La Turquie devra verser 100.000 euros de dommages et intérêts à deux plaignantes dont le mari et le frère ont été tués à leur domicile lors d’une opération policière, a jugé mardi la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg. Elles dénonçaient le meurtre de Murat Bektas et d’Erdinç Arslan, respectivement leur mari et leur frère, au cours d’une opération anti-terroriste de la police en 1999 dans l’immeuble où les deux hommes habitaient.

Dans une seconde affaire, seize plaignants alléguaient qu’un proche parent, Ylmaz Özcan, 42 ans, avait été roué de coups puis tué d’une balle dans la nuque le 24 septembre 2000 par des gendarmes qui s’étaient rendus à son domicile pour l’arrêter. Les juges de Strasbourg leur ont alloué des dommages et intérêts allant de 2.000 à 10.000 euros.

Un soldat turc a été tué et autre blessé mercredi dans l’explosion d’une mine près de la ville de Semdinli dans la province du Hakkari orientale. Les soldats faisaient partie d’une unité poursuivant un commando du PKK près de la frontière avec l’Irak. Plus tôt mardi, un guérillero du PKK a été tué lors d’une fusillade avec des soldats turcs dans le district de Nurhak (province de Kahramanmaras). Un autre guérillero a été capturé après la fusillade.

Le 6 novembre dernier, la militante turque du DHKP-C Güler Zere était libérée après 14 années de détention pour raison de santé. Atteinte d’un cancer en phase terminale, c’est suite à quatre mois de combats face aux autorités turques ainsi que grâce à une grosse mobilisation internationale qu’elle est sortie de prison. Dans les premières semaines, son état de santé s’était progressivement amélioré, mais aujourd’hui, nous apprenons qu’elle a été transportée à l’hôpital d’Istanbul dans un état critique. Il semblerait que son cancer de la gorge se soit aggravé au point qu’elle ne puisse plus manger, et selon son avocat, elle vivrait ses derniers instants. ‘Elle est restée trop longtemps en prison. Ils ne l’ont laissée sortir qu’après que son cancer se soit répandu dans tout son corps. La seule chose qui peut être faite maintenant, c’est de tenter de soulager sa douleur’.

Le Tribunal de Bari a suspendu la décision de refus de la Commission territoriale qui avait rejeté la demande d’asile politique introduite par Avni Er. Grâce à cette décision, Avni Er a été transféré du centre fermé appelé CIE (Centre d’Identification et d’Expulsion) vers un établissement au régime plus souple. Du Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile (CARA) de Bari où il est désormais maintenu, Avni Er peut sortir le jour mais il est obligé de rentrer pour y passer la nuit. Le 6 mai prochain, le tribunal de Bari devra statuer sur la demande de protection internationale introduite par Avni Er. A peine Avni avait-il été transféré vers son nouveau centre d’accueil que le sous-secrétaire du ministère de l’intérieur Alfredo Mantovano a tiré au boulet rouge sur les magistrats dans une interview accordée au quotidien italien Il Giornale…

Ce vendredi a eu lieu devant le consulat général d’Italie un rassemblement pour s’opposer à l’extradition du militant révolutionnaire Avni Er de l’Italie vers la Turquie. Une délégation de notre Secours Rouge était présente à ce rassemblement qui était non autorisé et qui a été écourté par la police (qui a procédé à un contrôle d’identité général).

Rassemblement pour Avni Er

Rassemblement pour Avni Er

Le 1er avril 2004, une opération internationale organisée par les autorités turques en coopération avec les autorités de plusieurs pays européens, a permis l’arrestation de 82 personnes en Turquie et de 59 personnes en Allemagne, en Hollande, en Belgique et en Italie. Parmi eux, le militant communiste Avni Er. Le 20 décembre 2006, à l’issue d’un procès scandaleux où des tortionnaires turcs masqués ont été admis à témoigner, la Cour d’assises de Pérouse a condamné Avni Er et Nazan Ercan (alias Zeynep Kiliç) à 7 et 5 ans d’emprisonnement pour appartenance au DHKP-C. Le 23 janvier 2007, la Cour d’appel de Pérouse a confirmé les condamnations de première instance et l’expulsion du territoire italien des deux militants dès la fin de leur peine.

En avril 2007, les autorités turques ont demandé l’extradition d’Avni Er (qui a quitté la Turquie en 1982 à l’âge de 11 ans et n’y est jamais retourné) pour son appartenance au DHKP-C. Cette demande a été rejetée par les autorités italiennes au motif que cet homme risquait d’être jugé deux fois pour la même infraction. Cependant, les poursuites contre Avni Er ont été reprises par la Turquie, et un tribunal italien vient d’autoriser cette extradition.

Une première campagne de mobilisation a permi d’éviter en avril 2008 la première tentative d’extradition d’Avni vers la Turquie. Un rassemblement d’urgence est organisé demain vendredi à 15 heures devant le Consulat général d’Italie, 38 rue de Livourne (la rue parallèle de l’avenue Louise, côté rue du Bailly). Un appel à une manifestation devant l’ambassade italienne, rue Emile Claus, avait été tout d’abord été lancé, cet appel a été annulé et remplacé par celui-ci.

Avni Er

Avni Er

L’armée turque a réceptionné six drones de surveillance de type Heron (photo), et quatre autres doivent lui êtres livrés d’ici fin avril. Le contrat, déjà ancien, signé avec le consortium israélien IUP (qui regroupe Israeli Aircraft Industries et Elbit Systems) porte sur 185 millions de dollars, et dont les livraisons avaient été interrompues lors de l’invasion de Gaza. Les premiers Heron livrés en 2008 ont été basés à Batman et ont été engagés contre le PKK.

Afghanistan, Irak, Géorgie, Cachemire, Kurdistan, Sud-Liban, il n’est pas de théâtre d’opérations où les drones israéliens ne sont pas engagés. Jusqu’ici, près de 650 drones ont été construits par l’IAI. Dans ce domaine de l’aéronautique, Israël représente le seul concurrent sérieux des Etats-Unis. Israël est le deuxième pays constructeur de drones (650 appareils produits) après les USA et compte jusqu’à l’Allemagne et la France parmi ses clients. C’est dans l’aviation israélienne que les drones ont débutés leur carrière en 1982, lors de la deuxième invasion du Liban : les israélien avaient développé cette technologie pour lutter contre le puissant dispositif de missiles sol-air syrien. Inhabités, ils peuvent être pilotés par plusieurs télé-équipages se relayant, sans connaître la fatigue ni le stress. Les possibilités de cette catégorie d’engin pour la contre-guérilla apparurent immédiatement, et c’est à cet usage que les appareils israéliens (et notamment les Hunter et Heron) ont été massivement exportés. Les drones constituent d’ailleurs le système militaire que les Israéliens exportent le mieux.

Le Heron, choisi par la Turquie, a une envergure de 16 mètres, pèse 1200 kg, il est capable de voler pendant plus de 52 heures et à une altitude de 10.000 mètres. Il est propulsé par un moteur turbo de 1200 chevaux. Engin idéal pour la contre-insurrection, le Heron a été utilisé en Irak et en Afghanistan par les forces de l’OTAN. L’Inde en a acheté (en attendant de développer un modèle national) pour combattre la guérilla maoïste et les infiltrations des islamistes et des indépendantistes kashemiris à la frontière pakistanaise. La Turquie envisage maintenant de se doter de drones armés. En février, la Pologne a acheté un autre type de drone israélien pour son contingent en Afghanistan.

drone israelien Heron

drone israelien Heron

Ce mercredi 7 avril quelques membres du Comités des Libertés et quelques membres de notre Secours Rouge se sont rassemblés devant l’ambassade d’Allemagne contre l’extradition du militant révolutionnaire turc Faruk Ereren de l’Allemagne vers la Turquie.

7e rassemblement pour Faruk Ereren

7e rassemblement pour Faruk Ereren

Avni Er est actuellement détenu dans le Centre d’identification et d’expulsion (CIE) de Bari. Ses avocats ont fait appel de la décision des tribunaux italiens, qui ont rejeté sa demande d’asile et de protection internationale. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait déjà interdit aux autorités italiennes d’expulser Avni Er tant qu’une juridiction de première instance n’aurait pas statué sur sa demande d’asile et de protection internationale. Ses avocats ont demandé à la CEDH de prolonger cette interdiction jusqu’à ce qu’une décision soit prise en appel. Les autorités italiennes peuvent cependant décider d’expulser Avni Er avant que l’audience d’appel ait lieu.

Avni Er, qui a quitté la Turquie en 1982 à l’âge de 11 ans et n’y est jamais retourné, a été arrêté le 1er avril 2004 dans le cadre d’une opération de police internationale visant des personnes soupçonnées d’avoir commis des infractions liées au terrorisme. Il a été condamné en décembre 2006 par un tribunal de Pérouse pour appartenance au DHKP-C, et condamné à sept ans de prison suivis de son expulsion d’Italie. En avril 2007, les autorités turques ont demandé son extradition vers la Turquie en lien avec son appartenance au DHKP-C. Cette demande a été rejetée en 2008 par les autorités italiennes au motif que cet homme risquait d’être jugé deux fois pour la même infraction (photo: le palais de justice de Sassari lors de l’audience). Cependant, les poursuites contre Avni Er ne semblent pas avoir été abandonnées en Turquie. De ce fait, il serait probablement arrêté dès son arrivée dans ce pays où les révolutionnaires subissent torture et mauvais traitements. L’affaire mobilise jusqu’à Amnesty international qui propose une campagne de pression sur les autorités italiennes.

Manifestation pour Avni Er

Manifestation pour Avni Er

Cela fait des mois maintenant que les ouvriers de l’usine Tekel manifestent à travers la Turquie. Plus de 10.000 d’entre eux ont été récemment licenciés après que Tekel ait été vendu au British American Tobacco Investments Ltd. par le gouvernement turc. La manifestation d’hier, pour laquelle le président de la Confédération des Syndicats Turcs ne s’était pas vu accorder l’autorisation demandée au ministre de l’Intérieur, avait pour objectif d’attirer l’attention sur la condition critique de tous les ouvriers licenciés. Le gouvernement leur a attribué des contrats pour travailler ailleurs, mais à des conditions insuffisantes (CDD renouvelables tous les 11 mois plutôt que des CDI,…) par rapport à celles dont ils disposaient chez Tekel. Les forces de l’ordre ne se sont pas privées pour disperser ce rassemblement non autorisé de faire usage de leur gaz lacrymogène afin d’aveugler et de disperser les manifestants.

Manifestation des ouvriers de Tekel

Manifestation des ouvriers de Tekel