Alors que l’Etat turc a décidé de se pourvoir en cassation contre la décision prise dans le procès DHKP-C, le parquet fédéral a annoncé ce matin qu’il ne se pourvoira pas en cassation. L’arrêt prononcé par la cour d’appel de Bruxelles fin décembre n’a retenu aucune des préventions de participation à une organisation criminelle ou à un groupe terroriste. Trois des six prévenus ont néanmoins écopé de peines avec sursis pour association de malfaiteurs.

La campagne ‘America go home, this country belongs to us’ qui dure depuis des mois et vise particulièrement la fermeture de la base US de Incirlik fait face à une répression policière constante. Cette base est utilisée depuis des décennies pour héberger les troupes déployées au Moyen-Orient par les Etats-Unis, notamment en Afghanistan. De nombreuses associations luttent pour sa fermeture grâce à des affiches, des distributions de tracts et des pétitions. Des douzaine de personnes ont déjà été arrêtées et torturées par les forces de l’ordre pour avoir protesté. De nombreux procès sont en cours contre ces militants.

Le 19 décembre, trois militants ont été arrêtés à Edirne. Le 27 décembre, les familles et amis des trois militants se sont rassemblés à Edirne dans un grand mouvement de solidarité avec les prisonniers. Ils ont également fait circuler la pétition contre la base américaine. Durant la manifestation, ils ont été assaillis par des groupes fascistes, manifestement incité par la police. En effet, au lieu d’intervenir pour protéger les manifestants, les forces de l’ordre ont arrêtés huit personnes qui subissaient ces attaques, dont six ont été relâchées le lendemain. Les jours suivants, les manifestations se sont poursuivies dans différentes villes turques, les lynchages aussi. Partout, des militants ont été arrêtés, la police arrivant toujours après les fascistes, utilisant le scénario ‘les civils attaquent, la police vient à leur secours’.

Le 3 janvier, 150 personnes, dont de nombreux membres du Front Populaire qui se rendaient en bus à Edirne pour y manifester ont été stoppé à l’entrée de la ville par la police. Ils y ont subi une violente attaque par les fascistes et les forces de l’ordre. Sept personnes ont été blessées. A l’heure actuelle, ces 150 personnes se trouvent toujours aux portes d’Edirne, dans l’attente de pouvoir organiser leur manifestation.

José Antonio Urrutikoetxea, alias Josu Ternera, a été condamné ce jeudi par défaut à cinq ans de prison pour ‘association de malfaiteurs à visée terroriste’ par le tribunal correctionnel de Paris. Ce n’est pas la première fois qu’il est poursuivi en France. Interpellé en 1989 à Bayonne une grenade à la main et muni de faux papiers, il avait été condamné à dix ans de prison. Il avait été expulsé vers l’Espagne après sa remise en liberté en 1996. Ternera est un ancien député régional basque et le dirigeant historique de l’ETA. Elu en 1998 au parlement autonome basque sur une liste nationaliste, il avait été désigné en 1999 comme l’un des interlocuteurs de l’ETA pouvant négocier avec le gouvernement espagnol. En 2002, la cour suprême espagnole lançait un mandat d’arrêt pour qu’il réponde de son implication dans un attentat commis en 1987 contre une caserne de la garde civile à Saragosse. Il passe alors à la clandestinité. Le tribunal correctionnel, outre la condamnation à une peine de cinq ans, a maintenu son mandat d’arrêt lancé en 2008 et lui a définitivement interdit l’accès au territoire français.

Au moins six combattants des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, parmi lesquels le commandant en second du 51e Front, Eliseo Mancilla Garces ont été tués lors d’une fusillade les opposant à l’armée. Trois autres guérilleros auraient été capturés dans ce combat qui a opposé la guérilla des FARC (photo) à une unité spéciale de l’armée, la Task Force Omega, près de la ville d’Uriben dans la province de Meta, à 250 kilomètres au sud de Bogota.

Guérilleros des FARC

Guérilleros des FARC

Fin 2009, la cour d’appel de Bruxelles (photo) avait écarté les préventions de terrorisme à l’encontre des militants et sympathisants du DHKP-C. Trois d’entre eux avaient toutefois été condamnés pour association de malfaiteurs, écopant de peines avec sursis. L’Etat turc a décidé de se pourvoir en Cassation contre cette décision. Le parquet fédéral devra décider jeudi s’il saisit lui aussi la Cour de Cassation pour cette affaire où l’Etat turc s’est constitué partie civile.

Au procès DHKP-C à Bruxelles

Au procès DHKP-C à Bruxelles

Un membre du parti communiste officiel (associé au pouvoir) a été tué dimanche au Bengal occidental, dans la région du Lalgarh. Il a été enlevé dans son magasin dimanche soir et retrouvé lundi matin, criblé de balles. Les maoïstes ont laissé des tracts sur le lieu, le dénonçant comme un informateur de la police. Quatre autres personnes ont été tuées dans la journée de samedi dans trois incidents séparés. Les maoïstes ont à chaque fois expliqué qu’il s’agissait d’informateurs de police. Quelques heures plus tard, trois maoïstes étaient tués par les forces de l’ordre.

En fin de semaine dernière, les forces armées ont repris l’offensive contre les FARC. La nuit du nouvel an, elles ont attaqué deux bases de la guérilla pouvant abriter 200 personnes. L’opération s’est soldée par la mort de 25 guérilleros (nous annoncions le 2 janvier le chiffre erroné de 18 décès) et la capture de 13 autres. Parmi les morts figuraient trois cadres qui appartenaient à la ceinture de sécurité destinée à protéger Jorge Briceno Suarez, leur principal chef militaire. Deux d’entre eux étaient membres des FARC depuis 18 ans.

Le 3 janvier, l’armée a annoncé le démantèlement de deux camps dans les départements du Putumayo (sud) et du Meta (centre). Le gouvernement, accusé d’avoir sous-estimé les capacités des révolutionnaires qui disposeraient encore de 6.000 à 10.000 guérilleros, reprend donc en force la lutte contre la guérilla. Il a annoncé la coordination des diverses forces de sécurité au sein de théâtres d’opérations conjointes dans les régions concernées. Par ailleurs, dans un communiqué diffusé par l’agence ANNCOL, leur canal habituel de communication, le bloc sud de la guérilla a revendiqué l’exécution du gouverneur Luis Francisco Cuéllar. Les FARC affirment avoir eu l’intention de juger Cuellar, pour corruption et liens avec les paramilitaires d’extrême-droite. Mais ils disent n’avoir pas prévu de le tuer ou de l’échanger contre une rançon. D’après eux, sa mort a été ‘une conséquence non désirée et tragique de l’ordre d’Alvaro Uribe aux forces armées de secourir par le feu et le sang’ les prisonniers des FARC. En plus du gouverneur de 69 ans, les FARC détenaient dans le secteur une vingtaine de soldats et de policiers.

Un convoi rassemblant 520 personnes s’était réuni dans la ville portuaire d’Al Arish dans le but de faire parvenir de la nourriture et du matériel médical à la population gazaouie par le poste frontière de Rafah ce mardi. Mais la police égyptienne a renvoyé les activistes vers le check-point contrôlé par Israël, ce que les militants ont refusé. Selon leur porte-parole, si le convoi devait passer par là, il n’arriverait jamais à Gaza. S’en sont suivis de violents heurts entre les forces de l’ordre et les activistes refusant de quitter Al Arish. Les policiers ont fait usage de canons à eau afin de disperser la manifestation. Les manifestants ont répondu en lançant des pierres sur les forces de l’ordre qui ont répliqué par des jets de pierre et des coups de matraque. Plus de cinquante personnes ont été blessées dans ces affrontements, dont une quarantaine de militants pro-palestiniens.

Après les arrestations de plus de trente personnes pour leurs prétendus liens avec le PKK le mois derniers, la police a remis ça ce matin du 5 janvier. Dans une opération conjointe à travers quatre provinces, les forces de l’ordre ont arrêté vingt personnes. Toutes ont été emmenées à Gaziantep pour interrogatoire. L’opération visait un groupe kurde clandestin, accusé d’être une ‘branche armée urbaine du PKK’ et accusé d’avoir organisé les manifestations violentes au Kurdistan.

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De nouvelles mesures de cyber-surveillance ont été discrètement introduites en Nouvelle-Zélande. Celles-ci donnent à la police et aux services de renseignements le pouvoir de surveiller tous les aspects de la vie en ligne des citoyens. Cette expansion est la plus grande depuis des décennies et signifie que tous les appels et messages écrits, mails, surfs sur le net, achats en ligne, chats et réseaux sociaux peuvent être surveillés sur tout le territoire. En prévision de ces mesures, des techniciens ont installé des dispositifs d’espionnage et des logiciels dans les systèmes de toutes les centrales téléphoniques et des compagnies internet entre les villes, fournissant ainsi à la police et aux agences d’espionnage les moyens de contrôler pratiquement toutes les communications. Ces dernières doivent néanmoins toujours obtenir un mandat d’interception au nom d’une personne ou du lieu qu’elles souhaitent surveiller, mais comparé aux anciens mandats, ceux-ci s’étendent aujourd’hui aux coups de téléphone, mails et à toutes les activités en ligne. Ces dispositifs permettent même de surveiller les lieux où la personne se trouve en détectant son portable et ce, de manière quasi instantanée.

La police néo-zélandaise affirme avoir obtenu 68 mandats durant les six premiers mois de 2009, ce qui a permis d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre de 157 personnes. Elle affirme également que ces nouvelles capacités sont indispensables dans la mesure où les criminels utilisent les nouvelles technologies pour communiquer, et que les personnes qui ne commettent pas de délits n’ont rien à craindre! Cependant, il semble évident qu’elles constituent un nouveau pas vers l’érosion des droits civils en Nouvelle-Zélande, conséquence de la loi de 2004 sur les télécommunications exigeant que toutes les compagnies internet et de diffusion installent des dispositifs donnant un accès automatique aux données internet et de téléphones portables. Toutes ces compagnies ont donc installé cet équipement d’interception.

Le gouvernement néo-zélandais affirme avoir pris ces mesures pour la sécurité intérieure du pays, mais selon des sources officielles, il semblerait que les nouvelles capacités d’espionnage auraient été mises en place sous la pression des Etats-Unis pour leur permettre d’avoir, pour leur usage propre, des systèmes de surveillance à l’étranger. Le FBI, après avoir agi dans son pays, aurait fait du lobbying sur les autres gouvernements afin qu’ils adoptent les mêmes mesures. Le directeur du FBI annonçait en mars dernier qu’il avait besoin de contacts globaux pour combattre le cyber-crime et le terrorisme, et que le fait d’avoir des partenaires pour forcer des lois lui donnerait les moyens d’avoir une prise sur les ressources collectives de beaucoup de pays. La loi de 2004 en Nouvelle-Zélande, semblable à celles des Etats-Unis, exige que le contenu de la communication, mais aussi sa durée, les numéros de téléphone, les adresses IP et la localisation des téléphones puissent être copiés et envoyés à la police ou au service de renseignements instantanément. Le gouvernement néo-zélandais affirme que ces dispositions ne changent, ni n’étendent de quelque manière que ce soit les précédents pouvoirs de surveillance. Sauf que maintenant, cette surveillance électronique est invisible… ce qui réduit les possibilités de la remettre en question…