Le général Mario Montoya, chef de l’armée colombienne, a brutalement annoncé son départ mardi, dans le cadre du scandale sur de nombreuses exécutions extra-judiciaires de civils, qui pourraient avoir été abusivement présentés comme des guérilleros des FARC tués au combat. Encensé par la presse internationale pour avoir organisé la libération d’Ingrid Betancourt, le général Montoya aurait encouragé la pratique généralisée dans l’armée, d’assurer la promotion des officiers dont les unités tuaient le plus de guérilleros présumés, politique qui aurait été à l’origine des abus dénoncés. Au moins 27 officiers supérieurs, dont trois généraux, ont été limogés la semaine dernière dans ce cadre. Selon les organisations de défense des droits de l’homme, ces dernières années, cette politique aurait encouragé les soldats à tuer un grand nombre, voire même des centaines de civils, avant de les faire passer pour des guérilleros abattus au combat. Samedi, après une mission d’une semaine, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU a jugé que ces exécutions extra-judiciaires étaient ‘systématiques et très nombreuses’. Un ancien chef des escadrons de la mort d’extrême-droite, aujourd’hui emprisonné, a également accusé Montoya d’avoir fourni des armes à ces groupes paramilitaires, et selon des fuites en provenance de la CIA, il aurait mené des opérations conjointes avec ces paramilitaires lorsqu’il était commandant la région de Medellin, avant d’être promu à la tête de l’armée. Le cas du général Montoya est loin d’être isolé en Colombie: la justice enquête actuellement sur 657 affaires impliquant 688 militaires. Le Procureur Général enquête aussi sur 2000 membres de l’armée pour présomption d’exécutions ‘sommaires’, dont un tiers ayant eu lieu en 2007. La correspondante de Telesur en Colombie, Tatiana Pérez, informe que, ce mardi 4 novembre, une ONG a encore trouvé une nouvelle fosse commune contenant 120 corps.

Mario Montoya

Mario Montoya

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300 personnes sans papiers de l’UDEP ont ouvert hier mardi, dans le bâtiment vide d’Electrabel (et non de la RTT comme nous l’avions annoncé par erreur) chaussée d’Ixelles, un ‘espace citoyen de rencontres, de débat politique et d’accueil de la richesse du monde’ baptisé la Turtelb’HOME. La Turtelb’HOME apportera une solidarité concrète envers les plus démunis, avec ou sans papiers.

Le Secours Rouge/APAPC s’associe à l’appel du Bureau des étudiants administrateurs (BEA) de l’ULB et du Comité d’Action Solidaire (le CAS, soutenant les sans-papiers) pour un rassemblement ce vendredi à 18h, devant la résidence de l’ambassadeur de France (41 boulevard du Régent, petite ceinture, métro Arts-Loi), pour exiger l’arrêt des poursuites contre les manifestants de Vichy. Tous les manifestants belges de Vichy sont maintenant libres (ils étaient huit au départ à s’être fait arrêter) mais restent des inculpations pour au moins deux d’entre eux.

Manifestation à Vichy

Manifestation à Vichy

Un manifestant belge reste détenu après la prolongation de sa garde à vue. Il doit comparaître aujourd’hui. Il est possible que d’autres puissent être inculpés.

Réunion à l’ULB, au BEA à 14h

A propos des incidents du contre-sommet, nous avons reçu le témoignage suivant:

‘Nous rentrons de Vichy, après une soirée très mouvementée. Des arrestations, il y an a eu, et tout laisse penser qu’il y en a eu beaucoup après 23h. Explication: la manif a démarré correctement jusqu’au moment ou elle tombe sur un barrage anti-émeute en plein centre ville, absolument pas au programme négocié entre préfecture et organisateurs, fortement garni en robocops. Nous sommes obligés de bifurquer dans une petite rue, ce que fait la tête de manif, mais pas la suite qui stationne longuement devant le barrage. Premières escarmouches. La tête de manif arrive devant l’hôtel de ville, où des prises de parole devaient avoir lieu, amputée d’une bonne partie de ses troupes. Hésitations. Redémarrage sans prise de parole, mais dans les rues adjacentes, les affrontements entre Anars / Libertaires et police ont commencés. Passage devant la gare, fort regroupement d’Anars visiblement prêts à en découdre. La manif, au moins en tête, remonte vers Cusset, à peu près en bon ordre, suivie par un nuage de lacrymo, feux de poubelles, feux de bagnoles, charges. Elle arrive sans encombres à l’espace Chambon, lieu du meeting.

Les allocutions se dérouleront dans un vacarme indescriptible, orchestré par les groupes anars (et quels autres?), qui veulent interrompre le meeting et entraîner les 1000 participants séance tenante à un sitting devant le commissariat où leurs copains sont en garde à vue. Ils ont commencé à dépaver la cour, barricade et feu de poubelles à l’entrée de l’espace Chambon cerné par les flics. Débat impossible. Le maire de Cusset a négocie avec la CRS une sortie immédiate ‘sans agression’ et en groupe, des participants au meeting. Il est évident que cette ‘évacuation’ faite, les flics auront chargé les jeunes qui tenaient la barricade et procédé à de multiples arrestations. Inquiétude pour les gens venus de loin qui devaient dormir dans la salle de meeting. Inquiétude pour les jeunes (certains n’avaient manifestement pas plus de 15 ans). Inquiétude pour l’instrumentalisation qu’Hortefeux et sa clique ne manqueront pas de faire de ces débordements…

A signaler: un, (des?) car au départ de Lyon a subi un contrôle d’identité (illégal) au moment du départ. Il semble qu’on ait pratiquement pas vu de lyonnais au rassemblement. Idem pour un car de Grenoble, qui lui, est arrivé. Nombre de contrôles arbitraires ont été réalisés à l’encontre de voitures, de voyageurs en train aussi, selon des bruits insistants. Il est de première importance que ces entraves à la liberté de manifester remontent sur la liste de discussion.’

Communiqué de l’équipe légale du contre-sommet de Vichy sur la répression policière

Voir les vidéos sur le contre-sommet de Vichy

La Plate-forme internationale contre l’isolement (IPAI) organisera à Vienne en décembre son 7e symposium. En voici le programme:

Vendredi 19 décembre

-17h: Réception et discours d’ouverture de l’IPAI
-19h-21h: Le rôle des syndicats et leur lien avec les organisations de masse démocratiques. Avec des syndicalistes du DISK et du KESK (Turquie) et d’autres.

Samedi 20 décembre

-9h30-13h: Comment défendre nos libertés à l’époque de la répression impérialiste?
-Première partie: Lutte de libération et activisme politique décrété comme terrorisme. Avec des invités du Danemark, de Turquie, d’Irlande, du Pays basque, d’Allemagne, etc.
-Pause
-Seconde partie: Quand la lutte juridique devient politique. Avec des avocats de différents pays européens.
-Pause repas
-14h-20h: La lutte pour la souveraineté et l’indépendance – embargo, blocus et sanctions politiques contre des pays.
-Première partie (15h-17h): Cuba, le Venezuela et le projet ALBA, l’éveil de l’Amérique latine.
-17h-17h30: Film documentaire sur l’Amérique latine.
-Pause
-Seconde partie (18h-20h): Le grand projet de Moyen-Orient, la Palestine – les issues à l’isolation et à l’embargo. Avec des représentants de Palestine, de Turquie et du Liban.

Dimanche 21 décembre

-10h-13h: Les prisonniers politiques et la lutte pour l’humanité.
-Première partie: Rapport des geôles de l’empire. Vidéo-conférence avec Moazzam Begg, ancien prisonnier de Guantanamo, à Londres.
-Deuxième partie: ‘The Cuban Five’ 10 ans de détention illégale aux USA pour des patriotes cubains. Avec présence des familles (à confirmer).
-Troisième partie: Des avocats, des proches de prisonniers et des militants des droits de l’homme d’Irak, de Turquie, d’Angleterre, du Pays-Basque, de Palestine et du Liban feront rapport sur leur lutte et la torture systématique dans les prisons. Lecture des messages au symposium de prisonniers politiques et d’organisations.
-Pause repas
-15h-21h: Activités culturelles. Expositions de caritatures, journaux et matériaux fabriqués par les prisonniers politiques.
-Message des délégués.
-Concert international de solidarité.

Lundi 22 décembre

-11h-12h: Conférence de presse des délégués
-14h-15h: Manifestation dans le centre de Vienne pour les prisonniers politiques à la mémoire des prisonniers tués lors du massacre des 19-22 décembre 2000 en Turquie.

Pour plus d’informations

Début 2007, la police italienne découvre les photos de 4 militants belges chez un révolutionnaire italien actuellement en procès à Milan. Pendant un an et demi, la police belge espionne les 4 militants: écoutes téléphoniques, étude des mails et des comptes bancaires, caméras vidéo braquées sur les domiciles, etc. En vain: l’espionnage ne révèle que des activités politiques légales et publiques. Tentant le tout pour le tout, la juge d’instruction envoie le 5 juin, à 5h du matin, dans dix domiciles, des commandos anti-terroristes, armés et cagoulés pour éveiller les militants, leurs familles et leurs proches. La presse relaie des informations fausses ou incomplètes, elle parle du « retour des CCC », affirme qu’on aurait retrouvé des explosifs,… qui se révéleront être d’inoffensifs feux d’artifice. Car les perquisitions se révèlent également infructueuses. La juge s’acharne pourtant. Elle met les militants en prison et les inculpe de « participation à activité terroriste »! Deux mois plus tard, les chambres du conseil avaient remis en liberté tous les inculpés. On nous dit que les lois anti-terroristes « font leur maladie de jeunesse ». L’enjeu est bien plus grave. Il semble que le parquet cherche, dans cette affaire, à inscrire dans la jurisprudence l’interprétation la plus large possible des lois anti-terroristes. Car le dossier n’est pas clos. Il faudra mener une bataille politique et juridique pour amener la justice à renoncer au procès. Cela impliquera des frais de justice et les honoraires des avocats des militants inculpés. C’est pour couvrir ces frais que ces soirées de solidarité sont organisées.

Vendredi 14 novembre, à 19h, au Garcia Lorca: Concert de Dan Miller + repas. Entrée 10 euros.

Vendredi 28 novembre, à 20h, au Cinéma Nova: Cinéma-débat (Film: Opération spring).

Vendredi 12 décembre, à 19h, au Garcia Lorca: Concert de Mary M, Daniel Hélin et Ioanes + buffet. Entrée 10 euros.

Flyer de la soirée

Téléchargez le flyer

Le 4 novembre aura lieu au tribunal de Nanterre le procès de Marco Perreira, syndicaliste étudiant, militant de l’Assemblée Générale des Etudiants de Nanterre (AGEN). L’AGEN est depuis de nombreuses années à la pointe du syndicalisme étudiant, dépassant le cadre corporatiste pour s’engager sur des fronts comme la lutte contre la répression et la solidarité avec les peuples en lutte et les prisonniers révolutionnaires. Les poursuites contre Marco sont consécutives à son implication dans le mouvement étudiant de l’automne 2007. Marco était déjà devenu la bête noire du service de sécurité de l’Université lors du mouvement contre le CPE en février-avril 2006. C’est une bousculade devant les portes de la direction protégée par des vigiles qui est le prétexte du procès.

Pour plus d’informations

Le 20 octobre, le Secours Rouge participait à un rassemblement organisé par le comité Tayad pour dénoncer la mort sous la torture d’un distributeur d’une revue progressiste, Egin Ceber. Les excuses présentées par le ministre turc de la justice à la famille d’Engin Ceber sont restées sans suite. Vingt jours après l’assassinat d’Engin, pas un seul de ses tortionnaires n’a été mis sous les verrous. Qui plus est, le procureur de la république de Bakirköy qui instruit l’affaire, a introduit une requête devant le Tribunal de Paix de Bakirköy pour interdire la diffusion de toute information le concernant. Se basant sur l’article 3 de la Loi sur la presse, le 27 octobre dernier, le Tribunal de Paix a donné gain de cause au procureur. Cet article prévoit une limitation de la liberté de presse ‘pour protéger la réputation et les droits d’autrui, la santé et la morale publiques, la sécurité nationale, l’ordre public et l’intégrité territoriale ainsi que pour empêcher la divulgation d’un secret d’état ou la commission d’un crime‘. Il est désormais interdit en Turquie de parler d’Engin et des circonstances de sa mort atroce…

46 salariés de l’usine Renault de Sandouville ont été assignés jeudi 30 octobre devant le tribunal de grande instance du Havre par la direction. Elle les accuse d’avoir bloqué à plusieurs reprises le site, notamment lors de la venue de Nicolas Sarkozy le 6 octobre. Ils manifestaient contre la suppression des 1.000 emplois et le recours au chômage économique. Cette suppression d’un millier d’emplois sur les 3.700 de cette usine s’intègre dans un plan plus vaste prévoyant 4.000 départs au sein de la maison-mère en France et 2.000 autres dans les filiales françaises et européennes du groupe.

Manifestation chez Renault

Manifestation chez Renault