Birlesik Metal-Is, que la direction a justifié par la crise économique. Or, tous les licenciés ont été remplacés par de nouveaux employés. Les travailleurs avaient formé un cordon devant l’usine pour empêcher leurs employeurs de pénétrer dans le bâtiment. Mais la police est rapidement intervenue pour violemment déloger les ouvriers. Deux d’entre eux ont été blessés par les coups des forces de l’ordre.

Une trentaine de plaintes ont été déposées au commissariat d’Alès entre la mobilisation nationale contre la réforme des retraites du 23 septembre et les nombreuses autres qui ont suivi, à échelle hexagonale ou plus localement, cet automne. Dans le lot, des plaintes pour entrave à la liberté du travail, posées par des commerçants et des parents d’élèves du lycée JBD, d’autres pour dégradations, violences de la part des forces de l’ordre, menaces et violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique. En faisant appel aux images prises directement sur place, ou à la vidéo-protection, les policiers ont commencé le travail d’identification.

Mardi, au commissariat d’Alès, les cégétistes étaient nombreux, tracts à la main et drapeau au clair (photo) . Trois militants étaient entendus dans deux affaires différentes. Une syndicaliste était convoquée le matin comme témoin. Les deux autres étaient mis en cause pour dépôt d’immondices sur la voie publique. En représailles après son vote validant la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, deux tonnes de déchets avaient été déversées le 14 octobre devant la permanence du député UMP. Deux agents territoriaux auraient conduit et manœuvré le camion poubelle. En aucun cas, néanmoins, ils n’étaient les instigateurs du mouvement, répète la coordination CGT des territoriaux. Ce jour-là, selon leurs estimations, ils étaient plus de 150 devant la permanence. Un peu moins nombreux hier après-midi en face du commissariat, les camarades venus en soutien demeuraient bien présents. C’est la mairie d’Alès qui a porté plainte, qui estime le préjudice des dégradations à 80.000 €.

France: Premières procédures judiciaires à Alès

Deux ans de prison, 4500 euros d’amende et le retrait de six points sur son permis de conduire pour entrave à la circulation, c’est la peine encourue par Gilles Frapper un militant poitevin de Sud-Éducation.
Il a participé le 26 octobre dernier à une action de blocage de la zone commerciale de Poitiers-Sud (photo) dans le cadre du mouvement contre la réforme des retraites. Convoqué le 8 novembre dernier au commissariat de Poitiers, la police lui a signifié ce procès-verbal. Il est accusé de ne pas avoir évacué son véhicule alors que l’ordre de dispersion avait été donné. La version du syndicaliste est différente, il affirme avoir obéi à cet ordre. Le dossier va être transmis prochainement au procureur de la République de Poitiers.

France: Vers un procès contre un syndicaliste de Poitiers

Comme beaucoup d’autres, la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne) était bloquée depuis plusieurs jours. En raison d’un début de pénurie en carburant occasionné par ces grèves, le préfet a décidé cette nuit de dégager l’usine. Vers 3h du matin, quatre fourgons se sont stationnés devant l’entrée et les gendarmes ont noté les noms des salariés réquisitionnés. Ceux-ci ont néanmoins décidé de poursuivre leur action, soutenus par une cinquantaine de salariés grévistes arrivés en renfort. Vers 7h, un ‘cordon citoyen’ d’environ 80 personnes, habitants du quartier et militants d’autres collectifs, s’est formé pour tenter d’empêcher l’action policière. En vain, car à 9h, les gendarmes sont entrés en action, poussant les manifestants pour dégager le portail. Des affrontements ont eu lieu entre les grévistes et les forces de l’ordre. Trois manifestants ont été blessés dans cette nouvelle entrave à la grève.

Déblocage de la raffinerie de Grandpuits

Déblocage de la raffinerie de Grandpuits

Interdits d’entrée, les ouvriers de l’automobile ont dû forcer l’entrée du Salon de l’auto vendredi à Paris, sous les coups de matraques et les gaz des CRS qu’ils ont fini par mettre en déroute. Les ouvriers ont pu pénétrer dans les halls d’exposition, pour manifester avec des slogans qui concernaient les retraites, les salaires et l’emploi.

France: Ouvriers de l’automobile contre CRS au Salon de l’auto

Par un communiqué paru hier, la FGTB wallonne condamne « les dérives sécuritaires dans les manifs ». Le communiqué mentionne entre autres que : la FGTB wallonne refuse la répression dont sont de plus en plus régulièrement victimes des militants qui choisissent des modes d’action et d’expression alternatifs non violents. Nous ne cautionnons en aucun cas l’amalgame qui est fait entre ces militants et de dangereux émeutiers et ne serons jamais complices des dérives sécuritaires qui les visent. Notons que quand elles s’accompagnent d’intimidations et de violences policières, ces pratiques se rapprochent dangereusement de celles des pires régimes politiques. » La FGTB fédérale de pour sa part envoyé un courrier au bourgmestre de Bruxelles-Ville et responsable de la zone de police, Freddy Thielemans.

Rappelons cependant que le service d’ordre commun avait pour consigne d’aviser la police si elle voyait des clowns, ces personnes déguisées pour baisser la tension entre policiers et manifestants. Par conséquent la FGTB fédérale dénoncerait ce à quoi elle a contribué (pour ne pas parler de l’attitudfe honteuse de certains délégués se faisant les auxiliaires duirects des arrestations et des violences policières).

Lire ici le communiqué de la FGTB wallone