Le 15 novembre, Oscar Reina, porte-parole du Syndicat andalou des travailleur (SAT), a été arrêté à Grenade (Andalousie) alors qu’il collait des affiches pour promouvoir la manifestation de la journée nationale de l’Andalousie et le festival contre la répression organisé par le SAT début décembre. Oscar Reina a été arrêté pour délit de diffamation contre la Couronne. Il y aurait actuellement deux recours légaux contre Reina, une à Séville et à l’autre à Madrid. Le porte-parole national de la SAT n’aurait pas comparu devant les tribunaux et aurait été arrêté dans le cadre de cette non-comparution. Il sera relâché quelques heures plus tard.

Le Syndicat andalou des travailleurs est la cible d’une répression importante depuis plusieurs années. Actuellement, plus de quatre cents militants du SAT sont poursuivis en justice et le montant des amendes s’élève à plus de quatre cent mille euros.

Ce dimanche 4 novembre, Huber Ballesteros, membre du comité exécutif de la Centrale Unitaire de Travailleurs (CUT), devait quitter la Colombie pour se rendre à Bruxelles , afin de rencontrer des organisations sociales, des syndicats belges, ainsi que des Parlementaires Européens au sujet des avancements des Accords de paix en Colombie. A l’aéroport de Bogota, des agents de la douane l’ont empêché de partir car celui-ci n’aurait pas reçu d’autorisation de la JEP (Justice spéciale pour la paix).

Huber Ballesteros a déjà fait plus de trois ans de prison suite à son travail syndical et social en Colombie. Il était leader syndical lors de la grève nationale organisé par le secteur paysan en 2013 qui revendiquait des conditions de vie décentes pour les paysans colombiens. Il ne sera libéré qu’en 2017.

Les négociations de paix entre le gouvernement colombien et l’ELN sont au point mort depuis que le nouveau président Ivan Duque a présenté des conditions drastiques, tel que la libération de l’ensemble des prisonniers de guerre de l’ELN, pour poursuivre le dialogue. L’interdiction pour Huber Ballesteros de quitter le territoire seraient en lien à son travail dans la mise en œuvre des accords de paix.

Huber Ballesteros

Le 31 octobre dernier, Danny Boy Bautista a été tué par un tireur non identifié dans la ville de Compostela, dans la province de Compostela Valley. Bautista travaillait depuis cinq ans pour la société Sumifru (une multinationale japonaise spécialisée dans la production et l’exportation de fruits) et était un membre actif du syndicat NAMASUFA. Le meurtre de Bautista fairait partie de l’application du «Oplan Kapayapaan», le programme de sécurité de l’administration Duterte qui justifie les attaques et la répression politique contre des militants, des dirigeants syndicaux et sectoriels à travers le pays.

Plusieurs dirigeants syndicaux de la région ont échappés à des tentatives de meurtres et sont régulièrement harcelés par l’armée, tandis que tous les membres du syndicat sont appelés par l’armée à se présenter pour ne pas être soupçonné d’appartenance ou de soutien à la NPA.

Le corps de Dany Boy Bautista (photo diffusée par son syndicat)

Le 28 octobre, quinze travailleurs de la société HEPCO (un des plus importants fabricants de machines de construction en Iran) ont été condamnés avec sursis à des peines de un à deux ans de prison et à 74 coups de fouet. Ces travailleurs ont été poursuivis suite a une grève organisée en mai de cette année pour protester contre le non-paiement de leur salaire et avantages sociaux. Ils ont été accusés d’avoir perturbé l’ordre public et fait de la propagande contre le régime. Le tribunal a suspendu les peines pour cinq ans ce qui signifie que les accusés devront rester « discrets » et ne se livrer à aucune forme d’activisme. Certains de ces travailleurs étaient des représentants syndicaux négociant avec l’employeur.

Le travail syndical en Iran est considéré comme une infraction à la sécurité nationale. Les syndicats indépendants sont interdits, les grévistes sont souvent licenciés avec la menace d’être arrêtés, et les dirigeants syndicaux sont systématiquement poursuivis pour des accusations de sécurité nationale et condamnés à de longues peines de prison.

Travailleurs d'HEPCO en grève

Après ceux de Kankan, les enseignants grévistes de Faranah voulaient manifester ce samedi pour protester contre le gel de leur salaire par le gouvernement. Très tôt le matin, ils étaient nombreux à se regrouper à la base du SLECG (Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée) pour manifester contre les autorités scolaires. A 9 heures, munis de pancartes, les enseignants se sont mis en marche, mais les gendarmes ont chargé la manifestants, pulvérisant du gaz lacrymogène et arrêtant deux enseignantes (qui seront relâchées un peu plus tard). Depuis le 3 octobre, le système éducatif guinéen est secoué par une grève générale et illimitée.

Le début de la manifestation de samedi

Après plusieurs mois de lutte acharnée ayant culminé il y a une dizaine de jours par des violences physiques faites aux grévistes (voir notre article), l’usine de vêtement Fu Yuen, dont la direction est d’origine chinoise, a accepté de réintégrer les trente grévistes qu’elle avait renvoyés le 20 août sans préavis et sous prétexte qu’ils gênaient la production et ne respectaient pas les règles de l’entreprise. Une grande marche rassemblant gréviste et activistes avait eu lieu lundi au parc Mahabandula demandant l’aide du gouvernement. L’entreprise de vêtements à ouvert en 2014 dans la zone industrielle Seikkan à Dagon et emploie 1.400 personnes.

Une victoire pour les travailleurs (essentiellement des travailleuses) de l'usine Fu Yuen

Julien Pauliac est convoqué au tribunal correctionnel pour avoir, en tant que Secrétaire Général de l’UD Cgt 63, « organisé une manifestation sur la voie publique ayant été interdite dans les conditions fixées par la loi », au péage de Gerzat, lors des mobilisations contre la loi travail XXL, le 8 juillet 2017. Julien est ouvrier de l’État à l’AIA ; son syndicat apppelle à un rassemblement solidaire le 5 novembre. Rendez-vous dès 9h devant l’AIA, 161 avenue du Brézet à Clermont-Ferrand.Rendez-vous place de l’Étoile à Clermont, de midi à 14h, début de l’audience.

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Au moins 50 personnes ont été blessées dans un affrontement opposant des ouvriers du textile et la police devant la zone franche industrielle de Narayanganj dans la région d’Adamjee, lundi matin. Des centaines de travailleurs de différentes usines ont commencé à se rassembler devant l’entrée principale de la zone franche à partir de 7 heures du matin et ont manifesté pour réclamer le paiement de leurs arriérés de leur salaire qui s’élèvent parfois à quatre mois. Au nombre de 3000, ils ont bloqué la route Adamjee-Narayanganj et mis le feu à un camion. Les policiers est intervenue massivement et brutalement. Au moins 50 travailleurs et cinq policiers ont été blessés au cours des affrontements.

Le camion incendié pr les manifestants

Ce dimanche 14 octobre, les enseignants iraniens ont lancé une grève nationale de deux jours pour protester contre les bas salaires, la dégradation de la qualité de l’enseignement public et la criminalisation des militants qui luttent pour les droits des enseignants. Les autorités iraniennes ont réagi en expulsant les enseignants grévistes des écoles et en arrêtant les dirigeants des syndicats de l’éducation. Mohammad Sadegh Shekari, Mohammad Reza Ramezanzadeh et Abdolreza Ghanbari font partie des militants arrêtés.

Les leaders syndicaux sont régulièrement la cible des autorités iraniennes. Certains sont toujours en prison, dont Mohammed Habibi, membre du comité exécutif du syndicat des enseignants de Téhéran, et Ismael Abdi, dirigeant du syndicat des enseignants de Téhéran (voir nos articles ici et ici).

Enseignantes en grève en Iran

La police anti-émeute birmane est intervenue dans une usine chinoise de vêtements, hier lundi, après que des travailleurs protestataires aient été attaqués par des bandes de nervis au service de la direction de l’usine. Des douzaines de travailleurs ont été blessés. Les travailleurs, en grande majorité des travailleuses, ont commencé il y a deux mois à tenir un piquet devant l’usine chinoise Fu Yuen Garment Co Ltd à Yangon, pour dénoncer les conditions de travail déplorables et les mauvais traitements subis dans l’entreprise. La Birmanie est en train de devenir le dernier centre asiatique de vêtements à bas prix.

Affrontements devant la Fu Yuen Garment Co Ltd à Yangon