La police turque a commencé à boucler mardi les abords de la place Taksim d’Istanbul pour empêcher tout rassemblement le 1ᵉʳ mai sur ce lieu devenu l’épicentre, en 2013, d’une vague de contestation contre Erdogan. De hautes barrières métalliques ont été dressées autour de la place, sur laquelle débouche la célèbre avenue piétonne Istiklal. Plus de 42.000 policiers seront déployés mercredi à Istanbul, a prévenu le ministre turc de l’Intérieur, Ali Yerlikaya. “Nous ne permettrons pas aux organisations terroristes (…) de faire du 1er mai un champ d’action et de propagande”, a-t-il prévenu. Les rassemblements ne sont plus autorisés depuis plusieurs années sur la place Taksim, mais des organisations syndicales et politiques appellent régulièrement leurs membres à y converger. Plusieurs d’entre elles ont appelé à marcher mercredi en sa direction.

(archive)

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Dans l’après-midi et la soirée du dimanche 28 avril, de nouvelles manifestations en commémoration de l’explosion sociale qui s’est produite sur tout le territoire national pendant la pandémie ont été signalées dans le sud de Bogota. Des manifestations ont ainsi eu lieu dans la localité d’Usme, mais surtout dans le quartier de Yomasa, où des dizaines de manifestants se sont affrontés aux forces anti-émeutes.  C’est tard dans la nuit que la situation est devenue violente, manifestants ayant lancé sur les policiers des pierres et des cocktails Molotov. Ils ont également mis le feu à une moto de la police métropolitaine (photo).

Toomaj Salehi, 33 ans, risque la pendaison. Arrêté en octobre 2022, ce jeune rappeur suivi par plus de 2,4 millions de personnes sur Instagram. Il avait soutenu par ses chansons et ses déclarations sur les réseaux sociaux le mouvement de contestation déclenché après la mort le 16 septembre 2022 de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne détenue par la police des mœurs, qui lui reprochait d’avoir enfreint le strict code vestimentaire imposé aux femmes. Il avait été condamné en juillet 2023 à six ans et trois mois de prison, échappant à la peine de mort sur décision de la Cour suprême. En novembre dernier, il avait été libéré sous caution avant d’être de nouveau emprisonné au début du mois suivant. Il a été poursuivi pour de nouvelles charges en janvier dernier, et le tribunal révolutionnaire d’Ispahan  l’a condamné à la peine de mort pour « corruption sur Terre ». Cette nouvelle condamnation, qui peut encore faire l’objet d’un appel. Toomaj Salehi, qui a été torturé en prison, serait retenu à la prison Dastgerd d’Ispahan, dans le centre du pays.

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags:

En début de semaine, l’inspection du travail française rendait public sa décision de refuser l’autorisation de licenciement du représentant syndical de l’usine Neuhauser de Fürst, Christian Porta. Cependant, l’entreprise du groupe InVivo a, dans un complet déni du droit, décidé de licencier malgré tout le syndicaliste. Dans ce contexte, de très nombreux soutiens régionaux et nationaux du syndicaliste se sont mobilisés ce jeudi pour témoigner de leur solidarité avec le syndicaliste et pour dénoncer la direction de Neuhauser. Un rassemblement de 300 personnes s’est tenu jeudi matin devant le portail du site de Fürst.

 

Le 22 avril, plus de huit mois après l’opération répressive contre Bezmotivny, le juge du tribunal de Massa, a ordonné le remplacement des arrestations domiciliaires, avec toutes les restrictions, par une mesure d’interdiction de sortie de la commune de résidence, accompagnée d’un pointage quotidien au poste de police, pour quatre des anarchistes inculpés. En motivant en peu de mots le remplacement des mesures, le juge affirme que « la possibilité d’agir dans un territoire tout à fait restreint est en effet de nature à permettre un contrôle efficace sur le comportement des inculpés, comte tenu du fait que l’impression et la publication d’un périodique est une activité qui ne saurait être facilement cachée ; d’ailleurs, dans le cas d’une nouvelle violation de cette mesure, par une conduite similaire, des mesures de détention, y compris la détention en prison, seraient sûrement appliquées ». Cette déclaration montre qu’un des objectifs de l’opération était bien d’empêcher toute activité éditoriale : le fait de réaliser des publications est donc considéré comme équivalent à une « violation de la mesure ».  Les prochaines audiences du procès de Massa sont fixées pour les jours 24 mai, 25 juin et 5 juillet. Parmi les autres inculpés quatre sont actuellement soumis à diverses restrictions leur liberté, restrictions finalement levées pour deux autres.

Dossier(s): Italie

Le 20 avril, une fusillade a eu lieu dans les environs de Barangay Kolambugan et s’est soldée par la mort d’un combattant de la Nouvelle armée populaire (NPA). Il a été tué par les militaires de la 901e brigade d’infanterie de l’armée gouvernementale qui combat les guérilleros du Comité régional du nord-est de Mindanao (NEMRC) du Parti communiste des Philippines. Un AK-47 a été récupéré par les militaires.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

Makbule Özer a de nouveau été incarcérée lundi à Van après avoir été déclarée apte à l’emprisonnement par l’autorité médico-légale turque. Cette Kurde de 81 ans, originaire de la région de Van, avait été arrêtée l’année dernière avec son mari Hadi Özer pour “soutien au terrorisme”. Le couple avait été condamné à plus de deux ans de prison. Après quatre mois de détention, l’exécution de la peine de Makbule Özer avait été suspendue en septembre 2022 compte tenu des multiples problèmes de santé dont elle souffre. La dernière évaluation médico-légale, publiée vendredi, a annulé une décision antérieure qui avait reporté sa peine, entraînant sa réincarcération à Van. Makbule Özer a commenté cette décision: “Je ne peux plus marcher, mais on me ramène en prison. Je ne peux pas utiliser mes mains et mes pieds et j’ai beaucoup de maladies. Comme j’ai du mal à respirer, on me branche parfois sur un appareil à oxygène. Quand j’étais en prison, les autres femmes se sont occupées de moi. Sans ces amies, je n’aurais pas pu survivre là-bas”.

À l’aube du lundi 22 avril, la DIGOS a notifié 18 mesures de contrôle judiciaire dans le cadre d’une opération répressive en relation avec la manifestation qui, le 4 mars 2023, a eu lieu à contre la prison et le 41-bis, aux côtés du prisonnier anarchiste Alfredo Cospito alors en grève de la faim. Une manifestation lors de laquelle des marteaux, des béliers artisanaux et des pavés ont été utilisés contre des symboles de la violence de l’État et du capital, avec des dégâts chiffrés en environ 630 000 euros(voir notre article). Le bilan judiciaire est de trois arrestations domiciliaires pour des manifestants de Turin, de Cuneo et de Rome, sept obligations de résidence avec pointage quotidien à la police, une interdiction de résidence, huit obligations de pointage quotidien à la police, 75 personnes sous enquête, à travers toute l’Italie. L’opération policière appelée « City », coordonnée par le Parquet de Turin, a pour chefs d’inculpation sont de dévastation et pillage, violence, coups et blessures contre des agents de police, avec des circonstances aggravantes.

 

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Un méga-procès qui dirigé contre la lutte pour l’emploi et les salaires dans la ville de Naples (l’une des villes italiennes où le taux de chômage est le plus élevé, avec 40 %), en particulier pour les mois de décembre 2022 et du 23 mars, à l’époque où les institutions nationales et locales avaient refusé les négociations sociales et s’étaient dérobées à leurs engagements en matière de formation et d’insertion professionnelle. 43 camarades issus de différentes réalités syndicales et politiques de la gauche de classe à Naples sont procès, notamment des militants du Mouvement des chômeurs du 7 novembre, de Cantiere 167 Scampia, des Si-Cobas et de l’Iskra.

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Huit ans après les faits, un manifestant a été condamné par la Cour d’appel de Toulouse à verser 76.430 euros de dommages et intérêts à dix policiers pour des jets de pétards lors du dispersement d’une manifestation en juin 2016. À l’époque, la contestation contre la nouvelle loi Travail, la fameuse loi El Khomri, est très forte dans toute la France. Les manifestations se multiplient. Le jeudi 2 juin 2016, Maxime, intermittent du spectacle et militant associatif, participe à Toulouse à une nouvelle journée de mobilisation contre cette nouvelle loi Travail du gouvernement Valls. Des affrontements ont lieu à la fin du défilé. Maxime est désigné par un des policiers comme l’un des manifestants ayant jeté des pétards. Il est interpellé peu après mais clame son innocence.

Jugé au tribunal correctionnel en octobre 2016, il est condamné à trois mois de prison avec sursis pour « violence avec arme sur agent dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné des ITT de plus de huit jours ». Même s’il nie avoir jeté ces pétards, il n’interjette pas appel. Mais très vite, plusieurs policiers se plaignent de souffrir d’acouphènes plus précisément liés au jet de ces pétards. L’agent judiciaire de l’État, représentant le ministère de l’Intérieur, demande à la justice d’évaluer « les dépenses de santé futures ». Le 8 décembre 2020, le jugement du tribunal correctionnel de Toulouse condamne Maxime à payer 81.950 euros de dommages et intérêts. Le manifestant est sous le choc et fait appel, mais la justice vient de confirmer ce jugement. Il va devoir finalement payer 76.430 euros de dommages et intérêts aux policiers.

 

 

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