Le Secours rouge a distribué le tract suivant à la manifestation antirep/antifa de cet après-midi:

Dans plusieurs pays, les photographes sont interdits au cœur des manifestations. Ce n’est pas sans raison.

Photographier n’est pas innocent. Ce n’est pas parce qu’on participe à une manifestation publique que l’on souhaite voir son portrait « en manifestant » mis sur le web à la libre disposition des flics, des fascistes ou de son patron.

Les photographes amateurs jouent souvent, consciemment ou non, le rôle d’auxiliaires de police. Véritable dispositif de vidéosurveillance ambulant et bénévole, ils dissuadent par leur seule présence des gestes de rupture ou, quand le geste est accompli, ils facilitent le travail des enquêteurs. Même si le manifestant est masqué, même si la photo est mise en ligne avec un visage flouté, les policiers n’ont qu’à identifier quelques détails vestimentaires et rechercher ces détails dans les photos prises avant l’incident. Des dizaines de manifestants ont été condamnées ces dernières années ainsi dans les pays voisins.

Ne photographiez pas indifféremment. Ne photographiez pas des scènes qui pourraient valoir une inculpation à un manifestant. Ne mettez pas en ligne des photos de manifestants qui auraient pu, dans la suite d’une manifestation, poser un geste légalement répréhensible.
Dans un contexte où la répression augmente de toutes les manières, la responsabilité de chacun est engagée.

Merci.

Le Secours Rouge

c’est l’occasion de rappeler une nouvelle fois la politique de notre site concernant les illustrations: nos propres photos ne sont mises en ligne que visages floutés et que lorsqu’il n’y a pas eu d’incidents où même un détail vestimentaire suffirait à une identification. Par contre, lorsque « le mal est fait », c’est-à-dire les photos déjà mises sur le net, nous les utilisons pour illustrations sauf lorsqu’elles pourraient servir dans le cadre d’un « avis à recherche ».

Bruxelles: Un tract du Secours Rouge

La chambre du conseil de Bruxelles a décidé mercredi de renvoyer treize policiers fédéraux des chemins de fer devant le tribunal correctionnel pour avoir maltraité des sans-abri et des sans-papiers en 2006. Un quatorzième policier a bénéficié d’une suspension du prononcé.

Les treize agents sont poursuivis pour faux et usage de faux, traitements inhumains et dégradants, usage de la force sans motif légitime, arrestations arbitraires, comportements haineux et vol avec violence. Les policiers s’en seraient pris à des victimes essentiellement précarisées, comme des personnes sans abri ou en séjour illégal, ou à des voleurs à la tire. Ils sont notamment soupçonnés d’avoir coupé les cheveux d’une tsigane de 12 ans, d’avoir passé à tabac un Algérien dans des garages occupés par la police ou encore d’avoir porté des coups sur des personnes précarisées interpellées sans motif légitime. Fin 2006, un policier avait alerté l’Inspection générale de la police fédérale. Une enquête judiciaire avait été ouverte et l’un des agents avait même passé quelques jours en prison. Les agents devront désormais comparaître devant le tribunal correctionnel. La date du procès n’a pas encore été fixée.

Le rassemblement (autorisé) de 300 personnes à 16h30, devant le Palais de justice de Bruxelles, pour contester les violences policières lors de la manifestation antifasciste du 17 juin, a évolué en manifestation sauvage.
Les participants ont emprunté la petite ceinture (bloquant un moment la circulation) avant d’emprunter la chaussée d’Ixelles et la chaussée de Wavre. Les manifestants se dirigeaient vers le siège du CDH lorsque l’un d’eux a endommagé une limousine et une petite voiture de luxe. Une discussion générale a alors bloqué la dynamique de la manifestation qui a reflué en se dispersant jusqu’au square de Meeus. Le rassemblement était co-organisé par la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), la jeunesse FGTB et l’Antifa Bruxelles. Une trentaine de groupes (dont le Secours Rouge) avaient co-signé l’appel.

Briana Waters, une californienne de 36 ans membre du Front de Libération de la Terre (ELF) était la dernière accusée de l’affaire de l’incendie de 2001 à l’Université de de l’Etat de Washington. Elle avait plaidé coupable et a été condamné vendredi en appel à quatre ans de prison par un tribunal fédéral. Considérant le temps de la préventive et l’échelle de réduction de peine, elle devrait être libérée après 11 mois supplémentaires de détention. L’incendie du Centre de l’UW’S pour l’Horticulture Urbaine à Seattle avait causé 6 millions de dollars de dégâts. Les membres de l’ELF le soupçonnait (à tort semble-t-il) de modifier génétiquement des peupliers. Trois autres accusés ont été reconnus coupables et un quatrième s’est suicidé en prison.

La procureur du roi de Marche-en-Famenne a indiqué qu’un dossier était à l’information au parquet à la suite de la découverte lundi matin de cinq bombes artisanales, sur des grues sur le chantier de la future prison de Marche-en-Famenne. A ce stade, la mise du dossier à l’instruction n’a pas été jugée nécessaire. « Des devoirs d’enquête vont être dirigés afin de vérifier si des engins de la sorte ont déjà retrouvés ailleurs, les engins vont aussi être analysés afin de déterminer quelle aurait été la conséquence en cas d’explosion, ou encore si ceux-ci auraient pu être actionnés à distance ou bien si l’explosion aurait été provoquée lors de la mise en marche des grues », a déclaré la procureur du roi. Les « bombes artisanales », confectionnées à l’aide de bouteilles, ont été trouvées près des boîtiers électriques.

Marian Price est surtout une figure publique du mouvement républicain irlandais «dissident » qui croit en la nécessité de la lutte armée pour mettre fin à la domination britannique, ce que la justice britannique lui fait cher payer. Elle est emprisonnée en Irlande du Nord depuis plus d’un an sur le fondement de preuves secrètes que ni elle ni ses avocats n’ont été autorisés à voir. Elle est internée sans procès ni accusation et sans date de libération en vue.

Par deux fois elle avait été arrêtée et déferrée devant un tribunal sans jury, et par deux fois le juge avait ordonné sa libération sous caution. Mais à chaque fois Owen Paterson a émis un avis contraire au juge et a ordonné son retour en prison. Il a invoqué la révocation des termes de sa libération conditionnelle, en vertu de certaines «informations confidentielles» qui existaient contre elle. En mai 2011, elle a été accusée d’«encourager le soutien à une organisation illégale» après avoir tenu le papier contenant une déclaration lue par un homme masqué. Presque un an après, ces accusations furent retirées faute de preuves. Mais Marian Price reste en prison. En juillet 2011, elle fut accusée d’avoir donné un téléphone portable à quelqu’un qui a participé à l’exécution de deux soldats britanniques. Elle avait déjà été interrogée à ce sujet et relâchée, 18 mois avant d’être accusée de cela.

Pour en savoir plus

Irlande: Situation de Marian Price

Des affrontements ont eu lieu entre une centaine d’opposants à la ligne à très haute tension (THT) Cotentin-Maine et les gendarmes qui ont fait six blessés dont deux sérieux chez les manifestants.
La ligne THT Cotentin-Maine doit acheminer sur 163 km l’électricité du polémique nouveau réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville dans le nord de la Manche

Les heurts se sont déroulés pendant à peine une heure à Montabot, dans le bocage normand, où des centaines de militants avaient monté un « camp de résistance », des tentes montées dans un champ avec l’accord de son propriétaire depuis jeudi soir et qui a rassemblé plusieurs centaines de militants. Un petit groupe de militants a posé aux abords du camp un barrage sur une route communale. Un militant d’une vingtaine d’année a été blessé à l’œil, les gendardmes ayant tiré des gaz lacrymogène et des flashball. Un seul manifestant a été placé en garde à vue, accusé d’avoir jeté un fumigène sur un gendarme.

France: Affrontements anti-THT en Normandie

La 4e journée a eu lieu une manifestation en soutien au collectif Pussy Riots, collectif punk féministe russe (cinq personnes arrêtées suite à une action anti-Poutine). Trois « No Border » (dont une qui a encore les séquelles de son tabassage par la police) passaient devant le tribunal, deux d’entre elles ont été transférées dans la prison de Sollentuna pour rébellion et violence contre agent. La troisième personne devra attendre deux semaines pour savoir quelles charges sont retenues – ou pas – contre elle. De manière générale, toutes les détentions sont prolongées a leur maximum. Une des personnes incarcérée a été privée lors de sa détention au commissariat de son traitement personnalisé d’insuline pour son diabète. La police prétextant que le traitement de substitution qu’il lui administrait était suffisant. La police a également refusé le droit à un traducteur à une personne francophone lors de sa détention et de sa présentation au juge.

La 5e journée était celle d’une manifestation contre SAAB, compagnie de surveillance dont il est interdit de filmer les abords ou de photographier le siège. Tout le monde était donc invité à venir les filmer et les prendre en photos. Deux personnes, qui prenaient des photos d une « zone interdite » ont été arrêtées, puis relâchées quelques heures plus tard à bonne distance dans des bois avoisinant Stockholm juste après l’heure du dernier bus. La personne arrêtée pour tag en début de semaine restera enfermée: elle devra attendre la semaine prochaine pour être présentée au juge. La 6e journée a été marquée par une manifestation de soutien aux quatre personnes enfermées à la prison de Sollentuna.

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