L’équipementier aéronautique Ratier (1.100 salariés) installé à Figeac (Lot) a été condamné par la cour d’appel d’Agen à verser 950.000 euros au total à neuf salariés, membres de la CGT et reconnus victimes de discrimination après 15 ans de procédure. Dans son arrêt , la chambre sociale de la cour d’appel d’Agen conclut que les neuf hommes ont « été victimes d’une discrimination à raison de leur activité syndicale ». Elle condamne la société Ratier-Figeac à leur payer des sommes allant de 31.000 à 175.000 euros pour le préjudice financier, ainsi que 5.000 euros chacun au titre du préjudice moral.

Dans cette affaire engagée en 2000, la Cour de cassation a déjà donné raison par trois fois aux salariés. Cependant, l’entreprise Ratier « envisage de se pourvoir en cassation » d’ici la mi-avril, « après une analyse juridique précise ».

Les agents de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) qui observent un mouvement de grève se disent préoccupés par la situation du président de leur délégation nationale, Victor Umba, dont ils sont sans nouvelles depuis plus d’un mois. Ce dernier avait été arrêté, été gardé pendant quelques jours au cachot de la police ville de Lubumbashi, puis transféré à Kinshasa. D’après ces agents, toutes les démarches menées pour avoir de ses nouvelles sont restées vaines. Son arrestation est intervenue lorsque les cheminots grévistes se sont introduits dans les installations de cette entreprise pour réclamer leur décompte final auprès de l’employeur. Ce dernier les avait considérés comme déserteurs. La police d’intervention rapide accompagnés par ceux de la police militaire avaient lancé des gaz lacrymogènes afin de disperser les manifestants. Dans la foulée, le président de la délégation syndicale nationale avait été arrêté.

Les agents grévistes dénoncent aussi des arrestations enregistrées dans leurs rangs. Lundi, la police les a encore dispersés au camp Maramba où ils étaient rassemblés. Trois d’entre eux et un mineur de 15 ans, fils d’un agent, ont été appréhendés. Jusqu’à présent, leurs collègues n’ont pas de leurs nouvelles. Toutes les tentatives menées pour avoir la réaction du commandant de l’unité de la police incriminée sont restées vaines.

Le premier constructeur mondial d’automobiles Toyota a annoncé lundi 17 mars la suspension de sa production de véhicules en Inde, à cause d’émeutes dans ses deux usines du sud-ouest du pays. Le groupe japonais a expliqué dans un communiqué que des employés s’étaient livrés depuis près d’un mois à “des arrêts délibérés de ligne de production, des intimidations et des menaces à l’encontre de cadres”.

Les deux usines d’assemblage concernées par ces problèmes et cette suspension sont les deux seules du groupe dans ce pays : situées près de Bangalore, dans l’État du Karnataka, elles emploient 6.400 personnes et disposent d’une capacité cumulée de production annuelle de 310.000 véhicules. La suspension des opérations a été décidée dès dimanche mais elle n’est entrée en application que ce lundi. Le groupe espérait pouvoir redémarrer la production dès que les conditions le permettraient.

Inde: Lock-out chez Toyota

Plus de 1000 salariés d’IBM Systems Technology Co ( ISTC ), l’unité de fabrication de serveur d’IBM,ont débrayé le 3 mars pour protester contre l’offre d’indemnités de l’ usine, suite à l’acquisition prévue par le géant de de l’informatique Lenovo plus tard cette année. En rétorsion, la direction a mis fin aux contrats de travail de 19 salariés parce qu’ils « auraient violé les politiques de l’entreprise en provoquant un arrêt de la production (autrement dit fait la grève) ». La grève entre dans son huitième jour. Et certains des travailleurs ont organisé un sit-in de protestation lundi soir. Environ 100 grévistes auraient signé un accord, les autres ouvriers préférant continuer la lutte à «protéger leurs droits et défendre leurs avantages».

grévistes d’IBM en Chine

grévistes d'IBM en Chine

Les gendarmes sollicités par la direction, sont intervenu lundi soir pour mettre fin à l’occupation par les salariés grévistes de leur usine de Bouzonville (Moselle) du groupe métallurgique Manoir Industries. L’évacuation s’était déroulée sans heurts. La production a repris ce mardi matin.

Cette forge de près de 200 salariés était occupée jour et nuit depuis mercredi dernier par une partie des salariés, en grève pour réclamer une hausse des salaires. La direction avait saisi le tribunal de grande instance de Metz et obtenu lundi une ordonnance de levée du blocage. Fondeur spécialiste de pièces métalliques de haute performance pour la pétrochimie, la construction, l’énergie ou encore la défense, Manoir Industries emploie 1.400 salariés sur sept sites dans le monde, dont quatre en France. Manoir Industries est en pleine mutation depuis la cession des deux tiers de son activité au groupe chinois Yantai Taihai, début 2013.

France: Les gendarmes évacuent des ouvriers grévistes

En septembre dernier, protestant contre la réforme des retraites, des affiches sont collées sur les vitres du local du Parti socialiste du Havre, la plaque murale de la députée est démontée. Quatre militants de la CGT sont poursuivis pour « vol » ou « recel » de la plaque, et dégradation de bâtiment : le procureur requiert 2 mois avec sursis.

Lors d’un piquet de grève le 10 janvier dernier, un huissier provoque le groupe, sifflotant l’internationale et fixant les manifestants en photo. Dex syndicalistes interviennent, l’huissier les bouscule et perd son dossier. Ils sont alors poursuivis pour violence et vol, dans un dossier basé exclusivement sur les déclarations contradictoires de l’huissier. C’est pour cela que le procureur va requérir 6 mois ferme. Les audiences de ces deux affaires avaient eu lieu le même jour, vendredi 21 février, en urgence (quand il s’agit de juger des patrons, les plaintes sont soit enterrées, soit traitées avec des années de retard). Plusieurs milliers de manifestants étaient présents ce 21 février au palais de justice du Havre pour exprimer leur soutien. Le jugement sera rendu le 31 mars.

France: Procès anti-syndicalistes

Les grévistes de La Poste se sont rendu au Siège national du Courrier, boulevard Brune à Paris, pour s’adresser à leurs responsables nationaux directs en exigeant une réelle négociation. C’est la quatrième occupation: Vaugirard à deux reprises, le siège central de La Banque Postale, maintenant le Siège Courrier, à la consternation des responsables de la sûreté du Siège, les grévistes sont encore une fois parvenus à entrer sans encombre dans un des sièges de La Poste alors que la direction avait renforcé son dispositif sécuritaire.

Les grévistes sont directement allés à l’étage où se trouvent les bureaux des hauts dirigeants du courrier et ont investi la salle du Conseil où ils ont l’habitude de se réunir. La direction a une nouvelle fois eu recours à la force : en début de soirée, une bonne douzaine de cars de CRS ont été mobilisés. Un panier à salade grand format avait été spécialement préparé pour emmener un maximum de grévistes au poste. Mais ceux-ci sont parvenus à s’éclipser.

France: Les postiers en grève échappent aux CRS

La direction d’Agfa-Gevaert va mettre un terme à la mission des huissiers qu’elle a envoyé aujourd’hui lundi sur le site anversois, toujours bloqué par les travailleurs en grève. L’astreinte qui pourrait être infligée aux personnes présentes au piquet de grève s’élèverait à 5.000 euros par personne. Selon les syndicats, la réunion devrait être organisée avec un médiateur social issu du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale. Le piquet de grève installé devant les portes de l’entreprise reste pour l’instant en place. Une large partie du dispositif policier qui stationnait près de l’usine, et notamment autopompes, a quitté les lieux.

Anvers: La situation à Agfa-Gevaert

Le 25 novembre 2010, un syndicaliste de SUD qui avait eu l’intention de manifester contre la réforme des retraites, avait été maintenu à la gendarmerie du Mayet-de-Montagne (Allier) toute une matinée, lors d’une visite de Nicolas Sarkozy, alors président de la République.
Le syndicaliste avait raconté que deux gendarmes étaient venus le chercher à la sortie de son travail, alors qu’il avait l’intention de se rendre à cette manifestation organisée à l’occasion de la visite du chef de l’Etat.
Il avait déposé une plainte pour « arrestation abusive » et une instruction avait été ouverte, aboutissant en décembre 2011 à la mise en examen de sept gendarmes.

Cinq d’entre eux ont bénéficié d’un non lieu mais deux officiers supérieurs de gendarmerie sont renvoyés devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand. Ils devront répondre d’« acte attentatoire à la liberté individuelle commis arbitrairement par une personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions », un délit passible de 7 ans d’emprisonnement et 100.000 euros d’amende.

Depuis lundi, l’usine Valeo produisant de phares pour automobile (1 000 salariés), à Angers, est totalement bloquée par une centaine d’ouvriers qui demandent 100 euros d’augmentation sur le salaire de base au moment où le groupe Valeo annonce un chiffre d’affaires en hausse de 9% et un résultat net de 18%. Quelque deux cents cadres et ingénieurs, à l’instigation de la direction, sont sortis faire pression sur les grévistes mais ils se sont dégonflés à une cinquantaine de mètres de l’entrée du site. Un huissier a distribué à dix-huit grévistes, pour la plupart des représentants du personnel, une assignation à comparaître devant le palais de justice d’Angers. La levée du blocus est exigée. En cas de refus, la direction a demandé une intervention des forces de l’ordre.


L'usine Valeo bloquée par OuestFranceFR