Il y a en France 109 escadrons de gendarmerie mobile (EGM). L’activité opérationnelle des EGM s’est singulièrement accentuée au cours de ces dernières années. Au point que, en 2019, année marquée par le mouvement des Gilets jaunes, l’Inspection générale de la Gendarmerie nationale avait tiré le signal d’alarme. Une utilisation normale ne devrait dépasser 65 EGM employés chaque jour. Or cette année là, le taux moyen d’emploi des escadrons est de 74 chaque jour. Par la suite, l’activité opérationnelle de la Gendarmerie mobile a retrouvé un niveau peu ou prou soutenable.

Mais cette année, les affrontements en Nouvelle-Calédonie (au plus fort de la crise, 35 EMG y étaient déployés), et en Martinique, la sécurisation des Jeux olympiques (55 EGM), les commémorations du Débarquement en Normandie, les opérations « places nettes » contre les trafiquants de drogue, les manifestations du monde paysan et la mobilisation contre le chantier de l’autoroute A69 ont de nouveau mis la Gendarmerie mobile dans le rouge. Un taux d’emploi de 68 EMG engagés par jour représente pour la gendarmerie le seuil de viabilité maximal pour gérer les jours de repos et de permissions des gendarmes mobiles. Or, de janvier à septembre 2024, le taux d’emploi effectif a été de 80 escadrons engagés chaque jour.

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Dans la droite ligne des manifestations (réprimées en utilisant des moyens d’ordre militaire) de Sainte Soline de mars 2023, une opération « Faire bassine arrière » a débuté ce vendredi 19 juillet 2024, dans le département de la Vienne (voir notre article).

Ces manifestations s’opposent à une opération d’accaparement à grande échelle de l’eau des nappes phréatiques au bénéfice de quelques exploitations agricoles géantes. Pour tenter d’empêcher la progression de quelques 10.000 manifestant.e.s, la gendarmerie a tiré des grenades lacrymogènes qui sont tombées dans des champs de blé fauchés. Ces grenades ont
provoqué un incendie impossible à maîtriser, ce que les manifestant.e.s présent.e.s ont tenté, en
vain.

La plupart des manifestant.e.s a réussi à déjouer le dispositif policier et à se rassembler au « village de l’eau », avant de se diriger ce samedi 20 juillet vers le port de La Rochelle.

La gendarmerie provoque un incendie en tentant d’empêcher « Faire bassine arrière »

La gendarmerie provoque un incendie en tentant d’empêcher « Faire bassine arrière »

 

Mercredi 6 septembre, des centaines de militants se sont rassemblés devant la gendarmerie de Montmorency (Val-d’Oise) où a été entendu pendant environ trois heures Sébastien Ménesplier, dirigeant de la CGT des électriciens et gaziers, pour des coupures de courant menées contre la réforme des retraites. Il avait été convoqué dans le cadre d’une enquête diligentée par le parquet de Privas (voir notre article). Elle fait suite, selon la CGT-Energie, à une coupure de courant opérée le 8 mars, dans la lutte contre la réforme des retraites. La ville d’Annonay (Ardèche), fief du ministre du Travail Olivier Dussopt, avait entre autre été ciblée.

A-t-il a mené les actions? Qui les a commandité les actions ? Est-ce qu’il sait qui les a faites ? Etaient-elles programmées à l’avance ? figuraient parmi les questions posées. Le procès-verbal doit être envoyé au procureur de la république de Privas (Ardèche), qui doit décider s’il souhaite le réentendre et d’éventuelles suites judiciaires. Ces actions, « je les revendique, je les assume », a réitéré Sébastien Ménesplier, même s’il n’était pas présent sur place, indiquant que les coupures ont été décidées localement, lors d’une assemblée générale interprofessionnelle et intersyndicale des grévistes.

Le premier des dix Airbus Helicopters H160 destiné à la Gendarmerie Nationale a débuté depuis quelques jours sa phase d’essais en vol. Ce biturbine sera le plus gros hélicoptères que n’ait jamais aligné la Gendarmerie Nationale. C’est un des hélicoptères les plus modernes et les plus polyvalents de la planète (poste de pilotage tout écran et commandes de vol électrique) et il sera doté d’équipement de surveillance électro-optique de dernière génération. Adaptés aussi bien à la surveillance urbaine ou le soutien aux opérations judiciaires le H160 permet d’assurer également des missions de « contreterrorisme » maritime et terrestre. Trois ou quatre de ces machines seront déjà en service lors des Jeux Olympiques de Paris 2024.

Un litige qui oppose les gendarmes et la population de Ngor qui refuse que la Gendarmerie récupère les terres communales pour construire une caserne. Suite à de nombreuses manifestations émaillées d’incidents, la gendarmerie a placé Ngor en état de siège. Personne n’en pouvait entrer ni sortir mardi. Cela a suscité une colère générale au sein de la population. De nouveaux affrontements ont éclaté entre force de l’ordre et jeunes. Les gendarmes ont tiré à balles réelles et blessé une jeune fille.

 

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Une série d’articles du site Citizenlab, associé à l’Université de Toronto, avait rapporté dès 2016 l’existence d’un logiciel espion israélien nommé Pegasus, et susceptible d’être utilisé dans 45 pays dont le Canada. Le Comité [parlementaire] permanent de l’accès à l’information, de la protection des renseignements personnels et de l’éthique a lancé lundi l’examen de l’utilisation d’un logiciel espion par la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Le ministre de la Sécurité publique du Canada, Marco Mendicino, a assuré que les agents fédéraux n’utilisent pas Pegasus, mais bien un autre logiciel capable de soutirer des données aux téléphones intelligents des suspects qui font l’objet d’une enquête, et dans le respect du cadre légal.

Des responsables du corps policier ont confirmé être en mesure de recueillir à distance et secrètement les données des téléphones de suspects — des messages textes, des photos, les images de la caméra, des enregistrements de communications privées, les sons à portée du micro, les notes et les entrées du calendrier de l’appareil, par exemple. La GRC doit demander un mandat à un juge pour utiliser ce logiciel, qualifié d’ »outil d’enquête ». Ni le ministre ni la GRC n’ont souhaité dévoiler le nom de la technologie utilisé depuis au moins 2012. Selon la GRC, ce logiciel aurait été utilisé pour 32 enquêtes, infectant un total de 49 appareils, depuis 2017. Des responsables de la GRC ont estimé qu’à peine un enquêteur sur dix qui fait la demande de cette technique en reçoit l’autorisation.

 

Dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques, lancée en 2008, la Gendarmerie nationale a dû fermer 500 de ses brigades, l’idée étant alors de créer des « communautés de brigades » [COB] afin de mutualiser les moyens. Cela a eut plusieurs effets négatifs : le temps d’intervention s’est allongé, la capacité des gendarmes à recueillir ce que l’on appelle, en matière de renseignement, des « signaux faibles » s’en est trouvée amoindrie, etc. Depuis, la Gendarmerie a mis un terme à la fermeture des ses brigades, tout en cherchant à créer de nouveau du lien avec les élus locaux et les populations avec des modèles alternatifs, comme des postes de gendarmerie dans des endroits où il n’y a pas de brigade. L’idée était d’affecter deux gendarmes dans le local d’une mairie ou d’un bureau de poste et de leur confier un « budget » ainsi que la responsabilité de réservistes qui habitent dans le coin.

Cependant, et conformément aux directives du président Macron, il est question d’aller plus loin et de recréer 200 nouvelles brigades. Ce qui, conjugué à la numérisation, va faire « changer de paradigme » la gendarmerie nationale, selon le général Rodiguez, qui était auditionné par les députés de la Commission de la Défense, le 27 juillet dernier. Ces 200 nouvelles brigades seront dotées de moyens de déplacement adaptés à leurs territoires : chevaux, motos, mais aussi trottinettes électriques là où c’est pertinent. Des brigades itinérantes seront également chargées de partir plusieurs jours dans des territoires qui ne sont jamais investis ordinairement, en dormant en chambres d’hôtes ou chez l’habitant. En attendant la construction des bâtiments des 200 brigades, elles seront créées de manière très souple, dès 2023, installées provisoirement dans des locaux fournis par les mairies.

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Les étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis ont encore manifesté en revendiquant la réhabilitation des voiries du campus. ils ont bloqué la RN 2 pendant plus d’une heure. Ils ont barricadé la chaussée par des grosses pierres, des branches d’arbres et incendié des pneus devant le portail principal. Pour rétablir l’ordre, les gendarmes ont usé de la force et de tirs de bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants. Les étudiants ont caillassé les gendarmes qui ont tiré à balles réelles. Ces affrontements qui ont occasionné quelques blessés dont un grièvement atteint à la cuisse par une balle.

 

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Lors d’un déplacement à Nice, le 10 janvier, le président Macron a promis la « création de 200 brigades de gendarmerie en milieu rural qui pourront prendre la forme de nouveaux types d’implantations avec des expérimentations qui vont être lancées dans plusieurs départements ». Sous l’effet de la Révision générale des politiques publiques [RGPP], 500 brigades de gendarmerie avaient été fermées en raison de la mise en place de « communautés de brigades ». Le temps d’intervention des gendarmes s’est alors allongé, et, en matière de renseignement, la capacité à collecter des signaux faibles s’en est trouvée amoindrie. Depuis, la Gendarmerie a cessé de fermer des brigades. Il est peu probable que 200 nouvelles brigades de gendarmerie sortent de terre durant le prochain quinquennat, notamment en raison du coût immobilier que cela représenterait. Les « expérimentations » évoquées par Macron font écho à celles qu’a détaillées le directeur de la Gendarmerie nationale en octobre dernier: affecter deux gendarmes dans une mairie ou un bureau de poste (voir notre article).

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