Sadi Özpolat et Gülaferit Ünsal ont obtenu une victoire après avoir observé respectivement 43 et 54 jours de grève de la faim contre la censure de leur courrier, contre les uniformes de prison et contre l’intimidation. Sadi et Gülaferit sont emprisonnés via la loi 129bis qui les accuse d’être membres du DHKP-C. 6 autres prisonniers politiques en Allemagne (Ahmet Düzün Yüksel, Muzaffer Dogan, Özgur Aslan, Sonnur Demiray, Yusuf Tas et Özkan Güzel) se sont également mis en grève de la faim en solidarité. A l’extérieur, plusieurs manifestations ont eu lieu à Berlin et ailleurs en Allemagne, réunissant l’immigration turque et la gauche solidaire. L’Allemagne est l’un des états les plus coopératifs avec la politique répressive de la Turquie, notamment via la loi 129bis qui permet d’emprisonner des personnes suspectées d’être membres d’organisations considérées comme terroristes à l’étranger (mais pas forcément en Allemagne). Récemment, le journal de gauche turc Yürüyüs (La Longue Marche) a été interdit en Allemagne alors qu’il n’est pas (encore?) illégal en Turquie.

Sadi Özpolat et Gülaferit Ünsal sont régulièrement en grève de la faim contre leurs propres conditions de détention mais également en solidarité avec d’autres prisonniers. Dernièrement, ils avaient participé à la grève de la faim des prisonniers révolutionnaires en Grèce.

Manifestation de solidarité avec Sadi Ozpolat en décembre 2012.

Manifestation de solidarité avec Sadi Ozpolat en décembre 2012.

La zone de police Nivelles-Genappe vient d’inaugurer en présence du ministre de l’intérieur Jan Jambon un nouveau centre de tir qui sera utilisé par 6 zones de police environnantes (Braine l’Alleud, Mazerine, Ouest BW, Ardennes Brabançonnes, Orne-Thyle et Waterloo. Ce centre à €1,6 millions servira non seulement à l’entrainement au tir avec les diverses armes utilisées par la police (armes de poing, d’assaut ou carabines…), mais servira aussi à l’entrainement aux armes ‘non létales’ (sprays, matraques télescopiques, boucliers…) Les policiers de ces 7 zones s’entraînaient auparavant à Marche-en-Famenne ou à Hennuyères. Une nouvelle salle avec quatre lignes de tir supplémentaires ouvrira sous peu pour permettre à d’autres zones de police de rejoindre ce centre. La poussée répressive et anti-terroriste suivant les attentats de Charlie Hebdo aurait permis à ce projet démarré en 2011 d’être accéléré.

Bourgmestres et Jan Jambon au centre d'entrainement de Nivelles.

Bourgmestres et Jan Jambon au centre d’entrainement de Nivelles.

Dans le cadre de la lutte contre la maxi-prison et suite à de nouvelles perquisitions dans le milieu anti-carcéral, un rassemblement « Solidaires avec la lutte contre la maxi-prison et tous ceux et celles qui se battent contre le pouvoir » aura lieu aujourd’hui à 13h au métro Clémenceau à Anderlecht.

Rassemblement contre la maxi-prison

Rassemblement contre la maxi-prison

Les YPG/YPG (Unités de Défense du Peuple/des Femmes), milices kurdes dans le nord de la Syrie poursuivent leur avancée dans le Rojava. Après avoir pratiquement libéré les cantons de Kobané et Ciziré, les YPG/YPG viennent de prendre la ville de Suluk, détenue il y a quelques heures encore par l’Etat Islamique et située entre les deux cantons précités. L’objectif de la prise de Suluk est la prise d’un plus grand bastion de l’EI situé un peu plus loin, Tal Abyad, où 13.000 civils ont fuit les combats qui s’annoncent et ont réussi à se réfugier derrière la frontière kurde alors que les soldats turcs les repoussent avec des auto-pompes et que islamistes les poursuivent. Des milliers de nouveaux réfugiés sont attendus par l’armée turque ce dimanche. La route entre Tal Abyad et Raqqa est à présent sous le contrôle des forces kurdes, infligeant un nouveau coup dur à l’Etat Islamique. « L’appui aérien » de l’armée américaine aurait tué 16 islamistes et 3 civils lors de la bataille de Suluk.

Tal Abyad est la dernière grosse ville détenue par les islamistes à séparer les forces kurdes de la capitale de l’Etat Islamique, Raqqa, qui sera probablement le prochain objectif des YPG/YPJ. Tal Abyad est une ville extrêmement importante pour les islamistes puisqu’elle est leur principal point de passage vers la Turquie, c’est donc l’un des lieux du marché noir du pétrole islamiste et l’un des lieux d’arrivée des combattants réactionnaires étrangers. La prise de Tal Abyad consolidera donc la liaison entre Kobané et Ciziré, empêchera des arrivées de troupes et d’argent à l’EI, et donnera un nouveau point de passage vers la Turquie aux forces kurdes.

Depuis le début du mois de mai, les Unités de Défense du Peuple ont reprit plus de 200 villages sous occupation islamiste.

Les réfugiés syriens poursuivis par l'Etat Islamique et repoussés par la Turquie.

Les réfugiés syriens poursuivis par l’Etat Islamique et repoussés par la Turquie.

Le KCK, Groupe des Communautés du Kurdistan, organisation transnationale dont sont membres les organisations kurdes proches du PKK en Turquie, en Syrie, en Iran et en Irak a fait une déclaration aujourd’hui suite à une enième demande de désarmement de la part d’Ocalan et une autre du HDP (parti d’union de la gauche en Turquie qui vient de remporter un score historique aux dernières élections). Dans cette déclaration, le KCK déclare que « Pour le moment, ni Abdullah Ocalan, ni le HDP ne peuvent appeler au désarmement tant que notre leader emprisonné (Ocalan) ne sera pas libéré. Ensuite nous commenceront à négocier le désarmement […] Il est impossible de désarmer nos guérillas parce que notre leader est en prison et personne ne devrait imposer le désarmement des guérillas du PKK en forcant Ocalan. Même s’il nous appelle à désarmer, nous savons qu’il est forcé à le faire. […] Le Parti Démocratique du Peuple (HDP) ne peut pas nous forcer à désarmer puisqu’ils ne sont pas membres du PKK. » Le KCK a également déclaré que tant que la question kurde ne serait pas réglée, le PKK ne se retirera pas de ses positions.

Déclaration du KCK.

Déclaration du KCK.

Bahar Kimyongur avait été arrêté aux Pays-Bas en avril 2006 lors d’une opération organisée par la Belgique pour l’extrader vers la Turquie. Accusé d’être membre du DHKP-C, il avait été acquitté en 2009. La Turquie avait émis un mandat d’arrêt international -dit ‘notice rouge’- à cause duquel il a été arrêté en Italie et en Espagne ces dernières années. En mai 2014, Bahar avait finalement obtenu d’être rayé de la liste des personnes recherchées par Interpol. Mais cette liste est régulièrement assimilée dans les listes nationales, c’est la raison pour laquelle il a été arrêté ce vendredi matin à Athènes et retenu pendant 2h30 par la police aéroportuaire grecque.

Les personnes étant visées par une ‘notice rouge’ ne sont pas prévenues et risquent donc d’être arrêtées en passant une frontière n’importe où dans le monde alors même qu’elles ignorent qu’elles sont recherchées.

Bahar Kimyongur

Bahar Kimyongur

Dans la nuit de mardi à mercredi, les forces de sécurité ont tiré sur un groupe de personnes dont elles avaient reçu l’information qu’il s’agissait de guérilleros maoïstes (notre article). Il semblerait que seul une personne faisait partie du parti. Depuis mardi, des questions se sont élevées quant à savoir s’il s’agissait d’un réel combat, et si les hommes étaient des guérilleros. Des rapports suggèrent même que cinq des personnes assassinées n’avaient pas 18 ans. Seul sept des douze corps ont été identifiés jusqu’à présent. Il s’est avéré que l’un d’entre eux appartient à un commandant haut placé maoïste, mais que les six autres étaient totalement inconnus de la justice. La famille du commandant en question a déclaré que tous les autres étaient des membres de la famille, mais aucunement lié aux activités de la guérilla maoïste.

Dans un courrier envoyé à un quotidien local de Ranchi, le porte-parole du CPI(Maoist) a déclaré que le combat prétendu était factice. De son côté, un officier retraité a déclaré que la théorie de la police manquait de contenu ‘Comment douze personnes voyageant dans un seul SUV avec autant d’armes? Comment un des deux SUV a-t-il peut échapper à l’attaque si puissante tandis que les douze occupants de l’autre ont été abattus? Tous les douze ont été tués alors qu’il n’y a eu aucun blessé parmi les membres des forces de sécurité. Dans le cas d’un combat réel avec des soldats, les maoïstes auraient au moins blessés quelques soldats. Au milieu de la nuit, il ne peut pas être si simple de tuer douze personnes’.

Personnes abattues par les forces de sécurité

Personnes abattues par les forces de sécurité

Le Conseil des ministres a approuvé vendredi trois projets de loi concrétisant une partie des douze mesures de lutte contre le radicalisme et le terrorisme décidées en janvier dernier. Un des trois projets de loi élargit la liste des infractions terroristes permettant de procéder à des écoutes téléphoniques. Ce projet concrétise également l’extension des infractions terroristes, « l’adaptation du Code pénal pour une sanction plus effective » et l’élargissement des possibilités de déchéance de la nationalité en cas de condamnation pour infraction terroriste. L’ensemble de ces mesures avaient déjà été approuvées en première lecture hormis la déchéance de la nationalité au sujet de laquelle le consensus au sein de la majorité a été plus difficile à atteindre, pour des raisons idéologiques mais également juridiques. Il est question de supprimer la période de dix ans suivant l’acquisition de la nationalité belge qui limitait la possibilité d’une déchéance. En d’autres termes, une personne naturalisée ou qui a acquis la nationalité par déclaration pourrait se voir retirer sa nationalité toute sa vie.

Un deuxième projet de loi concerne l’élargissement du retrait temporaire de la carte d’identité. En vertu de cette mesure, le ministre compétent peut décider de retirer à titre temporaire le document d’une personne qui est suspectée de vouloir se rendre en Syrie ou en Irak pour combattre ou s’entrainer, sur la base d’informations transmises par l’OCAM. Le ministre peut retirer la carte d’identité pour une période allant de un à trois mois. Le retrait peut faire l’objet d’une prolongation jusqu’à maximum six mois.

Un troisième projet de loi est relatif au refus de délivrance et au retrait de passeport « quand la personne concernée présente un risque pour l’ordre public et la sécurité publique ». On évoque là une menace de sécurité « sérieuse ». Toute personne dont la carte d’identité est refusée ou retirée verra aussi son passeport retiré ou sa demande refusée. Enfin, le Conseil des ministres a également approuvé vendredi un projet de loi permettant la déchéance ou le refus du statut de protection pour les « grands criminels ». L’ensemble de ces textes seront débattus prochainement au parlement.

De nombreuses expulsions de logements ont eu lieu à Rio (et au Brésil en général) ces dernières années, notamment dans le but de « nettoyer » les villes accueillant la Coupe du Monde de football de l’an passé. Mercredi 3 juin, une violente tentative d’expulsion a eu lieu à Rio, pour faire place nette aux Jeux Olympiques de Rio qui se tiendront dans un an, à l’été 2016. Une favela nommée Vila Autódromo, située aux abords du futur « Parc olympique », a donc été attaquée par la police.

Des affrontements entre policiers et habitants ont éclaté, lors desquels au moins six personnes ont été blessées (dont quatre policiers). Deux maisons étaient particulièrement visées, mais la résistance des habitantes a été assez efficace: une chaîne humaine d’une cinquantaine de personnes s’est formée autour des maisons, puis quand les policiers ont chargé à coups de lacrymos, les habitants se sont défendus à coups de pierres et autres projectiles. Et bien que les policiers aient riposté à coups de flashball et de grenades, l’expulsion n’a pas eu lieu.

Tentative d’expulsion de la Vila Autódromo

Tentative d’expulsion de la Vila Autódromo

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Le conseil d’administration de la prison de Korydallos (composé du directeur de la prison, d’un procureur et du responsable du travail social) a rejeté à l’unanimité la demande du jeune prisonnier anarchiste Nikos Romanos d’un congé d’études, et a proposé à la place de « faciliter » ses études par à distances à l’intérieur de la prison. Le conseil d’administration de la prison a affirmé avoir fondé sa sur le fait que le juge d’appel a récemment rejeté la possibilité d’accorder des congés éducatifs à Romanos.

Tag de solidarité avec Romanos à Bruxelles

Tag de solidarité avec Romanos à Bruxelles