Le mouvement des gilets jaunes a semblé s’essouffler pendant la période des Fêtes, mais il a repris de la vigueur ces derniers jours. Pour l’Acte IX, les chiffres officiels évoquent 93.000 manifestants. Plus de 80 000 membres des forces de l’ordre avaient été mobilisés à travers le pays, dont près de 5000 dans la capitale.

À Paris, une manifestation pacifique rassemblant des milliers de participants s’est déroulée dans les rues pour se diriger vers la place de l’Étoile. Par ailleurs, des incidents ont eu lieu sur la place de l’Étoile, où plusieurs petits groupes se sont rassemblés sans prendre part à la manifestation. Des gaz lacrymogènes et des canons à eau ont été utilisés. Les policiers ont procédé dans la capitale à près de 156 interpellations au cours de la journée. 24 personnes ont été blessées à Paris, dont un caméraman de Radio-Canada, atteint au pied par des fragments de grenades de désencerclement utilisées par les forces de l’ordre.

À Bordeaux des incidents ont éclaté sur la place de la Comédie quand des protestataires ont jeté des pierres sur les policiers qui les empêchaient d’emprunter le cours de l’Intendance. Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes, des flash-ball et des grenades, blessant deux manifestants (voir ici). Des affrontements ont également eu lieu à Toulouse, Bourges, à Strasbourg et à Marseille où sept personnes ont été blessées lors d’affrontements. Les journalistes ont été pris à parti en plusieurs endroits.

Sur les Champs-Elysées hier samedi

Sur les Champs-Elysées hier samedi

Le samedi 12 janvier, le Conseil Démocratique Kurde en France organisait une marche pour la justice pour Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, trois militantes kurdes assassinées en janvier 2013 (voir notre article). Suite au décès, en décembre 2016, du meurtrier présumé, le procès n’a jamais eu lieu, ne permettant pas de mettre en lumière l’implication de l’état turc dans cette affaire. En mars 2018, les familles des trois militantes kurdes ont déposé une nouvelle plainte, demandant la saisie d’un juge d’instruction pour poursuivre l’enquête.

La marche a rassemblé plusieurs milliers de personnes venant de toute la France, mais aussi de Grande-Bretagne, de Suisse et de Belgique. Une délégation de membres et sympathisant.es du Secours Rouge de Genève et de Bruxelles se sont joints aux camarades internationalistes avec la campagne Shengal pour commémorer la mémoires de trois militantes assassinées et réaffirmer leur soutien aux combattant.es au Kurdistan et en Turquie.

Banderole de la campagne Shengal - Secours Rouge de Genève

Banderole de la campagne Shengal – Secours Rouge de Genève


Banderole de la campagne Shengal - Secours Rouge (Belgique)

Banderole de la campagne Shengal – Secours Rouge (Belgique)

Le parquet général de Bruxelles avait fait appel contre toutes les dispositions du jugement par lequel quatre personnes ont été acquittées et quelques autres condamnées pour « trafic d’êtres humains ». Le 12 décembre dernier, le tribunal correctionnel de Bruxelles avait acquitté trois citoyennes belges et un résident belge qui avaient hébergé chez eux des migrants. Le tribunal avait par contre condamné les « passeurs » en question à des peines de 12 à 40 mois de prison, avec sursis pour certains. (voir notre article)

Haie d'honneur pour les inculpé(e)s

Haie d’honneur pour les inculpé(e)s

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé samedi au Pays basque, en Espagne et en France, en faveur du rapprochement des prisonniers d’ETA, actuellement dispersés à travers l’Espagne et la France. Les deux marches ont eu lieu à Bilbao, au Pays basque espagnol, et à Bayonne, au Pays basque français. A Bilbao, quelque 76.000 manifestants, selon les organisateurs, ont défilé dans une avenue du centre de la capitale de la Biscaye, aux cris de « Euskal presoak etxera » (« Les prisonniers basques à la maison ») ou de « presoak kalera amnistia osoa » (« les prisonniers dans la rue, amnistie totale »).

A Bayonne, ils étaient environ 9.000 personnes, à défiler sous le slogan « Orain presoak », ou « les prisonniers maintenant », pour réclamer un meilleur sort pour les 265 prisonniers basques. Moins d’une dizaine des 218 prisonniers d’ETA détenus par l’Espagne se trouvent actuellement au Pays basque et que la grande majorité d’entre eux sont dispersés dans des régions telle que l’Andalousie (sud), Murcie et Valence (sud-est), ou encore en Estrémadure (sud-ouest), à des centaines de kilomètres de leurs proches. 46 membres d’ETA sont détenus en France et un au Portugal.

La manifestation de Bilbao

La manifestation de Bilbao

Une Palestinienne a été tuée par des tirs israéliens hier vendredi lors de manifestations et de heurts le long de la frontière dans la bande de Gaza. Amal al-Taramsi, 43 ans, a été atteinte à la tête. Au moins 25 Palestiniens ont été blessés par des tirs durant la même journée d’hier. Depuis mars 2018, 241 Gazaouis ont été tués par des tirs israéliens, la grande majorité le long de la frontière.

jeunes manifestants face à l'armée israélienne à la frontière de Gaza

jeunes manifestants face à l’armée israélienne à la frontière de Gaza

Abdullah Öcalan, co-fondateur et dirigeant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), est emprisonné depuis 20 ans sur l’île prison d’Imrali, condamné à la prison à vie. Ce samedi, 12 janvier, il a été autorisé à rencontré sont frère Mehmet Öcalan après plus de deux ans d’isolement complet. Selon le co-président du HDP, Pevin Buldan, la santé d’Abdullah Öcalan serait bonne. La dernière rencontre entre les deux frères datait du 11 septembre 2016 (voir notre article). Ses avocats n’ont pu voir leur client depuis 2011 malgré des centaines de demandes de visites (voir notre article).

Cette autorisation fait suite à la grève de la faim lancée le 8 novembre par la députée du HDP Leyla Güven, détenue depuis janvier 2018, pour protester contre les conditions de détention d’Öcalan. La santé de la leader politique s’est fortement dégradée après plus de 2 mois de grève de la faim. Plus de 200 prisonniers politiques en Turquie ont entamé une grève de la faim ainsi que des centaines de militants qui ont joint le mouvement dans les différentes régions du Kurdistan, mais également en Europe.

Abdullah

Abdullah

Le nombre de demandes d’asile a augmenté de 19% l’an dernier par rapport à 2017, influencé notamment par une hausse des demandes introduites depuis l’été dernier par des Palestiniens, a indiqué jeudi la ministre en charge de l’Asile et la Migration Maggie De Block. En 2018, les demandes ont majoritairement été introduites par des personnes en provenance de Syrie (3.702), de Palestine (2.468), d’Afghanistan (2.030) et d’Irak (1.758).

Vu la hausse depuis l’été dernier du nombre de demandes introduites par des Palestiniens, le Commissariat général aux Réfugiés et Apatrides a adapté ses directives début décembre, faisant que ces personnes ne sont désormais plus reconnues automatiquement. Maggie a aussi demandé au CGRA s’il est possible de révoquer le statut de réfugié des personnes originaires de Gaza. Des milliers de personnes ont manifesté ce samedi après-midi à Bruxelles pour une justice migratoire.

La manifestation de cet après-midi à Bruxelles

La manifestation de cet après-midi à Bruxelles

La vieille ville d’Iruñea (Pampelune) a été le théâtre de trois journées consécutives de manifestations et d’incidents à la suite de la fermeture du palais Marqués de Rojalejo, devenu un centre social occupé sous le nom de Gaztexte Mazravillas. Les manifestants dénonçaient aussi la présence policière massive dans ce quartier. Les incidents ont commencé lorsque a atteint Navarrería, où se trouve le palais. Des projectiles ont été lancé sur la police, des barricades construites. la police a procédé à plusieurs charges.

Incidents autour du squat évacué

Incidents autour du squat évacué

Roger B., un quinquagénaire liégeois qui travaillait chez Intradel et était mobilisé parmi les Gilets Jaunes depuis le début des actions a été tué la nuit dernière sur un barrage qui filtrait l’autoroute E25 en direction de Maastricht, à Visé en Province de Liège. Un poids lourd, apparemment immatriculé aux Pays-Bas, a forcé le barrage et renversé Roger, le tuant sur le coup. Il semblerait que la police ait d’abord demandé au chauffeur de quitter les lieux et de s’arrêter plus loin pour « éviter un lynchage ». Le chauffard en a profité pour prendre la fuite. Une trentaine de Gilets Jaunes étaient présents sur le barrage qui s’est poursuivi dans la soirée. Un rassemblement de soutien aura lieu à 14h à la gare de Liège-Guillemins. Roger est le premier Gilet Jaune à être tué en Belgique.

Roger B.

Roger B.

Il y a 17 ans aujourd’hui les USA ouvraient, dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme » consécutif aux attentats du 11 septembre, la prison de Guananamo, une zone de non-droit et de torture. Notre Secours Rouge était présent avec un appel à la libération de Mumia Abu Jamal, Leonard Peltier, Kevin Rashid Jonhson et d’autres prisonniers politiques progressistes aux USA. Pour cet anniversaire des rassemblements ont eu lieu aux USA et ailleurs.

guan

guan


A Washington, devant la Cour Suprême

A Washington, devant la Cour Suprême