Afin de tenter d’identifier l’ensemble des « fauteurs de troubles » du G20 de Toronto au mois de juin, la police a confié toutes ses images à un spécialiste en reconnaissance faciale. Ce dernier utilise le logiciel de dernière génération utilisé par les banques, dont nous avons précédemment parlé, pour analyser le matériel policier constitué de plus de 28.000 images et de quelques 600 vidéos. Ces images proviennent des caméras en circuit fermé qui ont tourné durant toute la durée du sommet, mais ce sont également des photos fournies par des particuliers et des policiers en civil présents sur place.

Jusqu’à présent, l’unité d’enquête a arrêté vingt personnes et a déposé une soixantaine d’accusations. L’identification des suspects a mobilisé les policiers durant plusieurs semaines. Les services de police de Montréal et de New-York ont aussi été mis à contribution. Mais la police de Toronto n’est toujours pas parvenue à identifier tous les militants qu’elle souhaite traduire en justice, notamment les membres du Black Bloc, et a donc décidé de faire appel à l’informatique.

Identification par logiciel informatique

Identification par logiciel informatique

Les Jeux du Commonwealth, également connus sous le nom de ‘Friendly Games’ vont débuter le 4 octobre prochain dans une ville de New Delhi sous haute surveillance. Ils constitueront probablement les Jeux les plus contrôlés de l’histoire. Environ 80.000 officiers de police, 17.500 paramilitaires, dont des snipers et des experts en dispositifs explosifs, 3.000 commandos spécialisés et 100 équipes anti-sabotage seront déployés. Tous les véhicules transportant les sportifs et les officiels seront escortés par des commandos armés. En ville, la présence policière et militaire massive sera soutenue par l’installation de 2.000 caméras CCTV (télévision en circuit fermé) et une surveillance aérienne continue. Tous les lieux où se tiendront les épreuves seront protégés par quatre couches de sécurité et surveillés par des tireurs d’élite postés sur les toits. Les spectateurs devront passer dans des détecteurs et voir leur bagages scannés avant d’entrer dans les stades.

La lutte organisée contre les disparitions en garde à vue a commencé en Amérique Latine. La lutte des « Mères de la Place de Mai » en Argentine a été un exemple pour beaucoup des personnes dans divers pays du monde. Aussi en Turquie où la résistance a débuté avec la campagne pour un militant révolutionnaire, Hasan Ocak disparu en 1995, dont on a fini par retrouver la dépouille portant des traces de tortures.

C’est suite à cette campagne que fut fondé, en 1996, le « Comité International Contre les Disparitions » (ICAD) dans le but de coordonner et d’organiser la résistance contre les disparitions à l’échelle internationale. La 2e Conférence Internationale Contre les Disparitions s’est tenue à Bogota en 1997. Deux membres d’une organisation que soutenaient la Conférence, ont été assassinés par les forces paramilitaires, avant la Conférence, le 19 mai 1997. Ils avaient enquêté et éclairci beaucoup des cas de disparition en garde à vue. La 3e Conférence a été réalisée aux Philippines, à Manille, en 1999, et la 4e en 2002 à Nuremberg. La 5e Conférence internationale d’ICAD est en préparation, elle se tiendra à Londres.

Ce dimanche 22 août à 13h, une soirée de présentation d’ICAD sera organisée à l’Institut kurde de Bruxelles, au 16 rue Bonnels à Saint-Josse.
Au programme : Présentation d’ICAD et de son histoire, projection d’un film documentaire, musique.

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La société Global Rainmakers Inc. (GRI) a annoncé il y a quelques jours qu’elle est actuellement en train d’introduire sa technologie de scanographie de l’iris pour créer ce qu’elle appelle ‘la ville la plus sûre du monde’. L’éventail d’engins disponibles va du scanner à grande échelle (pouvant capturer l’iris de plus de cinquante personnes en mouvement par minute) au plus petit (qui scanne entre quinze et trente yeux par minute).

Scanners d’iris

Dans le cadre d’un partenariat avec la ville de Leon au Mexique, GRI va la remplir de scanners oculaires, dans ce qui n’est qu’un premier pas. L’entreprise envisage que dans dix ans maximum, chaque personne, chose et lieu soit relié à ce système d’iris. Pour l’implémenter, la ville est en train de créer une base de données d’iris. Lorsque les habitants prendront le bus, ou retirerons de l’argent à la banque, ils scanneront leur iris. Les officiers de police contrôleront ces scanners, et pourront suivre à la trace les mouvements des individus surveillés. Un journaliste américain a eu l’occasion de tester un des ces appareils la semaine dernière. Il affirme qu’il a fallu moins d’une seconde pour que son oeil soit scanné et enregistré dans la base de données. Après cela, à chaque fois qu’il est passé à travers un scanner (même en courant), ses yeux ont été identifiés correctement. Les appareils sont pour l’instant acheminé vers Leon et seront d’abord installé dans les commissariats, les zones de détentions et aux postes de contrôle de sécurité, avant de se répandre dans toute la ville. La première phase actuellement en cours a déjà coûté plus de cinq millions de dollars à Leon.

Scanners d'iris

RIM, la société fabriquant entre autre le téléphone BlackBerry a toujours affirmé n’offrir aucune possibilité aux pays qui le souhaitaient, d’accéder aux données cryptées de ses utilisateurs. Or, les documents et le compte-rendu d’une réunion tenue entre des représentants de RIM et des membres du gouvernement indien ont été dévoilés ce week-end par la presse américaine. Selon ces sources, la société aurait offert à l’Inde des renseignements et des outils pour l’aider à effectuer une surveillance des services de courrier électronique et de messagerie instantanée. Toujours selon elles, le compte-rendu de ce rendez-vous révèle que des représentants de RIM ont affirmé qu’ils avaient des procédures pour aider les administrations chargées de la sécurité à traquer les messages qui les intéressent.

Ce mardi avait lieu à Lomé, capitale du Togo, un grand congrès du principal parti d’opposition. De nombreux journalistes étaient présents pour couvrir l’événement. Des manifestants se sont confrontés aux forces de l’ordre, qui ont répliqué par le jet de gaz lacrymogènes. C’est pour y échapper que deux journalistes ont trouvé refuge dans une ruelle toute proche. Là, ils ont été violemment interpellé par un officier français qu’ils avait pris précédemment en photo (ils étaient étonnés que l’armée française soit présente en renfort des forces de l’ordre togolaise, ce qui explique leurs clichés). La vidéo qui suit se passe de commentaires tant elle remet en avant la répression que peuvent subir les habitants des pays dominés du fait des ‘autorités étrangères’ présentes sur leur territoire.

Depuis novembre 2008, les Etats-Unis dispose d’un type de drone dénommé A160T Hummingbird, qu’ils s’attèlent depuis lors à améliorer, car tel quel, il ne pouvait notamment pas voir à travers les forêts. Depuis plusieurs jours, l’armée teste la nouvelle mouture de l’appareil au Belize, à la frontière avec le Guatemala. Le nouveau radar qui l’équipe s’appelle Forester et est capable de traverser les couches de branches et de feuillages pour détecter les mouvements humains et de véhicules même dans les forêts les plus denses. Il permet une imagerie de très haute définition grâce à l’utilisation du mouvement de l’hélicoptère pour créer une ouverture artificiellement grande. Le Hummingbird peut en outre voler 2500 milles nautiques en 24 heures à plus de 30000 pieds. Il représente également une toute nouvelle approche de la conception de ces drones, avec un rotor spécial dont on peut adapter la vitesse, ce qui permet à l’engin d’être quasi silencieux. Le prototype testé n’est actuellement pas armé, mais l’armée américaine envisage déjà de l’envoyer dans certaines zones forestières et montagneuses en mission de surveillance et de repérage.

Boeing A160T Hummingbird

Boeing A160T Hummingbird

Depuis plusieurs années, les agences fédérales américaines ont protégé l’utilisation des scanners corporels en affirmant que toutes les images visionnées étaient systématiquement effacées. Mais finalement, il semblerait que certaines agences policières stockent malgré tout des images. Le département de la Justice des Etats-Unis a d’ailleurs admis cette semaine qu’il avait enregistré clandestinement des dizaines de milliers d’images filmées par un scanner corporel dans un tribunal de Floride. Et l’on ne parle ici que d’un seul appareil. Ces révélations surviennent alors que la Secrétaire d’Etat à la Sécurité Intérieure vient d’annoncer que tous les principaux aéroports américains allaient être dotés de ce système. Cette vague de divulgations quant aux réelles capacités de tous ces appareils et la manière dont ils sont vraiment utilisés en pratique relance le débat sur la protection de la vie privée, des données personnelles et des engagements pris par les autorités et non-respectés.

Le logiciel de reconnaissance faciale que la police de Toronto utilisera pour traquer des suspects dans son enquête de sommet G20 est un outil immédiatement disponible qui peut trier par des bases de données multiples très rapidement.

L’Association de Banquiers Canadiennes a acheté et a installé ce logiciel parce que « les banques et le CBA ont des fonctions investigatrices, aussi. Nous étudions des crimes commis contre des banques, » a dit le porte-parole de la CBA. Leur source sont surtout les photos des caméras de surveillance dans des banques. Les banques compilent leurs informations et les communiquent à la police. La coopération entre police et le CBA s’est développée suite à des mois de réunions de « pré-sommet G20 » entre banques, villes et polices.

Dans l’enquête sur le G20, le CBA et ses techniciens ont reçu une formation dans l’utilisation du logiciel de reconnaissance faciale qui aidera la police à essayer de faire correspondre leurs images à celles d’autres bases de données, comme celle l’Agence du Service des Frontières de Canada. La police de Toronto a publié les photographies de 10 suspects et a demandé à l’aide du public dans leur identification.

Les attentats du 11 Septembre ont entraîné une croissance incontrôlable des services de renseignement américains. Au prix peut-être de leur efficacité s’inquiète le Washington Post après une vaste enquête de deux ans.

Les chiffres révélés donnent le vertige. Depuis 2001, 263 organisations ont été créées ou réaménagées. En tout, 1.271 agences gouvernementales et 1.931 compagnies privées, réparties sur 10.000 sites, travaillent sur des programmes liés à la lutte contre le terrorisme ou au renseignement. Près de 854.000 personnes disposent d’accès à des informations secrètes. Trente-trois bâtiments ont été construits ou sont en cours de construction rien que dans l’agglomération de Washington. Soit l’équivalent en surface de trois Pentagones. 75 milliards de dollars (58 milliards d’euros) ont été consacrés en 2009 au renseignement, deux fois plus qu’avant le 11 Septembre. Et encore ce chiffre ne représente que la partie des programmes officiels. Beaucoup de missions restent officieuses et ne sont pas comprises dans cette somme.

Cette avalanche d’institutions entraîne des redondances administratives et des chevauchements. Le Washington Post a ainsi recensé 51 organisations fédérales situées dans 15 villes différentes, toutes chargées de surveiller la circulation des fonds des réseaux terroristes. Une faiblesse qui a éclaté au grand jour après la tuerie de Fort Hood, où un soldat de confession musulmane a abattu 13 camarades en novembre dernier. L’institution chargée du contre-renseignement dans l’armée, le 902e groupe de renseignement, aurait dû se pencher sur les informations préoccupantes récoltées sur le commandant Hasan, comme ses menaces et ses mails avec un imam radical yéménite. Il a préféré se concentrer les groupes terroristes évoluant aux Etats-Unis, une mission déjà remplie par le Département de la sécurité intérieure et par une unité du FBI. «C’est un manque de concentration et non un manque de ressources qui a été au cœur de Fort Hood», regrette le Washington Post.

De même, ces services de renseignement produisent environ 50.000 rapports par an et nombre d’entre eux sont ignorés ou se répètent. Dès que quelque chose se produit, toutes les agences veulent le couvrir et resservent des données déjà en circulation. Un autre handicap des institutions du renseignement américain est leur niveau de confidentialité. Certains programmes sont tellement secrets que leur existence n’est connue que d’une poignée de privilégiés. Cette culture du mystère et le foisonnement des services entravent le partage des informations entre agences. Le Washington Post cite l’exemple du vol Amsterdam-Détroit. Plusieurs organisations ont recueilli des informations sur le projet d’attentat raté d’Umar Farouk Abdulmuttalab mais personne n’a réuni les pièces du puzzle car le système est si gigantesque que les responsabilités sont devenues brouillées.