Le 13 février, le centre d’appels « Total Call » à Casablanca, filiale du groupe de télécommunications Iliad (la maison mère de Free), a licencié cinq responsables de l’Union Marocaine du Travail (UMT) le lendemain de l’enregistrement officiel, en conformité avec la loi marocaine, d’un syndicat au sein de l’entreprise. Le syndicat U.M.T. demande leur réintégration immédiate.

Fin 2013 et début 2014 furent marqués sur Montauban par une grève des postiers de 26 jours. Un protocole de fin de conflit a été signé, mais la Poste a par la suite déposé trois plaintes contre deux syndicalistes (dont le secrétaire départemental de la CGT) pour harcèlement moral, pose de cadenas sur les grilles du centre de tri, et occupation des locaux. Le 18 mars une cinquantaine de manifestants s’est rassemblée devant l’entrée du commissariat pour soutenir le convoqué du jour. La secrétaire générale départementale de la CGT a dénoncé : «la criminalisation de l’activité syndicale qui prend une ampleur démesurée en France et sur tout le département.»

Une nouvelle manifestation est annoncée ce lundi à 13 h 45 devant les grilles de Bridgestone Béthune à l’appel d’une intersyndicale CGT-SUD-CNT-FSU. Motif cette fois? Soutenir cinq salariés convoqués par la direction dans le cadre d’une procédure disciplinaire. Deux d’entre eux sont des représentants syndicaux, un troisième est syndiqué, les deux derniers sont des salariés non-protégés. Le 19 février dernier, un cortège de manifestants partis du centre de Béthune avait fait halte devant les grilles provoquant un débrayage. Les cinq salariés concernés risquent une mise à pied.

Une manifestation a tourné avant-hier 19 mars en échauffourées devant le monument aux morts de Papeete. Des centaines de grévistes manifestaient contre la réforme de la fonction publique communale, alors que les autorités de la Polynésie française et de l’Etat devaient commémorer la fin de la guerre d’Algérie. Les grévistes reprochaient au Haut-commissaire de la République, de ne pas les recevoir. Des coups ont été échangés entre grévistes et policiers. La réforme de la fonction publique communale ne prend pas en compte les spécificités insulaires et va provoquer des pertes de revenus importantes pour beaucoup d’employés. La grève est massivement en Polynésie qui compte 4.800 agents communaux.

heurts à papeete

Le Bénin va débloquer 2 milliards de francs CFA pour rembourser les ponctions opérées sur les salaires des fonctionnaires lors des grèves de 2012. Le gouvernement s’engage à restituer la totalité des sommes défalquées sur les salaires lors des grèves de l’année 2012 à partir du mois d’avril. Depuis le 7 janvier dernier l’administration publique béninoise est paralysée par un mouvement de débrayage de 72 heures par semaine, suite à la répression le 27 décembre dernier, d’une marche pacifique des centrales syndicales pour exiger la préservation des libertés fondamentales. Suite à cette répression, les centrales syndicales ont lancé un mouvement de grève générale de 72 heures par semaine, pour exiger le limogeage du commissaire de la ville de Cotonou et du préfet de l’Atlantique et du Littoral et le remboursement des ponctions sur les salaires. Les centrales syndicales ont demandé à se référer à leurs bases pour toute décision à prendre concernant la levée des motions de grève.

Manifestation de grévistes au Bénin

L’équipementier aéronautique Ratier (1.100 salariés) installé à Figeac (Lot) a été condamné par la cour d’appel d’Agen à verser 950.000 euros au total à neuf salariés, membres de la CGT et reconnus victimes de discrimination après 15 ans de procédure. Dans son arrêt , la chambre sociale de la cour d’appel d’Agen conclut que les neuf hommes ont « été victimes d’une discrimination à raison de leur activité syndicale ». Elle condamne la société Ratier-Figeac à leur payer des sommes allant de 31.000 à 175.000 euros pour le préjudice financier, ainsi que 5.000 euros chacun au titre du préjudice moral.

Dans cette affaire engagée en 2000, la Cour de cassation a déjà donné raison par trois fois aux salariés. Cependant, l’entreprise Ratier « envisage de se pourvoir en cassation » d’ici la mi-avril, « après une analyse juridique précise ».

Les agents de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) qui observent un mouvement de grève se disent préoccupés par la situation du président de leur délégation nationale, Victor Umba, dont ils sont sans nouvelles depuis plus d’un mois. Ce dernier avait été arrêté, été gardé pendant quelques jours au cachot de la police ville de Lubumbashi, puis transféré à Kinshasa. D’après ces agents, toutes les démarches menées pour avoir de ses nouvelles sont restées vaines. Son arrestation est intervenue lorsque les cheminots grévistes se sont introduits dans les installations de cette entreprise pour réclamer leur décompte final auprès de l’employeur. Ce dernier les avait considérés comme déserteurs. La police d’intervention rapide accompagnés par ceux de la police militaire avaient lancé des gaz lacrymogènes afin de disperser les manifestants. Dans la foulée, le président de la délégation syndicale nationale avait été arrêté.

Les agents grévistes dénoncent aussi des arrestations enregistrées dans leurs rangs. Lundi, la police les a encore dispersés au camp Maramba où ils étaient rassemblés. Trois d’entre eux et un mineur de 15 ans, fils d’un agent, ont été appréhendés. Jusqu’à présent, leurs collègues n’ont pas de leurs nouvelles. Toutes les tentatives menées pour avoir la réaction du commandant de l’unité de la police incriminée sont restées vaines.

Le premier constructeur mondial d’automobiles Toyota a annoncé lundi 17 mars la suspension de sa production de véhicules en Inde, à cause d’émeutes dans ses deux usines du sud-ouest du pays. Le groupe japonais a expliqué dans un communiqué que des employés s’étaient livrés depuis près d’un mois à “des arrêts délibérés de ligne de production, des intimidations et des menaces à l’encontre de cadres”.

Les deux usines d’assemblage concernées par ces problèmes et cette suspension sont les deux seules du groupe dans ce pays : situées près de Bangalore, dans l’État du Karnataka, elles emploient 6.400 personnes et disposent d’une capacité cumulée de production annuelle de 310.000 véhicules. La suspension des opérations a été décidée dès dimanche mais elle n’est entrée en application que ce lundi. Le groupe espérait pouvoir redémarrer la production dès que les conditions le permettraient.

Inde: Lock-out chez Toyota

Plus de 1000 salariés d’IBM Systems Technology Co ( ISTC ), l’unité de fabrication de serveur d’IBM,ont débrayé le 3 mars pour protester contre l’offre d’indemnités de l’ usine, suite à l’acquisition prévue par le géant de de l’informatique Lenovo plus tard cette année. En rétorsion, la direction a mis fin aux contrats de travail de 19 salariés parce qu’ils « auraient violé les politiques de l’entreprise en provoquant un arrêt de la production (autrement dit fait la grève) ». La grève entre dans son huitième jour. Et certains des travailleurs ont organisé un sit-in de protestation lundi soir. Environ 100 grévistes auraient signé un accord, les autres ouvriers préférant continuer la lutte à «protéger leurs droits et défendre leurs avantages».

grévistes d'IBM en Chine

Les gendarmes sollicités par la direction, sont intervenu lundi soir pour mettre fin à l’occupation par les salariés grévistes de leur usine de Bouzonville (Moselle) du groupe métallurgique Manoir Industries. L’évacuation s’était déroulée sans heurts. La production a repris ce mardi matin.

Cette forge de près de 200 salariés était occupée jour et nuit depuis mercredi dernier par une partie des salariés, en grève pour réclamer une hausse des salaires. La direction avait saisi le tribunal de grande instance de Metz et obtenu lundi une ordonnance de levée du blocage. Fondeur spécialiste de pièces métalliques de haute performance pour la pétrochimie, la construction, l’énergie ou encore la défense, Manoir Industries emploie 1.400 salariés sur sept sites dans le monde, dont quatre en France. Manoir Industries est en pleine mutation depuis la cession des deux tiers de son activité au groupe chinois Yantai Taihai, début 2013.

France: Les gendarmes évacuent des ouvriers grévistes