Des dizaines de milliers de personnes, essentiellement membres des communautés kurdes et alaouites, se sont rassemblées dans la ville allemande de Cologne pour protester contre la politique du président Erdogan et la complicité de l’Union Européenne. Le rassemblement organisé non loin du centre-ville était initialement organisé par l’Association Alaouite européenne, mais il a plus tard été rejoint par la communauté kurde qui avait appelé à sa propre manifestation à Dusseldorf, puis décidé de rallier les Alaouites à Cologne.

Lors de la manifestation, un Kurde a tenté d’allumer un engin pyrotechnique. Lorsque les policiers ont voulu l’interpeller, environ 120 Kurdes ont repoussé la police en lançant des bouteilles et des pierres. Un autre groupe de manifestants a essayé de se joindre à la bagarre. La police a utilisé des matraques et du gaz au poivre pour disperser la foule. L’homme a finalement été embarqué par la police et a été placé en garde à vue.

La manifestation de Cologne

La manifestation de Cologne

Le 10 octobre 2015, un kamikaze de l’Etat Islamique faisait exploser sa ceinture dans un rassemblement pour la paix appelé par le HDP à Ankara. 103 manifestants furent tués. Le procès du présumé chauffeur du kamikaze s’est ouvert ce 7 novembre. Dans son témoignage, le suspect nie être lié à Daesh ou au massacre tout en reconnaissant avoir fait le voyage entre Gaziantep et Ankara ce jour là. Il rend compte de la sympathie avec laquelle il aurait été traité par les policiers qui l’ont arrêté. Plutôt que de l’emmener au commissariat, il l’auraient emmené dans un jardin de thé, l’auraient félicité en riant: « quelques gosses sont morts mais ça ne compte pas » et auraient pris des selfies avec lui, tout en lui assurant qu’il ne ferait que trois mois de prison. Il prétend ensuite avoir été piégé par des policiers gülenistes. La voiture du kamikaze a été louée en son nom, il possédait une carte d’identité de l’Etat Islamique et avait reçu de l’argent de Daesh.

Le massacre du 10 octobre 2015 à Ankara faisait suite à d’autres massacres contre la gauche turque et kurde, à Amed/Diyarbakir et à Suruç. Il avait déclenché un cessez-le-feu unilatéral de la part du PKK et deux jours de grève général en Turquie.

Les drapeaux du HDP jonchent le sol lorsqu'ils ne servent pas à recouvrir des cadavres.

Les drapeaux du HDP jonchent le sol lorsqu’ils ne servent pas à recouvrir des cadavres.

Les manifestations anti-Trump qui se sont transformées en émeutes dans dix villes américaines. Des rassemblements avec des dizaines de milliers de participants auraient été signalés dans au moins 16 villes. Des incidents ont été signalés lors des manifestations de New York, San Francisco, Oakland, Los Angeles, Seattle, Portland, Austin, Chicago, Boston et Philadelphie avec barricades enflammées, tags, incendie de distributeurs de journaux, blocage de routes et d’autoroutes, jets de projectiles contre la police etc. La police a mené plusieurs charges et procédé à des arrestations.

La police lance des grenades flash-bangs dans la foule à Portland, hier  jeudi

La police lance des grenades flash-bangs dans la foule à Portland, hier jeudi

Dans les Etats du Conseil de coopération du Golfe (l’Arabie saoudite, Bahreïn, le Koweït, Oman, le Qatar et les Emirats arabes unis) qui interdisent pour la plupart les partis politiques et les manifestations, de nombreux dissidents se sont tournés vers les plateformes des réseaux sociaux. Des centaines d’entre eux ont été emprisonnées à l’issue de procédure incluant parfois des tortures et de retrait de nationalité. Parmi eux figurent l’opposant bahreïni Nabil Rajab, accusé d’avoir «insulté» les autorités de Manama et de Ryad, et l’activiste saoudien Walid Abulkhair qui purge une peine de 15 ans de prison, ou l’avocat émirati Mohammed al-Roken, emprisonné depuis 2013 pour «complot».

Les gouvernements du CCG ont utilisé de la technologie de surveillance achetée à des entreprises occidentales et israéliennes pour suivre les activités en ligne de certains de leurs citoyens. A l’exception du Koweït, tous les gouvernements de cette région ont utilisé un logiciel intrusif qui permet à un gouvernement d’accéder aux emails, aux messages texte, à l’historique des appels (téléphoniques), aux listes de contacts, aux dossiers et, potentiellement, aux mots de passe de l’internaute surveillé.

Walid Abulkhai

Walid Abulkhai

Une manifestation d’étudiants protestant à Kinshasa contre une hausse du taux de change pour le paiement de leurs frais universitaires, décidé par les autorités académiques (pour payer les 300 dollars que coûte l’inscription, le taux de change avait été relevé à 1.122 francs congolais le dollar au lieu de 967 francs) a été brutalement réprimée. Plus d’une centaine de policiers ont quadrillé dans la matinée le site universitaire, lançant des gaz lacrymogènes en direction des salles de cours de l’Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA). Deux véhicules ont été brûlés et les devantures de plusieurs commerces endommagées. 23 étudiants ont été blessés, dont cinq grièvement blessés par balle qui ont été transférés à l’hôpital militaire du camp Kokolo pour une prise en charge conséquente.

Les affrontements de mercredi à Kinshasa

Les affrontements de mercredi à Kinshasa

EDIT (11/11): Deuxième jour d’incidents

De nouveaux affrontements entre policiers et étudiants ont été enregistrés jeudi dans la capitale de la RDC, pour la deuxième journée consécutive, et des blessés sont signalés. A 09h00 locales, des étudiants de l’Institut supérieur des statistiques (ISS) de Kinshasa ont érigé des barricades, brandi des banderoles et perturbé la circulation sur un boulevard reliant les quartiers populaires de l’est de Kinshasa au centre des affaires de la capitale congolaise. Ils dénoncent l’augmentation par les autorités de l’université des frais d’études, désormais fixés à 350 dollars contre 250 l’année dernière.

Environ 30 minutes après le début de la manifestation, des policiers qui avaient quadrillé le périmètre ont tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser, et les étudiants ont riposté par des jets de pierres. Un agent de l’université a été blessé à la poitrine et un étudiant à la tête.

Cinq policiers blessés ont été évacués à l’hôpital suite à des affrontements, lundi 7 novembre, entre la police et des habitants de la commune de Draria à Alger. Une centaine d’habitants de la commune ont fermé la route pour protester contre l’intervention de la police pour une expulsion d’habitants qui occupaient illégalement des immeubles. La foule a commencé à se rassembler à partir de 13h, des affrontements ont suivi dans l’après-midi. La police a fini par maîtriser la situation et rouvrir la route coupée à la circulation.

Blocage d'une route par les habitants de Draria

Blocage d’une route par les habitants de Draria

Esmaïl Abdi, président du syndicat des enseignants en Iran et prof de math en banlieue de Téhéran, avait fait un premier séjour en prison pour avoir organisé les multiples manifestations réclamant un salaire aligné sur le seuil de pauvreté et non pas en-dessous comme c’est le cas, et le retrait de l’accusation d’atteinte à la sécurité nationale pour les militants syndicaux. Après une longue grève de la faim en prison, il avait été libéré sous caution (voir notre article). Le 9 novembre, six membres des services de renseignements ont débarqué chez lui sans le moindre mandat et ont procédé à une arrestation brutale. La cour d’appel venait peu avant de confirmer la peine de six années de prison.

Esmaïl Abdi

Esmaïl Abdi

Cinq chercheurs en cryptographie issus de l’Université d’Oxford, du Queensland Institute of Technology et de la McMaster University Hamiltion au Ontario ont mené des recherches étendues sur le protocole Signal qui fait tourner l’application éponyme (que nous ne pouvons que vous recommander une fois de plus), ainsi que Whatsapp, Google Allo (Incognito Mode) et Facebook Messenger (Secret Conversation). C’est la toute première fois que le milieu académique mène une recherche profonde sur le fonctionnement de Signal. Ils ont testé l’analyse de la menace de l’application dans un contexte où le réseau serait entièrement contrôlé par un adversaire qui en aurait le contrôle. Le premier constat des chercheurs est que la sécurité de Signal est telle qu’il est même difficile de la tester: Fournir une analyse de sécurité du protocole Signal est un défi pour plusieurs raisons. Premièrement, Signal emploie une conception inédite et non-étudiée, impliquant plus de 10 types différents de clés et un procédé de mises à jour complexe qui mène à diverses chaines de clés liées. Cela ne rentre donc pas dans les modèles d’analyse existants. Deuxièmement, certaines des propriétés revendiquées n’ont été que récemment formalisées. Enfin, un obstacle plus quelconque est que le protocole n’est pas documenté substantiellement au-delà de son code source.

Les chercheurs n’ont trouvé aucune faiblesse dans la conception du protocole mais ont proposé quelques pistes pour rendre le protocole encore plus difficile à déchiffrer. Le rapport complet est disponible ici en PDF. Signal est disponible sur Android et iOS et peut ensuite être utilisé sur un ordinateur tournant sous n’importe quel système d’exploitation supportant Google Chrome. Signal a récemment rajouté deux fonctionnalités dans son application: l’une de sécurité qui permet d’établir un chrono dans une conversation pour que les messages s’auto-détruisent après avoir été lus. L’autre, permet d’importer un GIF depuis l’application Giphy.

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Les messages peuvent maintenant s'effacer après une période définie.

Les messages peuvent maintenant s’effacer après une période définie.

Le parquet fédéral s’est opposé au jugement rendu par la chambre du conseil de Bruxelles qui avait estimé que les activités du PKK ne relevaient pas de « terrorisme » mais de « lutte armée » (voir notre article). Le parquet fédéral a déposé sa requête dans ce sens à la cour d’appel. En cas de jugement en faveur du parquet fédéral, 36 personnes accusées d’être des responsables du PKK en Europe seront jugées pour terrorisme.

La perquisition de 2010 à Denderleeuw

La perquisition de 2010 à Denderleeuw

Des manifestations de protestation contre l’élection de Trump ont éclaté un peu partout aux Etats-Unis et notamment dans la capitale, à Washington. Il y a eu des incidents à Oakland (Californie) où la police a procédé à des arrestations pour « désobéissance et vandalisme ». Une femme qui bloquait le trafic a été grièvement blessée après avoir été percutée par une voiture.

Les incidents à Oakland

Les incidents à Oakland