Sans attendre la promulgation d’une loi criminalisant les critiques de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, actuellement en débat au parlement, la justice marocaine a condamné un activiste marocain, Abdul Rahman Zankad, a une peine de cinq ans de prison assortie d’une amende de près de 5000 dollars US. Il avait été arrêté en mars après avoir publié sur Facebook des messages dénonçant l’agression israélienne contre Gaza et la décision prise par le Maroc en 2020 d’établir des liens diplomatiques avec Israël. La justice l’a reconnu coupable d’insulte à une institution constitutionnelle, le roi, et d’incitation à la rébellion.

Depuis le début de l’agression israélienne contre Gaza, les autorités avaient toléré les manifestations soutenant la Palestine et dénonçant de ce fait la normalisation (photo). Toutefois, dernièrement, elles ont interdit un rassemblement qui devait se tenir dans une université du nord du Maroc. Par ailleurs, d’autres activistes ont été poursuivis en justice et condamnés à l’instar de Saïd Boukyoud, qui a écopé , au mois de novembre de trois ans de prison pour avoir insulté le roi dans une série de messages sur les réseaux sociaux. Enfin, 13 autres manifestants ont été arrêtés à Sale, en novembre, pour incitation et organisation d’une manifestation non autorisée après avoir bloqué l’entrée du supermarché français Carrefour. Ces derniers n’ont encore comparu devant un tribunal et restent détenus.

 

Un « congrès sur la Palestine » de trois jours débutait ce vendredi 12 avril à Berlin-Tempelhof. Dans l’après-midi, le congrès a été interrompu par la police pour être ensuite interdit pour samedi et dimanche. Une très importante présence policière avait été déployée autour du centre accueillant le congrès. L’adresse de l’évènement avait été gardé secrète et dévoilée lors d’une conférence de presse le matin même. La police a interrompu le congrès lors de la retransmission d’une vidéo de Salman Abu Sitta, un chercheur palestinien. L’électricité ayant été coupé pour mettre fin à la retransmission. Après une décision de justice, l’évènement a été interdit. Abu Sitta, qui vit en Grande-Bretagne, est sous le coup d’une interdiction d’entrée en Allemagne et d’une interdiction d’activité politique. Vendredi, environ 900 agents devaient être déployés. Plusieurs personnes ont été arrêtées lors de cette journée.

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Daqqah était originaire du village palestinien de Baqqa Al-Gharbiyyeh, situé dans une partie des terres tombées sous l’occupation de l’État israélien en 1948. Daqqah est emprisonné par Israël depuis le 25 mars 1986. Alors âgé de 25 ans, il était accusé d’appartenir à une cellule du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) qui avait tué un militaire israélien. Daqqah a été condamné à 37 ans de prison, peine qu’il a fini de purger en mars de l’année passée, mais il avait été maintenu en prison. En 2018, Israël a punitivement ajouté deux ans à la peine de Daqqah, accusé d’avoir introduit clandestinement des téléphones portables en prison, période au cours de laquelle un myélome multiple, un type rare de cancer de la moelle osseuse, a été diagnostiqué chez cet homme de 61 ans. Depuis l’attaque le 7 octobre, il avait, comme des milliers de prisonniers palestiniens, été torturé, humilié, privé des visites de sa famille et des soins médicaux dont il avait besoin. Daqqah avait écrit plusieurs contributions politiques littéraires et philosophiques brillantes à partir de la situation des prisonniers politiques palestiniens de 1948 qui ont combattu avec l’OLP, puis ont été abandonnés par l’Autorité palestinienne après les accords d’Oslo.

Un manifestant palestinien a été abattu par les troupes d’occupation mardi lors d’affrontements au Sud-est de Ramallah en Cisjordanie occupée. Trois autres manifestants ont été blessés. Parallèlement, l’armée israélienne a capturé trois personnes à Naplouse, alors que des affrontements avaient été signalés dans la région. La première a été arrêtée chez elle dans le camp de réfugiés de Balata à Naplouse. La seconde a été arrêtée suite un raid des forces d’occupation sur un bâtiment du centre-ville. Une troisième a été arrêtée a un check-point au sud de la ville. Deux autres personnes ont également été capturées à Hébron.

À Gaza, quatre commandos israéliens (une capitaine et trois caporaux) ont été tués hier dans les combats. Le gouvernent israélien a annoncé le retrait de ses forces du sud de la bande, notamment de la ville de Khan Younès où des combats acharnés avec la résistance s’étaient déroulés. L’objectif annoncé est de donner du repos aux soldats avant de déclencher l’invasion de Rafah où 1,5 millions de Palestinien·nes se sont réfugié·es pour fuir les attaques israéliennes.

Affrontements en Cisjordanie (archive)

Affrontements en Cisjordanie (archive)

Un soldats israélien a été tué et cinq autre ont été blessés lors d’une embuscade tendue par un sniper palestinien à l’ouest de Ramallah, en Cisjordanie occupée. L’échange de tirs, qui a duré près de cinq heures, a commencé aux premières heures de vendredi après qu’un résistant ait ouvert le feu sur un bus transportant près du village de Deir Ibzi et des colonies de Dolev et de Talmon. L’armée d’occupation est intervenue, déployant notamment des hélicoptères et un drone, et est parvenue à tuer le combattant palestinien avec une frappe aérienne.

Depuis le début de l’agression israélienne contre la bande de Gaza, la Cisjordanie a connu une augmentation de la violence israélienne de la part des troupes et des colons, qui a coûté la vie à 447 Palestiniens et en a blessé environ 4 700. Israël y a également intensifié ses campagnes de détention (voir notre article). Par ailleurs, le gouvernement israélien a annoncé la saisie de 800 hectares de terres dans la vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée (la plus importante depuis 1993).

A Pise, la police a violemment attaqué les lycéens et les étudiants qui manifestaient pour demander l’arrêt du massacre à Gaza. La manifestation pro-palestinienne a connu des moments chauds lorsque le cortège de jeunes a voulu déboucher de la Via San Frediano pour accéder à la Piazza dei Cavalieri. Les manifestants ont été repoussés par le cordon de forces de police déployé à l’entrée de la place et il y a eu une charge, avec de violents matraquages. Dix manifestants, tous mineurs, ont été blessés. La manifestation n’avait pas été autorisée par la préfecture de police. De semblables incidents ont eu lieu à Florence.

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Mohammad Ahmed Rateb Al-Sabbar, 21 ans, qui était en détention administrative (sans jugement) depuis le mois de mai 2022, est mort dans les prisons d’occupation israélienne. Al-Sabbar, du village al-Dhahirya au sud d’Hébron, est le huitième détenu décédé dans les prisons israéliennes depuis le début de l’agression israélienne sur la Bande de Gaza, le 7 octobre dernier. Les conditions de détention se sont fortement dégradées dans les prisons insraéliennes: mauvais traitements et refus de soin médicaux y sont désormais de règle…

Dossier(s): Monde arabe et Iran

Au tribunal de Glasgow, l’accusation de terrorisme à l’encontre de Mick Napier, fondateur de la Scottish Palestine Solidarity Campaign, a été abandonnée. Le procureur a néanmoins demandé de maintenir les conditions répressives de la mise en liberté sous caution, notamment l’interdiction de participer à toute manifestation en Écosse. Après quelques questions, le juge a annulé toutes les conditions de mise en liberté sous caution. Mick Napier doit cependant encore répondre de quelques accusations de « manifestation non autorisée », pour lesquelles une condition de libération sous caution lui interdit l’accès au centre ville de Glasgow.

Les forces de la résistance à Gaza continuent à s’opposer à l’avance israélienne malgré leur infériorité  en nombre et en armes, et malgré le fait que l’occupant pratique systématiquement des crimes de guerre, assassinant des personnes qui se rendent (ce qui les a amené à abattre leurs propres otages évadés!) et pratiquant des bombardements massifs et génocidaires ayant déjà tués 25000 personnes – des civils désarmés dans leur immense majorité. Plus de 200 soldats des forces d’occupation ont été tués dont 24 hier lundi dans le sud de la bande de Gaza. Pour des raisons évidentes de propagande, les médias ne parlent que de la résistance du Hamas, mais sept autres grandes organisations politico-militaires, embrassant tout le spectre politique national palestinien, de la gauche laïque à la droite islamiste, défendent Gaza contre l’invasion israélienne, dont le FPLP, le FDLP ou les Brigades Al-Nasser Salah ad-Din (formées par d’anciens membres du Fatah participant aux Comités populaires de résistances).

Combattantes du FPLP à Gaza

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Depuis le 7 octobre 2023, 22 600 Palestiniens ont été tués par les Israéliens dont 9 000 enfants et 5300 femmes. 57 910 Palestiniens ont été blessés et on estime à 7 000 ceux sont toujours portés disparus sous les décombres. La quantité d’aide qui arrive à Gaza est largement insuffisante, les routes étant endommagées, les convois tirés, les installations médicales attaquées sans relâche, les approvisionnements en rupture totale et les gens en quête de sécurité inondés. La bande de Gaza souffre de coupures d’électricité et de communication. 85% de la population de Gaza (environ 1,93 million de civils) sont déplacés de force. Près de 1,2 million de déplacés internes ont été enregistrés dans les camps de l’ONU, principalement dans le sud de la bande de Gaza.

9 des 36 des hôpitaux de Gaza fonctionnent (partiellement) ainsi que seulement 19 des 72 des centres de soins de santé primaires. Plus de 5 300 personnes confrontées à des conditions médicales graves et complexes devraient être évacuées. L’effondrement du système médical de Gaza touche plus de 485 000 personnes souffrant de troubles de santé mentale, 225 000 personnes d’hypertension, 45 000 de maladies cardiovasculaires, 71 000 de diabète, et plus de 2000 personnes du cancer. Sont aussi touchés les nourrissons et les 52 000 femmes enceintes. Plus de 360 ​​000 cas de maladies infectieuses ont été enregistrés dans les seuls camps de l’ONU.

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